Les identitaires au service de l’oligarchie
Le 25 avril, une partie de l’opinion publique prend connaissance du groupuscule Génération Identitaire (GI) du fait que leurs actions aient été diffusées par les médias. Les militants de la GI ont tout simplement bloqué un col dans les Alpes à la frontière italienne pour empêcher les migrants d’y passer pour entrer en France. Outre le fait que certains français aient été choqué, on peut affirmer que cette action de la GI est un coup de com réussi. Bloquer le col ne sert à rien concrètement, cela ne ralentit pas les flux migratoires et ne résout pas le problème de l’immigration. C’est une action dérisoire face à l’immensité du sujet migratoire. Cependant, toute cette affaire a un but bien particulier pour la GI. Celui de se montrer à la France entière via les médias et de séduire de “jeunes blancs voulant préserver leur identité”. Les militants espèrent maintenant recruter de nouveaux adhérents pour pouvoir mener leur combat plus efficacement. Ce combat est celui de la préservation de la culture et de l’identité européenne. Il n’est pas récent comme en témoigne la création des Identitaires en 2002, soit il y a 16 ans déjà. En outre, il vise à défendre la civilisation européenne contre les menaces non-européennes telles que l’Islam ou l’immigration africaine. L’ennemi de la GI est donc tout trouvé en la personne du non-blanc, du non-caucasien, de l’immigré, du musulman, du noir… Face à ces dangereux écueils la GI plaide pour l’Union de tous les européens blancs. Or, cela a une conséquence très clair. Génération Identitaire nie les rapports de classes et leurs conséquences. Elle les enterre derrière une soi-disant alliance des français de souche, entre l’ouvrier et le patron occidental. Renaud Camus, le fondateur de la théorie du grand remplacement, une idéologie qui désigne le « remplacement » supposé en cours des Français blancs et chrétiens par une immigration extra-européenne, particulièrement maghrébine et subsaharienne, de religion musulmane, explique clairement dans ses thèses que la lutte entre bourgeois et travailleurs va (et doit) être progressivement remplacée par celle entre blanc, patrons et ouvriers unis, et non-blanc. On substitue donc ici la lutte des classes par la lutte des races. Les Identitaires reprennent cette théorie à leur compte et la mettent en pratique d’une manière plutôt percutante. Par conséquent, la GI fait passer les luttes de classes au second plan, voire l’enfuie derrière un bazar idéologique racialiste. De fait, en désavouant les luttes de classes, la GI sert les intérêts de ceux qui ont avantage à voir les travailleurs français se détourner le plus possible des conflits de classes, c’est à dire l’oligarchie capitaliste. Car dans le monde réel c’est bien les luttes entre classes sociales à intérêts opposés qui est le moteur de l’Histoire et non pas une guerre raciale. Les travailleurs et le peuple français ont tout simplement deux intérêts opposés à ceux de l’oligarchie capitaliste : l’amélioration de leurs conditions matérielles d’existence, atteinte par une hausse de la part de la valeur économique qui passe des mains du Capital aux mains du Travail ; et le pouvoir réel, c’est à dire celui de contrôler à la fois le politique et l’économie. Or, la classe dominante a tout intérêt à ce que le pouvoir économique, dont elle tire son opulence via les profits lui restent entre les mains, et c’est pour cela que grâce à l’argent elle infiltre le pouvoir politique. Ainsi, la Génération Identitaire sert, volontairement ou non, ses intérêts, et ce pour plusieurs raisons.
L’idéologie dominante, qui est toujours celle de la classe dominante, dresse une multitude de pensées et de doctrines qui servent les intérêts de la classe dominante. Ainsi, actuellement le néo-libéralisme fait partie de l’idéologie dominante car elle permet à l’oligarchie capitaliste de renforcer son pouvoir économique et ses profits. Il en va de même pour l’européisme car elle exerce sa domination de par l’UE, la Zone Euro et ses traités, c’est à dire la superstructure juridique et politique détruisant la souveraineté des nations. Ici aussi, la doxa dominante est constituée de valeurs ou de doctrines profitables pour la classe dominante. Contrairement à ce que certains pensent la pensée de Génération Identitaire ne va pas à l’encontre de cette doxa dominante. Au contraire, même si elle est loin d’être majoritaire et qu’elle est violemment rejetée par la gauche bobo, elle vient paradoxalement compléter les frasques du gauchisme. Une certaine pensée de gauche qu’on pourrait qualifier de bobo-gauchiste trompe indubitablement le peuple en lui mentant sur ses intérêts et en répandant du confusionnisme. C’est l’idéologie bien connue du sociétal, celle qui fait se focaliser le débat politique sur des questions secondaires, sur le plan sociétal au détriment du social. Les luttes de classes se voient ainsi détruites au profit du combat pour les minorités, contre le racisme, contre le sexisme, pour l’acceptation du mariage homosexuel. Attention, la question n’est pas de savoir si ces causes sont légitimes ou justes, mais de comprendre en quoi elles sont secondaires et comment elles servent les intérêts des puissants. Ces causes, certes ne sont pas mauvaises en soi, mais elles ne sont pas primordiales. La question sociétale doit savoir être replacée dans son contexte. Le sociétal est assi sur une infrastructure matérielle. Cette infrastructure, ce sont les bases de la société, c’est à dire le mode de production et les institutions politiques. Par conséquent, si le social évolue, le sociétal également. Le progressisme sur le plan social entraîne donc indubitablement une évolution progressive sur le plan sociétal, mais l’inverse n’est pas vrai comme en témoigne les dernières décennies qui ont vues une progression sociétale au détriment d’une régression sociale. De fait, toutes ces causes sociétales en plaçant le débat sur des sujets secondaires qui n'inquiètent pas les intérêts de la classe dominante la sert finalement car cela lui permet de s’en prendre discrètement aux intérêts du peuple sans que celui-ci ne remarque rien tant il est plongé dans la confusion permanente. A notre époque on dresse femmes contres hommes et gays contre hétéros, mais pas seulement. Car les forçats du sociétal sont complétés par leurs pires ennemis, les identitaires et autres racialistes. Eux aussi masquent les luttes de classes au profit de l’opposition stérile entre blancs et non-blancs, musulmans et chrétiens, sans même se douter qu’un ouvrier dit de souche a plus d’intérêts en commun avec un ouvrier musulman qu’avec un patron lui aussi de souche. La GI pollue donc elle aussi le débat public avec des problématiques secondaires, ce qui arrange bien les oligarques.
En outre, Génération Identitaire ne se veut pas la protectrice de l’identité française. Non, elle veut défendre l’identité européenne. Cela passe par conséquent par une Europe unie contre le tiers-monde cosmopolite. Ils sont donc bel et bien européistes. La souveraineté de la nation n’est nullement un de leurs combats. Cependant, l’européisme, loin de servir le peuple, est, comme je l’indiquais plus haut, en plein dans l’idéologie dominante, donc dans les intérêts de la classe dominante. Cela n’est pas étonnant en soi. Cette oligarchie est constituée de la bourgeoisie capitaliste qui détient le pouvoir économique et la propriété lucrative et de la bourgeoisie politicienne regroupant les hommes politiques et les bureaucrates qui sont liés aux propriétaires lucratifs par une alliance de classe. Ces individus ont du mal à tenir le pouvoir au niveau national, même si en 2018 ils ont placé un des leurs à l’Elysée, et ce à cause du suffrage universel qui, même si les masses sont lobotomisés et intoxiqués à la doxa dominante, leur faire peur. Ils se servent donc des superstructures comme l’UE pour gouverner plus facilement, ce qui est plutôt réussi si on en juge les traités pro-capitalistes qui réglementent la politique de l’Union. Or, au lieu de se battre pour la souveraineté nationale et populaire, la GI défend l’idée de la nécessité d’une Europe unie contre une soi-disante “invasion migratoire”. Encore une fois, les Identitaires se comportent comme des suppôts de l’oligarchie au même titre que les libéraux. De plus, comme ci cela ne suffisait pas, la GI se dit régionaliste. Etre régionaliste c’est vouloir un renforcement des régions face à l’Etat-Nation. Dans un contexte de perte de pouvoir de la Nation au profit de la classe dominante, vouloir encore plus affaiblir celle-ci n’est rien d’autre qu’une pensée criminelle qui doit absolument être combattue. Les Identitaire, champions de l’Europe Unie, sont donc également les apôtres de l’Europe des régions, d’une Europe où le peuple, qui est lié avant tout à la Nation, aura perdu tout pouvoir politique.
La secte démente des ennemis du peuple, en continuant ses agissements profite indéniablement à l’oligarchie capitaliste. Elle lui profite tellement qu’on peut se demander si Génération Identitaire n’est pas financée par un ou plusieurs oligarques. En tout cas, plus le mythe d’une identité européenne est répandue par ce genre de groupuscules nuisibles, plus la classe dominante et l’ennemi du peuple en sont renforcés. Il faut donc combattre impitoyablement la pensée identitaire, la pourchasser et la détruire car face à une crise migratoire provoquée par le capitalisme international, les travailleurs ne doivent nullement céder aux sirènes trompeuses du racialisme, aux trompettes du grand remplacement et de l’indentité chrétienne.
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