Les clowns de la République
Ils osent tout ! c’est même à cela qu’on les reconnaît dirait Audiard. Est-ce l’effet Obama qui les met en transe ? Nicolas faisait le comique troupier à Provins le 20 janvier : "Rendez-vous compte, il y avait des régiments français en charge de s’assurer que nous ne serions pas envahis par l’Italie. Eh bien ! On n’a pas eu l’armée italienne mais on a eu Carla (rires dans la salle). C’est quand même plus agréable ! Notamment pour moi." Ségolène, en Notre-Dame de la Bravitude, fait une énième bourde le même jour...

Même Le Figaro s’interroge : Nicolas Sarkozy a-t-il prononcé la petite phrase de trop en affirmant qu’il n’y a pas d’alternative à sa politique ?
C’était mardi à Provins (Seine-et-Marne). Sarkozy volait au secours de sa réforme de la carte militaire, pourfendant les "conservatismes" (entendre par là toute opinion contraire à la sienne).
Le clown a fait un numéro de cirque très drôle avec son allusion à l’invasion des Italiens et de Carla. Il n’en est pas resté là et, en réponse aux critiques du président socialiste du conseil général de Seine-et-Marne Vincent Eblé, qui venait de juger "insuffisante" l’enveloppe de 10 millions d’euros destinée à aider Sourdun, il s’est fendu d’un commentaire très ironique : "Sourdun n’est pas mal traitée. Ça ne se fait pas au poids, a riposté Nicolas Sarkozy. Ce n’est pas : “Elle veut un rôti de combien la petite dame ?” Non, ce n’est pas ça". Sourdun face au sourdingue ?
Il est normal que Nicolas se défende pied à pied car il est attaqué de toutes parts par les dangereux fanatiques qui défendent les conservatismes, du moins à l’en croire : "Dès que je veux changer quelque chose, toutes les forces du conservatisme se mobilisent pour l’empêcher. J’étais préparé à ça, j’écoute mais je ne tiens pas compte". Etait-il utile de préciser "j’écoute mais je ne tiens pas compte" ? Bien sûr que non ! On le sait déjà que Nicolas ne tient compte d’aucune position qui ne soit pas la sienne.
On dirait que Nicolas et Ségolène ont voulu rivaliser en surenchère. Le jour de l’investiture de Barack Obama, c’est à celui qui se ferait le plus remarquer !
Sur le plan de la vantardise aussi, la concurrence entre les deux personnalités hyper médiatiques est féroce. Nicolas sur la réforme de l’audiovisuel ? "Tout le monde est content maintenant. On se demande qui a eu l’idée." Si, Nicolas, on se souvient très bien que c’est l’idée de la gauche...Les radars ? "Je l’ai fait deux ans et demi avant l’élection présidentielle et on a quasiment divisé par deux le nombre de morts sur les routes". Là, même Le Figaro fait observer que cette politique fut initiée par Jacques Chirac.
Nicolas minimise les mécontentements et les critiques. La réforme de la justice ? Elle fait « un peu petit débat ». Un "petit peu" ! Tout comme les grèves qui n’existent plus : rappelez-vous "Désormais quand il y a une grève, personne ne s’en aperçoit !" Mais oui, et c’est pour cela que les députés de l’opposition doivent faire grève à l’Assemblée devant les caméras de télévision qui ne montrent pas tout...
Ségolène, elle, a fait très fort aussi, déclarant que Obama avait piqué ses idées pour sa campagne, et assumant ses propos, puis, le lendemain, ne les assumant plus, prétendant que c’était une pointe d’humour. Ah bon ? Alors on préfère l’humour de Nicolas qui a au moins le mérite de faire rire.
Bravitude ou vantarditude ? Toujours est-il qu’Arnaud de Montebourg a contredit aussitôt les affirmations déraisonnables de Ségolène en rappelant que "C’est Howard Dean qui a mis tout cela en place, bien avant nous, il y a longtemps, il y a quatre ans. C’est lui qui a théorisé l’utilisation de ces nouvelles technologies. Les représentants républicains et démocrates ont aussi rencontré Sarkozy, et Bayrou peut-être, sauf qu’ils ont rencontré Sarkozy en personne, alors qu’au Parti socialiste, c’est moi qui m’y suis collé." Donc c’est surtout Sarkozy qui aurait inspiré Obama. C’est un socialiste qui le dit. La balle est encore dans le camp de Nicolas...
Mais ce n’est pas un jeu et il faudrait songer à ne plus traiter à la légère les paroles politiques et la République. Il est urgent que les clowns de la République se reposent.
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