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Les centres sociaux se mobilisent pour ne pas crever

Soutien scolaire, cours de français pour adultes, activités en tout genre ; ces structures souvent essentielles à la vie des cités voient leurs budgets menacés.
Zoom sur le 19ème à Paris.

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Ce n’est plus un secret pour personne : les centres sociaux, associations et autres organisations à but non lucratif subissent une crise financière lente, aussi fatale qu’une maladie incurable. Certains prédisent même que d’ici à cinq ans, beaucoup auront mis la clef sous la porte au détriment des personnes qui bénéficient de leur engagement. L’argent, nerf de la guerre et des bonnes œuvres, fait donc défaut. Depuis trois ou quatre ans, les subventions qui servent à rémunérer les salariés baissent inexorablement. Inquiétant, on ne va pas le cacher, pour les employés concernés, mais surtout pour le public auquel l’aide s’adresse.

Victime des coupes budgétaires, le Centre social espace 19 situé, dans le 19e arrondissement de Paris. Cinq locaux rattachés à ce centre sont dispatchés dans le quartier, proches des cités HLM telles que Riquet, Curial, Cambrai, Jaurès et Ourcq. Du lourd !

Ce n’est pas un hasard si ces structures sont proches de ces cités. Ce sont leurs habitants qui, en majorité en deviennent les adhérents et bénéficient des activités proposées. Lesquelles vont du soutien scolaire aux cours de français pour adultes en passant par les écrivains publics (les personnes qui aident à rédiger un courrier administratif ou privé, les retraités à remplir leurs dossiers de retraite, entre autres prestations). Mais il y a aussi, des cours de gym, de cuisine, de couture ou d’échec… Les ados, eux, disposent d’un centre de loisirs pour s’occuper pendant les vacances scolaires. Les mères de famille se réunissent tous les vendredis pour participer « au groupe de femmes ». Pour certaines, c’est l’occasion de sortir de leur isolement.

Il faut savoir que ces services sont effectués en majorité par des bénévoles, qui sont eux-mêmes encadrés par des salariés. La plupart du temps, la qualité de vie des adhérents dépend de ces centres sociaux. Les tarifs d’adhésion sont très abordables pour les petits budgets, et ceux qui passent la porte trouvent des employés disponibles et à l’écoute. Le Centre social espace19 regroupe des adhérents de tous âges et de toutes origines, ce qui n’a rien de surprenant dans cet arrondissement « monde » qu’est le 19e. La question est de savoir vers qui les personnes aidées se tourneraient si ce genre d’association venait à disparaître.

Attardons-nous aux cas de Salim, 9 ans, qui se rend au soutien scolaire deux fois par semaine, de 16h30 à 19 heures les mardis et vendredis. En général, les enfants comme lui n’ont personne à la maison pour les aider à faire leur devoir. Soit les parents ne parlent pas français, soit ils sont trop prix par leur travail. Ces parents-là tentent de pallier ces situations en confiant leurs enfants à des structures comme Le Centre social espace 19.

Avant de trouver une place dans ce dernier, ce qui fut une rude affaire, tant la demande est forte, Salim était en total échec scolaire. Depuis le redoublement de son CE1, il était persuadé qu’il serait nul à l’école, quoi qu’il arrive. Mais après plusieurs mois de travail avec un bénévole motivé et par sa volonté farouche d’y arriver, Salim, aujourd’hui en CE2, est devenu un des meilleurs élèves de sa classe. Cerise sur le gâteau, son comportement est devenu celui d’un enfant modèle. Il a repris confiance en lui et sa vision des choses en a été changée positivement.


Nadia Méhouri

 

Une première mobilisation des centres sociaux parisiens aura lieu le samedi 4 avril, de 14 heures à 17 heures.


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2 réactions à cet article    


  • maharadh maharadh 3 avril 2009 14:05

    Pour avoir travaillé dans ces centres pendant une dizaine d’années, je peux dire que le travail accompli dans les centres sociaux est d’une très bonne qualité , nombre de jeunes se sont sortis de galères grâce a leur prise en charge par des éducateurs car le travail positif de prévention est très important en amont, malheureusement dans notre pays c’est souvent très mal compris par les élus et même par des citoyens surtout ruraux.

    Le seul bémol que je trouve c’est qu’environ 80% des subventions partent en frais de fonctionnement et que son mode de financement est complètement archaïque et aurait besoin d’une profonde réforme , effectivement la CAF le plus gros financeur de ces centres ne le fait pas en fonction des résultats et du travail effectué mais pratiquement uniquement en fonction et au prorata de la subvention octroyée par la commune ou est implanté ce centre, et les autres financeurs que sont le conseil général et autres font de même , donc si pour une cause ou une autre la commune subventionne peu les autres suivront , c’est ballot quand même !



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