Les horreurs du Hamas : qui a ouvert la boîte de Pandore ?
En occultant sa responsabilité, la communauté internationale incapable de régler le conflit israélo-palestinien qu’elle a provoqué il y a 70 ans, s’offusque des horreurs atteintes aujourd’hui.
Samedi 7 octobre 2023, le Hamas attaque la population civile Israélienne. Même en temps de guerre les pires belligérants se doivent d’épargner les civils. C’est du terrorisme. Et du pire.
Le terrorisme broie des personnes innocentes, inoffensives et désarmées. C’est un des actes les plus horribles, ignominieux, atroces et pour cela il est injustifiable, irrémissible.
Au demeurant, la guerre, même si elle ne tuait que des militaires, est aussi monstrueuse et indigne de l’humanité.
Tous nos justes et courageux journalistes outrés, politiciens presque unanimement révoltés, dirigeants du monde libre indignés, intellectuels offusqués, religieux choqués, font bien de condamner, de vilipender ces odieux terroristes qui prétendent agir au nom d’un peuple…
Mais, qu’est-ce qu’ils ont fait tous ceux là depuis 70 ans pour que ça n’arrive pas, ça n’arrive plus ?
Albert Einstein nous avait prévenus : « Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. »
Ils ont laissés faire.
Voilà la réalité historique, voilà leur culpabilité.
“ Le Sionisme : la dé-classification progressive des archives change le regard des historiens sur les Processus associés à sa mise en œuvre. ”
J.P. Ciron, Agoravox, Novembre 2018.
« Theodor Herzl a été reçu, début 1903, par le British Colonial Secretary Joseph Chamberlain, peu après les pogroms de Kishinev, en Russie. L'objectif était de trouver d'urgence un refuge pour les Juifs d'Europe qui se trouvaient en danger imminent face à l'antisémitisme violent.
Joseph Chamberlain proposa un territoire de quelques 15 000 km2 au climat tempéré situé dans l'actuel Kenya. C'était le ‘Plan Ouganda’ Uasin Gishu.
Au septième Congrès Sioniste (1905), le ‘Plan Ouganda’ fut définitivement rejeté. Le Foyer National Juif ne pouvait donc être que la 'Terre d'Israël'. Cependant, une partie des participants n'ont pas accepté la décision du Congrès, et ont quitté le mouvement sioniste. Zangwill en faisait partie.
Plus tard, Theodor Herzl écrira dans sa correspondance : " Mon cœur est pour Sion, ma raison pour l'Ouganda. ” »
Comment les Britanniques et les sionistes ont provoqué l’exode de 120 000 Juifs d’Iraq après 1948.
Écrit par Naeim Giladi. (1926 - 2010), écrivain né en Irak, dans The Link, 1998.
« Vingtième Congrès Sioniste, Zurich, 3-16 août 1937, déclaration de Rabbi Meir Berlin (Meir Bar-Ilan, 1880-1949) :
“ Nous devrions être prêts à accepter des conditions difficiles et même la guerre si c'est ce qui est nécessaire pour hériter de l'intégralité de la Biblique Eretz Israël (La Terre d'Israël en hébreu). (...) Nous pensons que Eretz Israël nous appartient, dans sa totalité. ”
Et celle de David Ben Gourion, leader sioniste, lors de ce congrès :
“ Tout État juif proposé serait obligé de déplacer la population arabe hors de la zone, si possible de son libre arbitre, ou sinon sous la contrainte. ” »
Ben Gourion était laïc. Il est étonnant qu’il parle d’un État juif.
Journal de David Ben Gourion, 1947-1948, Les Secrets de la Création de l’État d'Israël.
Allan Kaval - Les Clés du Moyen Orient, article 13 décembre 2012.
« Ben Gourion comprend (...) que “ la défaite allemande et la découverte par l’opinion publique internationale des horreurs de la Shoah donnent au mouvement sioniste une occasion historique d’atteindre son objectif ultime : la fondation d’un État juif en Palestine. ”
Il mène alors une triple action, à la fois diplomatique (assistance de l'Union Soviétique à l'ONU), politique (unification des mouvements sionistes) et militaire (livraison de matériel militaire de Tchécoslovaquie) dont les archives présentées témoignent. »
En réalité la création d’un État Israélien mais pas d’un État juif ! Un État pour les israéliens pas pour les religieux seulement.
HISTOIRE DU MONDE
J.M. Roberts ; O.A. Westad.
Éditions Perrin, 2013.
« Dès cette époque (1946), la question du futur des terres arabes est brouillée par la décision des Juifs d'établir un État national en Palestine, par la force. (...)
En 1949, le gouvernement israélien déplace son siège à Jérusalem, capitale du nouvel État Juif. La moitié de la ville est aux mains des troupes jordaniennes, mais c'est là un moindre problème. Grâce au soutien des Américains et des Soviétiques et de l'argent privé, les Juifs sont parvenus à établir un État-nation dont rien ne pouvait laisser présager l'apparition vingt-cinq ans auparavant. (...)
En 1948-1949, les actions des sionistes extrémistes et des soldats israéliens provoquent l'exode de nombreux Arabes. Ils sont bientôt 750 000 réfugiés dans des camps en Jordanie et en Égypte, problème social et économique, fardeau pesant sur la conscience du monde et potentielle arme militaire et diplomatique pour les nationalistes arabes. »
“ Comment Israël expulsa les Palestiniens (1947 - 1949) ”,
Alternatives International - 2007 - Edition de l'Atelier,
Dominique Vidal journaliste, diplômé de philosophie et d'histoire ;
Sébastien Boussois, docteur en sciences politiques.
« Ces Palestiniens qu’on expulse, on fait en même temps main basse sur leurs biens. (...) La loi de décembre 1948 sur les " propriétés abandonnées ", destinée à rendre possible la saisie des biens de toute personne " absente ", en légalise la confiscation. »
Article : “ Not Again ”,
The Guardian 30 Sept 2002,
Arundhati ROY.
« En 1969, la première ministre Golda Meir disait " Les Palestiniens n'existent pas. "
Son successeur Levi Eshkol disait : " Les Palestiniens c'est quoi ? Quand je suis venu ici [en Palestine] il y avait 250 000 non-Juifs, principalement Arabes et Bédouins. C'était le désert, moins que sous-développé. Rien."
Le premier ministre Menahem Begin appelait les Palestiniens " bêtes à deux pattes. "
Le premier ministre Yizhak Shamir disait d'eux qu'ils étaient des " sauterelles " qui pouvaient être écrasées. »
Article dans Confluences Méditerranée, 2005.
Sébastien Boussois, docteur en sciences politiques.
« Benny Morris, (historien Israélien, professeur d’histoire de l’université de Bersheva) donnait le 9 janvier 2004, cette interview recueillie par Ari Shavit journaliste au quotidien Haaretz :
" Ben Gourion avait raison (…) Sans le déracinement des Palestiniens, un État juif ne serait pas né ici. (...)
Je pense qu’il a commis une grave erreur historique en 1948 (…).
Puisqu’il avait commencé à les expulser, il aurait peut-être dû finir le travail. (…) S’il avait expulsé tout le monde (…), il aurait assuré la stabilité de l’État d’Israël pour des générations. (…)
Si l’histoire se termine mal pour les Juifs, ce sera parce que Ben Gourion n’a pas fait un transfert complet en 1948. (…)
Si vous me demandez si je soutiens le transfert et l’expulsion des Arabes de la Cisjordanie, de Gaza et peut-être même de Galilée et du Triangle, je dis : pas en ce moment. (…)
Dans des circonstances apocalyptiques, qui pourraient se présenter dans cinq ou dix ans, je pourrais accepter des causes d’expulsion. Elles seraient même indispensables ". »
Par Ben Sales
28 mars 2019, 19:43.
The times of Israël.
« En 2015, Netanyahu s’est de nouveau prononcé contre un État palestinien.
“ Quiconque veut aujourd’hui créer un État palestinien et se retirer des territoires donne la possibilité à l’islam radical d’attaquer l’État d’Israël ”, avait-il alors déclaré au site d’information israélien NRG. Quand on lui a demandé si cela signifiait qu’un État palestinien ne serait pas créé sous sa direction, il a répondu : “ En effet”. »
Par AFP et Times of Israel Staff
7 avril 2019, 19:34.
« Netanyahu a déclaré samedi soir vouloir annexer des implantations israéliennes en Cisjordanie en cas de réélection. “ J’appliquerai la souveraineté (israélienne) sans faire de distinction entre les (plus grands) blocs d’implantations et les implantations isolées ”, a-t-il affirmé sur la Douzième chaîne de télévision israélienne. »
Justes et courageux journalistes outrés, politiciens presque unanimement révoltés, dirigeants du monde libre indignés, intellectuels offusqués, religieux choqués, vous n’avez jamais rien dit, rien fait pour empêcher sinon arrêter les déportations, les spoliations, les annexions qu’annonçaient tous ces dirigeants israéliens depuis le début ?
Les annexions israéliennes sont-elles plus tolérables que celle de la Russie en Ukraine, l’Azerbaïdjan dans le Haut Karabakh, les nazis en Autriche.
Aujourd’hui infâmes, vous vous scandalisez de l’horrible catastrophe que toutes ces forfaitures, votre silence et votre inaction ont laissé advenir une fois de plus.
Sans avoir sollicité l’avis et encore moins l’accord des arabes qui y vivaient, les Nations Unies, par la résolution 181 (II) du 29 novembre 1947 dans sa Partie 2, procède à la partition de la Palestine en deux États et en définit les frontières.
C’étaient deux États sans moyens, sans ressources, ayant besoin pour se construire d’infrastructure, d’investissement, de technologie, etc. Les grandes puissances qui ont voulu cette implantation, avaient le pouvoir d’empêcher le conflit en partageant avec la Palestine l’aide apportée qu’à Israël.
Ils ne l’ont pas fait. L’issue était inéluctable.
Pour finir.
Écœurant la récupération politicienne empressée, ignoble de la première ministre française, par exemple !
« “ L'antisionisme ” de La France insoumise est “ parfois aussi une façon de masquer une forme d'antisémitisme ”, a lâché Elisabeth Borne, au micro de BFMTV. »
Les martyrs israéliens la remercient pour cette urgente mise au point qui leur fait tellement chaud au cœur.
Madame Borne ne sait même pas ce qu’est l’antisionisme.
Anti sionistes : des ultra-orthodoxes juifs, les Satmar, les Toldot Aharon et plus particulièrement les Neturei Karta, des organisations sociale-démocrates, socialistes et communistes du Yiddishland, le Bund (Union générale des travailleurs juifs), le Parti social-démocrate juif de Galicie, le Folksgrupe de Russie, en Pologne, le Folkspartei (en yiddish : Yidishe folkspartay), l’Alliance israélite universelle, organisation française, républicaine et patriote.
Ces antisionistes juifs et israéliens sont antisémites, alors ! Selon l’expertise de madame Borne.
Elle ne sait pas non plus ce qu’est le sionisme : « La Résolution 3379 de l'Assemblée générale des Nations unies en 1974 considère que “ le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale ”. »
Madame Borne répète doctement mais niaisement ce qu’elle a entendu dire ou ce qu’on lui a dit de dire.
Et tous les autres se précipitent dans tous les média à longueur de temps.
Pour tenter de ramener la paix sans doute.
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