Les inégalités cassent la croissance !
On s’en doutait, l’OCDE l’a confirmé, les inégalités et la croissance ne font pas bon ménage dans les pays développés. Ce qui est assez logique, plus vous êtes riche et plus le pourcentage du revenu que vous épargnez est important. Et dans ce cas, cela va à l’encontre de la consommation et donc de la croissance et de l’emploi ! Nous entrons alors dans un cercle vicieux.
La France est restée relativement épargnée par le phénomène jusqu’au milieu des années 1990. A ce moment-là, nous sommes, nous aussi, entrés dans un mouvement d’accroissement des inégalités par le haut comme par le bas.
Par le haut, du fait des hausses de rémunération et d’intéressement des cadres dirigeants et de certaines professions intégrés dans la mondialisation. Par le bas, du fait de la hausse du chômage (5 millions de chômeurs en réalité en France) et de la précarisation du travail accompagnés par une augmentation des contrats à temps partiels.
Le résultat est sans appel : les 1% des français les plus riches perçoivent désormais 9 % du revenu national (comme avant 1945). Or, cette partie de la population ne dépense qu’une partie de ses revenus, le reste est épargné et ne revient pas vraiment dans le circuit économique, cet argent étant de plus en plus investi dans des fonds à l’étranger ou sur les marchés spéculatifs.
Il est donc des plus nécessaire de remettre un peu d’équité notamment dans le processus d’imposition qui touche de facto surtout les classes moyennes mais dont les catégories les plus aisées arrivent à se dispenser. Est-il normal que les français qui gagnent le plus puissent ne pas payer l’impôt sur le revenu, est-il normal que les entreprises du CAC 40 soient imposées sur les bénéfices à 4 % en réalité (au lieu des 33% théoriques) quant les PME le sont à 22-23 % ?
Une vraie réforme de l’ensemble des prélèvements devrait permettre de remettre une certaine équité au cœur du système. Il est nécessaire d’assurer la sécurité de tous (et un retour à de vrais emplois serait sûrement une bonne solution) en assurant un vrai revenu minimum (même si celui-ci doit avoir des contre-parties sous diverses formes).
Et en même temps, il est impératif d’en finir avec l’envol des inégalités en recréant un vrai système d’imposition permettant d’assurer une réelle redistribution. La refonte de l’impôt sur le revenu, de l’impôt sur les sociétés et de la CSG sont notamment impératives. Il en va aussi de la croissance et de l’emploi, comme vient de le démontrer le rapport de l’OCDE.
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