Les Droits de l’Homme
Au IVe siècle avant Jésus-Christ, en Grèce, une distinction était faite entre les citoyens nés de père et de mère Athéniens et les métèques c’est à dire les étrangers vivant à Athènes, ceux-ci n’étant pas considérés comme des citoyens, ils n’avaient donc pas le droit de participer à un gouvernement, d’avoir une terre ou une maison.
Les chrétiens ébauchèrent une vision où chaque Homme possédait les mêmes droits mais l’approche spirituelle ne leur donnait que peu de prise sur le réel si ce n’est par influence : « L’homme intérieur est une manière de désigner la partie spirituelle en chacun de nous. »
La Pétition des Droits de 1628 fixe les libertés imprescriptibles des sujets devant le suzerain anglais. Ce texte mentionne le principe du vote exclusif des impôts par le Parlement (et non plus au ‘bon vouloir’ du monarque), l’abolition de la loi martiale en temps de paix, et le droit des détenus à mettre en cause la légalité de leur incarcération. Elle précède le « Bill of Rights » qui autorise un sujet d’avoir un ‘droit d’adresse’ au monarque (soit une certaine liberté d’expression) et l’autorise à porter des armes.
La première Déclaration des droits humains semble être celle de l’État de Virginie (États-Unis). Elle limite les pouvoirs du gouvernement fédéral, garantit les libertés de presse, de parole, de religion, de réunion, le droit de porter des armes, et le droit de propriété. Elle fut adoptée par la Chambre des représentants en 1789.
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen est un texte émanant de la Révolution française qui énonce un ensemble de droits naturels individuels et en commun, ainsi que les conditions de leur mise en œuvre. Il indique le ‘Droit des Hommes’ (tous les hommes, français, étrangers, prisonniers, ennemis), les droits civiques, les libertés publiques, le droit de faire des lois, d’organiser la force publique, de voter les contributions, d’avoir une représentation, le droit de demander des comptes aux agents de l’État, le devoir de diviser les pouvoirs publics pour limiter leur puissance.
La Déclaration universelle des droits de l’homme s’en suivra. Elle fut adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies en 1948. Elle précise certains points des droits fondamentaux de l’Homme mais n’a pas de portée juridique et n’a qu’une valeur déclarative.
Au sortir d’une guerre où l’on eut du mal à comptabiliser le nombre de dizaines de millions morts, où une extermination méthodique fut appliquée avec une férocité encore inconnue à ce jour, où les atrocités furent quotidiennes, l’Humanité était comme crucifiée. Pour que cette sauvagerie délivre cependant un enseignement pour les générations suivantes, un nouvel Évangile était nécessaire, ce sera la ‘Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen’.
L’Évangile chrétien fut d’abord suivi à la lettre avant d’être récupéré par les puissants pour en faire une religion d’État. Jésus, prophète galiléen, crucifié par les Romains comme ‘roi des juifs’, devint Jésus-Christ symbole de l’Église catholique, apostolique et romaine. Les errements se succédèrent alors pendant environ deux millénaires : la puissance conférée par le groupe est incompatible avec la foi qui tente de tirer l’Homme de son animalité. La puissance donnée par une croyance partagée par une multitude conduisit inévitablement aux exactions, pillages, crimes, nécessaires pour assurer la prééminence sur autrui. Un relevé des morts causés au nom de l’Évangile durant deux millénaires est impossible, les Hommes vaincus n’existaient même pas.
Il en fut de même avec la ‘Déclaration des droits de l’ ’Homme’ lorsque ceux qui dominaient déjà une partie de la planète pensèrent qu’il serait bon de dominer le tout.
Ce n’est donc pas un hasard si la Nation la plus riche s’est promptement emparée de la ‘Déclaration des droits de l’ ‘Homme’ pour en faire sa bannière.
La part des États-Unis dans le produit intérieur brut mondial est de l’ordre de 15%, ce qui veut dire que 330 millions d’américains produisent autant de biens que les 7 900 millions autres humains. Si l’on ne tient pas en compte quelques pays lilliputiens (Qatar, Macao, Hong Kong...), un américain est le plus riche de tous avec un PIB/habitant 90 fois plus élevé que le dernier (République centrafricaine). Au nom des ‘Droits de l’ ‘Homme’, les États-Unis firent entre 1950 et 2020 plus de 40 guerres ou interventions militaires (guerres de Corée, intervention au Liban, débarquement à Cuba, guerre du Viêt Nam, occupation de la République dominicaine, bombardement en Libye, guerre du Golfe, guerres en Afghanistan, en Irak, en Syrie...). Il est indiqué, mais c’est un ordre de grandeur, que, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les USA ont provoqué plus de 20 millions de morts et plus de 200 millions de blessés dans une quarantaine de pays différents de par le monde.
Les Bons, ceux qui se réclament du Nouvel Évangile, ont donc montré une certaine ardeur pour exterminer ceux qui leur étaient contraires. Il serait malvenu de comparer aux crimes des Mauvais (Brésil, Russie, Turquie, Hongrie, Chine, Syrie...) dont le compte des malversations n’a pas été tenu avec autant de soin.
Mais on peut être nuisible autrement qu’en ayant occis une partie non négligeable de la planète.
Les 1% les plus riches de la planète possèdent près de la moitié des richesses mondiales. Pour donner une idée plus concrète, le 1% des français aux plus hauts revenus gagnent plus de 13 276 euros net par mois pour un couple sans enfant (159 300 euros annuels). La richesse engendre-t-elle la sagesse, donne-t-elle un caractère visionnaire, permet-elle de prendre en compte rationnellement les besoins qui relèvent du vivre-ensemble ? Il est possible d’en douter ! Les 1 % les plus riches de la planète sont aussi ceux qui émettent deux fois plus de CO2 que la moitié la plus pauvre de l’humanité. En moyenne, un Américain rejette 16 tonnes de CO2 par an. Ce qui fait de lui, le plus gros émetteurs de CO2 au monde. Les Etats-Unis contribuent pour 14 % des émissions mondiales de CO2 alors qu’ils ne représentent que 3,8% de la population mondiale. De plus en leur propre sein, les plus riches sont les plus gros pollueurs : en Amérique du Nord, les 10 % les plus riches sont responsables de 73 tonnes d’émission de CO2 par personne et par an tandis que les 50 % les plus pauvres n’émettent que 9,7 tonnes.
Lorsque le tableau est trop noir il faut lui apporter des touches de couleur en parlant de tout autre chose sur le même sujet.
D’autres aspects de Droits de l’Homme sont surabondamment traités dans les médias, moins directement reliés à un universalisme de bon aloi mais utiles pour stigmatiser. Ainsi la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) juge qu’il est obligatoire pour un État d’offrir une possibilité de reconnaître un lien entre le parent d’intention et l’enfant né par GPA (Gestation pour autrui) au nom de ‘l’intérêt supérieur de l’enfant’ car l’absence de reconnaissance d’un lien de filiation entre un enfant et la mère d’intention a des conséquences négatives sur plusieurs aspects du droit de l’enfant.
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