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Les anglosaxons rétro-pédalent

Avec le Brexit et l’élection de Trump, le monde anglo-saxon vire à 180° sa façon de voir les choses. Après avoir pousser le libéralisme à son paroxysme, il change de cap. Si on reprend la grande histoire du monde, ce n'est pas la première fois qu'il innove et avec un certains succès, d'ailleurs. Il a compris que la période de mondialisation qui a représenté, depuis le début de l’ère industrielle, une sorte de rente de l'occident sur le tiers monde s’achève. Alors que pendant des années, la mondialisation a pérennisé la position dominante de l’occident, elle devient maintenant un boulet. Fini la mondialisation qui a permis pendant des années de se sortir du marasme économique en vivant à crédit sur le dos du reste du monde, fini la mondialisation qui a vu un échange inégalitaire du fait des subventions qui a rendu les agricultures du tiers monde non rentable. Du coup ces forcenés du mondialisme rétro-pédalent pour atténuer le basculement du centre de gravité de la richesse du monde de l'occident vers le reste du monde.

Le meilleur exemple de ce grand chambardement est la situation pour le moins étonnante qui a vu le président chinois vanter la mondialisation lors du sommet de Davos tandis que Trump veut rapatrier aux États-Unis les emplois délocalisés en Chine, au Japon ou au Mexique. Il est impossible de faire le bilan exhaustif de la mondialisation mais s'il y a bien un élément majeur qui ressort, c'est que la mondialisation qui crée des gagnants et des perdants suivant la ligne de fracture irréductible qui est celle de la qualification. D'un coté des salariés hyper qualifiés qui en sortent gagnants et de l'autre des ouvriers que la technologie a rendu surnuméraire et dont leur travail peut être délocalisé dans un pays à bas coup. Mais comme numériquement ces derniers deviennent majoritaires, on observe logiquement le basculement de Clinton/Obama vers Trump ou de Cameron vers May et peut-être de Hollande/Sarko vers Le Pen.

Certes, certains thuriféraires de la mondialisation, minorent ses inconvénients devant l'hypothétique avalanche de bienfaits. Mais par bienfaits, ils n'entendent pas le bien-être, l'aisance matérielle, le droit de chacun à pouvoir se soigner ou s'éduquer. Non ce qu'ils entendent, c'est une très bonne circulation du capital, une mise en concurrence de tous les travailleurs du monde entier. Or c'est justement parce que le capital circule bien plus vite que le travail que cela crée un déséquilibre ravageur. Ce rapport de force systématiquement défavorable au monde du travail ne peut que susciter des réflexes anti mondialiste. On s'en apercevra d'ailleurs lors des prochaines élections lorsque leur électorat les désavouera massivement.

Alors comme solution, on nous parle du protectionnisme comme une filet de sécurité pour les travailleurs. A chaque période de crise, on voit ressurgir ce type de boniment. Si la France devenait protectionniste, les autres pays européens le seraient à leur tour, entraînant ici une hausse des prix pour les consommateurs, et le chômage pour des centaines de milliers de salariés qui travaillent à l’exportation. Dans les années 1930, la montée du protectionnisme aggrava la crise. Et la guerre économique prépara la guerre tout court.

Le protectionnisme consiste à protéger les intérêts de certains capitalistes, contre les travailleurs, au nom de la compétitivité. Mais le problème n’est pas la mondialisation, c’est le capitalisme ! Ce que les travailleurs doivent exiger c'est une économie planifiée dépourvue de concurrence destructive ou d'accumulation du capital. Mettre fin au chômage, cela ne peut se faire qu’en répartissant le travail entre tous sans perte de salaire. Créer des grands pôles publics qui assurent les besoins élémentaires de la population n'a de sens que s'ils sont gérés par le diptyque (salariés/usagers). Bref il faut créer une société qui n'a d'autre but que de permettre à tout travailleur de pouvoir vivre décemment de son salaire et pour qui vouloir écraser son voisin n'aurait aucun sens. Voilà les exigences pour le monde du travail, que ni Le Pen, si respectueuse de l’ordre capitaliste, ni aucun des charlatans du protectionnisme ne reprendront. Or dans la grande confrontation qui s'annonce entre la Chine et les anglo-saxons, la France devra faire son choix. De part ses caractéristiques économiques, son tropisme sera en toute vraisemblance de s'orienter vers l'atlantique contrairement à l'Allemagne qui est tourné vers les échanges tout azimut et donc vers la chine et la Russie, ce qui risque de laisser augurer une nouvelle guerre franco-allemande.


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14 réactions à cet article    


  • Spartacus Lequidam Spartacus 15 février 2017 08:39

    Analyse tronquée....

    Les USA sortent d’une période d’interventionnisme étique incroyable des années Clinton et O Bama.
    Il y a longtemps que les USA sont sortis de la liste du top 10 des pays libéraux. 

    Les etats unis ne sont pas retournés libéraux comme l’époque Reagan mais ont ouvert une économie de consumérisme négocié.
    Les USA sont passé à une vision de l’interventionnisme d’état à l’économie de marché négociatrice et consumériste en rapport de force.
    Trump vient de mettre fin à l’interventionnisme de l’état dans les banques. C’est purement une mesure libérale.

    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 15 février 2017 09:22

      @Spartacus

      Etique : adjectif (bas latin hecticus, du grec hektikos, habituel) Littéraire. Décharné, d’une extrême maigreur : Cheval étique. Littéraire. D’apparence chétive ; rachitique : Des arbustes étiques.

      Le Larousse ne permet pas de comprendre ce qu’est un « interventionnisme étique » !

      Merci de nous éclairer.

    • CN46400 CN46400 15 février 2017 09:28

      @Spartacus

      « Clinton et Obama = interventionnisme ? » C’est pas les Bush qui sont intervenus en Irak ?


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 15 février 2017 10:23

      @CN46400

      Je me mêle de ce qui ne me regarde pas, mais m. Spartacus qui est toujours très rigoureux et cohérent voulait sans doute parler de l’« intervention » de l’état américain dans le monde de l’économie (comme il a si bien su le faire en condamnant les banquiers responsables de la crise de 2008), et non pas l’i« intervention » militaire des Etats-Unis dans d’autres pays, car, pour M. Spartacus, ce grand pays s’est donné comme mission de sauver la liberté et la démocratie sur le globe et parfois, à conte-cœur, en l’imposant aux peuples qui préfèrent des dictateurs. Donc, pour M. Spartacus, il n’y a pas d’interventionnisme militaire américain, mais une action de protection et de libération des peuples opprimés.

    • baldis30 15 février 2017 18:49

      @Jeussey de Sourcesûre

      demander à quelqu’un qui est en toc d’expliquer par un tic qu’il manque de tact c’est osé !


    • Spartacus Lequidam Spartacus 16 février 2017 09:16

      @Jeussey de Sourcesûre
      Confus la tablette corrige en automatique il fallait lire « étatique » au lieu de « étique ».


      interventionnisme étatique smiley

    • Spartacus Lequidam Spartacus 16 février 2017 09:22

      @Jeussey de Sourcesûre
      Votre caste ne censurerait pas les articles qui lui déplaise au lieu de me faire un procès d’intention sachez qu’en 2009 j’était l’un des seul qui demandait que les banques fassent faillite.


      Quand a la crise de 2008 elle est le fruit de l’interventionnisme de Clinton qui avant de laisser Bush a demandé a Fanny Mae et Freddy Mac d’avoir au bilan 50% de prêts financés aux faibles revenus (insolvables)...

    • Jean Pierre 16 février 2017 12:40

      @Spartacus
      Suite à la mondialisation et les délocalisations (ça, ce sont les résultats de vos idées), les gouvernements Américains successifs (pas seulement Clinton) ont cherché a soutenir l’économie par le soutien de l’immobilier (prêts a faible taux). Le rôle de l’Etat s’est arrêté là. 

      Toute la suite et ses désastres relève de l’économie privée : transformations de ces prêts a taux faible en prêts à taux variables pour maximiser les profits, falsification des dossiers de prêts, prêts à n’importe qui, titrisation de ces prêts pour en cacher la partie risquée dans un ensemble illisible, certification de la valeur de ces titres pourris par des agences de notation clientes donc complices des banques, dispersion de ces titres pourris dans tout le système bancaire de la planète, et effondrement généralisé des banques.
      C’est l’absence de contrôle et de régulation de l’Etat qui a permis cette escroquerie gigantesque engageant l’ensemble du système financier Américain privé.         .
      Vous refaite l’histoire en espérant que vos lecteurs seront incultes ou dépourvus de mémoire. C’est encore raté.

    • bicychavez bicychavez 17 février 2017 07:20

      @Jeussey de Sourcesûre

      c’est vrai que les EU ont tjrs voulu liberalisé avec les mondialistes tout en mettant des barrieres infranchissable devant leur frontiere. c’est l’apanage du plus fort c’est l’apanage de l’imperialisme.


    • CN46400 CN46400 15 février 2017 09:42

      La crise du capitalisme est d’abord une crise du profit. Où trouver une source de profits susceptible de ne pas être asséchée en quelques années (ex Smartphone...) ? Le socialisme (développement raisonné) risque de s’imposer, non contre le capital, mais sur son incapacité à fonctionner sans profits suffisants !


      • jaja jaja 15 février 2017 11:54

        Je suis d’accord avec l’auteur... Il est évident que les vrais décideurs aux USA changent aujourd’hui de stratégie... La mondialisation capitaliste sous hégémonie US était le but de la période précédente... C’est-à-dire tenter d’asseoir la suprématie mondiale des Yankees, garantie par leur puissance militaire, permettant le pillage des ressources des pays dits du Tiers-Monde....

        Il est évident aujourd’hui que le Capital US se heurte à la résistance des autres puissances mondiales, bien décidées à ne pas le laisser faire et prêtes à s’octroyer une part du gâteau... Au premier chef de la Chine, bien décidée à ne plus acheter la dette américaine en bons du Trésor comme elle l’a fait dans le passé et s’attachant à étendre son influence à l’extérieur, comme en Afrique, par exemple, où elle est de plus en plus présente...

        La rétorsion US étant alors de rapatrier aux USA un certain nombre de productions effectuées en Chine sous couvert d’un protectionnisme qui n’est qu’une forme de guerre économique exacerbée entre les Nations et qui ne peut que mener de cette forme de guerre à la guerre tout court...

        Notons d’ailleurs que le protectionnisme US existe déjà et que ce protectionnisme est justement ce que refusent les USA aux pays dominés, notamment en matière de produits agricoles.. En Afrique les produits en excédent US et européens, subventionnés, (ce qui permet de les vendre à bas coûts), ruinent la production locale et donc les peuples africains qui ne peuvent faire face à cette concurrence...

        Ce monde qui marche sur la tête doit disparaître pour laisser place à une société où disparaîtront les contradictions entre les Nations (et donc la guerre) et où règnera partout le partage du temps de travail nécessaire entre tous ainsi que le partage des richesses permettant l’égalité sociale et donc la fin de la concurrence à tous les niveaux...


        • bicychavez bicychavez 17 février 2017 07:03

          @jaja

          bon complement, merci


        • Habana Habana 15 février 2017 14:19

          Dommage ça commençait bien !

          Mais pensez-vous sérieusement pouvoir lutter contre le capitalisme dans un « système » ultra-mondialiste libérale ? Utopique !
          D’autre part, citer le FN, c’est bien, mais il n’est en rien responsable de cette situation merdique, bien au contraire, puisqu’il prône la sortie de l’UE.
          UE que l’on ferait bien de rapidement quitter avant son effondrement prévisible inévitable.
          Mais sans doute préférerez-vous rejouer sur les mêmes andouilles mafieux incompétents qu’on se farci depuis 4 décennies.
          J’vais refaire, j’vais me refaire ! Pathétique !

          • bicychavez bicychavez 17 février 2017 07:14

            @Habana

            « Mais pensez-vous sérieusement pouvoir lutter contre le capitalisme dans un « système » ultra-mondialiste libérale ? »
             dans un monde ultra-mondialiste libérale comme dans un monde protectionniste, il faut lutter contre le capitalisme. Je met ces « deux solutions » dos a dos.

            Quand au fn, il est contre l’Europe mais il le dit de moins a moins fort pour éviter d’affoler la bourgeoisie. cpdt s’il arrive au pouvoir, il se rapprocherait de l’EU et GB. et contre l’Allemagne
            le fn n’est en rien dans cette situation merdique en effet, mais le système politique est tellement pourri que la haute bourgeoisie n’a d’autre solution que de rendre cette option crédible. et après on verra sa vrai valeur ce qui n’est pas réjouissant.

            vous me demandez en creux ce que je pense de l’alternance UMPS, rpr lr. Est il vraiment necessaire de le preciser. C’est ce semblant de democratie et d’alternance qui nous mene directement au fn.

            bien a vous

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