Les deux guerres mondiales et la crise de 1929 dans le progrès naturel du monde. Les puissances occidentales pourraient-elles comprendre ?
Oswald Spengler, dans son ouvrage, en 1919 « Le déclin de l’Occident », s’est interrogé sur l’histoire : « Existe-t-il une logique de l'histoire ? Y a-t-il, par-delà tout le fortuit et tout l'imprévisible des événements particuliers, une structure pour ainsi dire métaphysique de l'humanité qui soit essentiellement indépendante de tous les phénomènes visibles, populaires, spirituels et politiques de la surface ? Qui soit au contraire la cause première de cette réalité de second ordre ? Est-ce que les grands traits de l'histoire universelle n'apparaissent pas toujours au regard du clairvoyant sous une forme qui autorise des déductions ? Et dans l'affirmative, à quoi se réduisent ces déductions ? (...) En un mot, y a-t-il, au fond de tout ce qui est historique, des formes biographiques primaires et universelles ?
Le déclin de l'Occident, phénomène d'abord limité dans l'espace et le temps, comme le déclin de l'antiquité qui lui correspond, est, on le voit, un thème philosophique qui, si on l'entend dans sa gravité, implique en soi tous les grands problèmes de l'être. » (1)
Comme l’écrit Oswald Spengler, il y a des causes qui n’apparaissent pas au regard de l’observateur, qui pourtant concourent à la marche du monde. Une nation, par exemple, qui perdurerait au-dessus des autres nations rendrait tout simplement l’histoire de l’humanité stérile et fausserait le sens même de l’existence humaine. Et c’est la raison pour laquelle l’humanité est une et indivisible dans sa diversité, et elle est de même essence.
C’est précisément dans cette diversité des peuples pourtant liés par leurs destins et leur histoire qui nous amène à analyser la dynamique de la période contemporaine qui a suivi le Premier Conflit mondial, un événement qui a non seulement marqué le monde mais a véritablement ouvert la voie au monde d’aujourd’hui.
Aussi interrogeons-nous sur le déclenchement de la Première Guerre mondiale (1914-1918). Pouvait-il être fortuit, c’est-à-dire relevant du hasard et de la seule volonté des empereurs d’Europe ? Les empereurs européens ont certes provoqué la Première Guerre mondiale, mais dans leurs plans, il n’était pas question d’entraîner leur perte, et le démembrement de leurs empires. Mais ce qu’ils ne savaient pas, c’est qu’il y a dans « l'imprévisible des événements particuliers, une structure pour ainsi dire métaphysique de l'humanité qui, essentiellement indépendante des hommes, est la cause première qui fait avancer le monde. » C’est ce qu’Oswald Spengler voulait dire de la marche du monde, dans le sens que « le déclin de l’Occident est inscrit dans l’universalité. »
Donc ce premier événement qui a marqué le monde qui n’était ni prévu ni pensé par les acteurs du moment, par son ampleur, a non seulement bouleversé l’Europe et ses empires mais a ouvert un processus qui allait changer la carte du monde. A cette époque, pratiquement toute l’Afrique et une grande partie de l’Asie étaient colonisées par les grandes puissances européennes ; des peuples sans droits humains, vivant sous le diktat des grandes puissances européennes ; la région balkanique de l’Europe était aussi sous tutelle des puissances européennes.
De là, on comprend que la succession des événements dans l’histoire ne relève pas des puissances même si elles ont été les principaux acteurs, mais de ce que le Premier Conflit mondial a produit. Trois empires démembrés (allemand, austro-hongrois et ottoman) et plusieurs États créés, en Europe centrale et du Nord et dans les Balkans créés (9 Etats sont créés en Europe). Mais le plus important, c’est que la Première Guerre mondiale va amener tous les pays colonisés à revendiquer leur indépendance. Le monde donc progressait, l’espoir revenait aux peuples d’Afrique et d’Asie.
Une décennie après le Premier Conflit mondial passe qu’éclate un deuxième événement inattendu qui va changer le cours de l’histoire. C’est la crise financière de 1929, suivie de la Grande dépression des années 1930.
La question qui se pose : Comment est-ce possible une décennie après la Première Guerre mondiale alors que les blessures physiques et morales dues à la guerre n’étaient pas cicatrisées que de nouveau s’ouvre une période d’incertitude qui va mettre à néant la Paix de Versailles ? Le traité de Versailles âprement négocié entre les belligérants et signé en 1919 a amené les pays vainqueurs à imposer leur diktat aux pays vaincus. Cependant, en imposant leur diktat à l’Allemagne, les pays vainqueurs ignoraient qu’ils préparaient une nouvelle guerre encore plus meurtrière ? Pouvaient-ils le savoir ? S’ils le savaient, ils auraient certainement tout fait pour que cette guerre ne puisse arriver ; mais ils ne le savaient pas et ne pouvaient pas le savoir.
D’autre part, savaient-ils comment la guerre va être provoquée ? Non plus, ils ne savaient pas. Est-ce que cela relève de la fatalité due à l’inconscience des gouvernements des puissances ? Ou est-ce que ces événements entrent dans un processus caché mais naturel en vue d’une finalité que n’ont pas vu ceux qui gouvernent ? En réalité, ce n’est ni la fatalité ni un processus caché mais simplement la rationalité de la marche de l’humanité qui n’était pas perçue ni ne pouvait être perçue.
Comme énonce Hegel : « Dieu n’est pas l’enfant héraclitéen qui joue aux dés. (...) Ce monde du tourment et du souci n’est pas extérieur à Dieu comme s’il était indépendant de lui ; on ne peut pas non plus l’imputer à l’homme et à ses limitations, comme si l’homme était un être à part ou pouvait être quoi que ce soit indépendamment de la volonté de Dieu. » (2)
L’homme en tant qu’être créé par Dieu, pourrait-il s’éloigner de Lui ? Il est évident que Dieu est omniprésent en lui sauf que l’homme ne le sait pas. Le fait même que l’homme pense sa pensée dont il ne sait rien de son origine est suffisant pour dire que l’homme n’est pas libre totalement ; et c’est le libre-arbitre octroyé à l’homme qui donne sens à son existant.
Par conséquent, tout événement qui arrive à l’humanité a un sens. La crise boursière qui a fait irruption en 1929 avait donc un sens ; le processus qui l’a engendré est pour ainsi dire parlant. Les États-Unis, durant la guerre, ont suppléé à la baisse de la production des pays d’Europe en guerre, et par une production massive, le progrès technologique aidant, ils sont devenus la première puissance économique mondiale. En aidant les pays d’Europe à se reconstruire, les États-Unis ont mis à profit les débouchés que leur offrait l’Europe dévastée par la guerre, pour maintenir leur croissance économique. Et donc l’Europe leur a évité une contraction de leur potentiel industriel et manufacturer, et un chômage massif.
D’autre part, la menace soviétique était une réalité. Le risque que l’Europe devienne après la guerre « communiste » était une donnée stratégique majeure. L’endiguement de la menace soviétique était d’une absolue nécessité. La même politique s’appliquait à l’Allemagne, la sauver à tout prix du communisme. L’Allemagne profitait de cette générosité au point que ce qu’elle recevait des subsides des États-Unis, elle les versait à la France à titre de réparations de guerre. L’enjeu pour l’Amérique était donc double, maintenir son soutien à l’économie par les débouchés européens et endiguer la menace communiste.
Une Allemagne communiste entrainerait toute l’Europe continentale à embrasser le communisme, ce qui isolerait l’Amérique ; ce qui ressortirait en conséquence seraient insupportables pour les États-Unis, qui se retrouveraient confrontés à des régimes communistes en Europe pouvant s’étendre en Amérique du Sud.
Ainsi se comprend la montée en puissance de l’Europe, et l’aide américaine pour l’Allemagne et le renforcement du mouvement national-socialiste (nazi). Mais, le problème est qu’après la reconstruction, l’Europe, redevenue une puissance industrielle et manufacturière, se transforme en concurrent pour les États-Unis sur le marché mondial. La situation d’impasse dans laquelle va se trouver l’économie occidentale aura de graves conséquences sur leur production, les débouchés se restreignant de plus en plus.
Si le Japon en cours d’expansion coloniale en Asie, les France et l’Angleterre ont leurs empires coloniaux en Afrique et en Asie, de même que les autres pays d’Europe qui ont des colonies, la situation est autre aux États-Unis. De première puissance industrielle mondiale, et ses débouchés dans le monde qui baissent considérablement, et pose la question : comment écouler leur formidable production industrielle et manufacturière face aux concurrents européens et japonais ?
D’autre part, comment les trois pôles de puissance économique pourront « consommer » la formidable production de richesses qu’ils produisent alors que les trois-quarts de l’humanité ne comptent pas dans la consommation mondiale ? Ces trois-quarts de l’humanité sont soit colonisés, donc spoliés de leurs richesses de leurs terres (minerais, énergies fossiles, produits agricoles, etc.) acheminées vers l’Occident et du travail des peuples colonisés (main d’œuvre pratiquement gratuite et corvéable), soit dominés comme les pays d’Amérique du Sud qui sont indépendants mais vivent dans la pauvreté.
Pour les États-Unis, le seul moyen était de masquer cette situation d’impasse économique, après que l’Europe s’est reconstruite et repris ses parts de marché dans le commerce mondial, a été la spéculation en Bourse. Et la spéculation boursière a duré jusqu’à ce que la Banque centrale américaine augmente le loyer de l’argent, i.e. le taux d’intérêt directeur (de refinancement des banques) pour mettre fin à cette « ivresse spéculative » qui risquait d’emporter l’économie américaine au désastre.
En fait, la Réserve fédérale US qui est la Banque centrale américaine n’a fait qu’anticiper le désastre. C’est ainsi qu’en octobre 1929, éclatait, à Wall Street (New York), la plus grave crise boursière de l’histoire américaine et du monde. Elle sera suivie de la Grande dépression économique des années 1930.
On peut s’interroger pourquoi la Grande dépression des années 1930 a été si longue ? La réponse parle d’elle-même. Pourquoi produire et pour qui produire si les débouchés n’existent pas ? Ce qui ne fera qu’augmenter la création de richesses qui ne pourront être consommées, tout au plus provoqueront une surproduction et qui sera jetée à la mer comme cela s’était opéré pour les grandes firmes industrielles et agricoles dans les années 1930.
La réponse se trouve dans « les trois-quarts de l’humanité qui ne consomment pas, ils sont colonisés ou dominés. » Cette situation de crise de la consommation mondiale entraînera une chute drastique de la production mondiale et poussera au chômage de masse en Occident ; des dizaines de millions seront mis au chômage ; aux États-Unis, ils seront plus de 15 millions ; en Allemagne, 6 millions. Il est évident que le monde tel qu’il était structuré était mal parti, et l’économie mondiale ne pouvait être viable.
Le troisième événement sera le précurseur d’une transformation radicale de l’état du monde. La crise de 1929, le chômage massif qui a suivi en Occident, plus de quinze millions aux États-Unis, le protectionnisme poussant chaque puissance à se replier sur son empire, ont eu des conséquences désastreuses sur l’économie occidentale et mondiale. Et ce qui devait arriver est arrivé.
Les 6 millions de chômeurs allemands ouvrirent le pouvoir au parti national-socialiste des travailleurs allemands. Hitler devient chancelier de l’Allemagne le 30 janvier 1933. Un pays qui a perdu tout son empire, sous le diktat du traité de Versailles, des millions de chômeurs allemands, ne pouvait que mal évoluer ; la militarisation de la société allemande et les revendications territoriales constitueront les bases de la politique belliqueuse d’Hitler ; elles pousseront les pays d’Europe à la guerre. Hitler n’a trouvé qu’une opportunité dans la crise économique mondiale pour se mettre en selle et mettre en pratique son pangermanisme comme il est édicté dans son livre, « Mein Kampf », rédigé lors de son incarcération en 1923-1924.
Avec la reprise économique à marche forcée et le chômage pratiquement résorbé, l’Allemagne, sous un régime nazi totalitaire – l’hitlérisme – prônant la race aryenne allemande supérieure aux autres races, la recherche de créer un espace vital pour le peuple allemand (annexion de plusieurs territoires européens) et toujours dans l’obsession de prendre sa revanche sur les vainqueurs de la Première Guerre mondiale, ne pouvait qu’enclencher un nouveau conflit mondial, bien plus meurtrier que le premier.
Dix mois après le début de la Deuxième Guerre mondiale, Hitler lançait, le 19 juillet 1940, un « dernier appel à la raison » aux grandes puissances, surtout à l’Angleterre qui résistait à l’Allemagne. Dans un discours prophétique devant l’assemblée du Reichstag, à l'Opéra Kroll, il dit : « (...) Celui qui compare les facteurs d’où est sorti ce règlement de comptes, avec l’ampleur, la grandeur et la portée des événements militaires, doit reconnaître qu’il n’y a aucune proportion entre les épisodes et les sacrifices de cette lutte et les raisons qui l’ont provoquée, à moins que ces raisons n’aient elles-mêmes été que les prétextes pour réaliser des intentions cachées. (...)
Un dernier appel au bon sens, surtout à celui des Anglais. (...) Et Mr Churchill devra m’en croire cette fois peut-être, par exception, lorsqu’en prophète je prévois qu’un grand empire mondial sera détruit. Un empire mondial qu’il n’a jamais été dans mes intentions d’anéantir ou de léser en quoi que ce soit. Seulement je ne me dissimule en aucune façon que la continuation de cette lutte ne pourra se terminer que par la destruction intégrale de l’un des deux adversaires. A Mister Churchill de croire que ce sera l’Allemagne qui sera détruite ; je sais, moi, que ce sera l’Angleterre.
A cette heure je me sens tenu en conscience d’adresser une fois encore un appel à la raison, à celle de l’Angleterre. Je crois pouvoir le faire parce que je ne sollicite pas en vaincu mais je parle raison en vainqueur. Je ne vois aucun motif qui puisse contraindre à poursuivre cette lutte.
Je plains ceux qui en seront des victimes. A mon propre peuple, je voudrais aussi épargner ces sacrifices. (...) Mais je sais aussi qu’il y a chez nous, au foyer, bien des femmes et des mères qui, tout en étant sincèrement prêtes à sacrifier ce qui leur est le plus cher, n’en sont pas moins attachées de tout leur cœur à ces êtres aimés. » (4)
Que peut-on dire ce discours ? Quand on sait que le nazisme prône la supériorité de la race aryenne dont les Allemands sont censés être issus, l’extermination des Juifs, et l’espace vital, il est clair que son discours ne pouvait porter dans son appel à la raison. D’ailleurs, en 1941, Hitler envahit l’Union soviétique.
Cependant, on ne peut ne pas remarquer ce qu’il a énoncé « à moins que ces raisons n’aient elles-mêmes été que les prétextes pour réaliser des intentions cachées », et là, on entre dans l’indicible, dans l’intention cachée, puisqu’il prophétise « la continuation de cette lutte ne pourra se terminer que par la destruction de l’un des deux adversaires. » Et c’est ce qui est arrivé. Si l’Allemagne a été détruite et occupée après 1945, l’empire anglais lui aussi a été détruit ; « l’inde et le Pakistan accédèrent à l’indépendance ; puis suivit « un formidable mouvement de décolonisation à partir de 1947 » qui emporta tous les empires occidentaux.
Donc tout ce qui s’est produit entre 1914 et 1945 est rationnel. La Première Guerre mondiale, la crise de 1929 et la Grande dépression qui a suivi et l’appel à la raison d’Hitler en 1940 qui n’ont été que des « ruses de l’histoire », et Hitler lui-même un « instrument de la Raison dans la marche de l’Histoire ». Comme l’écrit Hegel :
« L’intérêt particulier de la passion est donc inséparable de l’affirmation active de l’Universel ; car l’universel résulte du particulier et du déterminé, et de leur nation. Le particulier a son propre intérêt dans l’histoire ; c’est un être fini et en tant que tel il doit périr. C’est le particulier qui s’use dans le combat et est en partie détruit. C’est de ce combat et de cette disparition du particulier que résulte l’universel. Celui-ci n’en est point troublé. Ce n’est pas l’Idée qui s’expose au conflit, au combat et au danger ; elle se tient en arrière hors de toute attaque et de tout dommage et envoie au combat la passion pour s’y consumer. On peut appeler ruse de la Raison le fait qu’elle laisse agir à sa place les passions, en sorte que c’est seulement le moyen par lequel elle parvient à l’existence qui éprouve des pertes et subit des dommages. Car c’est seulement l’apparence phénoménale qui est en partie nulle et en partie positive. Le particulier est trop petit en face de l’Universel : les individus sont donc sacrifiés et abandonnés. L’Idée paie le tribut de l’existence et de la caducité non par elle-même, mais au moyen des passions individuelles. » (3)
Ce qu’écrit ici Hegel explique d’une manière magistrale l’avènement d’Hitler et le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale et « pourquoi plus de 50 millions d’êtres humains morts ont été en fait des martyrs pour qu’un nouvel état du monde plus juste naisse. »
Force de dire donc que quoi que fasse l’Humanité, tout événement qui lui arrive relève en fin de compte de l’Idée qui gouverne le monde, et à qui lui revient de structurer la marche du monde. Et les peuples ne peuvent rien comme leurs dirigeants ; quelles que soient les ambitions, les passions, ils sont assujettis à l’Universalité de la marche de l’histoire.
On comprend dès lors que les trois événements étaient nécessaires pour changer le monde. Avant les guerres, chaque puissance cherchait à préserver son empire, et l’Allemagne cherchait à agrandir son empire sur leurs empires, au besoin par la guerre. A la fin, toutes les puissances ont perdu leurs empires : français, anglais, belge, portugais, espagnol... après 1945 ; comme cela fut, après le Premier Conflit mondial, pour les empires allemand, austro-hongrois, russe et ottoman.
L’histoire du monde a un sens, une finalité ; aucun événement qui marque l’humanité ne relève du hasard ; au contraire, tout événement participe au progrès universel du monde. Il existe un ordre naturel et providentiel dans la succession des événements historiques. C’est cet ordre qui n’est pas perçu a priori mais l’est a posteriori qui régit le monde. Les puissances occidentales pourraient-elles comprendre la Raison à l’œuvre dans la marche de l’histoire ?
Mejdoub Hamed
Chercheur
Note :
1. « Le Déclin de l'Occident » Esquisse d'une morphologie de l'histoire universelle I, Forme et réalité, par Oswald Spengler. Éditions Gallimard 1948
2. « La Raison dans l’Histoire. Introduction à la Philosophie de l’Histoire », par G. W. F. Hegel. Traduit par Kostas PAPAIOANNOU Union général d’Éditions - Paris
3. Ibid. La Raison dans l’histoire, page 129
4. Adolf Hitler - Discours de la Victoire à l'Opéra Kroll, 19 juillet 1940
https://archive.org/details/AdolfHitlerDiscoursDuReichstagLe19Juillet1940
3 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON