Les manipulateurs de marionnettes derrière Breivik (9)
Une haine islamophobe déferle depuis plusieurs mois sur le net, et la France n'est pas en reste, avec des sites se présentant comme leurs homologues US sous un faux-nez. Aux USA, on l'a vu, c'est sous le nom de "Freedom" qu'on trouve les pires dérives racistes entretenues dans les sites comme Gates of Vienna, et ses épiphénomènes, dont vous commencez à saisir la dangerosité. En France, on utilise le mot "laïc", vidé de son sens en moins de trois années par un site où les fascisants et les amitiés néo-nazies fleurissent. Parfois les deux se rejoignent, et même les trois, si on y ajoute les pro-israéliens qui ont vu là une possibilité de redorer leur blason. Le dernier exemple que m'a apporté un contributeur en ce sens est frappant, avec ce Mannheimer (*), adepte de Manfred Rouhs, exposant d'objets intéressants aux manifestations de Robert Spencer (**), parti de Gates of Vienna pour se retrouver chez Bivouac-ID et être repris par... Riposte Laïque. D'où vient donc cette islamophobie, dévorée par les néo-nazis qui tiennent là leur nouvelle proie, quels en ont été l'origine ou le creuset, c'est ce que je vous propose d'aller découvrir aujourd'hui en commençant par une des universités parmi les plus réputées au monde, car beaucoup de choses ont démarré dans l'une d'entre elles, à... Columbia, bien aidées par des agitateurs connus de la fachosphère, dont des revenants des abysses de l'ère Bush, notamment celle qu'on appelle toujours "le condor andin au milieu des faucons".
Car voici donc comment ça a démarré, ces idées qu'a reprises telles quelles Breivik dans son manifeste ! "La croisade islamophobe a été lancé pour de bon avec George W. Bush lorsque les néoconservateurs et leurs alliés ont eu le vent en poupe. En 2003, trois ans après l'effondrement de la tentative du président Bill Clinton pour résoudre le problème israélo-palestinien et dans le sillage immédiat de l'invasion de l'Irak, un réseau de groupes juifs, allant de l'ADL au Comité juif américain de l'AIPAC, se sont rassemblés sous une seule bannière contre ce qu'ils considéraient comme une augmentation soudaine de l'activisme pro-palestinien sur les campus universitaires du pays. Cette réunion a donné naissance au David Project, un groupe de plaidoyer mené par Charles Peters, qui avait co-fondé Camera, tenu financièrement par Chernick. Avec l'aide de professionnels en relations publiques, M. Peters a conçu un plan pour « reprendre le campus, en influençant l'opinion publique à travers des conférences, l'Internet, et des coalitions », comme l'a déclaré un mémo produite à l'époque par le cabinet de conseil McKinsey & Company" nous explique l'indispensable Max Blumenthal. Suivons donc bien cette évolution et ce glissement vers des actions beaucoup plus importantes, car ils expliquent aujourd'hui pourquoi tout se tient, finalement dans le brouhaha qu'a offert Breivik en révélant en vrac l'ensemble de ses influences. Le fil conducteur, c'est à nous de le reconstirtuer, à partir de ces larges emprunts à la prose de Peder Jensen.
Tout avait commencé là par un film, d'une propagande inouïe, digne des heures de la collaboration sous Pétain. "En 2004, après avoir conféré à Martin Kramer, chercheur à l'Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient, un cabinet de réflexion pro-israélien de réflexion que les "Chernick avaient financé, Peters a produit un film documentaire qu'il a appelé "Columbia Unbecoming". Il était rempli de demandes d'étudiants juifs à l'Université Columbia prétendant qu'ils avaient enduré l'intimidation et les insultes de leurs professeurs arabes. Le film dépeignait le Department of Middle East and Asian Languages and Cultures de New-York comme une pépinière de l'antisémitisme". La technique habituelle, dirons nous, visant Joseph Massad, un professeur d'études palestiniennes au Moyen-Orient. Pas un hasard à vrai dire comme cible toute désignée : il était aussi et surtout connu pour sa défense passionnée de la formation d'un Etat binational entre Israël et la Palestine, ainsi que pour ses critiques acerbes de ce qu'il appelle "le caractère raciste d'Israël". Mot interdit de prononcer, sans doute. "L'activisme du couple à la tête du Fondation Fairbrook, consistait donc, déjà, à lutter contre la création d'un Etat palestinien." Le film l'a alors désigné comme "l'un des intellectuels les plus dangereux sur le campus". Une technique de stigmatisation que l'on connaît. L'extrême droite désigne à la vindicte, fait monter la sauce, laisse ensuite agresser (par des nervis ou des jeunes "remontés", et si ça ne suffit pas fini le travail en massacrant elle-même
Pour augmenter la charge, que la droite du campus ou de l'extérieur ne trouvait pas assez lourde, sans doute, un vieil activiste connu sera mis à contribution, avec la sortie d'un livre véritablement de délation pure et simple, " un livre écrit par... David Horowitz. Rosa Brooks en dira : "l'ordre du jour réel derrière ce projet de loi que l'on appelle des droits n'a rien à voir avec le pluralisme intellectuel et consiste à défavoriser voire à marginaliser ou éliminer les universitaires qui s'écartent de la ligne de la droite". On était bien dans un cas de figure typique de l'extréme droite.
De cette lamentable agitation sur le campus de Columbia, dont tout est donc parti, il nous reste aujourd'hui un témoignage, celui d'un français, Marc Robert, apparu chez Counter Punch le 26 mars 2005. Ce dernier nous présente un tableau fort différent ce qu'ont tenté de nous raconter les gens de la Fairbrook Foundation. "Avant mes études à l'Université de Columbia, je n'avais pas beaucoup réfléchi au sujet du conflit israélo-palestinien. Venant d'Europe, je n'avais pas de liens spécifiques avec la région. Puis, après avoir terminé mon baccalauréat en Europe et en m'inscrivant à Columbia comme étudiant diplômé, ce qui m'a frappé le plus était juste le contraire de ce dont certains se plaignent aujourd'hui : c'est, de voir comment l'Université de Columbia est devenue fanatiquement pro-Israël (...) Regardez ces incidents récents, dont j'ai été personnellement le témoin. Lorsque les étudiants palestiniens sur le campus principal ont distribué des tracts au printemps 2002 pour commémorer la "nekhba" (catastrophe) de 1948, une foule de fanatiques d'Hillel s'est approchée en criant « terroristes ». S'ils avaient dit cela sur moi ou pour toute autre personne et si j'avais été à la place des étudiants palestiniens, ça aurait fini dans une bagarre. Mais ce sont les élèves palestiniens et de non pas les provocateurs extrêmitstes d'Hillel qui ont fait preuve de retenue. Lorsque le Dr Mustafa Barghouti (qui vient de terminer deuxième lors des récentes élections palestiniennes) est venu à Columbia donner une conférence en novembre 2003, deux fanatiques d'Hillel ont commencé à le harceler pendant la session de questions et réponses en parlant du "ridicule de sa présentation" et « cette superbe démonstration de la propagande » et en ajoutant la charge comme quoi « vous les Palestiniens vous vous sentez victimes, mais que diriez-vous si vous receviez sur vous les armes de la Syrie, de l'Iran et du Hezbollah ? Ils ont ensuite diabolisé les Arabes dans la forme la plus grossière que j'ai jamais vue. "Merci pour le compliment sur ma propagande", leur a répondu Barghouti , "mais en réalité nous en sommes encore à apprendre à ce sujet -. De qui vous savez !" Lorsque Barghouti a mentionné les 4000 Palestiniens tués, l'un des fanatiques d'Hillel a ri. Une dame s'est alors levée, très en colère, et leur a dit au moins de ne pas montrer publiquement leur mépris pour les victimes. Alors qu'ils continuaient à rire, un professeur leur a dit de se taire." Edifiant, il me semble, et le compte-rendu se suffit à lui même. Sur Columbia, l'un des groupes d'étudiants, qui avait les faveurs de Pamela Geller, qui correspondait avec eux, s'appelait les "Tigers for Israel". Cette histoire lamentable avait des ravages qui dureront longtemps encore après. Le 28 octobre 2010, on trouvait encore des invitations pour aller voir le film décrié, au "Home Theater of Howard and Sonya Waldow" de Beverly Hills, une soirée sponsorisée par l'American Freedom Alliance ! Six ans après les faits ! Le 24 novembre 2009, Pamela Geller se fendait d'un énième communiqué sur le "silence à propos de la liberté de parole" à l'Université de Columbia et de Princeton : on aurait interdit paraît-il d'accorder la parole à Nonie Darwish, ancien directrice de Former Muslims United et auteur du livre "Cruel And Usual Punishment : The Terrifying Global Implications of Islamic Law",
selon ses sources, celles du mouvement "Tigers for Israel"....L'islamophobie hystérique de Darwish devait y être pour quelque chose. Musulmane égyptienne convertie au Christianisme Evangélique, elle s'était jusqu'ici surtout distinguée en mentant à propos du massacre d'al-Bureij qui avait précédé de peu celui de Qibya. Elle apparaissait également dans le film "Obsession". Une participante de plus de la campagne de la propagande anti-islam.
Ce n'en était pas terminé pour autant : un député démocrate (?) Anthony Weiner, représentant la ZOA (Zionist Organization of America, affiliée pourtant au même parti !), avait alors exigé que le président de l'Université, Lee Bollinger, un spécialiste pourtant du premier amendement, vire le professeur. Bollinger a répondu évasivement en publiant des déclarations inhabituellement défensives au sujet de la "limite" de la "nature de la liberté académique" .... puis venu s'ajouter au concert David Harris, directeur de l'American Jewish Committee, sponsorisé aussi par Chernick, qui exigeait aussi, tant qu'à faire, "que les dirigeants de l'Université de Cordoba (voisine du WTC) révèlent leurs "véritable attitude au sujet des groupes militants palestiniens", avant même que la construction du centre islamique ne soit lancé. ... Bref, l'escalade orchestrée commençait, avec des donneurs de leçons pitoyables. Si on veut se faire une idée de la méthode déplorable pour attaquer Massad, on peut regarder ça, en se pinçant le nez. Ça pue fort comme méthode ! Et ça en rappelle d'autres ! Quelques mois après, Weiner, qui tenait tant à poser dans la presse en train d'enlacer sa femme (une musulmane d'origine pakistanaise élevée en Arabie Saoudite, nommée Huma Abedin, qui lui servait visiblement de faire valoir) tombait pour une sombre histoire de fesse engagée sur les réseaux sociaux... où il montrait ses pectoraux (et autre chose). Comme cela se passait aux Etats-Unis, un journal proposait d"un ton graveleux un des autres clichés sous cette légende : "Alors, cliquez sur la photo ci-dessus si vous voulez voir la photo du pénis en érection d'Anthony Weiner bercé doucement dans le creux d'un DJ de radio. C'est un peu l'image d'Oussama Ben Laden mort du moment. "
L'ambiance islamophobe initiée par Geller depuis trois ans était alors devenue étouffante aux USA, et Weiner allait en faire les frais supplémentaires, car en prime il était juif. La plus dure à le crucifier sur le net fut évidemment Pamela Geller elle-même, le 6 juin 2011, qui fondit en invectives diverses à son égard en oubliant qu'il l'avait beaucoup aidé dans sa campagne islamophobe du campus de Columbia ou de la Mosquée du WTC... le 13 juin, c'était l'hallali ou le coup de massue, comme vous préférez : dans un texte en forme de torchon dont les USA ont le don, en l'occurrence ici le Washington Times (!) un texte à glisser le soir sous les portes avait trouvé la solution pour expliquer le cas Weiner. Mais bon sang c'était bien sûr ! Accrochez-vous, ça va voler bas : "Cet après-midi, un étrange article de la partie "Communautés" du Washington Times a été supprimé par le journal conservateur ; alléguant que le député juif Anthony Weiner pourrait s'être converti à l'islam pour épouser Huma Abedin,dans le cadre "d'un programme secret à but socialiste". "Vous avez bien compris ?"ajoutait-elle. "La responsable néoconservatrice du post, Eliana Benador, associant alors suspicions sur les musulmans avec les allégations du "Weinergate" avec en plus un boulet rouge tiré sur George Soros, pour faire bonne mesure". "La section du journal web "Communautés" existe dans une zone "grise" entre les articles éditoriaux et les commentaires des lecteurs (tout comme FoxNation est une émanation qui semble exister surtout pour faire circuler les points de vue les plus incendiaires de Fox News)" nous explique le commentateur. "Chaque page porte une légende au bas : "Les contributeurs sont responsables de ce contenu, qui n'est pas édité par le Washington Times." Lorsque le responsable du site Salon Justin Elliott, à téléphoné au Times à propos de la disparition de l'article, un porte-parole lui a fait remarquer qu'il était « sous surveillance ». Pourtant, ce qui a été remarquable au sujet de l'article "alambiqué", c'est que Benador, en tant que journaliste, avait fait remarquer sur son blog Max Blumenthal, "n'est pas le simple témoin-relais de Pamela Geller". C'est l'ancien PDG et fondateur de Benador Associates (ici photographiée en charmante compagnie*** !), une entreprise qui s'est occupée des relations publiques pour le mouvement néoconservateur, de Richard Perle à James Woolsey en passant par Frank Gaffney.
Cela ne signifie pas que son point de vue soit représentatif des néocons en moyenne, mais elle l'a portée au beau milieu la discussion politique dominante, au moins davantage que la contribution d'un lecteur lambda du Times". Ça vole effectivement rès bas, la vie politique pourrie par le Tea Party, qui a largement débordé dans le camp républicain traditionnel ! L'histoire révélait aussi que l'on est aussi souvent plus durement touché par son propre camp que par son adversaire.
L'intrusion de la redoutable Benador dans ce véritable règlement de compte politique en ce début d'année 2001, n'était pas si fortuite que cela : elle avait bien senti le sens du vent, qui ramenait les effluves de l'islamophobie vers la frange conservatrice de l'électorat. En vieille habituée des pires remugles émanant des marais fangeux de la politique. Elle a en effet exercé une énorme influence sous l'ère Bush. Elle, et son petit groupe omniprésent, comme l'ont été ceux gravitant autour d'Horowitz, Spencer et Pamela Geller pour le mouvement islamophobe. Bien avant eux, c'est Benador qui avait réussi à prouver qu'une poignée d'individus organisés, débitant les mêmes slogans simples, sinon simplissimes martelés tous les soirs sur les écrans pouvaient arriver à convaincre tout le monde, y compris... les gouvernants. "Ancienne journaliste au sein du Middle East Forum de Daniel Pipes, associée au belliciste U.S. Committee to Free Lebanon, Benador a plusieurs fois était l'emblème de la montée du néoconservatisme aux Etats-Unis, dans le sillage des attentats terroristes du 11 septembre. Le site de son entreprise la vantait comme étant une "européenne éduquée, ayant survécuà la polio, Mme Benador est le cerveau derrière Benador Associates, qui est devenu la pièce maîtresse dumouvement néoconservateur aux États-Unis et dans l'Occident, dans la foulée des attaques du 11 Septembre."
Comme frasque notoire de désinformation signé Benador, tout le monde ou presque ce souvient de cette incroyable histoire sortie par le National Post, comme quoi en Iran le pouvoir avait décidé de faire porter un signe distinctif extérieur aux juifs du pays... un résurgence directe de l'étoile hitlérienne ! un papier signé Amir Taheri, auteur certes iranien, mais travaillant pour l'agence... Benador Associates (ici en photo Benador et Taheri) ! Or tout était bidon !
Même chose pour Chalabi, "le" candidat que s'était choisi le clan Bush en Irak. Benador avait utilisé ses méthodes éprouvées pour l'imposer "Pour réussir à « placer » ses « experts » et associés sur toutes les tribunes médias, Benador a évidemment pu compter sur certains membres de la presse comme Judith Miller du New York Times (elle a démissionné du Times le 9 novembre 2005 dans la foulée du scandale Plame/Wilson), qui faisait elle-même partie des « associés » (elle n'y figure plus officiellement). Miller était la courroie de transmission pour Ahmed Chalabi du Congrès national irakien voulant justifier une intervention en Irak.
« Le 26 mai 2004, une semaine après que le gouvernement des États-Unis ait apparemment coupé les ponts avec Ahmed Chalabi, un éditorial du New York Times admet qu'une partie des articles affirmant l'imminence de la guerre avec l'Irak s'étaient fortement appuyés sur les dires de Chalabi et d'autres exilés opposés au régime irakien. Du même souffle, le New York Times regrettait que “l'information prêtant à controverse n'a jamais été contre-vérifiée”[...] Bien que l'éditorial rejetait la faute sur des journalistes indépendants, plusieurs critiques ont fait remarquer que dix des douze articles en faute étaient rédigés par Miller ». (Voir Wikipédia, "Affaire Plame-Wilson et Judith Miller" explique JP Cloutier.
Parmi ces clients, on notait encore "Alexander Haig (général à la retraite, ex-conseiller militaire de Henry Kissinger, ex-chef de cabinet de Richard Nixon), James Woolsey (entre autres directeur de la CIA de 1993 à 1995, et membres des conseils des équipementiers militaires Martin Marietta, British Aerospace et Fairchild Industries), ainsi que Michael Ledeen et Richard Perle de l’American Enterprise Institute" note JP Cloutier.. "A son apogée en tant que publiciste des néoconservateurs, les clients de Benador Associés incluait certains des partisans les plus extrémistes de l'invasion de l'Irak et d'une « guerre contre le terrorisme », comme Rachel Ehrenfeld, Hillel Fradkin, Charles Krauthammer, Richard Pipes, Dennis Prager, James Woolsey, et Meyrav Wurmser (cette dernière créatrice du MEMRI avec un ancien du Mossad). Selon Jim Lobe, d'Inter Press, Service, en effet, « Lorsque les historiens étudieront la guerre des États-Unis contre l’Irak, ils seront certainement étonnés de voir comment un groupe relativement restreint d’analystes et de militants néoconservateurs ont pu façonner le débat dans les médias étasuniens de sorte qu’il a été beaucoup plus facile que prévu de faire accepter la décision d’aller en guerre[...] Mais ces historiens feraient preuve de négligence s’ils oubliaient de mentionner le travail quotidien d’une seule et unique personne qui, plus que quiconque à l’extérieur de la Maison blanche, a rendu possible leur ubiquité dans les médias (...) Impossible de rater Eleana Benador,d' origine péruvienne, la publiciste de Perle, Woolsey, Michael Ledeen, Frank Gaffney, et une douzaine d'autres néoconservateurs éminents, dont l'avis belliciste s'est avéré très difficile à éviter pour quiconque regardait les talk-shows d'informations ou en lisant les une des grands journaux au cours des 20 derniers mois."
Vous aurez tous noté à deux reprises dans le lot pour qui roulait ce "condor andin au milieu des faucons" : Michael Ledeen, le dangereux Michael Ledeen, dont je vous parlais hier ainsi que de Frank Gaffney, le fondateur du très réactionnaire American Center for Security Policy, dont je risque de vous reparler bientôt, à le voir poser lui aussu avec... Pamela Geller. Gaffney, un "précurseur" du genre, dans le domaine de l'islamophobie : il a produit le pemier documentaire du genre, "Islam vs. Islamists : Voices from the Muslim Center", qui n'a jamais trouvé de distributeur. Il a aussi été à l'initiative de FahrenHYPE 9/11, qui se voulait une réponse réactionannaire au film de Michael Moore. C'est avant tout aussi un des 25 signataires d'un texte fondamental, le fameux Project for the New American Century, paraphé le 3 juin 1997, qui contient l'idée d'un "Nouveau Pearl Harbor" pour secouer une Amérique endormie. En ce sens, c'est bien un des pires du lot. On peut raisonnablement penser que d'avoir orienté les attentats vers le monde arabe en général, et les musulmans après, provient de la vision déformée du monde que possède cet individu. Voilà qui étaient les gens qui orbitaient autour de cette agitation du moment en 2004, et qui continuaient à le faire en 2011.
L'étude première du cas Aubrey et Joyce Chernick, et de leurs diverses fondations (nous y reviendrons encore), nous démontre que tous les acteurs dont nous avons parlé jusqu'ici, qui prônent une islamophobie maladive se connaissaient entre eux et étaient tous enrôlés et payés par le même individu, voire sont influencés par les mêmes cabinets que ceux qui avaient soufflé à l'oreille de Bush d'envahir l'Irak. "Qu'est-ce que tout cela a à voir avec les campagnes islamophobes en les Etats-Unis ? Une grande chose, en fait. Grâce a ses associations à but non lucratif basées à New York comme Central Fund of Israel and Ateret Cohenim, par exemple, l'omniprésent Aubrey Chernick a envoyé des dizaines de milliers de dollars pour appuyer la colonie d'Yitzar, ainsi qu'aux colons messianiques se chargeant de la « judaïsation » de Jérusalem Est. Ainsi, le leader du mouvement des colons, Arutz Sheva, sur son magazine d'infos en ligne, a fait figurer Pamela Geller comme chroniqueuse.
Un ami de Geller, Beth Gilinsky, un militant d'extrême droite avec son groupe "Coalition to Honor Ground Zero", lui-même fondateur de la Jewish Action Alliance a organisé un grand rassemblement à New York Ville en avril 2010 pour protester de l'appel de l'administration Obama pour un gel de la colonisation". On le voit donc, Pamela Geller et Robert Spencer ont des liens étroits avec le financier propagandiste. Beth Gilinsky, associé avec le rabbin Aryeh Spero dans "Stand with Israel" encore un autre organisme au ton inquiétant ; lors de sa dernière intervention (le 24 mai dernier) ce dernier racontait qu'Obama pratiquait un "nettoyage ethnique" en Israël (?). Comme nouveau supporter, il avait un ancien chapelain de la Navy, Gordon Klingenschmitt, ce dernier avait oublié de préciser qu'il avait été renvoyé de la Navy pour insubordination. Mais aussi d'avoir notamment porté son uniforme en compagnie de personnes telles que l'activiste religieux Rob Schenck, où le prêcheur texan, Rick Scarborough, lors de réunions privées où il aurait dû être en civil. Toujours la même clique !
Le 6 janvier 2011, l'actif Max Blumenthal confirmait bien les liaisons dangereuses entre tous ces groupes et le point de départ de Columbia, et décrivait une nouvelle offensive sur une école, la Khalil Gibran International Academy, une école élémentaire non confessionnelle où l'on enseigne l'Arabe et l'Anglais, et son principal, Debbie Almontaser, présentée comme une "terroriste". Un groupe étrange et hystérique s'était formé, appelé "Stop the Madrassah". Leur activisme conduira le maire Bloomberg a demander sa démission, Almontaser étant remplacé par un juif ne parlant pas un mot d'arable, souligne Blumenthal. Un jugement octroiera 300 000 dollars de dédommagements à la plaignante injustement évincée. Au départ derrière "Stop the Madrassah" on retrouvait les mêmes abrutis (il n'y a pas d'autre mot à ce stade !) : "ces militants ont mis en lumière le directeur de l'école,
Debbie Almontaser, une éducatrice chevronné d'origine yéménite, et l'on cataloguée sans aucun fondement "djihadiste" ainsi qu'un partisan du complot du 11 septembre. Ils l'ont également accusé d'avoir - comme Pamela Geller, un blogueur d'extrême-droite, avec qui tout prend de l'ampleur « nettoyer le génocide contre les Juifs (? ??)." Daniel Pipes, un néo-conservateur précédemment actif dans les campagnes contre Joseph Massad et le Boston Islamic Center (et dont le think tank, pro-Likoud, Middle East Forum, a reçu 150 000 dollars de Chernick) a revendiqué que l'école ne devrait pas continuer car "en langue arabe l'instruction est inévitablement chargée de bagages pan-arabistes et islamistes. Quand la campagne a atteint son paroxysme, Almontaser a signalé que des membres de la coalition contre elle la traquaient en réalité partout où elle allait". Toujours les mêmes méthodes, qui sont bien fascisantes : celles du harcèlement et de l'intimidation. Mais cette fois ils avaient perdu. Au plus fort de l'hystérie collective créée par les appels au meurtre, ou tout comme, de Pamela Geller, transformée en furie du net, un événement caractéristique se produira."Un vétéran de l'armée, le californien Roger Stockham, sera accusé d'attentat sur la plus grande mosquée de Detroit en conduisant un camion bourré d'explosifs, et ayant l'intention de nuire à des centaines de personnes innocentes. Ce caucasien d'origine de 63 ans n'était même pas musulman, et n'a même pas eu droit à la couverture télévisée de son arrestation. Cela indique certainement quelque chose sur notre culture médiatique" conclut amèrement le"Brooklynistheworld"... le racisme dévore toujours les USA. "on joue constamment avec le sentiment de la peur" affirme avec lucidité un commentateur.
A quoi sert donc tout cet argent versé ? Avec tous ces exemples, on commence à en avoir une petite idée. A deux choses, ajoute Weiss : à à promouvoir en même temps les sites à la Pamela Geller, à promouvoir une islamophobie maladive, mais aussi à acheter en même temps des armes pour les colons israëliens, pour faire régner la terreur qui entretiendra aussi cette islamophobie : "Il ya quelque temps, Phil Weiss a fait remarquer que l'un des véhicules plus efficaces de collecte de fonds des colon était le Central Fund of Israel qui a soulevé 12 millions de dollars en 2007 pour le compte de certains des plus extrémistes des colonies de Cisjordanie. Le Fonds répartit son soutien dans diverses catégories, dont que j'ai trouvé extrêmement intéressant : la sécurité. Le formulaire 207 IRS 990 indique que 500 000 dollars ont été dépensés pour soutenir la sécurité. Si vous pensez à ce qui relèverait de cette rubrique, ce seraient des fusils, des munitions des chiens d'attaque, de l'équipement de vision nocturne, du matériel de communications : tout l'attirail qui renforcent le règne de la terreur que les colonies d'imposer chez leurs voisins palestiniens. En fait, il est légitime de se demander si certaines de ces colonies pourraient ne pas avoir utilisé les dons recueillis par la Fund of Israel pour l'achat de fusils et autres armes utilisées pour attaquer, mutiler et même tuer des Palestiniens, même si je dois être clair, je n'ai pas par encore de preuves documentaires à l'appui. Mais il semble raisonnable de supposer que ce scénario est fort possible, voire probable".
Les exemples de cette proximité colons-extrême droite abondent. Ainsi, trouve-t-on dans The Hill, ceci :" lors d'une conférence de presse la semaine dernière, le vice-ministre israélien Daniel Ayalon est apparu aux côtés d'Itamar Marcus (ici en photo avec.. Pamela Geller, encore elle !), un colon de droite, et le directeur d'une ONG israélienne, du nom de "Palestinian Media Watch", qui avait reçu un rapport produit par PMW. Plus tard dans la semaine, Marcus est apparu sur la colline du Capitole pour présenter son rapport au Congrès. Aux États-Unis, PMW a bénéficié de la diffusion de ses annonces sur les grands réseaux de télévision, faisant écho aux accusations contre le président Abbas et le Premier ministre Fayyad.
Ce qu'Ayalon et Marcus a omis de mentionner, c'est que PMW est étroitement lié au Central Fund of Israel basé à New York, qui donne de l'argent à quelques-uns des éléments les plus extrémistes du mouvement des colons d'Israël, y compris une yeshiva dans une colonie de Cisjordanie où se situe la maison du rabbin Yitzhak Shapira, qui a publié un livre l'an dernier justifiantl'assassinat des enfants "gentile" (non juifs), au motif qu'ils pourraient croître jusqu'à représenter une menace pour l'Etat".
Shapira, j'en avais aussi déjà parlé également. Ayalon, j'en avais parlé ici... Shapira avait sorti un livre, co-écrit, résumé ainsi : "Dans cet ouvrage publié au début de l’année, les rabbins Elitzur et Yitzhak Shapira affirment que les non-juifs ne sont pas, « par nature, sujets à la compassion » et que les attaquer « peut freiner leurs inclinations malignes », selon des extraits publiés par le quotidien Haaretz". Shapira se fera arrêter le 26 juillet 2010, après que 11 associations se soient plaintes de ses propos. Des ses appels au meurtre, financé par PMW qui écrit ailleurs les mêmes choses qu'on a pu lire chez l'aile droite américaine, chez Breivik comme chez Jensen ou chez Politico : la théorie des palestiniens "victimes" présenté bien entendu par "la gauche" : Il ya un paradigme que nous essayons de changer : c'est que les Israéliens se défendent, eux-mêmes et les Palestiniens, eux, attaquent et quand les Israéliens font quelque chose ce doit être une erreur ou un acte de légitime défense. " "Changer le paradigme"... c'est encore du Breivik et sa façon de présenter le monde, selon lui vicié par des années d'influence de la "gauche" de Marx à Freud, etc.
En Israël, ce sont même plutôt les colons qui contrôlent la police, nous raconte ici Mondoweiss et les colons interviewés disent la même chose que PMW, aidés par Uzi Landau "ministre des infrastructures nationales", affilié au Yisrael Beiteinu, le parti de Lieberman, et ses déclarations racistes (à 3' du début, affolant, tout autant que les déclarations des enfants interviewés par Max Blumenthal !). Quant à Ayalon, voici ce qu'il est capable aussi de faire pour faire avancer les choses : du Charlie Chaplin, à sa manière irrespectueuse : Audiard aurait un mot pour lui : il ose tout.
Or, qui retrouve-t-on encore plus précisément dans cette nébuleuse armée ? Des gens bien connus, enfin des personnes dont j'avais tenté de vous parler ici en 2008 sans que je ne puisse le faire, étant moi-même l'objet d'une campagne ignoble de dénigrement systématique. "Parmi les bénéficiaires majeurs des financement de Chernick figure un groupe soi-disant « apolitique », l'Aish Hatorah, groupe qui prétend éduquer les juifs sur leur passé. Basé à New York et actif dans la fièvre des colonies nord de la Cisjordanie près de Yitzar, Aish Hatorah partage une adresse et un personnel avec un autre groupe appelé le Clarion Fund. Pendant la campagne électorale de 2008 des États-Unis, le Clarion Fund a distribué 2 800 000 DVD d'un film de propagande appelé Obsession encarté dans les journaux pour les résidents des "swing states" dans le pays. Le film met en scène des militants anti-musulmans, y compris Walid Shoebat, un auto-proclamé "ancien terroriste de l'OLP." Parmi ces déclarations les plus frappantes celle-ci « Un dogme laïque comme le nazisme est moins dangereux que ce qui est islamofascisme aujourd'hui." Nous y sommes donc, à la confluence des genres ! Avec toujours en point de mire des islamophobes qui n'héistent pas à clamer comme Geller interviewé par le New York Times qu' Israël est "un très bon guide, car, comme j'ai dit, dans la guerre entre l'homme civilisé et le sauvage, vous du côté de l'homme civilisé."
Une civilisation, en tout cas, de menteurs : Shoebat (ici en photo avec l'inévitable Geller), à plusieurs reprises a été accusé de l'avoir fait, ayant fini notamment par avouer que son association ne vivait pas des dons de ses fans mais tout simplement de l'argent que lui donnait... Daniel Pipes.
De l'argent, David Horowitz et ses fidèles en ont, et on sait donc d'où il provient. Le tout est de savoir ce qu'ils en font exactement. On commence à le savoir également. On pouvait déjà s'en faire une bonne idée en ressortant un texte du tiroir où l'avaient envoyé les ultra-sionistes de l'époque sur Agoravox, qui, en multipliant les faux-nez, avaient réussi à en bloquer la publication, décidée on le rappelle par vote démocratique de contributeurs. N'ayant pas vocation à perdre du temps avec eux, je n'avais pu que constater la non-parution des ces articles. Or aujourd'hui, je m'aperçois, et vous aller le faire également je pense, qu'ils expliquaient tout un circuit de financement de groupes néocons, qui eux aussi, déjà, s'étaient choisis comme cible l'islam. Sont-ce les mêmes aujourd'hui qui ont financé les sites décrits depuis plusieurs épisodes, c'est ce qu'il nous reste à découvrir, et cela nous le verrons demain si vous le voulez bien.
Nous cherchons toujours à savoir, je vous le rappelle, qui finance les campagnes haineuses d'islamophobie qui ont abouti au massacre d'Oslo et qui manipule. Elles sont toujours sans répit ; visiblement, la visite promise du site Gates Of Vienna, pourtant annoncée, n'a rien changé à ses habitudes : la haine continue à s'y déverser à flots. Le thème du jour, une info sur un islamiste isolé lié à L'Aqmi qui voulait empoisonner des citernes d'eau d'un camping en Espagne. C'était une phrase laissée par un dénommé Abdellatif Aoulad Chiba sur le forum islamiste AlShumukh qui avait au départ alerté la police espagnole. Il en était au stade de demander des recettes de poison en forum quand il a été arrêté. Un garçon visiblement "doué"... le site était déjà sous surveillance US du FBI, pour une autre affaire de menaces à propos du présentateur télé Letterman. Le site dont le serveur est à Houston au Texas et l'adresse à Amman, en Jordanie est partout indiqué comme "recrutant les sympathisants d'Al-Qaida". Une étude rapide montre que le trafic vers AlShumukh de l'espagne fait à peine 2% alors qu'un énorme pourcentage converge... vers la Suéde ! Il n'y a pas longtemps, le site avait affiché sa liste d'objectifs djihadistes aux USA, une annonce promptement relayée par Fox News. Sur AlShumukh, voyez-vous, les djihadistes annoncent à tous comment faire les bombes et même où ils vont aller les poser !
(*) un habitué du genre, décidément :
http://gatesofvienna.blogspot.com/2010/11/revolt-from-top-against-their-people.html
une révision complète de l'histoire façon Jensen :
http://gatesofvienna.blogspot.com/2010/11/twenty-nine-wars-against-europe.html
son analyse du drame norvégien :
http://freedomnewsnetwork.co.uk/who-was-really-responsible-for-the-norway-massacre-7
en résumé, les politiques en Europe sont les "collaborateurs" des islamistes : c'est du Jean-Marie tout craché !
pour ceux que l'anglais ennuie il nous reste le forum de "l'Arche de Marie" (espérons que Riposte Laïque n'y puise pas... ).
http://forumarchedemarie.forumperso.com/t3325-lislam-est-le-gagnant-du-relativisme-des-valeurs
On s'arrête dès la première phrase : "Le Choc des civilisations, théorie de la collision des cultures, envisagée par Samuel P. Huntington, est depuis longtemps devenu une réalité dans l’Europe moderne, trouvant son expression dans la confrontation de l’islam avec les résidus de la chrétienté européenne".
et on va lire ça à la place :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/sale-temps-pour-samuel-huntington-89405
(**) C'est Jonhson, droitiste de Little Green Football et co-fondateur de Pajamas qui le dénonce ici : le gars se prend pour la SERP de Jean-Marie !!

(***) bientôt sacré "Tripoli Conqueror", pour sûr.
Sur la montée en puissance du mouvement islamophobe US, lire ceci :
http://eleftheria64.wordpress.com/2011/03/07/america-is-becoming-islamophobic-part-one/
sur les sources de Breivik et ses copier-coller d'autres thèses, l' étude indispensable est ici :
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