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Les français et l’axe gauche-droite 3/3 : il existe au centre un courant politique unique !

Résumé des épisodes précédents : a première partie de cet article basé sur le récent sondage CSA pour Atlantico a discuté la correspondance intéressante qui existe entre l'auto-positionnement des français sur l'axe gauche-droite et les explications des récents résultats électoraux, ainsi que le potentiel de certains courants politiques, en particulier le Centre.

Le second billet, s'est concentré sur les détails de ce sondage et en particulier l'influence de facteurs sociaux comme le sexe, l'âge ou la profession pouvait avoir sur le positionnement politique, ainsi qu'à la correspondance entre la proximité à un parti ou un courant d'une part, et le positionnement personnel des électeurs d'autres part.

Nous allons maintenant nous intéresser à la façon dont ces mêmes personnes interrogées se décrivent par rapport à certains "adjectifs idéologiques" sélectionnés par les sondeurs du CSA.

Onze adjectifs qui s'opposent, et l'on peut se reconnaitre comment étant très d'accord, plutôt d'accord, ou ne pas se prononcer :

  • Realiste ou idealiste
  • Europeen ou souverainiste
  • Inquiet ou confiant
  • Collectif ou individualiste 
  • Reformiste ou révolutionnaire 
  • Progressiste ou conservateur
  • Moderne ou traditionnel
  • Repression de la délinquance ou prévention de la délinquance 
  • Secteur privé ou secteur public
  • Pour une France fidèle à son héritage historique et culturel ou ouverte au multiculturalisme
  • Egalité ou liberté

Pour l'ensemble des français, les résultats sont les suivants :

 

 

On apprend ainsi que les français interrogés se sentent en grande majorité réalistes et européens. Ce sont les scores les plus élevés de forte adhésion d'un coté (30% et 25% de "très") et une faible association avec les antithèses correspondantes (très idéaliste 5% et très souverainiste 9%).

Quid des résultats des dernières élections Européennes ??? On voit ici à nouveau l'échec de la classe politique à donner du sens même à ce que beaucoup de français croient profondément. Je pense que l'on peut en revenir à ce que l'on entend souvent : les français aiment l'Europe, mais PAS cette Europe, sa direction ou la perception qu'ils en ont.

En effet, ils sont également inquiets, 25% très inquiets vs. 8% confiants, ce qui les poussent sans doute à se retrancher.

Ils se sentent plutôt collectifs, réformiste, progressistes, modernes, favorables au secteur privé, dans des proportions confortables.

J'en ai gardé trois pour la fin :

  1. pour la répression de la délinquance : une petite majorité au sein de laquelle on trouve une forte proportion (30%) de "très favorables", en comparaison avec d'autres propositions.
  2. pour une France fidèle à son histoire : même type de remarque dans une moindre mesure, mais d'une manière générale une petite majorité par rapport à ceux qui préfèrent une France ouverte du multiculturalisme.
  3. égalité = liberté : une égalité (sans jeu de mot) parfaite entre ces deux valeurs phares de notre pays.

 

Ces deux premiers points sont intéressants car ils reflètent bien l'écho que peuvent trouver les candidats FN auprès de ces Français sur les sujets liés à l'autorité et l'immigration. Nous pouvons toutefois relativiser car d'une part on peut vouloir être plus sévère contre la délinquance sans être un extrémiste et d'autre part le mot "multiculturalisme" y est sans doute pour quelquechose car il a pris une connotation assez négative...
 
Quel est le profil des électeurs qui se situent sur l'axe gauche-droite ?
 
 
 
  • Très à gauche ou à gauche : Collectif, Européen et Progressiste
  • Au centre : Européen, Réaliste et Progressiste
  • Très à droite ou à droite : Réaliste, Inquiet et Répression de la délinquance
 
  • Très à gauche : Révolutionnaire, Collectif, Progressiste
  • Très à droite : Répression de la délinquance, Réaliste et Inquiet 
 
En résumé, si l'on s'intéresse aux trois attitudes principales pour chaque position de l'axe gauche-droite :
 
 
Je trouve regrettable de ne pas avoir une analyse de nos fameux "ni, ni, ni" ou encore une séparation de la gauche et de la droite de leurs extrêmes. Quand on regarde les trois premieres attitudes citées, on voit quand même que les extrêmes se différencient peu de leurs courants principaux respectifs. Les priorités s'affinent quand on regarde l'ensemble des citations et les proportions qui y sont associées. On voit enfin un ensemble d'attitudes uniques au centre, et bien différentes de la gauche et la droite. Un résultat particulièrement intéressant et qui confirme bien l'existence d'un courant unique au centre et correspondant à un corpus d'idées.
 
 

On pourrait commenter ces attitudes une par une tant il y aurait à dire sur ce sujet, mais peut-être une autre fois. Pour cette analyse je ne retiendrai que trois points :

  • Européen : une fois de plus, un facteur clef de l'identité centriste est confirmé. Presque comparable à gauche, ce sentiment chute à droite et à l'extrême gauche, et disparait complètement à l'extrême droite (gauche et droite seuls seraient donc plus hauts)
  • Réaliste : on dit aussi souvent pragmatique quand on parle du centre. Une nouvelle fois, cet aspect se vérifie.
  • Secteur Privé : cette fois, c'est la comparaison qui est intéressante : absent de la gauche (secteur public majoritaire), numéro 6 au centre et numéro 4 à droite... cela se passe de commentaires.
Décidément, ce sondage ne manquait pas d'enseignement, d'analyses possibles et il y en a bien d'autres que l'on pourrait faire. A vous la parole !
 
Pour le centriste que je suis, je retiens trois éléments, un dans chacun des trois articles publiés sur ce blog.
 
Le Centre :
  1. Existe en France et a des bases solides (14%)
  2. A un potentiel de développent important (position centristes présentes dans tous les courants politiques, y compris les indécis)
  3. A un corpus d'idées que l'on ne retrouve pas ailleurs
 
 

A nous de jouer !

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5 réactions à cet article    


  • Serge LAURENT Serge LAURENT 10 novembre 2014 20:20

    Le probléme avec ce genre de sondages, c’est qu’on ne donne tous pas aux mots le même sens.
    Européen, je le suis par la culture et la géographie, pourtant je suis plutôt souverainiste, disons à 60%. Quoique d’extrême gauche, je suis plutôt réformiste que révolutionnaire : je préfère la réalisation progressive des changements que j’espère, car le processus révolutionnaire est source de trop de violence et d’erreurs. Il me semble que le changement que nous vivons est une dissolution des structures de l’État, de la famille, de la nation, des liens sociaux, des équilibres naturels, et que cela produira nécessairement le chaos, l’égoïsme généralisé et la destruction de notre planète, c’est pourquoi, je suis plutôt conservateur (gauchiste conservateur smiley ). Je crois que les services publics sont plus efficaces que les multinationales, surtout dans les secteurs à réseaux (électricité, gaz, trains, routes, eau, banque, éducation...) mais je fais plutôt confiance à l’entreprise privé pour les secteurs ou l’investissement est modeste et l’innovation très rapide : ma réponse « secteur public » est donc juste une opposition à l’ultralibéralisme ambiant plutôt qu’une position de principe. Dans un autre contexte, je serais plutôt « entreprise privé ».

    Pour ce qui est du centre, bon, on est dans une époque très consensuelle, ou il n’y a pas la moindre différence entre le centre, la droite et la gauche, donc évidemment, il y a du potentiel. Mais quand tous pensent la même chose, et que que toute divergence est qualifié d’extrême, alors, on tombe facilement dans l’extrémisme. Il suffit d’avoir un cerveau pour être extrémiste. Même Bayrou est extrémiste lorsqu’il met en cause le comportement des médias. Donc finalement, pour exister, il ne faut pas être centriste. Voila pourquoi, le centre est foutu.

    En dépis du consensus sur les « réformes » à mettre en œuvre, et les merveilleux bienfaits factices de notre société, la réalité continue d’exister, avec ses contradictions et ses divergences d’intérêts entre les différents groupes de la société. La notion de centre est une escroquerie dans une société de consensus, et c’est aussi un mauvais choix tactique.


    • epicure 14 novembre 2014 21:19

      Tu confonds les dirigeants politiques avec ce qu’ils sont sensés représenter .
      Ce sont les dirigeants des partis politiques de gouvernements qui sont peu différenciés, ce n’est pas pour ça que les sympathisantes, penseurs de droite et de gauche pensent pareil, loin de là.

      Dans le jeu des quatre grandes familles idéologiques, le centre se situe dans la famille libérale, les dirigeants du PS aussi, et la droite modérée aussi ou s’en rapproche.
      hlande, valls à juppé en passant par UDI et MODEM ils partagent les même grandes lignes politiques au niveau de l’europe et de l’économie. Sur le diagramme de l’échiquier politique ils sont dans la même « patate » des libéraux modérés ( moins anti-étatistes etc... que les libéraux radicaux comme les libertariens ou les anarcho-capitalistes ).

      Effectivement l’étiquette extrême dans la bouche de certains ne veut pas dire grand chose sauf ne pas être soumis aux dogmes pas toujours si modérés que ça ( ni même démocratique ) du système actuel. Même les réformistes du front de gauche sont traités d’extrémistes par ces gens là.

      Le centre désigne en fait la partie la plus modérée des gens qui se situent entre la gauche et la droite, c’est à dire des libéraux modérés, dont les positions se rapprochent du consensus développé par les élites politiques ( principalement issues de la bourgeoisie ) au cours de l’histoire depuis la révolution, d’une « démocratie libérale » avec une économie privée développée sur des bases libérales ( en lieu et place de la féodalité ou du capitalisme des grandes familles du 19ème siècle ), dont les centristes sont de grands défenseurs.
      Dans les deux sujets, il y a un point commun, c’est qu’on défend pour ceux qui sont aux comande, d’avoir la libéralité de ne pas avoir de contrainte vis à vis de ceux qui reçoivent les ordres ( citoyens ou employés ). Qui est en fait une position très faussement modérée.
      Donc des politiques qui une fois élus font ce qui leur chante sauf ce qu’attendaient ceux quiles ont élus (hollande et ses suiveurs du PS), ou des patrons à qui ont donne la libéralité de disposer de grosses sommes d’argent ne lieu et place d’impôts et cotisations en espérant qu’ils vont utiliser cette libéralité pour embaucher ( chose que l’histoire n’a jamais vérifié ).

      Ce n’est pas l’existence du centre qui est une escroquerie, l’escroquerie, c’est de faire croire que certaines idées centristes qui en fait donnent plus de pouvoir à certains par rapport à la majorité de la population, est une vision modérée.


    • epicure 14 novembre 2014 22:01

      Si certaines oppositions sont douteuses sauf à donner un sens dévoyé à l’un des termes ( t liberté et égalité, et collectif et individualiste ), l’ensemble du questionaire est intéressant.

      En fait c’est à gauche et surtout très à gauche, que l’attachement à certaines valeurs est très forte ( 3 réponses à 80% et plus ) que le centre et la droite.
      Quand aux centristes, ils sont fidèles à leur positionnement qui les situe entre la droite et la gauche, qui les tient à distance de la droite trop à droite (conservatrice), et de la gauche trop radicale (secteur public et égalité).

      Quand à la droite très à droite, on retrouve ses fondements émotionnels basés sur la peur et la colère, se traduisant notamment par un repli sur soi, avec l’inquiétude et la répression de la délinquance dans les meilleures réponses, qui se rassure par le repli sur « soi » dans le conservatisme , la tradition et le souverainisme.

      Alors que la gauche très à gauche se caractérise par des fondements opposés avec l’aspect révolutionnaire et progressiste, qui répond à l’optimisme c’est à dire des attentes sur la joie, le plaisir. Ce qui paradoxalement est le fondement de l’individualisme philosophique et de la liberté, bien que se déclarant collectifs à plus de 80% ( ce qui démontre que l’opposition dans le questionnaire est déplacée ), ce qui se traduit aussi par un bon score de la modernité. Les rapports aux autres dans la sérénité/la joie se retrouve dans la valeur du collectif, d’égalité, européen et l’ouverture culturelle, et la prévention de la délinquance plutôt que la répression (vision optimiste de l’être humain).


      • Baasiste 2 15 novembre 2014 17:40

        « le repli sur soi net la peur » traduction=refus du métissage obligatoire nazi, de la colonisation mondialiste, du l’uniformité mondialiste, du monde unisexe vanté par attali, de la domination de l’athéisme/du satanisme/de la maçonnerie/du paganisme qui n’a rien de beau évidement ou du culte de l’être humain remplaçant Dieu, du déracinement total, de la dépravation sexuel,e de la perte de toute morale, et de l« homme nouveau » totalitaire stalinien et facho.


      • Baasiste 2 15 novembre 2014 17:42

        ah oui désolé la liberté n’est pas le collectivisme et l’individualisme n’est pas l’intérêt collectif ou général passant avant celui individuel, tu ne maîtrises pas lel sens des mots.

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