Les libertés individuelles menacées ?
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La nuit dernière, le projet de loi sur la sécurité et le terrorisme de Manuel Valls a été adopté à l'unanimité des 45 députés présents.
Certains pensent que les libertés individuelles sont menacées.
Il ne faudra pas, en tous cas, compter sur les policiers intégres, les boulons étant toujours aussi serrés quant au devoir de réserve, pardon, devoir de se taire, pour dénoncer telle ou telle dérive.
Il suffit d'entendre la souffrance de fonctionnaires baillonnés tels Laurent Cuenca avec qui je suis en relation, Philippe Pichon, soutenu par une association dont je fais partie, Sihem Souid dont le courage est à souligner et bien d'autres qui, sans oser témoigner à visage découvert, le font par le biais de forums via un pseudo, fonctionnaires qui n'osent plus émettre le moindre avis sous peine d'être définitivement marqués à l'encre rouge, pour se rendre compte à quel point cette institution va mal. Extrait d'un forum (dialogue avec Officiers de police) :
1) "Je suis d'accord, mais le système est verrouillé , je l'ai constaté. C'est ce que j'ai essayé de faire, mais j'ai joué et perdu. : l'administration voyant une montée des votes aux élections a immédiatement créé un conflit dans mon syndicat (intercatégoriel, minoritaire ) , en cessant totalement de promouvoir les officiers (pas seulement moi, mais les adhérents connus) , mais en accordant des bouts de gras aux autres (des nominations major, des jours de détachement "hors-quota", des promotions de Bier avec cahngement fictif de poste, etc.) .
Ils ont demandé ma tête (j'en ai eu la preuve a posteriori par des courriers qui me sont revenus , dans les mémoires en réponse) et ils l'ont obtenue. Retrait immédiat de tous les jours de détachement de mon syndicat par fax (dont j'ai aussi obtenu le double) et dissolution de celui-ci, alors que j'avais été réélu. Donc le premier syndicaliste qui rue dans les brancards attirera sur son syndicat les foudres de l'administration, qui bloquera les avancements, cognera sur les délégués, etc."
2)Un autre : « pour dénoncer il faut faire comme les gendarmes : laisser "agir" les retraités qui ont retrouvé leur liberté de parole : mais faudra pas non plus en attendre monts et merveilles car le système est bien verrouillé et les loups, qu'ils soient de droite ou de gauche, ne se dévorent pas entre eux, ou alors exceptionnellement.
3)Un autre encore : Pour ce qui concerne les lanceurs d'alerte, j'ai pu constater qu'ils ont vite des problèmes. Le fonctionnaire qui a besoin de son salaire pour faire vivre sa famille fait vite le choix de la fermer, en attendant la retraite et en pensant pouvoir l'ouvrir à ce moment. Bref, l'omerta dans la police existe et existera encore
On pourrait multiplier les témoignages. Il est vital de constater à quel point les syndicats sont inféodés à la hiérarchie !!! "Tu adhères chez nous, on s'arrangera pour te couvrir au mieux que l'on pourra, on a "l'oreille en haut lieu". Pour les promotions, idem.
Quant aux syndicats minoritaires, mieux vaut ne pas les fréquenter sous peine d'être écarté de l'avancement. C'est ainsi que l'administration impose sa loi sur une corporation qui n'en peut plus.
Quid de la démocratie quand les policiers sont bâillonnés ?
Qu'ils puissent retrouver la parole est un impératif démocratique !
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