Les Maldives, « Champions de la Terre » en sursis
Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a remis le prix des « Champions de la Terre » 2010 qui récompensent les meilleurs projets pour la protection de l’environnement, à l’occasion d’un dîner de gala organisé lors du sommet mondial des entreprises pour l’environnement (B4E) à Séoul, en République de Corée.
Le Président des Maldives, Mohamed Nasheed, a reçu le prix du meilleur dirigeant politique pour son engagement dans la lutte contre le changement climatique notamment par l’organisation de grandes campagnes de sensibilisation en expliquant « au reste du monde comment effectuer une transition vers une neutralité climatique », a dit M. Steiner, Directeur exécutif du PNUE. Et d’ajouter que Nasheed dépasse ainsi son statut de porte-parole des pays directement menacés par le réchauffement climatique, les Maldives étant, comme on le sait, menacées d’engloutissement par la montée du niveau des mers.
L’archipel, perché sur des massifs de corail trois degrés au-dessus de l’équateur dans l’Océan Indien, à l’ouest du Sri Lanka, compte en effet 1 190 îles, dont seulement 200 sont habitées, la population totale ne dépassant pas les 400 000 personnes. La plus grande de ces îles fait trois kilomètres de long, et la plupart est plus petite qu’un terrain de football. Le point culminant de l’archipel s’élève à environ 2,5 mètres : c’est dire que chaque cm de montée des océans représente un drame pour tout l’archipel.
Nasheed, qui est une sorte de Nelson Mandela sud-asiatique, est le premier chef d’état élu démocratiquement des Maldives. Emprisonné et torturé par l’ancien président, qui a régné avec une main de fer durant 30 ans, Nasheed incarne l’espoir d’un pays désespéré, et s’est fait le chantre des menaces liées au réchauffement.
En recevant son prix de « Champion de la Terre », il a souligné que ce prix récompensait l’ensemble des Maldives, et s’est félicité de ce qu’un petit pays soit ainsi donné en exemple au monde entier. Son gouvernement a en effet signé en mars dernier avec La Compagnie Benjamin de Rothschild et l’entreprise BeCitizen, dirigée par Ariane de Rothschild, un accord de partenariat stratégique pour mettre en oeuvre l’engagement des Maldives à devenir neutres en carbone d’ici 2020. La Compagnie Benjamin de Rothschild assistera le gouvernement pour obtenir les sources de financement international et trouver les investisseurs afin de mettre en place les différents projets tels que les fermes éoliennes, les unités de recyclage de déchets, les solutions de transport durable qui seront prévues dans le Schéma Directeur. Les projets seront conçus, structurés et mis en place dans le cadre de Partenariats Public Privé (PPP). BeCitizen assistera le Gouvernement dans l’identification du potentiel des projets aptes à générer des crédits carbone et dans leur structuration.
Les financements proviendront d’institutions financières internationales telles que la Banque Mondiale et la Société Financière Internationale (IFC), d’investisseurs privés, des marchés internationaux ainsi que du marché du carbone. Mais les engagements internationaux suffiront-ils à empêcher les paysages paradisiaques des Maldives de disparaître sous les flots ?
2 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON