• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Les défis qui attendent le nouveau régime syrien. Quelle situation avec (...)
#46 des Tendances

Les défis qui attendent le nouveau régime syrien. Quelle situation avec Israël ?

 Comment comprendre la victoire des rebelles de l'Armée syrienne libre, qui s'emparent de Damas, la capitale de la Syrie, dans la nuit du 7 au 8 décembre 2024, entraînant la chute du régime de Bachar al-Assad ? Il faut rappeler que le 27 novembre 2024, le premier jour de trêve au Liban, marqué par le retour de milliers de déplacés vers le sud, s’est opéré le début d’une offensive baptisée « Dissuasion de l'agression » contre les forces progouvernementales dans l'ouest du gouvernorat d'Alep.

En seulement dix jours, une offensive fulgurante des groupes rebelles, lancée depuis la région d’Idlib, ont mis en déroute les forces gouvernementales. Il y a beaucoup de coïncidences, d’abord la date de la trêve du Hezbollah avec Israël qui a coïncidé avec le lancement de l’offensive ; pourquoi avoir choisi le nom de l’opération « Dissuasion de l'agression » ? Dissuader qui ? Dissuader les autres, ce qui signifie que les forces armées gouvernementales devaient tacitement « être dissuadées de combattre » ; et effectivement, c’est une opération éclair, « dix jours qui ont fait basculer la Syrie et il faut le dire sans combat. »

Nous devons dire cependant qu'en histoire, il n'y a pas de coïncidence ni de hasard ; l'histoire évolue en tout rationnellement ; tout ce qui arrive doit arriver ; et ce qui arrive doit nécessairement faire avancer l'histoire ; l'histoire est le sens même de l'essence du monde humain.

Et on comprend pourquoi le nom de l'opération a été choisie ainsi ; l’armée syrienne gouvernementale n’a pas livré de grands combats. Pourquoi ? Elle n’a pas été motivée ? Pourquoi elle n’a pas été motivée ? Des médias occidentaux parlent de « corruption, de personnel militaire mal payé ». La réponse à ces médias est « peut-être » ; mais même si corruption il y a, et mauvaise solde aussi, il faut dire que lorsque la patrie, la nation est en danger, l’armée n’a même pas besoin de penser ; toute son essence, tout son esprit se trouve dirigé obligatoirement au combat ; c’est un peu comme un instinct inné au soldat, à l’armée nationale, et le soutien inné du peuple à son armée pour la défense de la patrie.

Or, ces traits innés, naturels, nous ne l’avons pas vu dans cette offensive de groupes islamistes rebelles syriens ; ce qui signifie, que l’armée gouvernementale n’a pas réagi ou peu réagi, n’a pas combattu, et donc, non qu’elle était faible, mais n’a pas voulu une seconde fois entrer dans une guerre fratricide. Une nation, où les éléments de cette même nation se combattent, et lourdement armés, et l’armée qui défend la nation est dépassée, voire même éclate, se trouve engagée dans une guerre civile.

Mais le temps agit ; et le plus souvent la situation d’une nation se détériore intérieurement que les grandes puissances, pour leurs intérêts respectifs, utilisent cette détérioration pour monter les uns contre les autres, et la crise survient, la scission s’opère au sein de cette nation, et la guerre civile éclate. Et c’est là où le temps long, après une longue guerre civile, devient réparateur ; avec des négociations, et les péripéties de la guerre civile interne, et arrive un temps de paix, même si la nation est écartelée, en zones séparées, les plaies commencent à se fermer, et un temps de conscience, de compréhension sur les causes qui ont provoqué la guerre survient, et c’est ce temps nouveau qui change totalement la perception du pourquoi on se fait la guerre.

Et c’est cette perception qui a amené les forces armées gouvernementales de l’État national de refuser le combat, de ne pas se lancer de nouveau dans une guerre fratricide. Syriens contre Syriens, et tous sont du même peuple, et peu importe les sensibilités de chaque communauté, toutes participent à la nation.

Dès lors, on peut dire que la marche de la Syrie est naturelle ; tout événement qui arrive et se réalise, relève de la marche de l’histoire comment elle doit s’opérer. Donc, le nouveau gouvernement qui va s’installer en Syrie relève de la marche de l’histoire ; bien plus, ce nouveau gouvernement a devant lui des défis incommensurables.

Rappelons que l’Afghanistan, lui aussi, à l’été 2021, a pris le pouvoir pratiquement sans combat ; l’armée régulière afghane a refusé de combattre les Talibans qui, pensant 20 ans, ont combattu, depuis les attentats du 11 septembre 2001, les Occupants, qui étaient les États-Unis aidés des forces de l’OTAN. Là aussi, qu’ils soient islamistes radicaux ou rétrogrades dans la liberté et les droits de la femme, c’est la marche de l’histoire qui a retenu les Talibans pour diriger le peuple afghan.

Pour un peuple, qu’un pouvoir soit musulman et progressiste ou islamiste radical, tout relève des aspirations du plus grand nombre et de leurs histoires respectives. Prenons en exemple, l’Arabie saoudite, le Maroc, qui sont des monarchies de longue date ; pourtant la première très riche en pétrole et le peuple saoudien se suffisant à lui-même sur le plan socioéconomique, ne cause pas de problèmes ; le Maroc beaucoup moins, mais le peuple marocain se trouve lui aussi suffisant à lui-même sur le plan socioéconomique, donc une situation pour les deux qui n’est pas seulement normale mais naturelle, au regard de la marche de l’histoire.

Il est évident que cette situation des monarchies arabes n’est pas éternelle ; viendra le temps où les changements s’opèreront comme cela s’est opéré pour les monarchies chrétiennes de droit divin, en Europe, il y a un peu plus de 150 ans.

Ce que l’on peut dire sur ce tournant de l’histoire, c’est que durant toute la guerre menée par Israël contre le Hamas à Gaza, depuis l’attaque sans précédent du 7 octobre 2023, qui a fait 1200 morts et 250 otages, la Syrie a subi les attaques israéliennes et la riposte syrienne n’a pas été dissuasive comme le Hezbollah qui n’a cessé d’attaquer Israël pendant presque un an. Israël a subi les attaques quotidiennes du Hezbollah, et n’a lancé une offensive contre le Liban qu’en septembre 2024.

Et ce point est très important au regard de la marche de l’histoire. Un Hezbollah qui a été très actif dans l’offensive d’Israël menée contre Gaza ; il n’a cessé de pilonner Israël et a bien affirmé qu’il vient en soutien au peuple de Gaza, et qu’il ne s’arrête que si Israël arrête son agression contre Gaza ; alors que la Syrie, une nation dotée d’une armée, certes faisant face aux régions autonomes de la région kurde et d’Idlib, a néanmoins faiblement réagi aux attaques israéliennes.

Cette situation de la Syrie est comptée dans tous les événements qui étoffent le cours de l’histoire qui, sans que les puissances en prennent conscience, l’histoire elle-même provoque une bifurcation de l’histoire. L’histoire n’est pas le cours d’un long fleuve tranquille sinon elle n'est pas l'histoire mouvementée d'une humanité en lutte pour sa survie ; une crise, une guerre qui dure porte en elle des changements à venir dans toute région où joue cette guerre.

Et c'est le cas pour cette région du monde dont les changements impacteront le monde à venir. En clair, tout est lié ; qu’il s’agisse d’une petite nation, d’une nation de puissance moyenne ou d’une grande puissance. La marche du monde concerne toutes les nations.

Ne prenant que le gouvernement de Michel Barnier, destitué après le vote d'une motion de censure à l'Assemblée nationale française, le jeudi 5 décembre 2024. On peut penser que cet événement n’a rien à voir avec les guerres qui s’y jouent au Proche-Orient ; pourtant, ils ont un lien, un côté économique lie cette région qui est centrale sur le plan économique, financier et monétaire mondial. Parce que les plus grands gisements de pétrole y se trouvent et la monnaie de facturation des transactions pétrolières s’effectuent en dollar US. Et l’Europe comme les États-Unis se trouvent menacés par ces pétrodollars qui leur ont donné une puissance écrasante sur le monde. Sauf que la roue est en train de tourner sur cette donne parce qu’elle a créé un endettement « extraordinaire » tant aux États-Unis qu’en Europe. Et les déficits commerciaux ne cessent de s’allonger et menacent à terme l’Europe et les États-Unis. Déjà, partout en Europe, la situation économique décline sans perspectives futures.

Et ce qui se passe au Proche et au Moyen-Orient est en lien avec ce qui se passe, sur le plan économique, en Occident.

Un autre point, Israël, tout en applaudissant la chute de Bachar-al-Assad, n’a pas perdu le nord ; elle s’est empressé de bombarder, dimanche 8 décembre, des entrepôts d’armes dans le sud de la Syrie et dans la capitale Damas. Le motif avancé par Israël : « pour empêcher leur récupération par l’opposition armée », selon des allégations publiées par des médias hébreux ; Israël s'efforce de contrecarrer les menaces potentielles et de contrecarrer toute atteinte à sa supériorité aérienne en Syrie. »

De plus, l’armée israélienne a annoncé dimanche s’être déployée dans la zone tampon démilitarisée du Golan, dans le Sud-Ouest syrien, à la lisière avec la partie de ce plateau occupée et annexée par Israël, suite au retrait des troupes syriennes.

Il est clair que le changement de régime en Syrie est lié aux défis qui attendent cette région centrale du monde. Pour ne citer que les violations continuelles de la trêve par l’armée israélienne, elles n’ont qu’un sens, et d’ailleurs les médias israéliens le disent. « Les Libanais déplacés par les bombardements israéliens rentrent chez eux dans le sud du pays après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. Beaucoup d'entre eux retrouvent leur habitation en ruine. En revanche, il n’est pas encore question pour les 60 000 déplacés israéliens du nord du pays de revenir chez eux. Selon beaucoup d’Israéliens, la trêve avantage plus le Liban qu’Israël. »

Dès lors, on comprend pourquoi les violations répétées de la trêve par Israël qui continue à mener des attaques à la frontière sud du Liban ; un comportement suffisant pour montrer qu’Israël a été forcé à signer la trêve et que c’est un moyen qu’il n’a pas perdu la guerre, alors qu’en fait, aucun objectif n’a été atteint par Israël, depuis 14 mois de guerre.

Et le plus surprenant qui arrive, c’est la chute du régime Assad. Que préfigure-t-il ? Il est certain que si l’histoire a opté pour le changement de régime en Syrie, et qu’un régime islamiste a pris le pouvoir, il est certain que cette région centrale est à un tournant de l’histoire. Une guerre qui a mobilisé contre Israël plusieurs pays musulmans de la région depuis l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël. Ces pays et région sont : Gaza et la Cisjordanie directe dans le conflit armé avec Israël ; le Liban près d’une année de pilonnage du territoire d’Israël qui riposte par des raids aériens et environ deux mois de guerre à la fin, suivis d’une trêve, les attaques des autres groupes au Yémen, en Syrie, en Irak et l’intervention de l’Iran en Israël.

Une guerre qui a concerné sept pays musulmans pour un petit Israël mais qui a le soutien massif des États-Unis.

Force de dire que c’est la première fois de l’histoire que la guerre a opposé autant de pays musulmans contre Israël qui a pourtant été soutenu par les puissances occidentales, en particulier les États-Unis, aidés du Royaume-Uni ; la France rejoint la coalition internationale en mer Rouge afin de répondre aux attaques répétées des rebelles Houthis contre des navires qu’ils estiment « liés à Israël ».

Force donc de dire que l’irruption du nouveau régime syrien sera confronté, dans les temps à venir, à Israël ; c’est inévitable, la guerre a, à la fois, changé et maintenu les rapports de forces. Ce qui veut dire que la guerre avec Israël, même si elle se termine avec une trêve avec le Hamas à Gaza, et que les otages seraient rendus à Israël, l’état de guerre sera certainement être gelé mais sera bouillonnant de l’intérieur. La situation risque d’être hautement conflictuelle avec Israël ; il est peu probable que le nouveau régime syrien restera les bras croisés alors qu’Israël continuera ses attaques sur le peuple palestinien.

Et, en premier, le nouveau régime syrien aura une mission nationale qui est de faire tout pour unir les Syriens ; il sait que, sans cette voie cardinale, l’histoire l’éjectera ; et il est difficile de penser qu’après 14 années de guerre, et de paix factice, le nouveau régime syrien n’aura pas appris la leçon de l’histoire ; et c’est à cette mission qu’il montrera ses preuves d’unificateur du peuple syrien et non de conflits de partage de pouvoirs entre les factions.

Sur le devenir de cette région centrale du monde, la déclaration du président élu des États-Unis, Donald Trump, dans ce qu’il a décrit sur la situation en Syrie, la veille même de l’effondrement du gouvernement syrien à Damas : « C’est le bazar en Syrie, mais elle n’est pas notre amie, et les États-Unis ne devraient rien avoir à y faire. Ce n’est pas notre combat. Laissons [la situation] se développer. Ne nous en mêlons pas ! », a déclaré Trump dans un message publié sur sa plateforme, Truth Social, quelques instants avant son arrivée au palais de l’Élysée. »

Précisément ce « bazar » a été coopté, choisi, mandaté par l’histoire. Aussi, peut-on dire que tout est à venir dans les mois, et les années à venir. Que sera-t-elle la Syrie en 2025 ? Israël en 2025 ? Le peuple de Gaza et de Cisjordanie commenceront-ils à penser sérieusement à fonder leur État national ; l’histoire leur ouvrira-t-elle la libération qu’ils ont tant attendue ? Ne serait-ce que d’une promesse réelle internationale en marche contre laquelle Israël comprendra qu’il n’est qu’un petit État et que toute la puissance avec laquelle il a pu asservir un peuple vient d’une grande puissance. Et que viendra le temps de la récréation que l’histoire a laissé ouverte et qui terminera ce pourquoi elle est restée ouverte, l’histoire la fermera.

 

Medjdoub Hamed
Chercheur


Moyenne des avis sur cet article :  1.7/5   (10 votes)




Réagissez à l'article

8 réactions à cet article    


  • Yann Esteveny 9 décembre 14:02

    Message à tous,

    L’état sioniste a commencé la destruction de la Syrie :
    https://reseauinternational.net/israel-a-commence-a-attaquer-et-a-detruire-la-syrie/

    Le génocide Gazaoui devrait pouvoir être maintenant étendu à la Syrie. Le grand projet du Nil à l’Euphrate progresse visiblement bien.

    L’ennui c’est que construire contre Dieu est voué à l’échec.


    • microf 9 décembre 14:39

      @Yann Esteveny

      Bravo.
      Qu´est-ce cela peut avoir été bien dit, á savoir, « construire contre Dieu est voué á l´échec ».


    • anaphore anaphore 9 décembre 14:20

      Cher Hamed, 

      salam halekoum salam, et toutes ces sortes de choses... comme ces friandises sucrées que vous affectionnez, vous les musulmans entre deux massacres de musulmans *

      Je n’ai pas lu votre article, mais j’ai pu y détecter une faiblesse ...

      En effet votre référence à l’Histoire me semble comme un cheveux sur la soupe.

      Pourriez vous Hamed supprimer cette référence de votre article, pour que je puisse le relire ... smiley .... D’avance merci !

      J’ajoute ... faites une synthèse entre le Coran et le matérialisme historique via une IA, qu’on puisse en juger.


      • Hamed 10 décembre 06:54

        @anaphore

        L’idiotie ne tue pas ; on reste ce qu’on est sans savoir notre débilité et notre absence de réflexion. Ce n’est pas de votre faute néanmoins. Merci pour n’avoir pas lu et là aussi ce n’est pas votre faute, on est ce qu’on est, limité ou idiot, le monde pullule. Et sans idiotie, il n’y a pas d’intelligence.


      • anaphore anaphore 11 décembre 17:51

        @Hamed
        Oh la la comme vous y allez ! 
        Je suis détruit !!


      • Hamed 11 décembre 18:54

        @anaphore

        Mais non, vous ne l’êtes qu’un peu. Et puis puisque vous le dîtes, je ne suis pour rien si vous l’êtes.

        C’est juste une pensée pour votre pensée, c’est tout. Voyez donc en vous. Sans rancune.


      • Juancarlos 9 décembre 17:01

        Cette « révolution » des opposants et Bachar-Al-Assad et autres islamistes, armés jusqu’aux dents, déboulant avec des véhicules flambant neuf, ressemble comme deux gouttes d’eau, aux autres révolutions dont les ficelles sont tirées par l’Occident. Que d’événements en si peu de jours. Trump à Paris pour l’ « inauguration » de Notre-Dame de Paris, avec Musk et Zelinski sur ses talons. Macron, « sûrement »humilié et tancé par Trump, Israël qui continue ses exactions en toute impunité et Poutine, soutien de Bachar qui semble perdre la face.

        En effet, en Histoire il n’y a ni hasard, ni génération spontanée. Tout ceci a bien été huilé et les peuples proche et moyen-Orientaux vont devoir encore et toujours supporter les décisions prises pour eux dans les capitales occidentales.

        Les islamistes au pouvoir en Syrie ne présagent rien de bon. Il ne serait pas surprenant de voir un attentat d’envergure arriver chez nous.

        Bref, ce sont encore et toujours des innocents qui subiront les magouilles (ou complots) de l’Etat profond qui sent sa fin arriver.

        Tout ceci est cousu de fil d’or. Il y a treize ans, c’était Kadhafi et la Libye, aujourd’hui la Syrie après le Liban. A qui le tour ? Peut-être à nous, qui sait ?


        • Matlemat Matlemat 9 décembre 22:06

          Il semble que Bachar El Assad a tout perdu a force d’intransigeance, celle qui lui avait permis de tenir jusque là.

          Il a refusé de négocier avec les Turcs tant qu’ils étaient présents en Syrie, il a refusé une plus grande aide des Russes en échange de l’ouverture de son pays aux entreprises russes et il a refusé une plus grande aide des iraniens à cause du nouveau soutien des Emirats arabes Uni.

          Le Hezbollah un peu lâché par l’Iran avait d’autres « chats à fouetter ». 

          Après une guerre civile atroce comme dit dans l’article et un paye misérable, fruit des sanctions, les soldats de l’armée syrienne n’avaient pas de motivation pour mourir pour des intérêts qui ne sont pas vraiment les leurs et le château de cartes s’est effondré face à une coalition très motivée.

          La Turquie et Israël sont les deux plus grandes puissances militaires frontalières de la Syrie, la logique est quelque part respectée.

          Encore une fois le deux poids deux mesures, les médias hurlent quand l’Ukraine en envahie mais quand c’est la Syrie tout va bien.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Hamed


Voir ses articles



Publicité




Palmarès



Publicité