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Accueil du site > Tribune Libre > Les excès du marketing politique : I. Séduire plutôt que convaincre

Les excès du marketing politique : I. Séduire plutôt que convaincre

Comme toutes les belles histoires américaines, le marketing politique a débuté petit et un peu par hasard. On estime en effet sa naissance aux alentours de 1932 lorsque le Président Franklin D. Roosevelt a entrepris à la radio ses fireside chat (causeries au coin du feu).

De nos jours il est possible de le définir comme, l’ensemble des méthodes dont peuvent faire usage les organismes et/ou les personnes politiques pour établir leurs objectifs, pour préciser leurs intentions et pour influencer le comportement des électeurs et/ou orienter l’opinion.

Et c’est sans aucun doute à l’issue des primaires américaines, lorsque les deux finalistes, surmédiatisés et suivis au jour le jour, deviennent les vedettes de véritables super-shows politiques donnés à grand renfort d’exhibitions en tous genres, d’étalage de leur vie privée, de défilés de pom-pom-girls, de prestations d’orchestres, de lâcher de ballons, de feux d’artifice et de distribution de gadgets et autres futilités qu’il atteint des sommets de mise en scène.

Le marketing politique a surtout pour but de nous vendre une personne, son image, plus que des idées ou un programme politique. Il cherche avant tout à influencer nos comportements d’électeurs en s’appuyant sur la détection de nos attentes. Quelquefois aussi il vise à promouvoir la politique que mènent les élus une fois en place.

Dans les deux cas il est là pour séduire plutôt que convaincre.

C’est ainsi que pour arriver à ses fins le marketing politique use des mêmes techniques que celles avec lesquelles son grand frère nous vend de vraies marchandises.

Sur les pas de son aîné, lui aussi articule sa mise en œuvre autour de quatre éléments. 

 • La connaissance de l’électorat ;

 • Le choix d’un thème central ;

 • La qualité des déclarations

 • Le ciblage des électeurs potentiels auxquels la candidate, le candidat s’adressera prioritairement.

Ce sont ces aspects et leurs conséquences que nous allons étudier plus en détail dans une série d’articles aux cours desquels nous lancerons aussi quelques pistes dans l’espoir d’aider à atténuer certains excès.

Commençons donc par la connaissance de l’électorat.

Le marketing utilise pour cela non seulement la documentation disponible mais aussi des sondages, des enquêtes d’opinion et des études sociopolitiques. Depuis quelques temps, il ne manque pas non plus de s’appuyer sur Internet au travers de forums de discussion ainsi que par le biais des réseaux sociaux, permettant aux internautes d'entrer des informations et d'interagir entre eux.

En outre, la plupart des femmes et des hommes politiques tiennent leur blog et ont un site dédié à leur cause.

À ce stade initial le marketing politique s’intéresse à peu près à tout : le profil socioéconomique des électeurs, les enjeux auxquels ils sont sensibles, leurs attitudes vis-à-vis des adversaires, la nature de leur humeur, leurs réactions aux idées proposées, leurs avis sur les décisions déjà arrêtées, leurs peurs, leurs désirs ...

Le marketing conseille aussi au candidat, à la candidate de connaître les positions respectives de leurs opposants et leurs idées. Ne serait-ce que pour mieux les combattre le moment venu.

Il invite ensuite chaque candidat à peaufiner son image personnelle ainsi confectionnée sur la base d’analyses et de sondages, en soignant en particulier sa forme physique. Au point que certains s’interrogent, Le corps des politiques est-il public ? (cf. liberation.fr du 8 octobre 2009). Enfin, il invite le candidat à soigner sa tenue vestimentaire et sa façon de s’exprimer.

Somme toute, il n’y a jusque là rien de bien révolutionnaire ni grand-chose de suspect.

Après tout l’affaire n’est ni nouvelle ni plus choquante que ça. Se fabriquer un personnage dans l’espoir de plaire et même séduire, est chose assez courante ; s’informer sur un concurrent pour mieux le combattre, n’est ni répréhensible ni même blâmable. De même, chercher à discréditer un adversaire reste de bonne guerre.

Quant à soigner son allure et s’exprimer correctement, n’est-ce pas la moindre des politesses ? Dans la vie en général, dans celle professionnelle en particulier, nous jouons tous plus ou moins un rôle, il n’y a pas là de quoi fouetter un chat.

Puis, deuxième acte, le marketing politique conseille au candidat, à la candidate le choix d’un thème de campagne bien repérable et facilement compréhensible par tous.

Source : La tyrannie du marketing http://www.editions-ere.net/projet285

A suivre : Les excès du marketing politique : II. Choisir un thème central


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6 réactions à cet article    


  • jaja jaja 25 avril 2011 11:09
    « 54 jeunes Français sont morts en Afghanistan ! 
    > > Est ce qu’ un lieu de Paris porte le nom d’ un seul de ces jeunes ??? »

    Vous feriez mieux de dénoncer l’agression militaire impérialiste contre l’Afghanistan avalisée par par ce même Delanoé ainsi que son soutien au sionisme maintes fois répété...

    Pourquoi un lieu ’Mohamed Bouazizi à Paris ? En bon politicard Delanoé tente de caresser dans le sens du poil les gens issus de l’immigration maghrébine mais ne parviendra pas à faire oublier qu’il est l’un des ennemis les plus acharnés des peuples arabes....


  • Lorelei Lorelei 25 avril 2011 11:02

    Il est vrai qu’il n’y a plus de politique dans ce pays, il y a juste du marketing et de la propagande type institut tavistock et ils font recevoir un des ses coups de pied au cul lors de la prochaine election


    • picpic 25 avril 2011 11:23

      Pas de quoi fouetter un chat ?
      Vous comparez des choses qui ne se comparent absolument pas.
      On peut mentir en société sur ses compétences, cela ne met pas en jeu l’avenir de tout un pays, voir même de la planète  !

      Vous imaginez vendre des avions uniquement sur les apparences en faisant fi de leurs fiabilités techniques, qui au premier vol risquerait de se crasher ?

      Ce marketing politique est moralement inacceptable et devrait pour cette raison, illégale.
      On devrait choisir ces candidats de façon austère, uniquement sur CV, sans même une photo ! Avec le net, ce genre de chose est très simple à mettre en œuvre.
      Toute présence médiatique devrait être encadrée au plus stricte et qui sait, on pourrait peut être alors avoir des individus compétents au gouvernement, plutôt que des vedettes de ciné qui jouent les scénarios écrit par les lobbys ?

      Imaginez un peu, les usa dirigé par un individu avec une conscience ?


      • gaijin gaijin 25 avril 2011 12:15

        «  On estime en effet sa naissance aux alentours de 1932 »
         ??
        Louis XIV faisant construire Versailles ce n’était pas du marketing ?
        Akenathon cherchant a imposer le culte d’un dieu unique (heureusement confondu avec la personne du pharaon ) ?
        il est probable que le marketing politique a commencé avec le premier politicien
        par contre ce qui me parait nouveau c’est qu’il prenne une ampleur telle qu’il vide la politique de toute forme de contenu.


        • Sir Vladimir L.S Freak Sir Vladimir L.S Freak 25 avril 2011 14:10

          Je ne souhaite pas être insultant ou désobligeant cependant je vous conseille fortement de lire ce livre :

          http://www.editions-zones.fr/spip.php?article21

          Car sans cela, votre article est forcément incomplet et inexact.

          Respectueusement.


          • Alain Astouric Alain Astouric 3 août 2016 05:59

            @Sir Vladimir L.S Freak

            Merci, mais c’est fait depuis longtemps ! D’ailleurs La tyrannie du marketing en parle :

            Dès 1928 Edward Bernays (1891 - 1995) fut le premier à vendre des méthodes utilisant la psychologie du subconscient. C’est au travers de son ouvrage Propaganda, New York,1928 (réédition, La Découverte, Paris, 2007) que l’on apprend que la propagande politique au XXe siècle n’est pas née dans les régimes totalitaires contrairement à ce que l’on pourrait penser, mais au cœur même de la démocratie libérale américaine. 

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