Les Femen, le sexualisme, le racisme…, des réactions de rejet d’une mondialisation malheureuse
En ré-embrassant ses valeurs païennes les résistants croient avoir mis la main sur le bon moyen qui les maintiendra différents des intrus. Deux Femen françaises qui viennent au Maroc pour se dénuder et se livrer à des actes obscènes (eu égard des mœurs générales du pays) sur l’esplanade d’une mosquée historique à Rabat et se font filmées est un autre exemple de cette fuite en arrière dont les raisons sous-jacentes sont une volonté farouche de se démarquer de l’autre.
Portée à son paroxysme par l’explosion des nouveaux médias dont les réseaux sociaux, la mondialisation a abattu brutalement les dernières barrières culturelles et psychologiques qui existaient encore entres les peuples sur le plan international et entre les classes sociales sur le plan national. Si bien qu’après l’effondrement de ces ultimes barrières le monde ressemble aujourd’hui vraiment à un « village planétaire » concept qui était il y a encore 20 ans assimilée à une idée abstraire sans consistance ni contours précis. Désormais le globe terrestre est un village dont les peuples et peuplades assistant volontairement ou par défaut à un carnaval masqué où toutes les cultures et catégories sociales s’entremêlent sans but défini, guidées par les cinq sens : la vu des nus, les odeurs des parfums de luxe ou beau marché, sueurs froides, attouchements, musique endiablée dominée par le sons des percussions et des sifflets qui suggèrent inconsciemment pour ne pas dire « subliminalement » que la fiesta est orchestrée et cadencée par une puissance écrasante anonyme, au dessus de la mêlée, à l’image d’esclaves rameurs dans une galère romaine qui accélèrent ou décélèrent selon la fréquence et l’intensité des sons du tambour du chef de rameurs. Dans cette image que je fais de la mondialisation certains verraient la reprise d’une vielle idée complotiste selon quoi le monde est sous la coupe d’une main manipulatrice elle-même actionnée par une force assimilée au capital-roi ou à la planète-finance. Mais cette monolithisation des peuples du monde par la mondialisation ne se fait pas sans résistances. Et pour cause. Elle ne fait qu’abattre les diversités culturelles et religieuses sans perdre de vue les classes moyennes. Elle épargne (et tout est dans épargne) les inégalités et autres disparités sociales entres ces peuples et classes sociales. Les pauvres seront plus pauvres est les riches plus riches quant à la classe médiane paix à son âme… La mondialisation n’aime pas la classe moyenne. Car elle est composée comme son nom l’indique de gens moyennement instruits ce qui est de nature à perturber et les hautes sphères et les classes laborieuses et vulnérables. Un smicard n'a d'yeux que pour le tiroir-caisse d’un pharmacien et un pharmacien n'a d'yeux que pour les caisses des grands laboratoires. La mondialisation aime les classes prolétaires car c’est grâce à elles qu’elle se répand sur Terre et qu’elle fourgue sa camelote. Trop de sexe dans la pub pour cibler les classes médianes modernes finit par tuer l’effet de cette pub ?. « Selon ces chercheurs, trop de sexe dans la publicité perturbe la concentration et altère le processus de mémorisation de la marque ». Chose, sûr, ne sera pas du goût du capital.
La mondialisation n’aime pas la classe moyenne
L’argent n’a pas d’odeur la mondialisation non plus. Un capital C itinérant qui quitte un pays A riche pour s’établir dans un pays B pauvre sait d’avance que si des pépins surviennent lors dans sa nouvelle implantation ils viendraient de la classe médiane. Ce qui explique l’érosion continue des classes moyennes dans le monde entier. Les moyens de résistance- ou de résilience pour faire plus chouette- à ce « nivellement par le plat » divergent d’un pays à l’autre. Outre par le classique syndicalisme (aux soins palliatifs depuis 20 ans), les classes moyennes qui se sentent agressées par cette mondialisation à outrance réagissent soit par des actes insensés ou outrageux comme la xénophobie ou le racisme. « Mohamed fils de Brahim l’éboueur qui fait ramadan, ses cinq prières et s’habille chez l’abbé Pierre est devenu avocat, mange du hallouf, boit du vin et porte des fringues signés… » Une intrusion d’un élément issu d’une classe étrangère de base dans une classe autochtone moyenne. Soit par une sorte de fuite en arrière vers des valeurs mortes ou oubliées. Ne pouvant empêcher par des moyens légaux l’inexorable mécanique d’assimilation mondialisante qui fait des Mohamed les égaux des Jean, ces derniers se rabattent sur des valeurs non encore intégrées par les « nouveaux venus » d’origine étrangère à la classe moyenne autochtone. Comme le sexe tous azimuts et libertin. En ré-embrassant ses valeurs païennes les résistants croient avoir mis la main sur le bon moyen qui les maintiendra différents des intrus. Deux Femen françaises qui viennent au Maroc pour se dénuder et se livrer à des actes obscènes (eu égard des mœurs générales du pays) sur l’esplanade d’une mosquée historique à Rabat et se font filmées est un autre exemple de cette fuite en arrière dont les raisons sous-jacentes sont une volonté farouche de se démarquer de l’autre. En agissant de la sorte le but du couple des Femen était de dire aux jeunes Marocaines : « Ok ! Vous avez progressé sur la voie de la modernité. Mais le chemin à parcourir est encore long avant que vous arriveriez à notre niveau. Nous Françaises authentiques, on peut s’embrasser nues sur l’esplanade d’une mosquée en se filmant. Et plein d’autres choses. Pas vous. » Une façon de mener, consciemment ou inconsciemment, une guerre préventive contre l’assimilation en terre hostile. Le jour où des Marocaines oseront faire la même chose sur le même endroit, d’autres Femen européennes viendront leur rappeler qu’elles sont toujours has been en y chiant par exemple… Ainsi de suite jusqu’à ce que la mondialisation aura aplani l’ultime soubresaut des récalcitrants. Ce sera une fin de l’histoire qui aura échappé à Marx…
8 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON