Les limitations de vitesse en question
Les radars automatiques, ne seraient-ils pas un piège pour pomper de l’argent et créer un nouvel impôt institutionnalisé qui sera bientôt payé dans les bureaux de tabac ?
Bon conducteur et bon citoyen, je respecte la loi, le code de la route, et par conséquent les limitations de vitesses. J’ai mes douze points et je ne me donne aucun droit à l’erreur, tout en me demandant si ma situation va être tenable en utilisant régulièrement mon véhicule. Je me suis livré à une petite enquête auprès de mon entourage tout en analysant mon comportement positif face aux nombreuses limitations de vitesses. Mon intervention ici est de ne surtout pas ouvrir un débat sur la justification des limitations de vitesses. Des journaux spécialisés et autres forums abordent déjà le sujet très largement. J’ai comme chacun une idée très complète sur ce qui devrait être fait pour diminuer le nombre de victimes sur la route, et je veux m’appuyer sur les règles de sécurité routière que la force publique nous demande de respecter.
Je constate qu’un grand battage médiatique a été engagé depuis plusieurs années pour que les conducteurs lèvent le pied, et l’axe principal de communication pour diminuer les accidents sur la route est le respect strict des vitesses, cela s’appelle la tolérance zéro. Notre gouvernement a engagé des investissements très importants et des radars automatiques tout au long des routes, les forces de polices sont dotées de moyens de contrôle de la vitesse, les polices municipales investissent dans des radars, des jumelles de détection, et leurs prérogatives en matière de police de la route ont été étendues avec la loi Sarkozy.
En conséquence, si vous parcourez une distance de 200 km, il se peut que vous soyez contrôlé une bonne dizaine de fois. Depuis que ces mesures ont été mises en place, je constate que le permis à points qui végétait depuis sa création est fortement sollicité, et les points de conducteurs français s’envolent à une à grande vitesse. Le retrait de permis guette chaque automobiliste qui, devant un système très pervers, risque de subir une lourde sanction à long terme : l’annulation du permis.
Les questions
:
- Les Français sont-ils rétifs au respect des limitations de vitesse ?
- Ce système de contrôle, tel qu’il fonctionne, ne devient il pas un piège redoutable pour les automobilistes ?
- Les vrais chauffards sont-ils vraiment poursuivis ?
Mes conclusions sont graves, je constate que même si vous faites tout pour respecter les limitations, il vous est totalement impossible d’éviter l’infraction répétée. Je m’aperçois de plus en plus qu’il règne une confusion totale dans la signalisation sur la voierie, mais aussi dans les choix de limitations en fonction de la nature des routes. (Les préfets, les conseillers généraux, les maires ont une analyse trop souvent contradictoire de la vitesse qu’ils nous imposent).
Il vous sera de plus en plus difficile de maintenir votre véhicule à l’allure autorisée.
Exemples
:
- Sur une 4 voies de configuration identique, en ligne droite, sans obstacle proche, il peut vous être demandé de ne pas dépasser le 110, le 90, le 70 ou le 50.
- En ville, la même voie passe de 50 à 40 ou 30 plusieurs fois en cent mètres.
- Une route de campagne passe de 90 à 70, 50, sans que des dangers manifestes naissent, ceci au gré des décisions des autorités locales qui n’ont pas la même appréciation du danger d’une région à l’autre, ou d’une chapelle à l’autre.
De plus, regardez votre compteur de vitesse, l’espace entre 50km/h et 60km/h est souvent inférieur à un demi-centimètre, et vous n’êtes pas à l’abri d’une dérive de quelques millimètres.
Après avoir fait l’expérience de cette situation, et comparé mon expérience avec celle de nombreux automobilistes, je m’aperçois que cette confusion est un problème contant pour tous les automobilistes, et les professionnels constamment exposés au risque du dépassement sont très nombreux à se trouver avec un solde minimum de points, enlevés pour un dépassement de la vitesse retenue de 2 à 3 km/h.
Sur une durée de trois ans, le permis s’envole, les finances aussi, d’autant qu’à chaque petite infraction, vos points retirés dans le passé restent figés et votre quota de points ne se reconstitue pas. Dans la durée, c’est une machine infernale qui sanctionne votre bonne volonté de bien conduire. Comptez le nombre de VRP, commerciaux, techniciens et autres professions qui roulent 70 à 90 000 km par an. Comment peuvent-ils être à l’abri de cette envolée de points ? Il suffit d’un oubli de ceinture en ville lorsque vous cherchez une place pour vous garer pour vous retrouver avec trois points en moins et une amende, et parfois chômeur. (Comme si le nombre n’était pas suffisant). Un commercial d’une multinationale me confiait hier sa situation cumulée depuis que cette répression à « outrance » existe, il ne lui reste plus que deux points, alors qu’en trente-cinq ans de métier il n’a jamais eu d’accident, et respecte au plus près les règles du Code de la route.
Il regrette, me dit-il, que les forces de l’ordre ne s’attaquent pas aux vrais délinquants, qui roulent en mettant en danger la population. Ces vrais chauffards devraient être la cible des forces de l’ordre, plutôt que le bon père de famille qui gagne son pain en respectant le Code de la route et qui se fait « taxer » parce qu’il a dépassé de quelques kilomètres la vitesse autorisée dans des conditions où la vitesse exigée devient confuse pour les conducteurs. Il a l’impression d’être racketté pour remplir les caisses de l’Etat. Il m’en fait la remarque, très pertinente. Il est question que le Trésor public mandate les bureaux de tabac pour faire le recouvrement des amendes pour excès de vitesse, à l’exclusion de toute autre amende (stationnement et autre) qui devra être payée au TPG.
Cela ne veut-il pas dire qu’un système durable d’amendes sera mis en place, parce que notre ministère de l’intérieur s’installe dans un projet durable qui devra générer des amendes pour dépassement de la vitesse autorisée ? Alors, je pense que tous les moyens seront bons pour aller chercher des contrevenants qu’une société tolérante ne sanctionnerait pas.
La stratégie mise en place pour lever des amendes pour dépassement de vitesse est très habile. Une route 4 voies limitée à 110km/h se trouve sans raison réelle limitée 70km/h, et avec un peu d’inattention vous vous trouvez délinquant, votre permis et votre voiture bloqués, il ne vous reste plus qu’à rentrer à pied. Une personne, que j’ai interviewée, m’a raconté s’être trouvé bloquée avec un retrait de permis immédiat dans la région de Rennes ; il a appelé sa femme au secours et celle-ci s’est fait piéger dans les mêmes conditions, son permis retiré, alors qu’elle savait bien ce qui était arrivé à son mari. Elle a été piégée par le même phénomène. (Une famille avec des enfants, dont les parents n’ont plus de permis, c’est une catastrophe) Oui, il y a des endroits où la limitation de vitesse est insuffisante, et d’autres endroits où la limitation de vitesse est vraiment excessive.
Ces limites changent continuellement, et les conducteurs sont perdus.
Peut-on espérer que cette confusion finisse ?
Un peu de tolérance, qui ne sanctionnerait pas les dépassements de vitesse inférieurs à 10km/h de la vitesse retenue, compte tenu des marges d’erreurs.
J’ai personnellement une proposition à faire : pourquoi ne pas faire le nécessaire pour qu’à tout moment un conducteur sache si la vitesse de son véhicule correspond à la vitesse autorisée ?
Il y trois moyens
:- mettre un système embarqué lié à des bornes ou GPS qui constatent la vitesse du véhicule à tout moment en relation avec la vitesse limite autorisée. Ce système est l’avenir, mais trop coûteux.
- Mettre sur la ligne médiane de la route des indications de couleurs ou de formes différentes qui indiqueraient s’il y a une restriction et laquelle, par rapport à la vitesse normalement admise dans le droit commun, 50 en ville, 90 hors agglomération , 130 sur autoroute et 110 sur route à 4 voies. Ces indications constantes permettraient de favoriser le respect des limitations en évitant de passer à côté d’un panneau de limitation caché par un camion en stationnement.
- Créer une cohérence des limitations en fonction de la nature de la voirie sans que cela repose sur l’humeur des autorités locales.
Je ne peux m’empêcher de dire que focaliser la sécurité routière sur le "tout vitesse" donne bonne conscience et fait plaisir au professeur Got et à Madame Jugensen, mais cela est loin d’être suffisant, la vitesse est une composante que l’on a volontairement grossie parce qu’elle rapporte de l’argent dans les caisses de l’Etat. Ne faudrait-il pas en priorité diminuer les points noirs sur les voies transversales non couvertes par des autoroutes ? La mauvaise signalisation a sa part de responsabilité ; une grande part de responsabilité ? La priorité à droite est redoutable.
Des véhicules anciens mal entretenus malgré le contrôle technique de devraient plus rouler. Ne parlons pas des camions étrangers qui traversent la France sans passer par les autoroutes. Les chauffeurs sont fatigués, les vitesses sont souvent peu respectées, et il est clair qu’un camion sur une route nationale est plus dangereux que sur autoroute. Les accidents surviennent sur les petites routes la nuit, et nous constatons que l’autoroute apporte beaucoup plus de sûreté. Ce sont des pistes à suivre. Pourquoi ne pas les suivre, plutôt que de céder au tout répressif, mal ciblé, sur le "tout vitesse" ? Surtout lorsque les limites ne sont pas cohérentes entre elles, que les contrôles sont faits dans des emplacements pièges qui exploitent la confusion du système d’information de l’automobiliste.
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