Les chemtrails : Le nuage de la folie scientifique
« Il faut prévenir les hommes qu'ils sont en danger de mort, la science devient criminelle. » à dit Albert Einstein avant l’utilisation de la Bombe A. La théorie des chemtrails redonne tout son sens à cette phrase. Mais entre paranoïa et réelle manipulation du climat, où se trouve la réalité ?
Le premières observations de traînées d'avion « anormalement persistantes » auraient commencé à se généraliser partout dans le monde vers 1996, année importante dans la théorie des chemtrails. En effet, le début de l’épandage atmosphérique coïncident avec les données controversées sur le climat par L’East Anglia Institute en 1996 et l’opérabilité de l’HAARP, un programme américain à la fois scientifique et militaire de recherche sur l'ionosphère. Cette même année, en août 1996, le rapport « Owning the Weather in 2025 » co-signé, entre autres, par le Colonel Tamzy J. House, le Lieutenant Col James B. Near, et le Major Ronald J. Celentano de l’US Air Force explique les craintes futurs des croyants de la théorie des chemtrails par : « The technology is there, waiting for us to pull it all together ; in 2025 we can own the Weather. » (La technologie est là, attendant pour nous de tirer tous ensemble : en 2025 nous pouvons être propriétaire de la météo.)
Dès 1998, les premiers scientifiques dit « conspirationnistes » se mirent à étudier les soi-disant « chemtrails » en les soupçonnant d’être de l’épandage de produits chimiques, plus particulièrement des particules de souffre, d’aluminium et de baryum ou tout simplement des contrail* se mêlant à des nuages, des Cirrus, connu pour sa réflexion de rayonnement solaire vers l'espace (refroidissement). Durant plusieurs années, divers objectifs présumés sont associés aux chemtrails, tous basés sur une hypothèse de départ qui est : les chemtrails seraient constitués de produits déversés en haute altitude.
Du projet Cirrus au chemtrails
La théorie la plus avancée est la manipulation du climat par géo-ingénierie, en s’appuyant sur les diverses manipulations du climat durant la guerre du Vietnam. Avec en tête de gondole, le « Projet Cirrus », qui est le premier programme, de l’histoire « connu », d’ensemencement de nuages par General Electric, effectué dans un contexte militaire, en collaboration avec l’US Air Force. Ceci a provoqué un déluge dans la savane. Puis les projets « d’ensemencement » continuent par le projet « Storm Fury » en 1962 et l’opération « Popeye » en 1967 dont l’un des objectifs est d’affaiblir des cyclones tropiques avec de l’iodure d’argent, les techniques fonctionnent sur le papier mais en pratique, cela ne fonctionnent qu’une fois sur 10 car le terrain ou ces « tests » ont lieu ne sont étudié que superficiellement. La théorie des chemtrails à l’air plausible face à l’histoire.
Mais l’est-elle face à la science ? Les météorologues, comme Melle Torelli, chargés de l’observation au sol pour Météo-France expliquent la complexité de croire en cette théorie pour ses collègues. « Ces soi-disant épandages ne sont pas impossibles mais simplement improuvables. Un des arguments des partisans à cette théorie consiste à dire que certaines traînées sont discontinues. Il se trouve que la persistance des traînées ne dépend que de l'hygrométrie locale. Certains jours très secs, aucun avion ne provoque de traînée quelle que soit son altitude. » Les photographies apportant la preuve de cette théorie ne sont pas utilisables car trop controversées. Il faut désormais se pencher sur l’aspect technique de la théorie.
Caractéristique technique plausible
F. Baudin, ingénieur en aéronautique travaillant avec le Comité Scientifique et Technique Avion (CSTA) explique : « Il y a de nombreux brevets militaires, publics et privés expliquant comment on peut éjecter différents agents chimiques dans la stratosphère ou la troposphère par le biais de mécanismes complexes, soit encastrés sur le réacteur d’avion, soit intégrés directement à l’intérieur du réacteur. » La plupart de ces brevets sont au nom de l’Hughes Aircraft Company une des divisions de la Raytheon Corporation, un des piliers de la « recherche et développement », à des fins militaires. L’un de ces brevets décrit, en 1992, une vingtaine de techniques pour réduire le réchauffement global en dispersant dans la stratosphère de l’oxyde d’aluminium, de l’oxyde de thorium et des particules de métaux pour réfléchir la lumière du soleil. Ces substances sont vaporisées à une altitude de 7.000 à 13.000 m et sont de la taille de 10 à 100 microns. Les autorités nient l’existence d’opérations d’épandages dans l’atmosphère, mais cette technique se retrouve dans le rapport « Intergovernmental Panel on Climate Change » proposé en 2007 par Al Gore. L’ancien vice-président a d’ailleurs reçu le prix Nobel de la Paix 2007 « pour ses efforts visant … à jeter les bases des mesures qui sont nécessaires pour contrer ces changements ».
De plus, les Ministères Européens de la Défense tel la France et l’Angleterre font des achats en grande quantité de baryum et de barytine C14 qui se trouveraient dans les produits chimiques répandus par les chemtrails. Mais d’après le ministère de la Défense français ces produits nocifs seraient « utilisés pour la détection des courants maritimes. »
L’ingénieur en aéronautique F.Baudin a, pour son travail, un ensemble de ses brevets et de ses « mécanismes » comme il les appelle. Il arrange en quelques minutes un moteur pour faire des épandages aériens avec un ULM. « C’est d’une simplicité même, comme pour la pulvérisation de pesticide par avion. Mais (pour les épandages de chemtrails) il faudrait un emplacement énorme parce que l’on parle d’un épandage de plus d’une heure. Comme l’intégralité d’une soute d’Airbus par exemple. »
Des soutes d’avions à la pluie d’aluminium
Les soutes d’Airbus et autres avions de compagnie aériennes sont la cible des partisans de la théorie de chemtrails, ils seraient à la hauteur idéale pour voler juste en dessous de la stratosphère, la troposphère. Cette théorie se rapproche de celle de Paul Crutzen, prix Nobel de chimie. Ce spécialiste de la couche d'ozone propose de larguer 1 million de tonnes de soufre dans l'atmosphère pour diminuer, en quelques années, la température moyenne de la planète. « Il s'agit de larguer au moins un million de tonnes de soufres ou de sulfure d'aluminium dans la stratosphère, la couche de l'atmosphère située entre 10 et 50 kilomètres d'altitude, à l'aide de ballons lancés depuis les tropiques. » Et il explique la différence entre la théorie des chemtrails et sa théorie. « L'avantage de placer les éléments réfléchissants dans la stratosphère est qu'ils peuvent s'y maintenir pendant un ou deux ans, contre une semaine s'ils sont déployés, à moins de 10 kilomètres d'altitude, dans la troposphère. » Sur la véracité des chemtrails, Paul Crutzen reste tout de même évasif même s’il conclut par « ce que je croie, c’est qu’avec le gouvernement, on est jamais sur de rien. »
Pour le gouvernement, ceci n’est qu’une élucubration due à un manque de données. C’est pourquoi, des analyses d’eau de pluie furent faites. L’eau de pluie provenant des nuages de la stratosphère et de la troposphère devrait donner plus ou moins de véracité à cette théorie. Les analyses faites avec le partenariat, entre autres, du laboratoire départemental de la Drôme et le CTC environnement de Paris conduisent à la même conclusion. Un taux faible mais équivalent de particule de baryum et d’aluminium dans les différents lieux d’analyse.
En réponse à ses analyses, le Ministère de l’Ecologie explique : « Suite à la pollution émise durant près d’un siècle, il est normal de retrouver dans l’atmosphère des particules toxiques comme l’aluminium, le baryum, le plomb, … Mais à faible quantité. » La pollution est un facteur important à ne pas mettre de côté, mais cela n’explique pas la similitude entre toutes ses analyses.
Dans un communiqué de presse du 9 septembre 2009, au cours des préambules du sommet de
Copenhague, 5 économistes ont déclaré que la géo-ingénierie du climat est considérée comme le moyen le moins coûteux pour résoudre le problème du réchauffement global, mais n’avance en aucun cas que l’utilisation d’un tel dispositif fût expérimenté dans les années antérieures. Presque un an plus tard, lors de l’été 2010, une dizaine de scientifiques, dont notamment David Keith (professeur en recherche en énergie et environnement) ont écrit le rapport Case Orange, la première étude scientifique faisant le point sur les épandages aériens et approuvant la théorie des chemtrails, sans utilisé le terme pour ne pas tombé dans le conspirationnisme.
L’épandage aérien dans le monde
Aux Etats-Unis, l’épandage est légal depuis 1977. En effet, le Ministère de la Défense peut faire des expérimentations biologiques sur sa propre population. À la conférence de l’AAAS (American Association for Advancement of Science) à Asilomar, en Californie, qui a eu lieu du 18 au 22 février 2010, on parle ouvertement d’épandre annuellement jusqu’à 20 millions de tonnes d’Aluminium et de soufre mais on nie la possibilité que les gouvernements seraient déjà en train d’en épandre. En Chine et en Russie, il n’y a pas de problèmes, parce que l’autorité est la loi. Lors des J.O. 2008, en Chine, le gouvernement explique comment il a évité la pluie lors de la cérémonie d’ouverture et de fermeture. « Nous provoquons la pluie, en vaporisant de l’iodure d’argent dans les nuages qui seraient encore loin, soit on modifie la composition des gouttelettes d’un nuage menaçant et proche de la zone à protéger, afin de réduire les chances de précipitations. »
Par contre en Europe, l’épandage est une infraction par rapport à la législation sur le Droit de l’environnement et aussi sur le principe de Souveraineté des pays. Malgré tout, certaines instances militaires ont déjà dû admettre qu’ils épandaient au-dessus de leur propre territoire mais, soit ils nient les effets nocifs tel que l’Allemagne, soit ils justifient cet épandage dans le cadre de l’intérêt national tel que la Grande-Bretagne. La révélation d’opérations secrètes conduites entre 1940 et 1979 sur la population anglaise permet d’entrevoir la folie de certains gouvernements. C’est l’Observer (journal du groupe The Guardian) qui a bien relaté l’histoire de ces essais bactériologiques conduits par la Grande-Bretagne. « Des millions dépensées dans la guerre bactériologique. La majeure partie de la Grande-Bretagne a été exposée aux bactéries répandues pendant des tests secrets ».
Constater l’absence de preuve d’épandages aériens chimiques est un fait, supposer que cette pratique puisse malgré tout exister en est un autre. La question mérite d’être posé car, une chose est certaine, épandage chimique il y eut. Mais, tant que le ou les gouvernements continueront à nier la possibilité des chemtrails, ou a divulguer des preuves allant à l’encontre de ces théories, le doute planera et restera en suspend. En attendant, gardez les yeux rivés vers le ciel.
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