Les handicapés moteurs
Nous sommes des handicapés moteurs. Le handicap moteur est souvent mal perçu dans notre société car nous ne pouvons pas suivre les autres au même rythme, nous ne pouvons pas non plus faire toutes les choses que font les valides. Le physique est amoindri mais pas l’intellect et le regard que vous posez sur nous, qu’il soit de pitié ou de mansuétude, nous rend plus fragiles encore .Nous pouvons essayer de toujours combattre, il nous faut toujours nous montrer meilleurs, plus forts que tous. Outre notre handicap ou notre maladie que nous devons quotidiennement transcender pour montrer que nous sommes comme vous, nous devons aussi nous faire une place parmi vous sans vous déranger ; car le handicap dérange. Il dérange car vous devez faire l’effort de nous tendre la main, certains ne savent pas ce que c’est, comment aider. D’autres ont tellement peur que nous soyons contagieux que le regard qu’ils posent sur nous devient violence, devient indifférence. On le voit bien dans la société, combien de villes sont équipées pour permettre aux personnes en fauteuil roulant de se promener ? Combien de lieux sont équipés pour nous accueillir décemment ? Combien de place de parking sont réservées pour nous ? Lorsqu’il y en a, il est fréquent de les voir encombrer d’une poubelle, d’un tas de neige, ou d’un véhicule sans le logo. Nous ne demandons pas l’aumône, nous voulons juste être respectés dans notre différence.
Rassurez vous le handicap n’est pas contagieux, peut être préfèreriez vous nous voir parqués dans des camps pour vous donner bonne conscience, comme vous placez les vieux dans les maisons de retraite, nous parquer dans un endroit où nous serions à l’abri de votre regard, où nous ne viendrions pas ternir la beauté de la société parfaite dans laquelle vous souhaitez évoluer.
On publie des lois, comme celle de février 2005, qui nous permettent de voir notre société prendre enfin en compte les personnes handicapés, mais le rapport Doligé paru il y a peu offre la possibilité de laisser le libre arbitre aux architectes pour chaque nouvelle construction de mettre ou non des accès handicapés. Gérer des personnes handicapées, c’est lourd, oui, je le conçois, je le sais. Mais, doit-on, les laisser sur le carreau ? Lorsque vous me voyez passer, avec mes cannes, vous me regardez avec pitié, lorsque je suis accompagnée de mes amies, une en fauteuil et l’autre aveugle, beau trio d’estropiées, vous nous regardez avec pitié et inquiétude ou peut être est-ce la peur ? Oui, demain cela peut être vous dans ce fauteuil, avec ces cannes, avec la canne blanche on ne sait pas ce que la vie nous réserve. Sommes-nous pour autant moins capables que vous ? Oui, un aveugle ne pourra pas conduire, mais je serai ses yeux, oui une personne en fauteuil ne pourra pas marcher mais l’aveugle sera ses jambes, nous sommes avant tout des personnes avec des pensées, capables de vous apporter beaucoup d’amour. Nous avons aussi notre ressenti, nos émotions… Nous sommes des personnes !!
Que puis je dire aussi lorsque je vois comment cela se passe pour l'intégration des enfants handicapés : les MDA décidaient à tour de bras de prendre en charge les enfants atteint de dys , en plus des autres handicaps, et les dyspraxies par exemple étaient reconnues et cela permettait de metre en place un plan personnalisé de scolarisation. les enfants peuvent ainsi être intégréS dans le milieu scolaire normal malgré leurs différences. Les dyspraxies reconnues jusqu'à présent comme handicap, par des Maison de l'Auonomie , ne le sont plus dans certains département, ainsi les enfants ne bénéficient d'aucun accompagnement. Les parents ne peuvent plus bénéficier des aides, et les prises en charge sont onéreuses et non remboursées par lé sécurité sociale. On va ainsi laisser des enfants sur le carreau. Sont ils responsables de leur handicap ?
Il nous faut lutter contre la maladie, contre notre handicap et aussi nous montrer plus fort que vous, vous faire croire que les violences psychologiques que vous nous faites ne nous atteignent pas. La société que vous construisez va vite, trop vite. Il faut toujours acheter le dernier gadget à la mode. Il faut toujours, essayer de paraitre plus riche, plus beau, toujours plus, que l’autre. On mesure aujourd’hui notre richesse à nos possessions, en oubliant que nous ne partirons pas avec, mais bel et bien complètement démuni. Moi ma richesse, je la puise dans l’amitié, dans l’amour que je partage avec chacun des membres de ma famille et mes amis. Ce lien est si fort, qu’il me suivra le jour où je partirai… Comme disait la chanson," je suis riche de toi et ça ne s’achète pas"…. Et c’est le plus beau des cadeaux…
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