Les cinq cerveaux de Nicolas Sarkozy

En 2008, lors d’un entretien avec un journaliste, Carla Bruni Sarkozy, alors nouvellement mariée, nous a confié que son mari avait 5 ou 6 cerveaux !

 Il fallait trouver une explication scientifique à ce phénomène.

 Le 04/06/08, je proposais une comparaison sur un forum de Libération :

De Jean : « C'est comme mon pommier »

« J'ai un pommier qui au bout de chaque rameau produit des grappes de petites pommes au lieu de faire un seul beau fruit. Un jardinier de la radio a expliqué un jour que c'est un signe de souffrance de la part de l'arbre. Il lui manque quelque chose. Il multiplie ses fruits pour conjurer sa propre mort. Je pense que la multiplication des cerveaux chez une même personne relève d'un mécanisme semblable. Dans le cas présenté, le porteur est chétif et se sent menacé par le vide conceptuel. Alors il multiplie les lobes de son cerveau pour tenter de combler ce vide. Mais bien évidemment c'est illusoire et inefficace. Seule une personne naïve peut se laisser abuser par cette profusion d'organes peu fonctionnels... »

 Le problème dans le cas de Sarkozy, c’est que ses cerveaux fonctionnent en roue libre, et que chacun d’entre eux ignore ce que les autres pensent et expriment.

Si l’on suit le philosophe Michel Onfray, qui s’était entretenu avec lui avant les élections, on comprend mieux le fonctionnement de tous ces cerveaux qui s’expriment sans retenue :

 « J'avais rencontré le personnage pour Philosophie magazine avant la présidentielle [...]

Cet homme dont la fonction [Ministre de l’intérieur] consistait à incarner le surmoi sociétal n'a pas de surmoi personnel... De fait, une fois élu, le nouveau Président n'a cessé de transgresser en considérant que les deux corps du roi n'en faisaient qu'un avec une réelle incapacité à distinguer le président, la fonction, la figure porteuse de l'onction du suffrage universel, l'homme qui détient le feu nucléaire et le père, le mari, l'amant, le sportif, le copain, le frimeur. » Siné Hebdo du 05/08/09.

Et c’est ainsi que jamais, sous la Cinquième République, un Président, laissant parler ses différents cerveaux, ne s’est autant contredit que lui, sur tout et sur rien.

Exemples :

 Canard Enchaîné du 19/08/09  :

« Au lendemain du premier tour de la présidentielle et devant près de 10 millions de téléspectateurs sur TF1,Sarko l’avait juré : « Si je suis élu, mon gouvernement sera limité à 15 ministres pour être plus efficace. »

Engagement lui-même inscrit dans le programme de campagne : en tout état de cause, il ne pouvait s’agir que d’un gouvernement, bien sûr « paritaire », de « 15 ministres et pas un de plus. » Pas un de plus, assurément, mais 23 de plus, oui, dans le gouvernement Fillon 4 (18 ministres et 20 secrétaires d’Etat).

Pour une parité réduite : les femmes, à ce jour, ne constituent que le tiers de l’équipe qui nous gouverne. »

 Sarkozy avril 2007 :

« Réduire de 4 points les prélèvements obligatoires en France. Ce qui revient à rendre 68 milliards d’euros aux français »

Le Canard enchaîné du 03/09/08 recense, lui, un nouvel impôt par mois.

 Sarkozy le 27/04/07 :

« Vous en avez assez de tous ces gens qui veulent toujours vous imposer des sacrifices qu’ils ne sont pas capables de s’imposer à eux-mêmes »

Lui s’augmente de 172%

 Sarkozy encore :

« Comme Jules Ferry fit l’école de la République avec les hussards noirs, nous referons l’école du 21ème siècle avec les enseignants »

Et de supprimer 13500 postes de professeur à chaque rentrée scolaire.

 Nicolas Sarkozy à propos de son secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer :

Canard enchaîné du 13/02/09 :

« Jégo est dépassé par les évènements, il est insignifiant, mais ce n’est pas sa faute ! On ne l’a pas mis à l’Outre-Mer parce qu’il y connaissait quelque chose, mais parce qu’il fallait le mettre quelque part. »

Nicolas Sarkozy, pour justifier la nomination à la tête de la 2ème banque française de son ami François Pérol, gérant associé de la banque Rothschild depuis 2005 :

« La politique de nomination du gouvernement est toujours fondée sur le même critère, la compétence, la compétence et encore la compétence… »

(France Soir du 24/02/09)

 J’avais gardé ces quelques exemples dans mes papiers, mais chacun peut les multiplier presque à l’infini : sur le vote des étrangers, le triple A, les anglais, les allemands, les polonais, l’environnement, la TVA sociale, le scrutin proportionnel etc..