Les Juifs de Turquie et le génocide arménien
Un ouvrage innovant de l’historien et chercheur indépendant Rifat Bali, publié récemment en Turquie, révèle des faits et des rapports de première main qui illustrent clairement comment l’establishment turc faisait chanter les dirigeants de la communauté juive et, par leur intermédiaire, les organisations juives aux États-Unis, afin de garantir leur soutien à la position turque contre la campagne des Arméniens pour la reconnaissance du génocide.
Le titre du livre, Devlet’in Ornek Yurttaslari-Cumhuriyet Yıllarında Türkiye Yahudileri 1950-2003, peut être traduit en anglais à peu près comme « The Model Citizens of the State - Jews of Turkey in the Republican Period 1950-2003. » [Nota CVAN : « Les citoyens modèles de l’Etat : les Juifs de Turquie dans la période républicaine 1950-2003. »] Dans cet article, je vais me référer à l’ouvrage sous le nom « Les citoyens modèles ».)
Le livre est le fruit du travail méticuleux de Bali effectué en plusieurs années sur près de 15 sites d’archives à travers le monde, y compris les Archives juives américaines (Cincinnati, Ohio), les Archives Internationales B’nai B’rith (Washington, DC), l’Administration des archives et des rapports nationaux (Maryland), Les Archives nationales d’Israël (Jérusalem), les Archives centrales sionistes (Jérusalem), les Archives d’Etat de Turquie (Ankara), les Archives publiques à Tel Aviv, des archives privées (comme celles de Manajans Thompson AS, une agence de publicité basée à Istanbul), et ses archives personnelles.
Il a également étudié des centaines de livres, des thèses et des articles en turc et en d’autres langues, et a interrogé de nombreuses personnes.
« Les citoyens modèles » est en fait le volume complémentaire de Bir Turklestirme Seruveni-Yıllarında Türkiye Cumhuriyet Yahudileri, 1923-1945 (Une histoire de turquification : Juifs de Turquie dans la période républicaine 1923-1945), un ouvrage de référence publié par Bali en 1999, qui révèle la vraie image des relations de domination entre l’élite au pouvoir et les non-musulmans en général (et les Juifs, en particulier), après la fondation de la République turque.
Les livres de Rifat Bali représentent les plus riches sources d’informations pour ceux qui envisagent d’étudier l’histoire des non-musulmans en Turquie pendant la période républicaine. These books differ from others by their sheer wealth of archival references, details from daily life, and insights into the political, social, and cultural background.Ces livres diffèrent des autres par leur richesse des références aux archives, des détails de la vie quotidienne, et des idées issues du contexte des vies politique, sociale et culturelle.
Ils sont le résultat du travail ardu et inlassable effectué à la fois dans les archives publiques et privées, à cela s’ajoute le balayage très détaillé de la presse quotidienne, qui, étant évident dans les deux volumes de l’histoire des Juifs de Turquie, met en lumière significativement la manière dont "l’ordre" en Turquie, un système organique couvrant non seulement l’appareil d’État, mais aussi les représentants de la « société civile », des entreprises d’affaires jusqu’à la presse, fonctionnait dans l’ensemble pour traiter les non-musulmans en Turquie comme des otages et pas comme des citoyens égaux.
Bien que l’histoire des minorités en Turquie soit devenue un sujet d’intérêt dans le monde universitaire dissident et dans un cercle limité d’intellectuels (notamment après le tournant du millénaire, en même temps avec l’adhésion future de la Turquie à l’Union européenne), pour autant que je puisse voir, aucun des travaux dans ce domaine n’est soutenu par une telle analyse détaillée de la presse, qui va jusqu’aux dessins animés, en plus de nouvelles et d’articles.
Le lobbying des Juifs turcs contre la reconnaissance du génocide arménien
Dans son livre de 670 pages, Rifat Bali donne un compte rendu détaillé des efforts du gouvernement turc pour mobiliser ses sujets Juifs pour gagner le soutien du lobby Juif aux États-Unis contre les militants arméniens.
En même temps, Bali montre comment les autorités turques ont, dans le même but, joué le gouvernement israélien contre les gouvernants américains en utilisant sa position stratégique au Moyen-Orient, à la fois en promettant des récompenses (c’est-à-dire, élever le niveau des relations diplomatiques avec Israël), à la fois en faisant ouvertement ou secrètement des menaces (c’est-à-dire, couper les ressources vitales de logistique militaire d’Israël, en empêchant l’utilisation de bases américaines en Turquie).
Le livre offre aussi un riche matériel sur la manière dont des diplomates turcs et les porte-paroles semi-officiels des politiques turques, alors qu’effectuant leurs activités de lobbying, ont menacé Israël et les États-Unis, en indiquant que si le lobby juif ne réussissait pas à empêcher les initiatives des Arméniens à l’étranger, la Turquie pourrait ne pas être en mesure de garantir la sécurité des Juifs de Turquie.
Ces initiatives arméniennes comprenaient la projection d’un documentaire sur le génocide arménien par une chaîne de télévision israélienne en 1978 et en 1990 ; la participation des Arméniens à une conférence internationale en Israël en 1982 ; les projets de loi sur le génocide arménien en discussion à la Chambre des Représentants américaine, et ainsi de suite.
C’était une pratique courante pour les autorités turques de nier toujours de telles menaces.
Toutefois, le travail diligent de Bali dans les archives révèle des comptes-rendus de première main qui confirment ces allégations.
Mais ce n’est pas tout. Rifat Bali, tout au long de son livre, détaille l’ensemble socio-politique de l’élaboration du processus visant à faire des dirigeants de la communauté juive, des partisans actifs de la lutte du gouvernement turc contre les « revendications arméniennes » dans l’arène internationale.
Maintenant, penchons-nous sur ce contexte. De ce que Bali nous révèle, nous pouvons voir qu’il y a toujours eu un antisémitisme frénétique, extrêmement vulgaire et exprimé librement par les fondamentalistes islamiques et des racistes, et ouvertement toléré par le gouvernement et le système judiciaire.
Un pareil antisémitisme, qui s’intensifiait lors des tensions croissantes entre Israël et les pays musulmans du Moyen-Orient, allait souvent jusqu’à faire chaleureusement des louanges à Hitler d’avoir fait une bonne chose et d’avoir exterminé les Juifs ; déclarer les Juifs, les ennemis de l’entière race humaine ; lister les caractéristiques attribuées aux Juifs comme étant les pires que l’on peut trouver chez les êtres humains ; et dans un cas, l’affichage d’annonces publicitaires sur les murs des quartiers d’Istanbul peuplés par des Juifs ; et dans un autre cas, l’envoi de lettres à des membres éminents de la communauté juive en menaçant que s’ils ne quittaient pas « l’enfer de la Turquie » dans un délai d’un mois, personne ne serait responsable de ce qui se passera pour eux.
Lorsque les dirigeants communautaires juifs ont approché les autorités en vue d’une position ferme contre un tel antisémitisme affiché, la réponse a été la même : ce sont des voix marginales qui n’ont pas d’effet significatif sur le grand public, et la liberté d’expression existe en Turquie.
L’éternel endettement des Juifs envers les Turcs
Un fait important à propos d’un aussi violent antisémitisme, c’est qu’il va de pair avec la conception officielle et publique répandue sur les Juifs, faisant d’eux des personnes qui sont redevables à leurs hôtes ; c’est une dette qui ne peut pas être payée, peu importe à quel point les débiteurs essaient de le faire.
Cette opinion n’est pas partagée seulement par des éléments extrémistes en Turquie, mais aussi par l’ensemble de la société, des élites aux gens moyens. Il s’agit d’une conviction délibérément conçue et maintenue par l’Etat. Et cela assure la génération et la régénération perpétuelles, sans fin et sans restriction, des relations de domination en Turquie entre l’Etat et les non-musulmans en général, et les Juifs en particulier, manifestées dans le traitement de ces derniers comme des otages. Il y a des manifestations régulières de ces relations.
Le plus insupportable est la répétition éhontée, extrêmement offensive, tout à la fois par les haut-fonctionnaires officiels du gouvernement et les principaux médias, sur la manière dont la Turquie a généreusement offert un abri pour les Juifs en 1492 quand ils ont été expulsés d’Espagne, et comment le peuple turc a toujours eu la « bonté » de traiter les Juifs avec « tolérance » à travers l’histoire.
Ce thème est répété à chaque occasion, mais est exprimé à plus haute voix et avec plus d’autorité chaque fois que la pression sur la Turquie à propos du génocide arménien augmente à l’étranger. Un autre thème a été l’obligation des Juifs de montrer des preuves matérielles de leur gratitude à la Turquie en raison de son accueil des scientifiques Juifs allemands, juste après l’accession des Nazis au pouvoir.
(Les lecteurs du premier volume de Bali vont instantanément se souvenir comment la Turquie a refusé des milliers de demandes d’asile de Juifs allemands ; comment 600 Juifs de Tchécoslovaquie, à bord du navire "Parita", ont été refoulés, et comment, durant l’hiver 1942 [Nota CVAN : 1941], les 768 passagers du navire roumain "Struma"’[Nota CVAN : voir note 1], après avoir été laissés en quarantaine, dans la misère et la faim, pendant des semaines au large d’Istanbul, ont été envoyés à la mort dans la mer Noire par les autorités turques, avec pour conséquence, un seul survivant.)
Un exemple parlant est l’histoire de la fureur qui a éclaté en Turquie en 1987, lorsque le Conseil du Musée américain du Mémorial de l’Holocauste à Washington, D.C., a décidé d’inclure le génocide arménien comme premier génocide du 20e siècle, dans le Musée mémorial qui était en train d’être construit.
Les médias principaux, et pas seulement les extrémistes ultra-nationalistes, ont lancé une campagne qui allait durer des années. Melih Asik de Milliyet (qui s’est toujours positionné comme un journal libéral et démocratique), dans son article du 20 décembre 1987, a accusé "les Juifs" d’être des "ingrats".
Après avoir suivi la manie régulière visant à rappeler aux Juifs la générosité des Turcs en 1492 et pendant la Seconde Guerre mondiale, il notait : « Nous les avons traités avec la plus grande gentillesse durant de nombreuses années, et maintenant ces mêmes Juifs se préparent à nous présenter au monde comme génocidaires dans le musée de l’Holocauste. Before everything else this behavior should be exhibited in the museum of ’historical displays of ingratitude and disgrace.’”Avant tout, ce comportement doit être exposé dans le musée des ’expositions historiques d’ingratitude et de honte’ ».
Comme on peut le constater, Melih Asik est vraiment convaincu que ses lecteurs ne s’interrogeraient pas sur l’emploi des mots "ces mêmes Juifs", ni sur le ridicule de l’identification de ces Juifs qui ont cherché refuge dans l’Empire ottoman en 1492, avec ceux assis en 1987, au Conseil du Musée du Mémorial de l’Holocauste. Il en est convaincu, parce qu’il sait que cette identification et cette réduction identitaire font partie d’un schéma intériorisé tous les jours par les lecteurs de la presse turque.
Un autre présentateur très libéral et démocrate de Turquie, Mehmet Ali Birand, connu comme briseur de tabous au cours des dernières années, a rejoint et a même dépassé Asik, dans son article du 29 décembre 1987 paru dans Milliyet.
Dans cet article, il a publiquement appelé les Juifs de Turquie à remplir leur « devoir de reconnaissance » et à faire de leur mieux pour empêcher les Arméniens d’inclure le génocide arménien dans le musée.
Il a ajouté : "N’est-ce pas notre droit d’attendre [une telle manifestation de gratitude] de tous les citoyens turcs ?" Il n’est guère besoin de mentionner que, juste avant l’appel au devoir, Birand cède à la routine de mentionner la générosité des Turcs à l’égard des Juifs en 1492.
Pas un apologiste du tout
Pourtant, il est important de noter que Bali ne s’intéresse pas à justifier les efforts vigoureux du lobby juif pour plaire aux autorités turques. Bien qu’il propose plein d’éléments de preuve de l’énorme pression à laquelle est soumise la communauté juive de Turquie, cette évidence ne l’empêche pas de rendre un compte critique de la façon dont le leadership juif en Turquie a fait preuve d’un empressement à défendre les points de vue turcs et à soutenir les politiques officielles turques.
Il existe, dans le livre, de nombreux témoignages de la façon dont le Grand Rabbinat de Turquie a confirmé le bonheur et le bien-être de la communauté juive en Turquie, en s’opposant à la promotion de la thèse du génocide arménien, et de la façon dont la fondation Quincentennial, créée par des dirigeants juifs de Turquie en 1992 pour célébrer le 500e anniversaire de l’arrivée des Juifs en terres ottomanes, a activement défendu les thèses officielles turques.
Avec ce livre, il est clair que Bali n’aime pas faire de commentaires sur le sens de ses découvertes, il met plutôt les faits tous ensemble, comme un scientifique, en évitant de faire des commentaires personnels, d’en tirer des conclusions ou de faire des hypothèses sur les raisons ou les résultats de certains faits et événements.
Ce qu’il expose est suffisamment clair pour donner l’image complète aux yeux du lecteur.
C’est au lecteur de reconnaître, par exemple, le fait que ceux qui critiquent les Juifs turcs pour leur soumission, n’ont pas le droit d’attendre du courage, quand aucun d’entre eux n’a levé la voix contre l’antisémitisme enragé, librement affiché par les fondamentalistes, ou contre les insinuations des fonctionnaires du gouvernement, ou contre les menaces tout à fait évidentes des leaders d’opinion qui ont maintenu les Juifs en état d’avoir à prouver leur loyauté envers l’Etat turc ou de renoncer à leur droit d’être traités comme des citoyens égaux.
Un dernier mot sur le livre de Rifat Bali "Les citoyens modèles." Il doit être traduit en anglais pour ceux qui sont intéressés par le facteur juif dans la lutte de la Turquie contre les initiatives des Arméniens à faire reconnaître le génocide. Sans la lecture de ce livre, il serait impossible à quiconque, que soit en Turquie ou ailleurs, de faire une évaluation réaliste, objective et complète des succès de la Turquie dans l’obtention du soutien des dirigeants juifs.
Au-delà de ça, « Les Citoyens modèles » est aussi un guide pour comprendre combien l’antisémitisme est encore profondément enraciné [Nota CVAN : voir note 2] dans une Turquie qui prétend être un pays européen et qui frappe à la porte de l’U.E.
Il montre également la puissance possible quand les ressources humaines d’un pays sont mobilisées contre ses citoyens juifs afin de faire agir les dirigeants de la communauté juive dans le sens où on leur demande d’agir.
En tournant les pages du livre de Bali, le lecteur est invité à voir que l’antisémitisme a un contexte historique tellement horrible et tellement vivant dans la mémoire collective qu’il peut être très utile dans la manipulation des victimes, et plein de succès pour tailler des "citoyens modèle" comme exécuteurs volontaires des politiques gouvernementales.
Traduction de l’anglais : L.A. pour le Collectif VAN - 28 juillet 2009
[1] Nota CVAN :
Lire aussi :
http://www.ushmm.org/wlc/article.php?lang=fr&ModuleId=163
http://www.jewishgen.org/databases/holocaust/0140_Struma_list.html
Le capitaine du Struma était un Arménien de Bulgarie, Grigor Timofei Garabetenko, qui périra avec l’ensemble des passagers et de l’équipage
http://fr.wikipedia.org/wiki/Trag%C3%A9die_du_Struma
[2] Rifat Bali décortique l’antisémitisme turc
Historien juif turc auteur de plusieurs ouvrages et articles sur l’histoire et le statut des Juifs de Turquie depuis l’avènement de la République en 1923, Rifat Bali, a décortiqué l’antisémitisme turc, ses racines, ses nouveaux visages, ses obsessions.
Extraits de cette analyse publiée dans le quotidien Radikal-2 et dans le mensuel Birikim (janvier 2004), sous le titre « De l’(in)tolérance à l’antisémitisme » :
« (…) De nos jours, il existe une variété de théories du complot racistes et fascistes ; on entend dire que "le Mossad a perpétré les attentats du 11 septembre contre les Tours jumelless", que "des Sabbataïstes dirigent la Turquie avec les sionistes", et que les attentats du 15 novembre [2003, visant deux synagogues d’Istanbul) ont été perpétrés par le Mossad et Israël.
Au lieu de critiquer Israël en termes rationnels et réalistes, certains vomissent leur litanie anti-juive dans leur langage de tous les jours, se cachant derrière le slogan : "Nous ne sommes pas antisémites : nous sommes antisionistes et nous critiquons la politique de Sharon". Que sont-ils donc [s’ils ne sont pas antisémites] ?
Ces dernières années, et pas seulement dans le milieu islamiste, nous avons assisté à d’incessantes discussions sur le thème des Dönmes [sabbataïstes], ’décodant’ les noms des individus et les désignant comme Juifs. N’est-ce pas là encourager des fanatiques déchaînés à la violence contre des innocents dont les ancêtres sont supposés juifs ?
Les responsables des violences du 15 novembre 2003 sont le gouvernement, la société et l’élite politique, intellectuelle et culturelle, qui ignorent les faits et n’appliquent pas les clauses de la loi turque relatives à un tel comportement. Ils se cachent derrière le bouclier de ’la liberté de la presse’, accordent crédit et légitimité aux auteurs antisémites qu’ils qualifient d"éclairés’, évitant de souligner la nature antisémite des attaques du 15 novembre, qu’ils se contentent de qualifier de ’terrorisme’.
Tous les gouvernements [turcs] depuis 1950 sont responsables de la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. En effet, ils n’ont rien dit face au discours de la haine à l’encontre des Juifs, ne prenant aucune mesure pour aider les Juifs à se sentir de véritables citoyens.
Egalement responsables de cette situation : les journalistes, hier ’religieux’, aujourd’hui ’islamistes’ et tous les ’façonneurs d’opinion’ qui, depuis la création de l’Etat d’Israël, n’ont cessé, sans se fatiguer, de tenir un discours de haine à l’encontre des Juifs, continuant d’empoisonner les esprits des générations futures (…).
Le Premier ministre Recep Tayip Erdogan et le gouvernement AKP doivent dénoncer en public le discours antisémite de l’islam politique - d’où il est né et qu’il a par la suite affirmé avoir abandonné - et ceux qui persistent dans ce discours.
Les Juifs de Turquie ne sont pas des dhimmis qui ont besoin de la tolérance et de la protection de la majorité musulmane. Ils sont citoyens de la République de Turquie (…) »
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