Les français pauvres du Figaro
Lecteur d’Agora Vox rassures-toi tout de suite. Dans le tableau des français pauvres du Figaro (ou appauvris) ne figurent pas les smicards, les employés, les ouvriers, les petits agriculteurs, les étudiants, les femmes ou les hommes monoparental, les petits retraités, les CDI ou les précaires, etc… en somme la plus grosse partie de la population aux trois couleurs.
Tu l’auras deviné il s’agit essentiellement, ou presque, de ceux qui vivent depuis toujours, dans un confort ma foi… « confortable », question ressources, et qui vont voir leur porte monnaie, alors bien garni, maigrir de quelques dizaines, centaines ou milliers d’euros s’ils sont très riches, et si comme le laisse entendre le journal, par malheur les socialistes arrivaient au pouvoir et appliquaient leur programme fiscal. Rengaine éternelle !
Allons-y pour cette remarquable enquête concernant de « pôvres » compatriotes, au bord de la ruine. Selon « Le Figaro », bien sûr. On commence avec un couple de retraités de 69 ans. Ressources financières 6.000 euros par mois. Patrimoine, un appartement parisien familial d’une valeur de 1 million 500 mille euros dans lequel ils vivent et une gentilhommière (j’aurais écrit une résidence secondaire pour faire moins aristocrate) en pays d’Auge achetée voilà vingt ans et valorisée à 600.000 euros dont ils désirent faire une donation de leur vivant à leur fille unique. En outre au cours de leur vie professionnelle ils ont réussi à placer pour 750.000 euros en divers supports « en cas de gros pépin » auraient-ils dit.
Et bien pour les avocats-enquêteurs, les retraités auraient à payer au titre de l’ISF 5.940 euros sous Sarkozy et 10.763 sous le Président Hollande, puis au sujet de la donation 4.943 euros avec Sarkozy et 28.388 avec son successeur. (NDRL. Je vous avouerai que je n’ai pas osé entrer dans le détail du calcul offert par « Le Figaro »). Bien sûr l’enquête ne pipe pas mot au sujet de l’impôt sur les revenus.
Deuxième cas proposé, une famille de cadres supérieurs. Quarante ans et deux enfants, vivant et travaillant à Lyon. Salaires de 12.000 euros par mois. 15.000 euros de charges annuelles pour l’emploi d’une personne à domicile, charges comprises, avec à la clé une réduction d’impôts de 7.500 euros ajoutés à d’autres réductions de 4.000 euros. Un appartement à Lyon évalué à 1.700.000 euros et un autre dans les Alpes de 500.000 euros. Résultats : 11.575 euros d’impôts sur les revenus (et 2.060 pour l’ISF) sous l’éventuel ancien Président et 13.075 (et 2.934 pour l’ISE) avec l’éventuel prochain. En somme un chouia de plus qu'un mois de salaire.
Passons à a catégorie supérieure. Un couple de parisiens fortunés, 56 et 54 ans. Revenus nets annuels du couple 1.000.000 d’euros auxquels s’ajoutent des dividendes financiers pour une valeur de 1.400.000 euros. Un appartement dans le VI° et une villa les pieds dans l’eau à Arcachon pour un total de 3.100.000 euros et enfin 1.500.000 euros en divers placements. (Arrêtons là, j’ai le tournis). Impôts sur les revenus, 777.000 euros (et 8.164 euros pour l’ISF) avec Nicolas Sarkozy et, les pauvres, avec François Hollande 1.241.665 euros pour les revenus (et 19.295 pour l’ISF). Notez bien, ceux là , tout comme Françoise Hardy, et selon les chiffres du journal, seraient presqu’obligés de vendre un de leurs biens pour manger à leur faim, si j’ai bien compris.
On fait ensuite beaucoup plus court avec la veuve d’un riche homme d’affaires et avec un couple des classes dites moyennes qui élève un enfant. Avec la veuve qui vit seule, 30.000 euros nets (donc impôts payés) de pension de réversion par an, et un patrimoine, immobilier de 3.000.000 euros et financier de 2.000.000 euros. Impôt sur l’ISF 22.596 euros avec le Président actuel (en cas de réélection) et 33.465 avec son concurrent. Vous me direz fort justement, que le patrimoine financier devrait lui permettre à cette dame de faire face. Quant à la classe moyenne, le couple choisi qui vit à Nantes dans un appartement pour lequel il doit encore 150.000 euros, sans avoir aucune économie ou patrimoine financier « en cas de coup dur ». 4.350 euros nets de revenus par mois pour les deux époux. 3.229 euros d’impôts avec Sarkozy et 3.733 avec Hollande en 2012.
Ce qu’il faut retenir, à mon humble avis, de ces détails financiers et cascades d’euros qui concernent quatre des cinq cas présentés, est qu’il serait normal que les « bien nantis » fassent des efforts si la France change de Président en mai prochain et que les plus riches de ceux là, apparemment chouchoutés par le système de l’actuel chef d'Etat, soient les plus sollicités. En outre, puisqu’il s’agit de cas « types », il ressort qu’hormis la caste de ceux que j’appelle les « très gros prédateurs » absente de ce tableau, notre pays semble abriter une tranche de populo qui n’a pas trop à se plaindre, crise ou pas crise. Et qu’on peut remercier « Le Figaro » qui en publiant cette enquête destinée à effrayer son lectorat de base, a au contraire bien informé tous ceux d’en bas, des écarts souvent insolents qui existent, question ressources, dans le pays.
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