Les fruits amers de l’impérialisme, selon Joseph Staline et selon Vladimir Ilitch Lénine
Dans l'évolution des patrimoines et des revenus tout au long du XXe siècle, Thomas Piketty a réussi le tour de force de ne pas voir l'impact des deux conflits mondiaux déterminés par l'impérialisme. Comme il l'écrit bravement dans son ouvrage de 2013 :
« Précisons tout d'abord que je fais partie d'une génération qui a eu 18 ans en 1989, année du bicentenaire de la Révolution française, certes, mais aussi et surtout année de la chute du mur de Berlin. Je fais partie de cette génération qui est devenue adulte en écoutant à la radio l'effondrement des dictatures communistes, et qui n'a jamais ressenti la moindre tendresse ou nostalgie pour ces régimes et pour le soviétisme. » (Thomas Piketty, Le capital au XXIe siècle, etc., page 62.)
Ce qui est épique, c'est lorsqu'on songe à ce que toutes les Françaises et tous les Français, que n'avait pas complètement abruti(e)s l'idéologie nazie, ont ressenti et exprimé, autant que le permettaient les circonstances, lorsqu'ils ont appris la victoire phénoménale des Soviétiques sur les troupes du gentil Hitler à Stalingrad au début de 1943... Voilà : nous en sommes là.
Et même Stalingrad n'est plus Stalingrad. Parce que Staline n'est plus Staline...
Pour une raison essentielle qui se lit dans la situation actuelle des ouvriers de notre belle Europe allemande : humainement massacrés par un chômage dont, en masse, ils ne verront jamais le bout, sauf véritable guerre impérialiste.
Mais pourquoi tant de mensonges répandus à propos de Joseph Staline ? C'est que lui était capable d'affirmer, par exemple devant l'écrivain allemand Emil Ludwig qui l'invitait à préciser la tâche qu'il s'était donnée (13 décembre 1931) :
« Cette tâche consiste à renforcer non un État « national » quelconque, mais un État socialiste, donc un État international, tout ce qui renforce cet État contribuant à renforcer l’ensemble de la classe ouvrière internationale. Si, dans cet effort pour élever la classe ouvrière et renforcer l’État socialiste de cette classe, chacun de mes actes ne visait à renforcer et à améliorer la situation de la classe ouvrière, j’estimerais que ma vie est sans objet. » (Joseph Staline, Entretien avec l’écrivain allemand Emil Ludwig, Édi-tions en langues étrangères, Moscou 1952.)
Un gars qui tient ce genre de propos, il est bien clair qu'on peut et qu'on doit l'écrabouiller comme un vulgaire cancrelat... Classe ouvrière : tu rigoles, Joseph !... Allez, Staline et Stalingrad : dans les poubelles de l'Histoire !...
La France est donc bien redevenue un pays impérialiste de plein exercice : Côte d'Ivoire, Libye, Syrie, Mali, Centre-Afrique, en attendant la suite. Pour qu'elle s'y tienne, les "zélites" de la démocratie méritocratique ont grand soin de lessiver la population de l'essentiel de son Histoire, car ainsi que Lénine l'écrivait dans La faillite de la IIe Internationale (mai-juin 1915) :
« L'impérialisme, c'est la subordination de toutes les couches des classes possédantes au capital financier et le partage du monde entre cinq ou six "grandes" puissances, dont la plupart participent aujourd'hui à la guerre. Le partage du monde entre les grandes puissances signifie que toutes leurs couches possédantes ont intérêt [souligné par Lénine] à la possession de colonies et de sphères d'influence, à l'oppression de nations étrangères, aux postes plus ou moins lucratifs et aux privilèges conférés par le fait d'appartenir à une "grande" puissance et à une nation oppressive. » (Lénine, Œuvres, tome 21, Éditions Sociales 1960, pages 232-233.)
Croit-on vraiment qu'à la place de tout cela, il soit possible de ne faire figurer que l'impôt progressif sur le revenu ?
Michel J. Cuny
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