Les bailleurs sociaux devraient balayer devant leur porte !
Quand je suis écoeuré ou en colère, je vais regarder les dessins de Sapiens, cela me fait du bien.
Celui qui illustre cet article est : "peindre le monde en vert", c'est un peu construire ensemble un monde nouveau.
Ah si la bureaucratie perdait des plumes et si le dialogue humain s'établissait entre les bailleurs et les locataires, on pourrait peindre, ensemble, un autre avenir ! Utopie ? peut-être....
La bureaucratie a encore de l'avenir !
Une femme particulièrement émue a frappé à la porte de la permanence du DAL 77 à Vaux le Pénil.
Elle venait raconter son histoire et demander des conseils.
Sa famille est locataire depuis bientôt 50 ans dans un logement social.
Elle a toujours réglé à temps ses loyers et ses charges.
En 2007, la mère part en Ehpad et laisse dans l'appartement son fils et sa fille handicapée.
La famille a essayé, en vain, de changer de titulaire du bail et notamment en 2017 au moment du décès de la mère.
La sœur et le frère ont continué de vivre tranquillement dans ce logement et de s'acquitter de toutes les obligations légales.
Il y a quelques jours,le frère et la sœur viennent de recevoir un courrier de l'office les informant qu'il ne leur n'était pas possible de faire transférer le bail.
Il leur fallait déposer une demande de logement !?
Après 49 ans de vie dans cette maison où se sont accumulés tant de souvenirs, les voilà contraints de partir.
Des personnes se confient parfois au cours des entretiens .
La femme qui s'est présentée à nous, est la grande sœur qui vit à quelques dizaines de kilomètres de là, avec son mari.
L'émotion ambiante nous touche
Sa sœur handicapée risque de perdre tous ses repères, ce qui peut la déstabiliser, d'autant plus que le frère qui veille sur elle, jeune retraité est atteint d'un cancer qui s'étend.
Les bras m'en tombent !
Pourquoi ne laisse-t-on pas ces gens là dans cette maison, leur maison ?
Ce qui est désarmant c'est l'incompréhension et la bureaucratie qui s'installe :
tout se passe entre cette famille éplorée - la vie du frère est menacée - et le bailleur, par lettres recommandées interposées.
Il suffirait d'une rencontre, d'un échange ….
Pourquoi faire facile quand on peut faire difficile ?
Je viens d'écrire un courrier au bailleur et m'apprête, si rien ne bouge, à prévenir la presse.
Les handicapés vivent souvent la double peine, leurs difficultés et l'attitude des bailleurs : nombreux d'entre eux n'ont pas un logement adapté à leur handicap. Certains sont logés au troisième étage sans ascenseur ou ne disposent pas de douche.
J'en ai vu bien des choses en presque 20 ans d'activité bénévole dans le champ de la solidarité mais jamais je n'ai rencontré un tel cas.
Je sais que ce texte sera discuté....alors « coupons le pied » aux interprétations malsaines lancinantes sur l'origine des personnes que nous accompagnons : Non ! Cette famille n'est pas issue de l'immigration et si c'était le cas elle serait défendue avec la même force.
« Tout ce qui est humain est nôtre » ! devise du Secours Populaire que je partage !
Jean-François Chalot
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