Les cocus de la République
Comment les politiques d’intégration, les ascenceurs sociaux, les plans de discrimination positive sont le terreau de l’injustice, de l’extrémisme, de la radicalisation. Le gouvernement a choisi une politique dangereuse à de nombreux points de vue. Confortant et subventionnant des associations pour aider à la mise en application de cette politique communautariste qui est créatrice de surenchère. Penchons nous un instant sur ceux qui risquent bien de devenir les premiers cocus du système (et il y en aura d’autres !)

Le mois dernier avait lieu partout en France la semaine de l’emploi des handicapés. Régulièrement depuis plusieurs années, des efforts louables sont faits pour rapprocher du monde du travail ceux qui en sont le plus souvent exclus. Il faut rappeler que le taux de chômage actuel des personnes handicapées est de 17 %, contre 7 % pour le reste des travailleurs de ce pays. La grande majorité des personnes handicapées travaillle en milieu ordinaire, c’est à dire dans des entreprises privées ou dans l’administration et les collectivitées locales. Un quart sont employées dans des structures protégées (ateliers protégés C.A.T.) et envrion 35000 ont un statut d’indépendant (1).
L’Etat joue sur deux leviers pour inciter à l’embauche des handicapés (abaissement des charges, primes) mais aussi taxation (contribution Agefih) pour les entreprises qui n’atteignent pas l’objectif des 6 % de leur masse salariale constitué de travailleurs handicapés. A ce titre, il est amusant de constater que l’Etat n’applique pas à lui-même cet objectif, avec moins de 4 % des ses collaborateurs ayant le statut de travailleur handicapé, quand il ne pique pas directement dans les caisses destinées à l’emploi des handicapés pour détourner cet argent vers d’autres ministères et missions (2).
Donc, tout comme le budget de la Défense sert de variable de réajustement en cas de crise, le budget social pour l’insertion des handicapés sert de caisse de secours. Pourquoi pas ? L’un comme l’autre ne brûlent pas de voitures ni de magasins ou bibliothèques...
Malgré la menace de payer une taxe importante en cas de non emploi d’une personne handicapée (minimum 3376 euros par an pour une entreprise de 20 salariés) ; les entreprises résistent et usent d’astuces légales pour échapper à la contribution (recours à des fournitures et services fournis par des ateliers protégés). Il faut dire que contrairement à un travailleur clandestin (pardon, je veux dire sans papiers !), l’entreprise est confrontée à des contraintes importantes lorsqu’elle emploie un handicapé : contrôles d’un chargé de mission qui assure le suivi de l’intégration de l’handicapé dans l’entreprise ; prise en compte de l’état de santé du salarié, aménagement du poste de travail (financé par l’Agefiph), aménagement de pauses, adaptation du rythme de travail à l’handicapé, absences pour raison médicales parfois fréquentes... Rien d’étonnant alors que l’emploi des handicapés ne décolle pas vraiment ! L’ascenseur social est en panne !
Cette perspective réaliste de notre monde me fait penser que la dernière annonce du gouvernement Sarkozy d’accélérer la discrimination positive envers les minoritées visibles (traduire arabes et noires - pardon je m’excuse !) me fait doucement sourire. Cette discrimation positive qui est un échec parmi la population handicapée serait par ce tout nouveau phénomène Obama-maniaque, en passe de devenir un standard en France ? Peut-être dans le but inavoué de calmer le feu social qui couve dans les banlieues ? Mais gare au retour de flamme d’extrême droite... Il se pourrait que nombre de blancs-becs jusque là farouchement dans la mouvance bobo-gaucho, basculent - jaloux d’avoir vu l’ascenceur multi-ethnique leur piquer un poste qu’ils espéraient - et glissent un bulletin de vote politiquement incorrect dans l’urne la prochaine fois. Comme on dit : c’est au pied du mur qu’on voit le mieux le mur...
Cependant, mon ironie naturelle et joviale m’incite à imaginer sans peine que les entrepreneurs et chefs d’entreprise de ce beau pays vont mettre en place des astuces, eux qui sont si peu frileux à précariser et délocaliser pour protéger leur patrimoine lorsqu’ils se voient priés, sous peine de délit de politiquement incorrect, de faire travailler en leurs murs la cour des miracles et Ali Baba et les quarante voleurs ! Ecrire ceci est passible du délit de censure, de fichage et même de finir par subir le nouveau Macchartisme du Nouvel Ordre Mondial, dont j’implore par avance le pardon ! Je le confesse : ces derniers temps, je ressens le besoin d’un stage de citoyenneté et de richesse multi-ethnique ! Peut-être que la Halde organise ce genre de stage...
Les travailleurs handicapés sont donc en passe de devenir les cocus de la république, assis dans leurs chaises roulantes pendant que passe devant eux l’ascenceur social multi-ethnique. Pour eux ce sera comme d’habitude : prenez l’escalier !
Sources : (1) http://informations.handicap.fr/art-actualites-1.0.0.0-2707.php
(2) : http://informations.handicap.fr/art-actualites-1.0.0.0-2690.php
L’auteur implore à genoux la Halde, Le CRAN, LE CRIF, Le MRAP pour ses écarts lors de la rédaction de ce texte. Il se tient prêt à suivre un stage de ré-entraînement citoyen dont la durée reste au bon vouloir du tribunal.
Torpedo
P.S. : une perle trouvée sur le site destiné aux handicapés. Ou comment se donner une image politiquement correcte sans avoir à en subir les conséquences :
RECHERCHE HOMME 30 ANS EN FAUTEUIL ROULANT POUR FILM D’ENTREPRISE (291202)
Date : 10/04/2008
URGENT : Nous recherchons un homme 30 ans, handicapé (seulement mobilité réduite), pour film d’entreprise(Mission handicape d’une entreprise), tournage 2jrs (entre le 20 et 30/04en IdF).
Tournage et droit image rémunéré.
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