Les couteaux sont sortis chez les partis politiques !
Jamais une campagne électorale n'avait été aussi imprévisible. Jamais une campagne ne s'était terminée presque en combat de rue sur les médias et donc, de manière violente, injurieuse, insultante, haineuse, pleine de calomnies honteuses et de bas étage.
Imprévisible, car les caciques des deux grands partis républicains, donnés, il y a un an, dans l'arène finale, ont été, soient obligés ne pas y aller (Hollande) soient, largement éliminés lors de leur propre primaire (Sarkozy).
Imprévisible encore, car, hormis les deux présidents éliminés, les leaders, nouveaux ou prétendus, des partis républicains ont tous péri, directement ou indirectement : Fillon, Valls, Hamon, Mélenchon et Juppé.
Imprévisible aussi, car presque 11 000 000 de Françaises et de Français se sont reconnu, le 7 mai 2017, dans les partis nationalistes de Marine Le Pen et de Nicolas Dupont-Aignan.
Combat de rue ! Donnée largement victorieuse, il y a cinq mois, par les sondages, Marine Le Pen, leader du parti national-socialiste d'extrême droite, le Front national, n'a finalement fini, au premier tour, que 2ème avec 21% des suffrages, 3 points derrière le presque quasi-inconnu et hors partis : Emmanuel Macron.
Défaite d'une première place, qu'elle prétendait revenir, de droit, au premier parti de France, le FN, Marine Le Pen n'a pas trouvé mieux que de laisser ses penchants naturellement et paternels, reprendre le dessus. Ainsi, pour affronter Emmanuel Macron lors du débat, du 3 mai 2017, elle décida de ne plus être (volontairement ou inconsciemment) la prétendante au poste de cheffe d'État, mais la représentante des éléments les plus extrémistes et grossiers de son parti. Par cette attitude, indigne d'un grand leader, Marine Le Pen a replongé le Front national, quinze ans en arrière, dans ce que son fondateur (J.M Le Pen) savait le mieux faire : insultes, éructations, injures, calomnies, mensonges, bref, toute la panoplie du caïd, désespéré, du coin de la rue.
Les couteaux sont sortis ! Les perdants ont toujours tort !
* Marine Le Pen ayant, en seulement 2 heures de débat, fait replonger le Front national dans ses vieux démons extrémistes, va devoir rendre des comptes. Beaucoup, en interne, lui reprochaient déjà sa ligne politique socialisante. Aujourd'hui, ils vont lui reprocher, très légitimement, à mon avis, d'avoir ridiculisé le parti devant 16,5 millions de téléspectateurs (le 3 mai 2017), d'avoir construit, elle-même, un nouveau plafond de verre, qui avait pourtant commencé à s'effriter, et aussi, d'avoir fait passer son parti pour un parti d'extrême gauche, proche de celui de Mélenchon.
Les jours de Marine Le Pen sont donc comptés. La ligne anti-Philippot, celle incarnée pour quelques heures encore par Marion Maréchal-Le Pen, va se battre pour prendre le pouvoir et, de cette manière, faire repasser, involontairement, le Front national de 21% à 10 ou 12%. Ou bien, construire une alliance avec la ligne droitière du parti LR, bien incarnée par Wauquiez. Qui portera le visage du nouveau FN, libéral, conservateur et crypto-catholique, après le départ de la brillante Marion ?
* Benoit Hamon : le tout jeune fossoyeur du Parti socialiste ! Celui qui, en quelques jours seulement, a ramené son parti, 48 ans en arrière, à l'époque de Deferre ! Selon toute vraisemblance, Hamon, le frondé ancien chef de frondeurs, devrait rejoindre, en toute logique, s'il est cohérent avec lui-même, soit Mélenchon, soit les Verts. De toute façon, sa carrière est derrière lui. Même pas sûr qu'il soit à nouveau parlementaire.
Les frondeurs de Hollande, Montebourg compris, ont pourri leur propre camp durant le quinquennat, et donc, se sont tiré une balle dans le pied. Ils vont tout faire, les pauvres, intellectuellement, pour que le PS ne tombe pas dans les mains d'un traite social-démocrate. Un traitre au crypto-socialisme, selon eux, les purs. Et cela, quitte à voir leur propre parti mourir ! D'ailleurs, à mon avis, très peu de frondeurs vont retrouver leur siège de parlementaire. Eux qui croyaient représenter la France de gauche, à l'Assemblée nationale, n'ont recueilli que 2 300 000 voix sur un total de 47 000 000 d'inscrits, soit 4,7% seulement ! Les prétentieux !
* François Fillon : c'est terminé pour lui ! Vient maintenant le temps pour la justice, divine ou des hommes, de passer, et d'éventuellement le punir : l'Enfer, la prison (avec sursis, car Fillon est tout de même Fillon) ou bien la rédemption ?
Chez les LR, de Sarkozy (car il est déjà à la manœuvre, via Baroin), la guerre va commencer, là aussi. Sans aucune pitié, comme ils savent très bien le faire. Va-t-il falloir faire alliance avec le Front national, comme le pensent Wauquiez, Ciotti, Myard, Guaino et bien d'autres, ou bien avec LReM (la République en marche, parti du président Macron), comme le pensent Lemaire, NKM, Estrosi et bien d'autres ? C'est pour eux, aussi, une affaire de gros sous. Comme d'habitude !
En conclusion : pour la plupart des femmes et des hommes politiques, la politique est le seul métier qu'ils savent faire. Pour quelque 30% d'entre eux, ils en profitent aussi pour vivre, très confortablement et discrètement, aux crochets du contribuable. Ainsi, ils vont se battre jusqu'au premier sang. Tout simplement pour continuer à nourrir leur famille. Quoi de plus normal ?
C'est cela, aussi, la démocratie !
Les nouveaux politiques de LReM, feront probablement pareil, dans quelques semestres, une fois bien installés. Car, la politique est un vrai métier, souvent 24h/24, 7 jours/7. Celles et ceux qui disent le contraire sont de fieffés menteurs !
P.S : je ne parle pas des partis qui, comme le NPA, LO, l'UPR, le FdG, le PCF et consorts, ont un leader qui cultive le culte de la personnalité, interdisant de fait sa remise en cause démocratique.
Crédit Photo : 20 minutes.fr
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