Les Balkany, les Thénardier de l’Afrique
Incroyable, c'est absolument incroyable et pitoyable à la fois. Ici-même ; d'aucuns sont venus défendre le couple Balkany, les deux Thénardier des Hauts-de-Seine, le jour-même où paraissait dans la presse le bilan sidérant de leurs dépenses annuelles. Voire journalières. Des sommes considérables, brassées à l'insu de beaucoup (et surtout du Fisc, qui n'en a pas beaucoup vu la couleur).... telle ce faramineux rappel d'un demi million d'euros que le couple a été contraint de régler à sa propre ville (Levallois) pour avoir utilisé pendant dix ans des employés de la mairie. Si les deux incroyables ont acquitté depuis leur dette, ils refusent depuis d'en payer les intérêts accumulés... montés depuis à 232 000 euros... Alors qu'ils sont ostensiblement fortunés. Très fortunés... Je vous propose d'en étudier le volet Africain, seulement, de cette fortune, très bien décrite dans l'ensemble par d'autres (comme ici l'affaire Supo qui a tout démarré). Comme vous allez le voir, c'est déjà bien assez...
Les Thénardier, à l'origine "de vils profiteurs", selon Victor Hugo, résumés ainsi par des lecteurs : "toujours dans les sales coups qui rapportent, le couple fréquente le banditisme parisien et les crapules en tout genre". Sans aller jusque là, bien sûr, il convient cependant de relever ici certaines similitudes avec les personnages du grand écrivain du XIXeme, sans pour autant de trouver l'équivalent d'une Cosette chez les Balkany (à moins d'y voir leurs fameux employés de mairie devenus employés de maison pendant 10 ans, voire tout autre chose encore)... Car c'est à l'échelle d'un continent que ça se mesure désormais, chez eux...
Des profiteurs
Comment peut-on déclarer ne pas être asujetti à l'impôt sur la fortune en dépensant autant ? Comment l'épouse du Thenardier de Levallois a-t-elle pu recevoir des impôts 6 000 euros en 2012, en qualité de "personne isolée" alors qu'elle effectuait alors le tour du monde de ses villas avec son mari (de Giverny à Giverny à Marrakeche, allant jusque Saint-Martin) ? Par quel tour de passe-passe ou via quels soutiens ? Par quel tour de magie pouvaient-ils gagner 143 000 euros par an (12 000 euros par mois) et dépenser en même temps 195 733 euros pour les entretenir, ses villas, rien qu'en salaires à verser pour leurs -nouveaux- employés de maison ? Comment Patrick Balkany pouvait-il habiter dans un appartement qu'il avait lui-même vendu ? Toute leur histoire financière... Le Monde relève un débit de carte bleue de 360 000 euros en une seule année chez eux : d'où vient donc tout cet argent ? En fait, on en a une petite idée aujourd'hui, avec la découverte d'un homme providentiel ayant comme terrain de chasse industrielle... l'Afrique, territoire arpenté par Patrick Balkany depuis quelques années. On sait en effet aujourd'hui pourquoi il y avait mis tant d'ardeur, à sillonner ce continent...
Levallois en Afrique ?
Ces liens entre l'Afrique et le maire de Levallois sont parfois surprenants, à en étonner la Cour des Comptes : ainsi, "le 19 août 2008, sa commune signe avec la République du Tchad un contrat de 5,7 millions d’euros. Il s’agit de réhabiliter l’ambassade du Tchad en France et de l’accueillir entre-temps dans des locaux municipaux. Quand la Chambre régionale des comptes en est informée, elle dénonce cet arrangement dans un rapport :"Quoique lucrative, cette opération est critiquable car elle ne présente pas de liens avec le champ de compétences de la Ville de Levallois-Perret, qui est limité par l’intérêt communal." Mais Patrick Balkany soigne alors son allure de Mr Afrique, et "d'envoyé du président"... alors qu'il se rêve en nouveau Jacques Foccard (le mauvais génie africain de DeGaulle), son influence demeure limitée, disent les observateurs... c'est peut-être aussi qu'il rêve à autre chose, remarquez ! Pour lui, car pour sa ville c'est autre chose : en 2008, c'était la ville la plus endettée de France, avec 4292 euros par habitant, selon le magazine Capital...
Une petite sauterie parisienne pour tisser les premiers liens
C'est le journal Bakchich qui avait vendu la mèche en 2007, à l'avénement au pouvoir de Nicolas Sarkozy.. et ses encombrants amis, dont le couple Balkany. "Et le grand copain du président Nicolas s’active. Outre son rôle d’accompagnateur de la virée Sarkozyste fin juillet, Pat’ se pique de jouer le rôle d’éclaireur, notamment au Katanga, fort riche province de la République démocratique du Congo. Tout à son désir « d’aider l’Afrique », l’apprenti africaniste drague le maître officieux de la province : Georges Forrest. Ses sociétés d’extraction de minerai emploient plus de 9 500 personnes sur place. Et tant pis, si sur place, le bonhomme est soupçonné de participer au pillage des ressources, à du blanchiment d’argent, de s’être quelque peu essayé au trafic d’armes légères au début des années 2000 et a avoué avoir financé le parti du président Kabila Fils en 2006. A la fois consul honoraire de France à Lumumbashi, capitale du Katanga, et conseiller au commerce extérieur du gouvernement belge, Georges est incontournable au Congo. Aussi Balkany n’a-t-il pas manqué la petite sauterie organisée au Georges V, le 5 juillet dernier, par un tout nouveau journal « panafricain » lancé à Paris. Présent pour discours et petit four, le gouverneur du Katanga, quelques ministres congolais et l’ami Georges. À qui le bagout de l’ami Patrick a apparemment tant plu qu’il l’a invité, en septembre, à venir prendre la température au Katanga. Voilà des débuts prometteurs". Un premier contact (le seul disent les mauvaises langues) qui lui rapportera gros, comme on va le voir...
De drôles d'amis, dont un qui lui veut du bien à 1%
Patrick Balkany, aujourd'hui, a toujours peu d'influence politique, en Afrique, malgré ses vantardises, mais c'est peut-être autre chose qu'il attendait du continent, ou ce à quoi il rêvait. On commence seulement à en avoir une petite idée, du rôle exact qu'à joué ce continent chez lui. Avec la somme de 3,9 millions d' euros, surtout, tombée dans son escarcelle, venue directement de là-bas. Et non déclarée au fisc français... bien sûr. Une commission versée par le fameux industriel belge déjà cité, à la réputation sulfureuse, George Forrest (ici à droite), surnommé "le roi des mines katangaises", ou "le vice-roi du Kantaga", c'est selon... qui ne l'a pas payée en dollars (ça fait 5 millions pile) à Patrick Balkany en personne, mais l'a versée à Jean-Pierre Aubry, un proche (mis lui aussi en examen depuis) qui lui a transmis (on suppose en mains propres). En fait, elle a été versée sur le compte d'une société écran, Himola Company Corp, basée au Panama... Pour remercier ce bon Patrick de lui avoir conseillé d'acheter Forsys Metal Corporation (FMC, située en Namibie). Forrest avait en fait acheté la mine de FMC pour 500 millions de dollars, laissant royalement 1% à son "ami" Balkany, dont l'influence avait été faible selon l'industriel, lors des transactions. Mais cela faisait quand même 5 millions de dollars de versés dans sa poche ! Une pourboire à 5 patates ! 5 patates !
Balkany-Forrest, mêmes combats
Amusant alors de constater les similitudes entre les deux hommes : Forrest aussi a longtemps employé des ouvriers, au Congo ou au Katanga... payés une bouchée de pain. Sur Congo OnLine, un témoignage en révèle les turpitudes. "Parmi ceux qui avaient compris la méthode Mobutu et qui ont participés au pillage systématique du pays il y a l’entrepreneur « dit Belge » du Katanga. Pourquoi « dit Belge » ? Parce que ses vrais homologues belges et les journalistes économiques belges dont (Trends Tendances) ont pour lui une considération très retenue. Comment ce « petit entrepreneur » il y a une bonne dizaine d’années seulement, est arrivé à s’acheter des avions « Falcon » puis « Challenger », signes extérieurs de sa richesse ? Certainement pas par des investissements opportuns dans une économie porteuse. Le charroi industriel de Forrest est totalement obsolète et maintenu en survie par une maintenance caduque. Certainement pas par des capacités de gestionnaire industriel brillant. Sur ces activités purement industrielles de 1996 à 1998 la Belgolaise a dû avancer 6.000.000 USD pour boucher les trous. Comment, alors ? Tout simplement avec l’argent du peuple. Par la corruption des agents de la Gécamines, des Travaux Publics de la Régie des Voies Aériennes et de l’Administration fiscale". L'ingénieur décrivant alors en détail un système de corruption généralisé au Katanga. "La liste est longue , très longue", concluait l'ingénieur dépité, Jean Cafiaux, dans son témoignage à charge. Qui ajoutait un côté Thénardier au fameux entrepreneur Forrest : "sur le Plan social, le personnel congolais de Forrest est maintenu en survie par « le sac de farine », quelques médicaments et 40 USD dont les 2/3 sont des frais de transport. A côté de cela il y a un peloton de secrétaires expatriées, non déclarées, à 3.000 USD/mois, pour assouvir les fantasmes de puissance des dirigeants masculins" (des Cosettes locales ?). "C’est dire si Forrest a le moindre soucis de justice sociale", ajoutait-il... un peu aigri, semble-t-il. Et encore il n'avait pas ajouté une autre part d'ombre au personnage : "épinglé en 2002 dans un rapport d’experts de l’ONU pour avoir alimenté la région des Grands Lacs en armes légères, Georges Forrest a été blanchi par le Sénat belge"... Ah tiens, en voilà un qui bénéficie aussi de relations politiques pratiques. Il était fait pour s'entendre avec Balkany !
Des amis (très) haut placés
Des gens qui bénéficiaient de la mansuétude d'hommes politiques plus haut placés, ou de relations en très haut lieu. Alors qu' Isabelle Balkany s'était fait décorer en France le 30 janvier 2008, (elle a été nommée chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur) sur proposition de Michèle Alliot-Marie, Forrest a été nommé Grand Officier de l'Ordre de la Couronne, en Belgique, le 15 avril 2014 par ordre du roi des Belges (Philippe). Fichtre ! Le 5 février 2013, pourtant, la FIDH - Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme ; RAID - Rights and Accountability in Development et ACIDH - Action Contre l’Impunité pour les Droits Humains avait accusé George Forrest de refuser d’indemniser environ 500 familles expulsées de force de leur domicile il y a trois ans.. de cela. Les maisons, appartenaient à des chercheurs de métal (des mineurs artisanaux ou « creuseurs » venus creuser alentour), et elles avaient été détruites : "plus de 500 habitations ont été détruites par des bulldozers appartenant à la CMSK et plusieurs personnes ont été blessées. L’Entreprise Générale Malta Forrest (EGMF), filiale du groupe belge George Forrest international (GFI), détenait 60 % de la joint-venture CMSK". L'épisode avait été oublié depuis. Mais en Afrique le vent change souvent. Et depuis, Kabila a remplacé Mobutu et Forrest est tombé progressivement en disgrâce. C'est l'israélien gourmand Dan Gertler qui a raflé la mise, avec sa firme Nikanor. Gertler n'est en effet autre que "le fils de la plus puissante famille de diamantaires d'Israël". Impossible de lutter, à ce stade, paraît-il... en août dernier c'est sa société qui trouvait un gisement de pétrole en RD du Congo. Une concession fort discutée depuis...
Un vieil ami... venu de Hongrie ?
Mais revenons aux amitiés d'antan, d'abord. Nicolas et Patrick sont en fait de vieux amis de galères communes : "Si on le lui demande gentiment, le maire peut aussi montrer le souvenir 1983 : pour ses 35 ans, Nicolas lui a offert, l’année où tous les deux ont conquis leur fauteuil de maire (l’un à Neuilly, l’autre à Levallois), un vide-poche en métal argenté, gravé d’une phrase : « du maire au maire, du Hongrois au Hongrois, de l’ami à l’ami ». Hongrois ? Sarkozy et Balkany sont tous les deux des fils d’immigrés juifs hongrois ayant fui le régime communiste de leur pays d’origine. Leurs pères, Pal et Giulya, sont très liés. L’amitié entre Sarko et Balka, qui a grandi à Neuilly avant d’être parachuté à Levallois par Charles Pasqua, ne date donc pas d’hier ! Pendant leur traversée du désert, tout au long de ces années marquées par la chronique judiciaire, les Balkany ont bénéficié du soutien inconditionnel de Nicolas Sarkozy. « On comptait les coups de fil sur les doigts d’une main, raconte Isabelle Balkany. Et il n’y avait qu’un seul doigt : c’était Nicolas" nous avait appris Bakchich. Ceci expliquant cela. Mais aujourd'hui, que les affaires de son vieil ami remontent à la surface... que penser de l'étroite liaison... entre les deux : Nicolas pouvait-il ignorer l'absence de déclaration au fisc de son ami ? L'ex-président ayant été aussi Ministre des Finances (du 31 mars 2004 au 29 novembre 2004) ? Pouvait-il l'ignorer, sachant aque Le député-maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) Patrick Balkany, qui avait été exclu du RPR en 1997, pour malversations financières, venait alors de rejoindre à nouveau le groupe UMP à l'Assemblée nationale, le jeudi 29 juillet de la même année... pour y être toujours aussi peu actif, en prime. Franchement, c'est impossible ! La veille du meeting parisien de 2012 de Nicolas Sarkozy, le couple Balkany avait loué une suite au Crillon... et pas n'importe laquelle : la plus chère, à 9500 euros, pour 245m2. Le président pouvait-il ignorer ce luxe ostentatoire ? Son meeting de Bordeaux, le mois précédent, était revenu à 7850 euros la minute... Ce n'est que l'année suivante que la brigade financière commencera à s'intéresser au train de vie du couple. Et les juges de s'intéresser aux dépenses de campagne du candidat Sarkozy.
Des pratiques douteuses encouragées par N.Sarkozy mais peu appréciées ailleurs
Enhardi par le lest de ces 5 millions de dollars tombés du ciel, voilà notre député qui se targue de faire signer des contrats miniers africains... à Levallois même : "les révélations de Forrest évoquent également la signature mouvementée en 2009 du contrat d'exploitation de la mine de Bakouma en Centrafrique, entre Areva et les autorités locales, dossier dans lequel les deux hommes, qui entretiennent à l'époque des relations privilégiés, ont joué le rôle de facilitateur pour le géant français. "J’ai reçu une invitation à déjeuner à la mairie de Levallois par M. Balkany (…) M. Balkany connaissait bien François Bozizé, c’est du moins ce qu’il disait. Il voulait savoir comment le dossier évoluait", explique l'industriel belge"... Voilà Balkany devenu entremetteur.. minier : "le député de Levallois-Perret qui se rend à Bangui en avril 2008, expliquera plus tard avoir fait "en sorte que les deux parties [Areva et le gouvernement centrafricain] puissent se rencontrer et parler". Balkany joue alors de sa proximité avec Nicolas Sarkozy pour s'immiscer dans les affaires africaines, c'est flagrant, accompagné de son propre conseiller : "la présence de cet électron libre un peu sulfureux doté d'un carnet d'adresses fort utile aux entreprises françaises sur le continent agace les relais officiels de la France sur le continent, tel que Bruno Joubert, le "M. Afrique" de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2009. Forrest l'explique ainsi aux enquêteurs : "[Bruno Joubert] me disait catégoriquement qu’il ne fallait pas que M. Balkany se mêle de cette affaire [celle d'Areva]. On ne pouvait pas empêcher la présence de Renaud Guillot-Corail [conseiller de M. Balkany], M. Joubert était furieux." En tout cas, huit jours après la signature du contrat de la mine de Bakouma, un des gisements d’uranium d’UraMin, convoité par Areva" le 14 septembre 2010, Patrick Balkany est fait commandeur dans l’ordre du mérite centrafricain par le président centrafricain. « C’est un grand ami du pays », dit François Bozizé, en le décorant". Le conseiller personnel de Bozizé, Fabien Singaye est alors depuis des mois un habitué de l'hôtel de ville de Levallois. Or Singaye ; considéré comme une "barbouze" hutu est lié à la famille Habyarimana. Celle du président Juvénal Habyarimana décédé dans son Falcon 50 ( 9XR-NN) le 6 avril 1994, à l'origine du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994... Singaye était aussi actionnaire de la radio des mille collines, qui avait mis le feu au pays. Singaye se retrouvera à traduire pour le juge Brugière, sous l'insistance de Paul Barril, qui travaillait pour les Rwandais, faussant toute l'enquête !!! Bref, Balkany faisait aussi dans les liaisons sulfureuses !
Le but du jeu ? L'argent bien sûr !
On commence donc progressivement à s'apercevoir que les voyages en Afrique du député maire n'avaient que fort peu à voir avec le seul tourisme... "Car les voyages en Afrique de Balkany mêlent souvent intérêts publics et privés. En juin 2009, quelques jours avant l'élection présidentielle, il se rend par exemple à Nouakchott pour une raison inconnue à bord 'un avion Challenger Bombardier 550. Avec lui : le lobbyste tunisien Lyès Ben Chédli (très actif au côté du président français dans la promotion de l'Union pour la Méditerranée) et des représentants du groupe indien Arcellor Mital, numéro un mondial de l'acier. Chédli avait conclu un mémorandum d’entente avec la Société nationale industrielle et minière (la SNIM), fleuron de l’industrie mauritanienne, en 2007..." Arrivé sur place, c'est Balkany qui avait pris les commandes de l'opération, à la grande surprise des diplomates : "mais, dans la capitale mauritanienne, Balkany rencontre en tête à tête et pendant plus d'une heure le général Mohamed Ould Abdel Aziz, arrivé au pouvoir un an plus tôt après un coup d'État. Et toujours en place." Il y retourne deux ans plus tard, au même endroit. Dans les bagages de Balkany en 2009, toujours en Mauritanie, il ya un tout autre invité : un drôle de personnage, évoquant ce que Victor Hugo appelait de noms d'oiseaux ou liait à des escrocs. Un belgo-kazakh aux dents longues. Il s'agît de Pathok Chodiev, qui, en 2007 était alors devenu la seconde fortune de Belgique, alors intéressé par des mines en Mauritanie, jusqu'avant qu'on ne l'inculpe dans le pays de faux, blanchiment et association de malfaiteurs... "Chodiev était consultant du groupe énergétique Tractebel lorsque ce dernier s'est retrouvé au centre d'un scandale de corruption au Kazakhstan". Il sera blanchi sur intervention d'un certain Nicolas Sarkozy auprès du gouvernement belge, et il est au centre d'une autre affaire de rétro-commissions vers l'ex président français dans l'achat d'hélicoptères... à condition que les industriels kazakhs soient libérés...ils le seront grâce à un amendement parlementaire belge vite torché... Politique et argent, déjà... chez le couple Balkany-Sarkozy !
En Afrique, l'exploitation continue, entre d'autres mains
Forrest out, Chodiev dans les choux, c'est l'israélien Gertler qui rafle ma mise désormais. Ce n'est pas demain qu'il retombera 5 millions de dollars dans la poche de Patrick Balkany (qui risque gros à ne pas les avoir déclarés en France) : "Le groupe Fleurette de Dan Gertler détient Oil of DR Congo via Foxhelp et Caprikat, deux sociétés basées dans le paradis fiscal des Iles vierges britanniques. La manière dont ces sociétés ont obtenu les licences d'exploration reste encore obscure. L'homme d'affaires israélien n'a ni les moyens financiers ni l'expertise technique requise pour développer un projet d'une telle envergure. Et sa réputation pourrait lui compliquer la tâche dans sa quête de partenaires indispensables à la mise en valeur de ces réserves. En effet, proche du président Joseph Kabila, Dan Gertler est soupçonné par des ONG comme Global Witness et par le think-tank Africa Progress Panel de Kofi Annan, d'avoir obtenu à plusieurs reprises des gisements extractifs à prix cassé en raison de sa proximité avec le pouvoir à Kinshasa. Ce qui lui aurait permis de réaliser 1,3 milliard de dollars de plus-values indues. Des accusations fermement démenties par Fleurette qui évoque des "investissements de 7 milliards de dollars" dans l'économie congolaise". Des plus values gagnées, avec versement de petites commissions : combien fait 1% de 1 milliard, je vous laisse faire le calcul ! Et il n'y a pas qu'au Congo, que ça s'est produit... hélas, à en désoler les partisans du génial René Dumont dont les écrits méritent encore plus aujourd'hui toute notre attention (lire le N°12 de l'excellente revue Shnock) !
Car politique et gros sous marchaient ensemble sous N.Sarkozy
D'autres pays africains se sont faits grugés, en effet : "fin août 2013, Le Monde rapportait comment le diamentaire franco-israélien Beny Steinmetz avait, sous Lansana Conté, acheté pour une bouchée de pain (165 millions de dollars), l’un des plus grands gisements de fer du monde, à Simandou, (en Guinée cette fois) avant d’en revendre peu après la moitié au brésilien Vale pour… 2,5 milliards de dollars". Un contrat raflé au nez et à la barbe du concurrent, le géant Rio Tinto. Patrick Balkany avait devant lui un drôle de modèle comme représentant de commerce, en effet, en la personne de Nicolas Sarkozy : "alors que le milliardaire fait aujourd’hui l’objet d’une enquête du FBI pour corruption, Le Canard Enchaîné s’interroge sur ses réseaux français. Steinmetz est ainsi suffisamment proche de l’ancien président pour financer, tous frais payés, un séjour de Sarko en Israël". Il entretient aussi des relations amicales avec Claude Goasguen, Valérie Hoeffenberg ou Jean-François Copé. Le palmipède rappelle aussi que Balkany est en affaire avec « le potentat Patokh Chodiev, associé de Steinmetz » et agace le président guinéen par un « activisme insistant » dans la région." Car tout ces gros sous manipulés ont aussi une influence politique : "quinze jours plus tard, des documents de la CIA et de la DGSE fuitent dans le Canard, révélant l’existence d’un possible plan de déstabilisation d’Alpha Condé, visant à faire agir des mercenaires français et sudafricains à la faveur des troubles liés aux prochaines élections."... Neimetz est aussi un diamantaire, visé par la justice suisse (où il réside) pour corruption dans l'affaire de l'attribution de la fameuse mine de Simandou... "Aujourd'hui, lâché par ses amis, Jean François Copé, Nicolas Sarkozy, le fulgurant Député maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany... " Des affaires ont est passé au coup d'Etat supposé. "Beny Steinmetz est paniqué et ne s'est plus à quel saint se vouer." avait-on pu lire sur son cas dans la presse guinéenne... un cas pas encore deséspéré, rassurons ses supporters...
Simandou, une vraie mine... d'ennuis
L'histoire de Steinmetz et son groupe BSGR (pour Benny Steinmetz Group Resources) ,mêle en effet argent et pouvoir politique , sur fond de rivalités avec un autre entrepreneur, Georges Soros, qui fait lui aussi la pluie et le beau temps dans le monde entier, en étant en même temps le grand rival de Steinmetz. "Citant un numéro du journal Jeune Afrique datant d’octobre 2013, le Canard apprend que c’est son grand ami Bernard Kouchner qui a présenté à Alpha Condé le milliardaire et spéculateur américain Georges Soros. Intérêt ou philanthropie, le Canard, Canard note que Georges Soros met au service d’Alpha Condé plusieurs ONG qu’il finance. De même que le tout puissant cabinet d’avocats DLA Piper et l’ancien premier Ministre britannique, Tony Blair. Ces équipes à la disposition d’Alpha Condé vont " découvrir moult turpitudes minières commises par les prédécesseurs d’Alpha Condé, dont celle de Simandou". En résumé, l'équipe de Soros avait pris un malin plaisir à savonner la planche de Steinmetz, le favori du couple Sarko-Balkany... Voilà donc qui promettait de beaux rounds, entre un Soros soutenu par Bernard Kouchner et son grand rival par... Patrick Balkany. "De son côté, Beny Steinmetz qui a perdu ses alliés à la tête de l’Etat guinéen, a des soutiens au plus haut niveau en Israël et en France. En Israël, son réseau comprend entre autres l’ancien PM Ehoud Olmert (condamné dans son pays pour corruption !) et en France, de nombreux hommes de l’UMP, Jean François Copé, Claude Goasguen, Luc Chatel, Patrick Balkany et Nicolas Sarkozy. Une partie du voyage de ce dernier en Israël en mai 2013 avait été pris en charge par Beny Steinmetz"... dont la société est enregistrée à enregistrée à Guernesey... alors que Nicolas Sarkozy, rappelons-le, s'était engagé à lutter contre les "paradis fiscaux"... en 2011 ; il était remonté comme un coucou sur le sujet !
Sacrifié à la cause ?
Un autre français avait été pris dans la nasse dans l'affaire : Frédéric Cilins, qui venait alors de plaider coupable dans l’affaire de corruption internationale instruite par la Cour de New York (à gauche Alpha Condé avec le directeur de Rio Tinto). "Ce Français avait été arrêté le 24 avril 2013 à l’aéroport de Jacksonville (Floride) par le FBI alors qu’il tentait de « corrompre » Mamadie Touré, la veuve du général Lansana Conté (la quatrième épouse du défunt président guinéen, qui vivait depuis à Jacksonville) pour qu’elle détruise des documents compromettants pour la société BSGR. Simandou, le plus vaste gisement de fer non exploité de la planète". Cilins, en bon fusible ou en pigeon assumé (voire sacrifié), héritera dans l'affaire de de deux ans de prison ferme, et d'une amende de 95 000 dollars. Les faits reprochés sont indéniables. L'agent du FBI Peter Kilpatrick, avait enregistré sa conversation avec Mamadie Touré... La mine comptait Ibrahima Sory Touré, le demi-frère de Mamadie Touré, comme vice-président de BSGR Guinée. Le FBI avait retrouvé chez lui 20 000 dollars, sortant tout droit de la Wells Fargo, banque sulfureuse elle aussi... L'affaire allait envahir urablement la vie politique française : "Quand le patron de l’UMP, Jean François Copé, lançait dans le Figaro, en mars (2013)) dernier : ‘‘Prisonnier peut-être des liens avec l’Internationale socialiste, François Hollande observe un silence coupable à l’égard du président Alpha Condé en Guinée, qui bafoue les règles démocratiques’’ (Sic), de nombreux observateurs ont pensé que le no1 de la principale force d’opposition française voulait passer par le président guinéen pour alimenter l’éternelle querelle entre la Droite et la Gauche françaises. Erreur ? Au fil du temps on se rend compte que la dent de Copé contre Alpha Condé peut être au-delà des considérations idéologiques. Copé se trouve être un des amis d’un ennemi de Alpha Condé. Vous vous souvenez de la formule mathématique ? ‘‘L’ennemi de ton ami…" écrivait avec jubilation "Guinée Vérité"... qui ne savait pas encore, à ce moment là, ce qu'était Bygmalion ! Qu'était allé faire JF Copé au forum Forbes Afrique, à Brazzaville, par exemple, en juillet 2013 ? En quoi consistait le "long et très discret tète-à-tête dans la nuit du 23 au 24" entre Denis Sassou N'Guesso et Jean-François Copé", questionne DirectAfrique.com ... qui de ce "curieux voyage au pays des Biens mal acquis du vieux dictateur sanguinaire et corrompu Denis Sassou N'Guesso ?" Wikileaks avait bien laissé quelques pistes sur la question en 2011 déjà... sur cette "tradition" française... si pérenne.
Sarkozy n'avait pas lâché le cas de Simandou
Défait en 2012, on s'attendait à ce que Sarkozy abandonne (enfin) ses espoirs africains. Il recevait pourtant, le 2 mars 2013 Ismael Bah, le président de "Guinée Codéveloppement" (mais aussi le "Président de l’Association des Amis Africains de Nicolas Sarkozy"), officiellement "pour évoquer le thème, de l’action de la diaspora"... et non pour évoquer le rôle de Frédéric Cilins, bien sûr... en avril, Bah annonçait d'emblée la couleur, en déclarant que "j'ai constaté, lors de mes différents entretiens que notre président Alpha Condé et son ami Bernard Kouchner, ne sont pas très populaires et notamment ici ; ils ne sont pas les bienvenus dans ce pays"... c'est clair, Bah avait clairement choisi le camp... Balkany-Steinmetz, contre le camp de Georges Soros-Kouchner. Comment en ce cas interpréter l'annonce du 30 cotobre 2012 sur le fait que "La banque d’investissement brésilienne BTG Pactual dont le patron est André Estève est sur le point de signer un contrat de consultation avec Nicolas Sarkozy, avec pour objectif de doter le consortium B&A de capacités susceptibles d’accroître l’intérêt des bailleurs de fonds pour les énormes gisements de fer du mont Simandou..." ??? Voilà qui n'était donc guère surprenant : " En effet, selon ces sources, Sarkozy ayant participé la dernière conférence que BTG Pactual a organisée récemment à New York, serait attendu au Brésil cette semaine pour finaliser les détails relatifs à son contrat avec la banque d’investissement du Brésil." Peu de gens en effet avaient remarqué le voyage pour faire une conférence (rémunérée !) devant la banque d'affaires brésilienne, décrite par le Financial Times comme la "Goldman Sachs des tropiques". Les journalistes oubliant la Guinée au passage !!! Le journal l'Humanité évoquant un Sarkozy lorgnant vers le Mozambique, plutôt... Pactual ; "Une banque qui apprécie les paradis fiscaux et les coups tordus..." selon Rue 89.
L'Afrique vaut bien une mine, comme Paris avait valu un temps une messe
" L’ironie est que Sarkozy (ici avec Alpha Condé !) – celui qui « empêchait Alpha Condé de dormir » – est devenu un lobbyiste pour BTG qui doit conseiller Alpha Condé dans les investissements d’infrastructure en Guinée" notait notre observateur attentif. Mais que ne ferait-il pas, en effet, pour garder un lien avec cette mine de fer comparable à une véritable mine d'or ? Une montagne de fer, le site de Simandou, dont la valeur baisse en flèche, aujourd'hui, avec l'effondrement des cours. Mais ce n'est pas la mine en elle-même qui semble intéresser l'ex président, mais bien les tractations autour de ses investisseurs, y compris les tous nouveaux : (les négociateurs touchant 2,5 pourcents sur les différentes transactions). "Avocat d'affaires" il l'avait été jadis. Un rôle qu'il n'a jamais oublié, et que le cas de Simandou attire comme un aimant ; depuis la vente de la mine à Vale, c'est Rio Tinto, ce groupe minier multinational anglo-australien, mais dont la banque est américaine (la banque new-yorkaise JP Morgan) qui en effet est revenu à la charge et avait obtenu au final et sur le fil en 2012, l'exploitation, grâce à l'intercession du président Alpha Condé, qui a dénoncé la vente à BSGR-Vale (en empochant au passage 700 millions de dollars - 483 millions d'euros). La firme s'était associée pour cela au chinois, Chinalco. A peine annoncée, c'est le groupe suisse Glencore, très fort dans le domaine du zinc, du nickel et du cuivre, des valeurs en hausse, qui annonçait vouloir bientôt avaler Rio Tinto ! Alpha Condé cherchant depuis à revenir sur l'acccord passé, en faisant appel, justement, à BTG Pactual (et donc indirectement à Sarkozy !) ! Sacré retournement d'affaire en perspective ! Chassé par la porte de la Guinée par son nouveau président (qui avait été condamné à mort, rappelons-le par le dictateur Sékou Touré), voilà Sarkozy qui rentre à nouveau par la fenêtre... en espérant rafler quelques picaillons au passage. De quoi relire tout autrement l'infâme discours de Dakar...
Pour l'Afrique, le bilan est épouvantable
Au final, le bilan pour l'Afrique est terrible, avec ces ventes de concessions à des exploiteurs invétérés : "dans son "Rapport 2013" consacré aux progrès de l'économie africaine, l'Africa Progress Panel examine cinq accords de cession dans les mines congolaises. Ces opérations, qui ont toutes transité par des sociétés offshore opaques, auraient fait perdre au pays deux fois le budget annuel pour la santé et l'éducation. Entre 2010 et 2012, la RD Congo a perdu au moins 1,36 milliard de dollars de recettes provenant de la sous-évaluation des actifs miniers vendus aux sociétés offshore", estime, dans un rapport paru aujourd'hui,l'Africa Progress Panel, un groupe de dix personnalités éminentes dont Kofi Annan, à l'occasion de la parution de l'édition 2013 du Rapport sur les progrès en Afrique. Cinq transactions impliquant notamment la Gécamines, une entreprise détenue par l'Etat congolais, et une ou plusieurs sociétés offshore ont été étudiées pour aboutir à ce chiffre".
L'Afrique s'est donc appauvrie. Mal partie, avait dis jadis Dumont, on a continué à la piller. Patrick Balkany et sa femme ont fait l'inverse, entre temps... Avec sa femme Isabelle, les voici tous deux ressemblant fort à de nouveaux Thénardier, ayant fait de l'Afrique leur Cosette, des Thenardier dont il convient de relire le portrait à l'acide qu'en avait fait le grand Victor :"ces êtres appartenaient à cette classe bâtarde composée de gens grossiers parvenus et de gens intelligents déchus, qui est entre la classe dite moyenne et la classe dite inférieure, et qui combine quelques-uns des défauts de la seconde avec presque tous les vices de la première, sans avoir le généreux élan de l'ouvrier ni l'ordre honnête du bourgeois. C'étaient de ces natures naines qui, si quelque feu sombre les chauffe par hasard, deviennent facilement monstrueuses. Il y avait dans la femme le fond d'une brute et dans l'homme l'étoffe d'un gueux. Tous deux étaient au plus haut degré susceptibles de l'espèce de hideux progrès qui se fait dans le sens du mal. Il existe des âmes écrevisses reculant continuellement vers les ténèbres, rétrogradant dans la vie plutôt qu'elles n'y avancent, employant l'expérience à augmenter leur difformité, empirant sans cesse, et s'empreignant de plus en plus d'une noirceur croissante. Cet homme et cette femme étaient de ces âmes-là"... Je vous laisse méditer sur ce portrait... criant de vérité.
Sur George Forrest :
http://www.forbescustom.com/SectionPDFs/062512DRCForrestSection.pdf
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