Les manipulateurs de marionnettes derrière Breivik (22)

Le MEMRi a été également une des sources d'influence de Breivik, qui le cite 16 fois dans son mémento. Or sa particularité est bien de proposer depuis sa création une information biaisée, toute dévolue à un seul but : défendre bec et ongles toutes les prises de position israéliennes. L'Amérique manquant de traducteurs arabes, le MEMRI s'est engouffré dans le créneau, offrant ses services aux chaînes de télévsion câblées notamment (les plus grandes chaînes ayant leurs propres traducteurs). "L'organisation a été fondée en 1998 comme une société américaine exonérée d'impôt à but non lucratif par le Hudson Institute et son chef de la politique au Proche-Orient Wurmser Meyrav (en photo ici à droite, une américano-israélienne, et le dirigeant actuel du MEMRI est l'israélien Yigal Carmon, un vétéran ayant passé 20 ans dans les Forces de Défense d'Israël (où il a passé cinq années consécutives à l'occupation israélienne de la Cisjordanie) et il est l'un des hauts conseillers des deux gouvernements du Likoud.  Une première version archivée de la page "à propos" du site web du MEMRI énumère cinq membres du personnel, dont trois (incluant Carmon) ont des antécédents dans le renseignement militaire israélien. La même page listait l'une des missions de MEMRI comme consistant à « augmenter dans les médias la pertinence continue du sionisme du peuple juif de l'Etat d'Israël" - la ligne a depuis disparu du site". A la table d'adminsitration du MEMRI on trouve rien de moins qu' Elliott Abrams, John Bolton, Steve Emerson, Norman Podhoretz et Alan Dershowitz. On retrouve constamment les mêmes faucons de la politique US ! Carmon, qui a passé 22 ans au Mossaf, donc, avait aussi été le responsable d'une unité ultra-secrète, la Unit 504, qui avait pour principale activité la gestion d'une prison fort particulière : la Facility 1391, présentée depuis toujours comme étant, aujourd'hui encore, le "Guantanamo israélien". Décidément, on ne quitte jamais cet univers de menteurs et de faiseurs de haine.

Et si l'on continue l'examen du MEMRI, le doute sur son impartialité apparaît tout de suite : "Yamon, qui a été chef par intérim de l'administration civile en Cisjordanie de 1977 à 1982, est un activiste de longue date, lié à Meyrav Wurmser, "directrice du centre d'étude sur la politique au Moyen-orient "une militante d'extrême droite néo-conservatrice lié elle aussi à l'Hudson Institute. Elle et son mari ont rédigé une partie du livre "A Clean Break : A New Strategy for Securing the Realm,", un document de 1996 qui préconisait une fin immédiate des négociations avec les Palestiniens et la guerre permanente contre le monde arabe". Un document rédigé également par... Richard Perle, à destination de Benjamin Netanyahu, On tourne toujours autour du même problème : ces gens-là, comme tous ceux que l'on a vus jusqu'ici, ne veulent pas d'un état palestinien et font tout pour ça. "Wurmser a également travaillé avec Douglas Feith, Elliot Abrams, et Richard Perle, trois faucons de l'administration Bush. Meyrav Wurmser est une ressortissant israélienne, contrairement à la plupart des néocons, qui sont d'origine américaine. Sa thèse de doctorat portait sur les idées qui a informé le révisionniste /Herout / Likoud, à partir de Ze'ev (de Vladimir Jabotinsky, allant de Menachem Begin à Yitzhak Shamir). Wurmser a enseigné les sciences politiques à l'Université Johns Hopkins et à l'Académie navale des États-Unis. Elle écrit des articles pour des publications pro-israéliennes comme le Weekly Standard et le Middle East Quarterly". Bref, on a bien affaire à un couple de propagandistes, dont les sources financières sont celles des dons déjà cités, mais pas seulement. Un couple et un site du MEMRI descendu ici en flammes par une seule émission de télévision, de "Listening Post"signée Aljazeera, démontant ses fausses traductions en sous-titres. Une entreprise de propagande, il n'y a pas d'autre mot possible.

Dans une des notes internes du 11 août 2011 (c'est donc récent !) retrouvée par le très pertinent Jim Lobe, on trouve en effet ceci : le Department of States Office of International Religious Freedom in the Bureau of Democracy, Human Rights and Labor a accordé une subvention de 200 000 dollars au Middle East Media Research Institute (MEMRI) pour mener le projet sur la diffusion de documents sur l'antisémitisme, le négationnisme et la glorification de l'Holocauste au Moyen-Orient. Cette subvention permettra à MEMRI d'étendre ses effortspour contrôler les médias, traduire les documents en dix langues, d'analyser les tendances de l'antisémitisme et le négationnisme et sa glorification, et d'augmenter la distribution de matériel à travers son site web et d'autres débouchés." Un site ouvertement pro-israël sponsorisé par l'Etat US, donc. Là, il n'y a aucun doute.

Au final, au sein du MEMRI, grâce à l'aide de l'Etat US et des dons de particuliers, l'argent coule à flots : selon ses propres comptes, le MEMRI a en effet engrangé 5 million de revenus en 2007 et plus de 4.5 millions en 2008. Or ce même MEMRI, qui n'a eu de cesse avec SITE de mettre en ligne les pires discours enflammés des islamistes, est aussi largement accusé aujourd'hui de s'être conduit en toute absence d'éthique à propos des contenus qu'elle a pu diffuser. C'est en effet avant tout une agence de propagande pro-israélienne, et rien d'autre. "Quoi de plus troublant, MEMRI a fait face à des accusations de mal-traduction d'articles et de reprises ici et là de sources incendiaires pour dépeindre les médias régionaux et les attitudes d'une façon trop négative. Une des questions les plus courantes avec des erreurs de traduction du MEMRI, semble montrer l'antisémitisme sur des preuves assez minces. En 2007, le correspondant de CNN Atika Shubert a vérifié les traductions du MEMRI provenant d'un programme pour enfants palestiniens et les a comparés à ceux fournis aux télévisions par câble par les interprètes du MEMRI : il avait ainsi traduit un simple appel enregistré sur une caméra de surveillance par "nous allons anéantir les Juifs » Mais, selon plusieurs intervenants arabes utilisés par CNN, l'appelant disait réellement. "les Juifs vont nous tuer". Edifiant : c'est bien de la propagande !

Dans d'autres cas, MEMRI a été accusé de "tordre" les traductions et de dépeindre les critiques d'Israël et de son idéologie, le sionisme, comme étant antisémites. La vieille technique traditionnelle En 2006, Rima Barakat, un activiste palestinien et musulman américain et un temps candidat républicain à l'assemblée l'état du Colorado, a écrit dans les Rocky Mountain News : Halim Barakat (aucun rapport), un professeur à l'Université de Georgetown, a publié un article dans le quotidien Al-Hayat de Londres intitulé « La bête sauvage que le sionisme a créé : l'auto-destruction". Au moment où MEMRI a "traduit" elle, le titre a été déformé pour devenir "les Juifs ont perdu leur humanité." Barakat avait fait remarquer, "chaque fois que j'ai écrit le sionisme, MEMRI a remplacé le mot par "les Juifs" ou "le judaïsme". Ils veulent donner l'impression que je ne peux pas critiquer la politique israélienne, car que ce que je dis est antisémite. "  Sur Agoravox, j'avais bien été victime exactement de la même méthode. Mon article s'intitulait à l'origine "l'antisémitisme de l'intérieur". Lors de l'attaque en règle avant même sa parution, j'avais eu droit à un changement de titre en post, que je n'avais jamais écrit. Attaqué dans un post affligeant de bassesse : "je suis membre de la communauté juive, je demande à Agoravox de ne pas publier le prochain texte du rédacteur "Morice" intitulé "Tsahal recrute des nazis". Tout incident antisémite lié directement ou indirectement à ce nouvel opus antisémite verra les responsables d’Agoravox traînés devant les tribunaux. Je suis en relation avec le commissaire S.G". La technique était bien la même que celle subie par Rima Barakat ! Ce sont bien toujours les mêmes qui jouent à la police du net en empestant les forums de leurs menaces de procès à répétition !

A un point devenu délirant : "Dans un article paru en 2002, le rédacteur en chef au Moyen-Orient du journal  britannique le GuardianBrian Whitaker a critiqué le MEMRI et ses inexactitudes qui reflète pour lui un ordre du jour prècis : "Quand les relations entre l'Occident et le monde arabe sont concernés, la langue est une barrière qui perpétue l'ignorance et peut facilement stimuler un malentendu. Tout ce qu'il faut c'est d'avoir un groupe petit mais actif, d'Israéliens pour exploiter cette barrière à leurs propres fins et commencer à changer les perceptions occidentales des Arabes... pour le pire". Selon Ibrahim Hooper du Council on American-Islamic Relations dans une déclaration au Washington Times : « L'intention de MEMRI est de trouver les pires citations possibles du monde musulman et de les diffuser aussi largement que possible." Memri pourrait, bien sûr, plutôt dire qu'il soutient et cherche à encourager la modération en soulignant les exemples flagrants d'intolérance et d'extrémisme. Mais si c'est le cas, on pourrait s'y attendre - pour des raisons de non-partisanerie - pour faire connaître les articles extrémistes dans les médias hébreux aussi." Brfef, le MEMRI est un laboratoire pour véhiculer la haine, et non l'en empêcher. Grâce à luiune poignée d'exrtrémistes sadiques obtiennent un auditoire inespéré ! Grâce à lui, une équipe montée de toutes pièces peut entretenir l'illusion d'une organisation terroriste sérieuse : c'est exactement ce qu'avait décrit le lumineux documentaire "Power of Nightmares" !!!

Un MEMRI qui va entretenir parfois longuement des peurs venues d'on ne sait où, même pas vérifiées, comme ce cas pendable de menace survenu en 2005, présenté sous un titre menaçant d'un pétendu « soldat-espion d'Al-Qaïda aux Etats-Unis", rédigé ainsi : "Dernier avertissement au peuple américain. Deux opérations vont se produire. Votre agence de sécurité intérieure (Homeland Security) doit se démettre. Des Etats éloignés de Washington, DC, tels que l'Arizona seront touchés ; nous attendons les ordres de notre commandant Oussama ben Laden ; l'Amérique sera mise à genoux". Un communiqué menaçant, donc, signé d'un dénommé " Rakan Ben Williams". Le MEMRI l'avait mis en ligne tel quel, affirmant qu'une menace "importante" planait sur les Etats-Unis.

Un message signé du GIMF, le Global Islamic Media Front, dont le directeur Saïf Al-Din Al-Kinani sur le site Internet du groupe GIMF Sout Al-Khilafa, affirmait ne pas être affilié à Al-Qaïda !!! Un message se réclamant de Ben Laden en provenance d'un site affirmant ne rien à voir avec ce dernier, même cela le MEMRI ne l'avait pas vérifié. Mais l'avait mis en ligne. Et le 8 novembre 2005, ça ne ratait pas, un quotidien londonien islamiste, l'Al-Sharq Al-Awsat le reprenait tel quel : "Le Front islamique mondial des médias a menacé [l'Occident] sur Internet par le biais de son nouveau soldat, qu'il appelle Rakan Ben Williams, et qui précise qu'il est un anglais, blanc, qui s'est converti à l'islam. " Bref, le message affiché par le MEMRI avait déjà fait des petits, toujours sans avoir en quoi que ce soit vérifié sa source première : "ainsi, le 24 Novembre 2005, le GIMF a affiché sur les sites islamiques un avertissement similaire, sous le même nom, qui comprenait une menace explicite d'assassiner le premier ministre italien Silvio Berlusconi, le premier ministre australien John Howard, le premier ministre japonais Junichiro Koizumi, le britannique Tony Blair, et le président américain George W. Bush, le moment venu, avec une mention claire de la possibilité de le faire après qu'ils aient terminé leur mandat actuel. Bien que ce communiqué a été dirigée vers ces dirigeants, il a été surtout noté qu'il s'agissait de tous les dirigeants occidentaux, et qu'il incluait une mention spéciale à Berlusconi. Lors de sa conclusion, le communiqué disait qu'il avait été écrit par "celui qui a soif de sang des croisés, le soldat secret d'Al-Qaïda, Rakan Ben Williams, en Italie (le Vatican)." On avait visiblement affaire à un déséquilibré, mais cela n'empêchait pas le MEMRI de continuer à en faire la publicité. "Dans l'avertissement suivant, Rakan Ben Williams prévenait que, contrairement à Madrid et après le 11 septembre, et les attaques de Londres, qui étaient alors encore à enquêter, "dans l'attaque à venir il n'y aurait pas un à analyser ni a enquêter, parce que l'esprit et le cœur sera incapable de le comprendre" ...

 

 

Un propos de gars dérangé, sans nul doute, qui ajoutait "ce ne sera pas une seule opération, mais deux : l'une plus importante que l'autre, mais nous allons commencer par la première et reporter la plus grande, afin de voir [comment] se comporte le peuple américain [dans la préservation de] sa vie. Si il choisit la vie, [il faut] mener à bien les demandes des musulmans, et si elle choisit la mort, alors nous serons ses meilleurs auteurs. "L'avertissement était apparu en arabe et en anglais, cette fois précise-t-on (le MEMRI s'étant offert un traducteur ?). Apparu au même moment ou Dick Cheney, alors en difficulté, affirmait partout que les Etats-Unis pouvaient s'attendre à une attaque terroriste de "grande ampleur", qui n'est depuis jamais arrivée. Bref, le MEMRI donnait aussi de sérieux coups de mains aux faucons du Pentagone ou du pouvoir bushien. Là encore, Rachel Maddow avait réglé son sort, en le liant à Adam Gadhan le ridicule... (regardez la vidéo !). Elle avait remarqué que Rakan était en effet le nom d'une bande dessinée type Conan... il était allé chercher loin son pseudo, celui-là... et la stupidité américaine est vraiment sans nom ! Le 6 novembre 2006, même topo avec à nouveau le "fameux" GIMF, "la voix du califat", mis en ligne par le MEMRI... et repris aussitôt par le site de Pamela Geller bien sûr !!

 

 

Le MEMRI affichait des extraits de sites islamistes, ou a été le premier à faire la publicité du fameux "magazine d'AlQaida", entièrement rédigé en anglais, c'est à noter, et l'une des sources de notre chasseur de StCyr national analysé ainsi par des linguistes : "Selon le linguiste Franck Barbin*, le magazine est rédigé dans un anglais britannique "très académique" avec des "phrases de construction élaborée avec notamment des verbes à particule qui donnent un aspect très anglo-saxon au texte". Serge Mauger souligne que le magazine a été fait par des professionnels. "Plusieurs éléments amènent à penser qu'ils ont fait appel à des journalistes britanniques et notamment la titraille. Sans article, au singulier, les titres sont réalisés selon l'habitude de la presse anglo-saxonne et dénotent d'une excellente connaissance de la langue", précise Serge Mauger. "L'accent est mis sur le factuel, dans un anglais irréprochable avec des formules idiomatiques bien trop élaborées pour être écrites par un étranger", souligne de son côté Franck Barbin. "En interrogeant les agences photos nous nous sommes rendu compte que les auteurs se sont servis de comptes professionnels. Les clichés n'ont pas été volés ou pris sur internet comme habituellement dans ce genre de publications. Or ces magazines comportent des centaines d'images", précise Roger Cozien. Tout ceci amène à penser que la cause afghane s'est attiré la sympathie d'acteurs loin du théâtre du conflit. Ont-ils été recrutés ou le font-ils spontanément, il est plus difficile de répondre à cette question. "Et à la fin nous avons là un document de 150 à 250 pages, décliné en plusieurs numéros sur un an et demi. On peut donc penser que les auteurs sont soit payés pour, soit impliqués dans la cause au point de ne pas compter leur temps", souligne Roger Cozien. Sites Internet ou Magazine, tout est fait pour répandre le plus largement possible les appels au Jihad, et le MEMRI constitue une énorme chambre d'écho à ces sites qui auraient dû rester confidentiels. L'information djihadiste a bien été manipulée, on lui a rendu un fier service en répercutant leurs appels à la guerre ou au meurtre. Ceux qui ont décidé de le faire avaient une seule idée en tête : provoquer d'un côté, et attirer de nouveaux combattants de l'autre. On a poussé au crime.

 

Des sites internet et même depuis quelque temps un magazine sur papier glacé ! Notre fameux spécialiste de St-Cyr, Mathieu Guidère "ex-collaborateur au ministère de la Défense," se fera mener par le bout du nez avec la publication de cet "Inspire", que j'avais ici tout de suite dénoncé comme réalisé en Europe ou aux USA, comme expliqué ici et là également. "Un magazine qui avait été reconnu par tous comme "authentique" "Présenté comme authentique par les autorités américaines, le document a dès lors été considéré comme fiable par la plupart des médias occidentaux : CNN, Fox News, le New York Times, le Washington Post, ainsi que, pour la France, le Figaro et Slate.fr, tous n’ont émis aucun doute, se contentant de rapporter la parole officielle, sans s’interroger sur la source originelle de l’information".

 

"Tout au plus, l’Associated Press évoqua l’identité du groupe d’experts, dénommé SITE, qui aurait repéré le document en circulation sur les forums djihadistes." nous raconte "Oumma.com", qui a mené sur la question une fort belle enquête. Un magazine douteux, car rédigé entièrement en anglais. Et un magazine "démonté" par un simple curieux : "Lee Gillentine n’est pas un de ces experts patentés du terrorisme ou de l’islamisme. Mieux que cela : il est web designer et s’occupe plus généralement de développement sur Internet. Un jeune geek assumé, vivant à New-York et branché sur l’actualité internationale. Ainsi, lorsqu’il découvre le commentaire d’un internaute féru d’informatique -à la suite d’un article consacré au magazine imputé à Al-Qaïda- et selon lequel le document est suspicieux, Lee décide de vérifier et de faire partager, via Twitter, ses découvertes sur son blog. Surprise, surprise : hormis les 3 premières pages lisibles, les 64 autres pages saturées du PDF comportent, après décryptage, le nom du dossier originel tel qu’il fut enregistré dans l’ordinateur de l‘auteur - « C :\Users\m050\Desktop\ellenbca.pdf 29 June 2010 16:45 ».Une rapide recherche sur Internet permet de remonter la trace du document originel, un texte intitulé « Les meilleurs petits gâteaux en Amérique » et mis en ligne sur le site web de Main Street Cupcakes, entreprise basée dans la ville de Hudson, en Ohio. Le papier recommandant les meilleures productions de sucreries avait été initialement publié en 2007 sur le site d’AOL. Seule particularité de la fabrique de l‘Ohio : ses gâteaux ont été promus dans une célèbre émission de télévision aux Etats-Unis, The Ellen DeGeneres Show. La liste de ces boutiques culinaires spécialisées, parmi lesquelles figure Main Street Cupcakes, est celle établie, avant altération, dans le PDF utilisé pour les pages défectueuses du magazine d‘Al-Qaïda.Initié au langage informatique, notamment aux codages hex et ASCII, Lee Gillentine parvient rapidement à valider sa première intuition, en comparant la trame du texte du PDF avec celle du texte altéré figurant à la suite des 3 pages lisibles de la brochure pseudo-islamiste".

 

Résultat, en deux coups de souris, notre nouvel expert rendait son dossier. "Sa conclusion, sans appel, est aisément vérifiable par tous les experts informatiques : non seulement le magazine imputé à la mouvance terroriste basée au Yémen était délibérément incomplet à l’origine mais, surtout, il s’appuie sur la récupération d’un document américain prodiguant des conseils alimentaires. Si le webmagazine avait réellement été corrompu par des hackers anti-islamistes, comme certains l’ont supposé, rien n’empêchait Al-Qaïda de remettre en ligne une nouvelle version. A l’inverse, s’il s’agissait d’une opération psychologique frauduleuse élaborée par des services secrets, un camouflage plus efficace aurait été réalisé. Quoiqu’il en soit, l’auteur de l’intox ne manque pas d’humour : choisir d’utiliser un texte rédigé par un certain Dulcy Israel pour en faire le support occulte d’un tract terroriste ne manque pas de sel".

Notre StCyrien lecteur d'Inspire a donc bien été berné sur toute la ligne : "Curieusement, le chercheur est présenté, sans doute par confusion, comme étant l’un des rares à avoir eu accès à l’ensemble des 67 pages lisibles, alors qu’aucun autre analyste sur la planète n’a déclaré, nommément, avoir pu consulter de telles données. Seuls des officiels américains, sous couvert d’anonymat, et le groupe controversé SITE auront prétendu avoir analysé l’ensemble du PDF avant sa pseudo-corruption par un virus informatique. Le journaliste du Monde, Soren Seelow, précisa même que le spécialiste français interrogé aurait eu accès au document « en version intégrale sur des forums islamistes sécurisés » alors que la plupart de ces forums ont pourtant recommandé, par méfiance, de ne pas télécharger le PDF ou de ne lui accorder aucune publicité. A défaut de pouvoir, visiblement, nous décrypter ce magazine dans ses moindres détails, l’universitaire Mathieu Guidère, qui sort à la rentrée un énième livre sur la menace terroriste, se contente donc d’alimenter le fantasme ambiant, alignant généralités et autres clichés culturels. Ainsi, pour tenter de démontrer l’authenticité de l’article, indiqué uniquement dans la table des matières et intitulé « Faire une bombe dans la cuisine de sa maman »,l’analyste élabore une explication particulièrement fumeuse : « La cuisine est indissociable de la figure de la mère dans la culture islamique. C’est un message positif : le candidat aura ainsi l’impression d’avoir tous les outils sous la main pour fabriquer sa bombe avec la bénédiction maternelle ».

Finalement, il y a beaucoup de gens qui vivent de l'entretien de mythes, et il ne faut surtout pas tarir le puits... c'est le même "spécialiste" en effet qui avait affirmé que les deux malheureux otages français avaient été sélectionnés par leur ravisseurs car "dans le monde islamique on ne supporte pas les mariages mixtes", alors que selon le procureur le choix s'était porté sur eux car ils étaient tout simplement les plus près de la sortie du bar où on les avait enlevés ! L'ineffable Mathieu Guidière, et sa collection de bouquins pour faire peur, d'expliquer également qu'Al-Qaida s'était "trompé" en enlevant une femme au Niger... une méprise, selon lui, "car la politique d"Al Qaida" en général est de libérer les femmes".. "un geste de bonne volonté" selon lui, lors de sa libération, alors que tout le monde sait qu'une rançon a bien été versée.... Et cette fois encore, pour la parution d'Inspire, son analyse ne valait guère mieux : "Pour moi",  disait-il "le passage à l'anglais de l'organisation terroriste la plus anti-américaine signifie la victoire culturelle des Etats-Unis dont la langue s'impose désormais à ses pires ennemis".  Celle-là, il va falloir l'encadrer ! Le gars balancé dans l'Océan Indien "selon les critères islamiques" doit regretter de ne pas être auparavant passé à l'anglais dans sa communication ! Remarquez, tant qu'il en reste au Maghreb ou à l'Afrique... c'est quand il s'attaque à la Norvège que là ça devient croquignolet. Remarquez en 2008 déjà dans la fort ténébreuse affaire des "pains de plastic" du Printemps Haussman, que d'aucuns avaient vus comme tout autre chose, le même Guidière avait affirmé que c'étaient bien des afghans qui étaient derrière, bien qu'il ne connaisse pas le groupe qui avait revendiqué la tentative et dont on n'a plus jamais entendu parler depuis ! Il ajoutait même que "Enfin, plus récemment, dans un discours de 29 minutes posté sur un site Internet islamiste, le chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Abdelmalek Droukdal, prévenait que la France allait être la cible d’attentats. ", ignorant là encore que Droukdal pointait aux services secrets algériens. Un Droukdal qui "aurait envoyée le 14 octobre 2004 à Al-Zarkaoui et qui aurait été "interceptée par les services américains"... quand on sait qui était Zarkaoui...

Mais il est vrai aussi que Guidière à une théorie, à laquelle il s'accroche depuis toujours  : Mais le principe du "ils disent..." peut trouver d'autres illustrations. Notamment théologiques. Ainsi, dans un remarquable ouvrage consacré aux jihadistes "solitaires" et autres adeptes des réseaux sociaux/activistes sur le Web ("Les nouveaux terroristes" aux éditions Autrement, Mathieu Guidière rappelle quelques principes chers aux islamistes. "Suivant cette logique, les jihadistes disent toujours ce qu'ils vont faire parce que la déclaration d'intention est constitutive de l'engagement dans le jihadisme. Sans cette déclaration d'intention, l'action qui s'en suivrait serait gratuite et sans valeur théologique !". Selon lui, donc, tous les attentats sont annoncés par les terroristes. A se demander encore pourquoi deux gamins sont morts au Niger alors que rien ne présageait de leur enlèvement (ou plutôt qui les a tués, plutôt, question à laquelle notre homme ne répondra jamais, on le sait). Bref, on théorise, on glose, mais on n'apporte aucun élément nouveau, à se faire mener par le bout du nez par une propagande sévèrement menée.

 (*) comme "preuve" de l'islamisme extrême, Widers nous avait en effet déniché celui-là :

"L’autre phénomène déniché par Wilders ne nous étonne pas non plus : comme Wilders est plus que "léger", il n’a pas pu s’empêcher d’enrôler un autre personnage que nous connaissons bien ici chez Agoravox : Adam Gadahn, et oui, celui qui se faisait surnommer "Azzam The American" et dont on vous a expliqué ici qu’il n’avait aucun crédit tant il est ridicule. Dans le film, c’est lui qui fait le plus long prêche : très mauvaise pioche pour Wilders.

sur le MEMRI et SITE on peut lire ceci :

http://www.centpapiers.com/elvis-presley-est-davantage-vivant-aujourd&rsquo ;hui-que-ben-laden-1/9847/comment-page-1

http://www.centpapiers.com/elvis-presley-est-davantage-vivant-aujourd&rsquo ;hui-que-ben-laden-2/9852

et les 4 épisodes sur Ben Laden :

http://www.centpapiers.com/ben-laden-la-fabrication-complete-d&rsquo ;un-frankenstein-1/11361

http://www.centpapiers.com/ben-laden-la-fabrication-complete-d&rsquo ;un-frankenstein-2/11368

http://www.centpapiers.com/ben-laden-la-fabrication-complete-d&rsquo ;un-frankenstein-3/11381

http://www.centpapiers.com/ben-laden-la-fabrication-complete-d&rsquo ;un-frankenstein-4/11393

ce dernier épisode évoquant les liens entre Yahya al-Libi, régulièrement pressenti pour "remplacer Ben Laden" et un grand habitué de SITE avec Adam Gadahn et les militaires US.