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Accueil du site > Tribune Libre > Les arènes émergentes du refus du Nouvel Ordre Mondial

Les arènes émergentes du refus du Nouvel Ordre Mondial

 

« Les Russes mettent du temps à monter en selle, mais ensuite, ils chevauchent très vite. »

« Lorsque la Russie est menacée, elle ne s’énerve pas, elle se concentre. »

Proverbes russes

Cet article est consacré aux enjeux géopolitiques des événements de Crimée, et notamment au recul de l’impérialisme américain face à de nouvelles puissances régionales et mondiales, résurgentes ou émergentes, qui résistent au modèle politique, économique et culturel occidental de plus en plus ouvertement, et avec de plus en plus de succès.

Le traitement de ces événements en Occident est un révélateur de la crise de confiance entre les populations du monde occidental et leurs gouvernements & médias respectifs, qui sont aujourd’hui moins fiables que la presse soviétique elle-même dans ses jours les plus sombres, mais dont l’hégémonie est aujourd'hui disputée par Internet.

Les événements de Crimée (et, auparavant, de Syrie) marquent un tournant majeur dans l’évolution des relations internationales, la fin d’un système dominé par la seule superpuissance américaine et la naissance d’un nouvel ordre mondial dans lequel les nations et les peuples pourront jouer un rôle plus actif, à la fois grâce à l’émergence de nouvelles puissances mondiales et régionales telles que la Russie, la Chine, l’Iran, le Venezuela, etc., mais également, au niveau des simples individus, grâce à l’émergence d’Internet, qui a retiré aux médias dominants non seulement leur monopole, mais bien leur préséance au niveau de l’information – et sans contrôle de l’information, le contrôle de l’opinion publique, sa « manufacture  » pour reprendre le mot de Noam Chomsky et Edward S. Herman, est beaucoup plus malaisé. Comme le rappelait le Saqr,

la presse soviétique était beaucoup plus pluraliste, plus diversifiée et plus digne de confiance que les principaux médias occidentaux actuels... Dans les mauvais jours de l’URSS, c’était tout simple : il y avait la censure d’Etat. Mais il n’y a pas de censure d’Etat à l’Ouest, il n’y a pas de Glavlit ni de Goskomizdat, et pourtant la presse occidentale est beaucoup plus monolithique et malhonnête que la presse de parti officielle de l’URSS elle-même. Mais il y a une différence essentielle entre l’URSS et l’Empire Anglo-Sioniste actuel : Internet.

Pour le dire simplement, l’Internet est le seul média global qui n’est contrôlé ni par les gouvernements ni par les entreprises (ce qui est en fait la même chose). Oui, de nombreuses tentatives sont menées à la fois par les gouvernements et les entreprises pour changer cette situation, mais du moins pour le moment, l’information circule librement sur Internet. Cela introduit des changements extraordinaires :


1) un simple citoyen ayant un revenu minimal a désormais les moyens de s’opposer significativement aux mensonges des grandes entreprises ou même des gouvernements : le cas d’Alain Soral en France est typique de cette tendance révolutionnaire ;

2) la résistance à l’Empire est désormais géographiquement décentralisée, comme ce blog l’illustre si bien avec l’incroyable diversité de ses lecteurs ;

3) l’information ne peut tout simplement pas être supprimée : le monde a appris les massacres et les atrocités commises par les insurgés wahhabites en Syrie malgré le fait que les grands médias se soient efforcés de les ignorer ;

4) des documents gouvernementaux classifiés de niveau moyen sont accessibles pour diverses personnes qui peuvent alors les révéler sans que personne ne puisse les arrêter (Assange, Snowden, Manning) ;

5) un nombre croissant de personnes rompent leur exposition aux médias d’entreprise qui subsistent aujourd’hui principalement grâce à des subventions gouvernementales ;

6) même ceux qui regardent encore la télévision ou lisent la presse sont conscients du fait qu’on leur ment. »

 

 

Le système de domination mondial, et son outil principal qu’est le mensonge, sont arrivés à bout de souffle par leur déchaînement même. Les fables grotesques des années post-soviétiques continuent à être « vendues », mais elles ne s’ « achètent » plus, pour reprendre le mot des Inconnus au sujet de L’Humanité, et la prostitution, qu’il s’agisse de celle des médias dominants ou de celle des valets européens envers leur maître américain, ne paie plus comme le montre actuellement la victoire symbolique de la Russie au sommet de Genève, qui a imposé sa présence à la table des négociations sur le dossier ukrainien, ce qui était catégoriquement refusé auparavant par les Etats-Unis. Le vent tourne, non plus dans le sens de la mondialisation mais de la re-souverainisation des Nations, et nous vivons vraiment en des temps où l’espoir d’un monde meilleur n’est plus vain, comme le montre Le Saqr :

« Tout cela signifie que nous vivons dans une nouvelle réalité dans laquelle l’Empire mondial Anglo-Sioniste se voit maintenant activement affronté par une résistance mondiale qui ne connaît pas de frontières, pas de nationalités et pas de religions : des gens de différents pays, de différentes nations et de différentes religions s’unissent contre un hégémon commun et pas seulement en théorie comme dans le slogan ‘‘Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !’’ , mais de manière réelle et effective, et ils collaborent activement les uns avec les autres.


C’est à cette résistance mondiale à l’Empire que Poutine a adressé son discours. Bien sûr, il s’adressait principalement aux peuples de Russie, de Crimée et d’Ukraine, mais il visait également au-delà, tendant la main à tous ceux qui – probablement des millions de personnes – feraient l’effort de l’écouter sur YouTube ou de lire une retranscription de son discours. Parce qu’il est évident que tout cela est beaucoup plus qu’une simple lutte de pouvoir autour d’une petite péninsule de la mer Noire : hier, pour la première fois, un chef puissant et déterminé a ouvertement dit à l’Empire : ‘‘Nous vous connaissons, nous comprenons ce que vous essayez de faire, et nous n’allons pas vous laisser le faire. En réalité, nous rejetons tout ce que vous représentez et nous ne vous laisserons jamais régner sur la planète. Et aujourd’hui, nous avons les moyens de vous arrêter !’’ (…)

Je pense que nous entrons dans une nouvelle ère que nous étions nombreux à espérer depuis bien longtemps. Une ère où une résistance qui était seulement locale a enfin trouvé un leader capable non pas de la commander, non, mais capable de la représenter et de l’inspirer. Je ne pense vraiment pas que Poutine l’ait voulu. Il aurait bien plutôt souhaité être à la place du président chinois Xi Jinping qui soutient totalement Poutine, mais qui préfère éviter une confrontation ouverte avec l’Empire, au moins jusqu’au moment où la Chine deviendra vraiment puissante. L’Iran et le Hezbollah ont ouvertement résisté depuis de nombreuses années, mais ils n’avaient tout simplement pas les moyens d’avoir une influence au-delà du Moyen-Orient. Quant à la résistance en Amérique latine (Venezuela, Équateur, Cuba, Nicaragua, Bolivie), elle n’a pas été en mesure de traiter efficacement avec les dirigeants plus tièdes ou hésitants (Brésil, Chili, Argentine) ou avec les purs États fantoches des États-Unis (Colombie). Pour donner un exemple, le récent vote au Conseil de sécurité de l’ONU dans lequel seule la Chine s’est abstenue et tous les autres membres ont voté contre la Russie tend à montrer qu’à l’échelle mondiale, la Russie est seule et qu’aucun dirigeant au monde n’a le courage de se tenir ouvertement à côté de Poutine. » 

 

Nous pouvons nuancer ce propos en suggérant plutôt qu’aujourd’hui, chaque continent, chaque référent idéologique possède son modèle d’indépendance, de souveraineté et de défense des valeurs traditionnelles derrière lesquels tous peuvent s’unir – patriotes, socialistes authentiques (on rougit d’utiliser ce mot aujourd’hui, vidé de toute substance & avili par le parti au pouvoir), croyants, etc., ces catégories n’étant en aucune façon mutuellement exclusives – pour résister contre le modèle de domination impérialiste et capitaliste qui veut s’imposer au monde. Les illustres exemples qui ont fait date dans l’histoire (Cuba, Vietnam, Iran, Liban, etc., et maintenant Russie…) vont vraisemblablement de plus en plus se rapprocher, faire des émules, unir les peuples sous la bannière de la résistance – que ce soit les patriotes de tous pays, ou les croyants, notamment chrétiens et musulmans qui attendent tous deux la venue du Messie et du Mahdi pour unir leurs rangs et sinon établir la paix universelle & perpétuelle, comme l’a évoqué Hugo Chavez, du moins sonner le glas de l’Empire.

 

 

Le vote récent de l’Assemblée Générale des Nations Unies (100 pays condamnant comme illégale l’annexion de la Crimée, 11 pays s’y opposant et 58 abstentions !) confirme cette lueur d’espoir, indiquant cependant toute l’étendue du chemin qui reste à parcourir.

 

 

Aujourd’hui encore, le soleil se lève à l’Est…

 

 


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27 réactions à cet article    


  • Furax Furax 19 avril 2014 11:13

    Vive l’Europe de Lisbonne à Vladivostok !


    • filo... 19 avril 2014 11:34

      A bas U. S. A. !


      • scylax 19 avril 2014 11:52

        A bas la France !


      • urigan 19 avril 2014 19:15

        @scylax,

        Non pas à bas la France. A bas son gouvernement. Et ils sont peu nombreux : 16 ministres, 16 secrétaires d’états, 577 députés et 347 sénateurs. Et toujours le même Président.


      • jmdest62 jmdest62 20 avril 2014 10:45

        @ saint just

        je partage complètement votre colère ....

        @+


      • AlainV AlainV 21 avril 2014 11:22

        « Non pas à bas la France. A bas son gouvernement (...). »
        N’importe quoi.
        Ne pas confondre les peuples et les ultrariches qui agissent en sous-main.
        Mettre nos représentants, députés et sénateurs de tous bords, dans le même sac que ceux qui exploitent les 99,999 %, c’est se montrer faible d’esprit - ce que vous n’êtes pas vraiment.


      • ELCHETORIX 19 avril 2014 12:00

        Bonjour l’auteur
        Excellent article sur la situation actuelle en Ukraine , oui , le soleil se lève à l’Est !
        Fuck the usa , du moins leurs dirigeants et leurs valets de la finance et des capitaines du complexe militaro-industriel, sans oublier ceux qui dirigent les multi et trans-nationales qui pillent les ressources des pays « faibles militairement » de la planète .
        Vive POUTINE et la résistance à l’Empire usraèlien !
        RA.


        • millesime 19 avril 2014 21:11

          les dirigeants US ne sont que des marionnettes, ce sont les membres de «  l’ Etat profond US » qui dirigent et décident. et ont cette volonté de l’établissement du NWO 

          (ce monde unipolaire...le monde d’avant ; face au souhait d’un monde multipolaire...le monde d’après..des BRICS et des pays émergents)

          Disraeli (premier ministre britannique disait) : le monde est dirigé par toutes autres personnes que ceux qui nous gouvernent.. !.
          http://millesime57.canalblog.com


        • leypanou 19 avril 2014 12:48

          Certes, la présence de V Poutine change un peu la donne mais pour le moment, il y a encore beaucoup de chemin à faire. Ne serait-ce que sur l’Iran, la Russie n’a pas fait preuve de beaucoup de courage, sans parler de la catastrophe de l’affaire lybienne (certes, c’était du temps de Medvedev).

          Quand la composition anachronique des membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU aura changé, alors on pourra parler de monde multipolaire. Si on attend que cela change tout seul, car ce ne sera jamais l’empire qui va initier cela, alors on risque d’attendre longtemps.


          • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 19 avril 2014 14:55

            @ l’auteur,

            Je partage votre vision des choses mais pas votre enthousiasme.
            Disons que je reste pessimiste.
            Car dans ce que vous évoquez il manque le promoteur du NOM : la finance internationale et ses conglomérats associés :

            http://www.veteransnewsnow.com/2013/06/29/earths-alpha-predator-zionist-mafia/
            US financial showdown with Russia is more dangerous than it looks, for both sides - Telegraph
            http://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/2013/09/books.htm

            Les hauts et les bas du politique l’indiffère complètement car, pour notre malheur, c’est la guerre qui maximise les gains de notre oligarchie.
            Le fait que la Russie devienne un obstacle à l’Empire est exactement ce dont a besoin le NOM dans sa stratégie du choc permanente.

            Après une bonne guerre, le bon peuple suppliera ses dirigeants d’établir la paix mondiale grâce à l’établissement d’un Nouvel Ordre Mondial, celui auquel on ne peut échapper (dixit l’agité), et qui aura sa capitale à Jérusalem (dixit le conseiller des princes).

            Bref, j’ai peur que nous devions boire le Calice jusqu’à la lie car, comme l’a si bien dit (en substance) Warren Buffet, la guerre des classes existe et c’est ma classe (des hyperriches) qui a gagné.

            Autrement dit, le NOM est déjà là, les « puissances de ce monde » ont barre sur notre pauvre planète et la seule question est de savoir si le « sacre » sera fait avant ou après une guerre mondiale.

            Si les Russes et les Chinois se couchaient, il n’y aurait plus de suspens et plus de risque de guerre. Nous serions dans « 1984 » et les festivités du sacre pourraient commencer.

            Si par contre, comme je le crois probable, ils résistent, ils seront annihilés par et avec l’Empire. La grande lessive dans la cendre nucléaire quoi !

            Et c’est cela qui fera que tous les survivants supplieront l’élite de former ce Nouvel Ordre Mondial.

            Pour espérer, il ne nous restera plus alors que le Ciel.

            Voilà, ceci est simplement ce que je crois,
            mais pour le moment tout me paraît aller dans ce sens, celui du pire.


            • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 19 avril 2014 15:49

              Oouups ! Oubli réparé... :

              l’agité, Nicolas Sarkozy : https://www.youtube.com/watch?v=aeXhEp7dhvw

              le conseiller des princes, Jacques Attali : https://www.youtube.com/watch?v=wr_yHoUTMEo


            • Furax Furax 19 avril 2014 16:03

              Luc-Laurent
              Il ne faut jamais désespérer !
              Bon, en ce qui concerne Sarkozy, faut pas rêver...mais Attali, va savoir ?
              http://corsenetinfos.fr/
              Et d’autres :
              http://www.les-crises.fr/americain-ose-plaider-poutine/
              Et, comme tu dis, il nous reste le Ciel smiley !


              • Furax Furax 19 avril 2014 16:08

                J’ai un problème avec Attali smiley
                voici le lien :
                http://www.les-crises.fr/fous-attali/


              • HELIOS HELIOS 19 avril 2014 16:04

                ... pour l’instant, le « gentil » c’est la Russie... comme l’etait « l’Amerique » au debut du 20eme siecle... avec dans le role de l’ex-mechant, l’URSS.

                On voit comme les choses ont changé. Qu’en sera-t-il demain, auront nous la chance d’avoir au moins un « gentil »... ou n’y-a-t-il jamais eu de gentil, juste un opportuniste pour mieux controler son troupeau ?


                • Grandloup74 19 avril 2014 18:12

                   Bravo et merci pour cet article très intéressant, bien documenté et ses liens enrichissants ! Tout est dit et nous donne conscience que nous pouvons avoir espoir en un monde plus agréable et juste.
                   Enfin !


                  • millesime 19 avril 2014 18:25

                    Bravo à l’auteur .
                    La prudence de LL Salvador est fort compréhensible, car il est devenu évident depuis le début de la crise systémique globale que la stratégie choisie par le gouvernement américain ne se fait plus en fonction des intérêts du peuple US, elle vise avant tout à préserver l’existence de « l’ Etat profond » à tout prix, y compris celui de sacrifier tous les vassaux (car un tel pouvoir n’a véritablement pas d’alliés ou d’amis).
                    Toutefois, si les US (ou plutôt les membres de cet « Etat profond ») avaient eux-mêmes le pouvoir de lancer une offensive nucléaire contre la Russie, l’ Iran ou la Chine, ils l’auraient fait depuis longtemps. (car ils ne disposent peut-être pas de toute la chaîne de commandement).
                    C’est une stratégie du chaos et de l’escalade des tensions pour couvrir le délitement de l’idéologie impérialiste dominante du XXème siècle à laquelle nous assistons, la crise ukrainienne en est le dernier avatar .
                    « L’Etat profond » a lancé plusieurs initiatives comme par exemple :
                    - retenir fermement l’UE sous contrôle américain
                    - écarter l’UE des BRICS
                    - isoler la Chine
                    - éviter que d’autres pays émergents s’allient aux BRICS
                    ainsi on voit bien que la crise ukrainienne est là pour écarter l’UE des BRICS
                    ce qui est étonnant c’est la naïveté des leaders politiques européens, même si d’aucuns sont certes pro-américains (que leur a-t-on fait comme « promesses » ?
                    http://millesime57.canalblog.com


                    • urigan 19 avril 2014 19:25

                      "ce qui est étonnant c’est la naïveté des leaders politiques européens, même si d’aucuns sont certes pro-américains (que leur a-t-on fait comme « promesses » ?"

                      Ils sont pas naïfs, ils sont achetés.


                    • tf1Groupie 19 avril 2014 21:21

                      Et donc quelle est la nation qui a été re-souverainisée ?

                      L’Ukraine ?


                      • Jean Keim Jean Keim 19 avril 2014 21:48

                        A venir, un monde différent sûrement, un monde nouveau peut-être, un monde meilleur, nous n’en voyons pas même les prémices. Le monde à venir sera dans la continuité de l’actuel avec toujours des hommes ambitieux, leurs satellites, le pouvoir de la finance, des centres géopolitiques simplement déplacés, des spécialistes pour tout expliquer et toujours des intérêts supérieurs au respect des êtres vivants et de leur environnement ; à l’instar de la société française telle qu’elle fut avant la révolution de 1789 et telle qu’elle deviendra après.
                        Internet véhicule toutes les idéologies, les vérités de certains sont des mensonges pour les autres, difficile de démêler le vrai du faux car dans le domaine des idées l’arbitraire est roi. Il faudra bien autre chose que des hypothétiques et illusoires concepts et leurs habiles analyses pour voir l’émergence d’un monde réellement nouveau. Les consciences ne peuvent offrir que leur contenu et ce dernier n’est fait que de réchauffé. Nous voulons un nouveau monde mais sans chercher à comprendre pourquoi l’actuel n’est plus viable, je veux parler des causes profondes pas des sempiternelles réponses consensuelles. Nous sommes le monde, le monde est à notre image.


                        • mortelune mortelune 20 avril 2014 02:43

                          Il n’y a pas grand chose à ajouter à cet excellent article. La prudence nécessaire à un optimisme débordant est même mise en conclusion. Merci à l’auteur.

                          Je veux juste ajouter que la désobéissance constatée en France est un peu partout dans le monde relève davantage d’une prise de conscience d’une minorité d’individus que d’un « lâché prise » des tenants du pouvoir qui se battent et se battront jusqu’au bout pour ne pas céder un once de terrain. 
                          Avec François Pays-bas, il est impossible que la France puisse faire autrement que s’aplatir devant les forces du mal.

                          • tinga 20 avril 2014 03:36
                             Michael C. Ruppert est mort, il s’est suicidé comme il l’avait annoncé, respect à ce vrai combattant, grand dénonciateur de ce mortifère « nouvel ordre mondial »


                            • smilodon smilodon 20 avril 2014 15:34

                              Ici on juge !... On regarde la télé et on juge !..... On décrète !... On prescrit ou proscrit, juste en regardant notre télé !... Putain, on est fort, nous !... On sait tout mieux que ceux qui vivent les événements que nous on voit à la téloche !... On est fort !.. Très fort !.. Il ne nous suffit que de croire nos infos !.. Pour décider, pour juger, pour condamner tel ou tels !.... On est vraiment très forts !...Quel beau pays !.. Quels bels gens !....Adishatz.


                              • mortelune mortelune 21 avril 2014 13:36

                                Et si vous vous exprimiez autrement ? Là j’ai le sentiment que la télé vous l’avez regardé un peu trop. Pourquoi écrivez-vous vos émotions en prenant vos lecteurs pour des poubelles ?


                              • agent ananas agent ananas 20 avril 2014 21:39

                                2014 sera l’année de vérité pour les US.
                                De nombreux pays ne sont plus disposés à tolérer les abus de Washington de l’étalon mondial du dollar. Les pays du BRICS n’utilisent déjà quasiment plus le dollar pour leurs échanges commerciaux, ce qui entrainera à terme la fin du dollar et de l’hégémonie des Etats-Unis.
                                A partir de là, il y a deux scénarios possibles. L’un comme Luc Salvador l’a établi : guerre mondiale avec utilisation possible de l’arme nucléaire. L’autre, étant un nouvel ordre mondial multipolaire avec l’éclatement de l’OTAN et probablement de l’EU.

                                Sinon merci à l’auteur d’apporter la parole de Saker à un public non anglophone. Par curiosité j’ai essayé d’aller sur le blog de Sayed 7asan à partir de différentes sources, sans résultats. Est-ce que son blog est censuré ou est il en proie à des difficultés techniques ? Quoiqu’il en soit, meilleure continuation et au plaisir de lire d’autres traductions du Saker.


                                • claude-michel claude-michel 21 avril 2014 08:06

                                  Bien vu++++
                                  La Russie est patiente..puissante et riche...Poutine en fin stratège vient de rouler dans la farine les USA/UE...en jouant la montre et surtout l’intelligence du jeu d’échec... !
                                  Une grande leçon de stratégie pour le reste du monde.. !


                                  • Pyrrhos 23 avril 2014 20:59

                                    Détrompez-vous, claude-michel, Poutine n’est pas un joueur d’échec, c’est un joueur de poker menteur.

                                    C’est un soviétique, tout simplement, il applique à la lettre la tactique de Lénine qui disait — je suis certain que vous saurez corriger si je me trompe : « tatez votre chemin à la pointe de la baïonette ». Tant qu’il ne rencontrera pas d’obstacle, il continuera. Dès qu’il en trouvera un, il reculera immédiatement.

                                    Du courage ? Non, au contraire, c’est la parade du lâche. 


                                  • Pyrrhos 23 avril 2014 20:56

                                    C’est un constat que, pour ma part, j’ai fait souvent sur ce site, fort peu de gens ici sont de bonne foi. Agoravox grouille littéralement de militants des ultras, de gens, qui, au XXème siècle, ont fait de leur mieux pour justifier, en toute circonstance, les agissements de l’URSS. Aujourd’hui, ces gens se manifestent de plus en plus parce qu’ils entrevoient l’occasion d’une belle revanche.

                                    C’est dire que l’opinion que défendent ces gens-là est faite et qu’elle ne date pas d’hier. Rien ne leur fera changer d’avis, parce qu’à force d’applaudir aux exactions soviétiques contre le droit, ils se sont endurcis au point de devenir de vrais monstres qui ont fait du criminel dicton qui veut que « la fin justifie les moyens » la très frêle planche de salut de leur conscience.

                                    Leur justification — car tout le monde a besoin d’une justification pour dormir la nuit – tient en une alternative digne des plus brillantes subtilités de l’esprit totalitaire, toujours absolutiste dans ses conclusions : « c’est soit l’impérialisme russe, soit l’impérialisme américain ».
                                    Et eux de broder avec de jolis syntagmes que l’on découvre sous leur plume et que l’on retrouve quelques jours plus tard dans la bouche d’un Lavrov, par exemple celui de « monde multipolaire » souhaité par Poutine. En l’occurrence il s’agit d’une farce puisque ce que souhaite effectivement le Kremlin — autrement dit ce pourquoi ces gens-là œuvrent dans la « blogosphère » et le « cloud » — c’est un monde violemment « unipolaire » où les intérêts du Kremlin se substitueraient au droit international et à la liberté des peuples. Or, la résultante de cette "poussée vers l’ouest et le sud" de Poutine — bien dans la lignée des axes d’expansion souhaités par les tzars d’abord, puis par les dictateurs soviétiques — sera un monde bipolarisé où l’idéologie prendra le pas sur les intérêts élémentaires de chacun. Autrement dit, ce sera le grand retour de la Guerre froide. 

                                    Pas de « multipolarité » donc, mais une banale bipolarité...

                                    Un autre exemple de ces coïncidences de vues (constatées après coup) entre les haut gradés de la diplomatie russe et les petits admirateurs du Kremlin qui se manifestent sur les forums, c’est la fameuse « jurisprudence Kosovo », selon laquelle l’érection d’une province en pays indépendant serait possible en toute circonstance. Dans ce cas, pourquoi la Tchétchénie n’aurait-elle pas le droit de faire sécession de la Fédération de Russie ? D’autre part, les exactions commises à l’encontre des Kosovars — et donc la nécessité pour eux de se constituer un Etat — ne font pas l’objet de doute, ont duré plusieurs années et sont très documentées, alors que les persécutions à l’égard des populations russophones, fantasmées par Poutine sont au contraire des plus douteuses. Mais, là encore, il s’agit d’un sophisme grossier qui traduit bien plutôt la mauvaise foi de ceux qui le produisent qu’il ne leur offre un argument valable.

                                    Ainsi, l’idéologie est déjà au cœur des questions auxquelles les européens — tous les européens, ceux d’Ukraine et de Russie aussi — doivent faire face. Comme toujours, dans les aires totalitaires, les symptômes de la radicalisation du pouvoir sont à chercher dans la langue. A la manière de cette « Lingua Tertii Imperii », le language des officiels russes et de leurs partisans à l’Est comme à l’Ouest se charge de termes violemment connotés comme « fachiste » ou « islamiste ». A les croire, tout mouvement d’opposition au Kremlin et à ses agents est subsumable par l’un, au moins, de ces deux prédicats – voire les deux ! Les moyens mis en œuvre sont toujours ceux d’une guerre de l’image et de la propagande où la désinformation et l’amalgame règnent en maîtres.
                                    Ainsi, le mythe de la révolution fachiste à Kiev est né lorsque les médias ont diffusé des photographies des contestataires ou, parmi la foule, apparaissaient des individus brandissant des symboles nazi. De là un raccourci de pensée et une généralisation dont les idéologues du Kremlin sont coutumier. Ainsi, à les croire, tout individu qui se dresserait contre la mainmise russe sur son pays serait en réalité affilié à des groupuscules d’extrême droite.
                                    Ce que de pareilles thèses signifient, ce qu’elles veulent vraiment dire, c’est qu’un tel individu n’aurait pas, en fait, le droit de s’exprimer et devrait être abattu à vue, sans sommation — voire torturé. Ce qui distingue alors les officiels russes et leurs partisans, de leurs opposants en Ukraine (ou ailleurs), c’est ce refus de communiquer et de faire valoir des arguments. De fait, l’invasion de l’Ukraine a-t-elle l’objet d’une consultation préalable ? Y a-t-il eu un acte légal international pour la justifier ? Enfin, les persécutions de populations russophones ont-elles été vérifiées ? Trois fois non. Mais tout cela, on le sait bien...
                                    Ce fait se constate sur les forums eux-mêmes où pourtant la communication est le maître mot, car c’est un fait que toute thèse formulée par l’un ou l’autre de ces idéologues se fonde sur le facteur (contestation = néo-nazisme/islamisme) comme sur un axiome qui devrait servir de base à tout dialogue. Refuser systématiquement ce postulat apparaît comme la meilleure stratégie pour les combattre.

                                    Il s’avère alors que les gens qui produisent ce genre de contre-vérité ont tous les caractères d’agents d’influence oeuvrant, de l’intérieur, en faveur d’une puissance étrangère dont on peut imaginer aisément qu’elle les soutient. Sans tomber dans la paranoïa, il est tout de même frappant que les mêmes arguments, formulés dans les mêmes termes (l’expression « monde multipolaire », la "jurisprudence Kosovo, etc...), fassent leur apparition à quelques jours de distance sur Agoravox, puis dans la bouche d’officiels russes. Sauf à croire que M. Lavrov soit un lecteur assidu d’Agoravox, il faut penser qu’il existe un réseau de connivences par laquelle l’information — plutôt la désinformation — transite depuis la tête jusqu’aux rémifications les plus fines. Que les gens qui, sur Agoravox par exemple, relaient ces thèses le fassent en toute bonne foi, c’est ce que, pour ma part, je ne peux croire. Chacun sait qu’il n’y a plus d’utopiste dans l’ultra gauche depuis bien longtemps...

                                    Encore une fois, que l’on me prouve le contraire, mais ce que je constate (maladroitement et avec l’oeil d’un dilettante), c’est que, sur Agoravox (entre autres), une stratégie cohérente a été mise en place par des gens malintentionnés, qui consiste en la centralisation de l’entreprise de désinformation en vue de la distribution du message idéologique.

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