Les gens qu’on n’aime pas
Il y a les gens qu’on aime. Parfois spontanément, pour un sourire ou un regard. Pour une expression du visage qui ranime notre usine à bonheur.
Ceux qu’on aime
Parfois c’est plus lent. Il y a des gens que l’on aime peu à peu. Il nous faut les côtoyer, ou apprendre de leur cheminement intérieur, pour d’abord les respecter, puis les estimer, et parfois les aimer.
Il y a ceux que l’on aime par proximité, comme la famille, quoiqu’il s’y construire parfois de solides inimitiés, ou les amis.
Il y a ceux qu’on aime parce qu’ils nous ressemblent, c’ est soi-même qu’on aime en eux. Et ceux qu’on aime parce que c’est bien vu.
Il y a parfois des célébrités dont la vie est répandue sous nos yeux. Qu’aimons-nous d’elles ? La puissance dont nous sommes dépourvus ? L’exposition médiatique qui les rendrait si importantes ? Cherchons-nous leur amour, que sur scène elles distribuent à tout le monde en général sans le donner à quelqu’un en particulier ? Quand une star dit : Je vous aime, devons-nous nous en réjouir ou nous méfier de la séduction mercantile ?
Aimer n’est pas, je crois, une disposition monobloc : aucune obligation de tout aimer sans discrimination. On peut aimer ceci et pas cela chez une même personne. On peut aimer un chanteur et être opposé à ses opinions politiques ou religieuses. On peut aimer une actrice et ne pas goûter son mode de vie.
Et les autres
Et puis il y a ceux que l’on n’aime pas. Pourquoi ? C’est parfois leur visage, qui rappelle une situation ou une personne dont le souvenir ne nous est pas plaisant.
Ou parce qu’ils ressemblent à une part de nous-même avec laquelle nous sommes en délicatesse.
Personne n’étant parfait il est normal de commettre des erreurs, le temps nous dégrossit, mais c’est tellement plus gratifiant de désigner quelqu’un à qui les faire endosser. Parfois nous jugeons certaines personnes avec sévérité pour des attitudes que nous n’aimons pas en nous.
Les raisons de ne pas aimer sont nombreuses.
Quelles qu’elles soient il est vain d’y chercher une vérité autre que personnelle. La personne que nous n’aimons pas est peut-être, par ailleurs, au yeux d’autres, quelqu’un de formidable, intéressant, aimable, généreux. Mais nous n’en savons rien.
Il y a ceux que nous n’aimons pas à cause d’un comportement ou d’un préjudice qu’ils nous ont fait subir. C’est la vie, l’apprentissage passe aussi par là. Être blessé ou offensé (et apprendre à relativiser et pardonner) en fait partie. On peut les rejeter mais cela ne change rien en nous.
Il me semble aussi que nous n’aimons pas ceux à qui nous-même avons fait subir un préjudice ou un comportement désagréable. Ne pas les aimer est une manière de contourner notre culpabilité.
Faut-il aimer tout le monde ? Est-ce réaliste ? Peut-être, en acquérant une forme de sagesse. En attendant il nous faut tous vivre ensemble, ceux qui s’aiment, et les autres.
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