Les médias face au peuple - les Gilets jaunes face aux médias
En réponse à deux ou trois hôtesses et stewards des chaînes en continu d’info courant d'air, plus connus sous le terme de "journaliste" …
Arlette Chabot en tête pour laquelle, semble-t-il, il n’y a pas de retraite faute d’avoir cotisée à une caisse du même nom, jusqu’à douter qu’il y en ait une pour cette profession tellement ils sont nombreux à ne pas vouloir lâcher le manche et le micron – il suffit de penser à un dénommé Elkabbach toujours en activité à l’âge de 71 ans, pour s'en convaincre...
... des "journalistes" donc... face à un Gilet jaune qui insistait, avec ses mots à lui, sur le fait que « ce mouvement Gilets jaunes, c’est le peuple dans la rue ! » ; en effet, ce Gilet jaune tenait à revendiquer son appartenance aux gens du peuple ; et ces mêmes journalistes - Chabot en tête -, de s’en offusquer dans les termes suivants : « Mais nous aussi on est le peuple ! »
Certes, il y a le Peuple… Peuple français et nation française, soit un potentiel de 67 millions d’individus (potentiel dans le sens de : qu’il soit accordé à chacun la liberté d’accepter d’en faire partie ou pas) tout en gardant à l’esprit qu’il y a aussi « plusieurs France » car il y a aussi « plusieurs façons d’être français » ; on dira : plusieurs manières d’adhérer à une France en particulier plutôt qu’à une autre car il y a « plusieurs écoles françaises » : il y a la France de Jeanne d’Arc, de Gaulle et de Bernanos ; il y a la France de Victor Hugo, de Gambetta et de Jean Jaurès (sans oublier les intersections) ; et puis aussi : la France de la bande dessinée, de la play-station ; plus récemment, la France sioniste, bras armé du Judaïsme, la France musulmane et la France des Selfies.
France-ci, France-ça, s’il y a plusieurs France, à l’heure du "tout marchandise", de la réification de l’être humain et des relations humaines...
… se reporter à la définition de ce concept chez K. Marx - et ayons au passage une pensée pour l’homme-code-barre, qui nous est promis bientôt, dûment estampiller : tatouage trans-humaniste s'il vous plaît !...
… il y a surtout des Français qui croulent sous le fric, d’autres qui arrivent à mettre un peu de blé de côté et d’autres encore pour lesquels les fins de mois reviennent sept jours par semaine.
Telles sont les nouvelles catégories !
Désolé Monsieur Todd pour cette simplification pourtant pertinence puisque ce sont elles qui décident depuis trente ans, des majorités politiques, des minorités sorties des urnes et condamnées à le rester minoritaires, du taux d’abstention, des résultats des « pour ou contre Maastricht », « pour ou contre la constitution européenne » et enfin d'un « pour ou contre l’Euro »… et autres sujets brûlants.
Parmi ce « Peuple-marchandise » marqué au fer rouge aux côtés de tous les peuples de notre planète - ou presque -, parmi ce Peuple français donc, il y a ce qu’on nomme « le peuple » - ou bien encore « les gens du peuple ».
Bien qu’il ne soit pas imposable, même si les taxes s’en chargent, la TVA en particulier, ce peuple-là c’est le peuple du travail, le peuple qui bosse vraiment et qui se prépare à se rendre sur les lieux de son travail dès 5h le matin ; c'est ce peuple que l’on trouve dans tous les RER et trains de banlieues de nos mégapoles dès 6h ; c’est le peuple qui permet au « pays France », pour le plus grand bonheur de toutes les France, de fonctionner, tout simplement : voirie, hôpitaux, Ehpad, transports, secours, déchets à ramasser et à traiter, centrales électriques, eau potable, maintenance, manutention, bâtiment et TP été comme hiver, entretien et nettoyage, chauffeurs-livreurs, et livreurs tout court, celui qui vous sert votre café content ou pas…
Merci de compléter cette liste...
N'ayons aucun doute à ce sujet : les médias, leur personnel et la classe politique le re-connaissent très vite ce peuple même s'ils ne le fréquentent pas ! Les médias l’accusent en termes à peine couverts de tous les vices et de tous les maux ; d'autres à la gauche de la gauche de toutes les vertus ; les intellos et les universitaires ne parlent que de lui quand il est absent et disparaissent quand il descend dans la rue. D’où leur silence aujourd’hui à propos des Gilets jaunes alors que l’on ne peut pas faire « plus peuple » que ce mouvement.
Pensez donc ! Même un syndicaliste militant de la CGT fait bourgeois, très bourgeois en comparaison ; presque nanti pour un peu.
Et c’est bien là le problème avec ce mouvement trop, beaucoup trop, décidément trop « peuple ». A gauche, la vraie, on espérait, on attendait un « soulèvement » (à la droite de la droite aussi soit dit en passant) depuis deux ou trois ans… or, il est arrivé ; manque de bol (alimentaire aussi ?) et de pot, ce soulèvement est venu d’un peuple dont aucun parti politique n’est capable de se faire entendre, excepté ce parti vampire, suceur de désespérance qu’est le RN, parti gestionnaire d’une rente - la rente « Le Pen’s family and co » (1) - , et ce dans les marges car le mouvement Gilets Jaunes c’est d’abord le peuple de l’abstention de ces 40 dernières années qui va grossissant tout comme la précarité et l’abandon qui trouvent leur résolution, leur dénouement, chez les agriculteurs par exemple, dans le suicide par pendaison ; faut dire qu’à la campagne, on trouve toujours une grange avec une poutre au plafond et un bout de corde qui traîne ici ou là.
Rien de surprenant à cela cette abstention massive car il n’y a pas, il n’y a jamais eu de parti pour les retraités à 900 euros ni pour les salariés au SMIC horaire ; il n’y a pas non plus de parti pour les agriculteurs qui se suicident à raison d’un par jour ; il n’y a pas de parti pour tous ceux qui ne veulent plus vivre sans moyens dès le 10 du mois ; tout comme il n’y a pas de parti pour ceux qui ne veulent plus d’une Assemblée nationale composée de députés godillots sous le contrôle d’un Président qui rafle la mise, toute la mise, sur la base d’un score qui s’élèvent à 18% des inscrits au premier tour.
La situation a donc le mérite d’être claire.
Revenons maintenant aux médias et à son petit personnel, petites mains de leurs patrons milliardaires ; les médias et puis leurs inénarrables plateaux-télé-débat en présence d’un ou d’une Gilet jaune… à cinq contre un ; Gilet jaune qui ne soupçonne même pas qu’il est, dans les faits, en garde à vue face à des flics de la pensée, des juges, des procureurs et jurés tout à la fois ( ou bien plutôt « en même temps ») nommés experts, éditorialistes ou « journalistes » car quand ce n’est pas la police qui s’en charge, c’est le personnel des médias, petites mains de l’Elysée, qui prennent le relais, quel que soit le locataire, et par temps chaud plus particulièrement - et faut bien reconnaître qu pour les fesses de Macron, c'est vraiment chaud !
A propos de ce personnel, face à un Gilet jaune invité, sur leur visage à tous, dans leurs yeux à tous, dans leurs questions qui ne sont que des procès d’intention à peine voilés depuis des semaines, on peut y lire qu’un désir, qu’un souhait, et finalement, qu’un ordre et qu’une sentence : « Quand est-ce que vous allez rentrer chez vous ? Quand est-ce que vous allez arrêter de vous plaindre ? » Et puis finalement, la boucle bouclée : « Quand est-ce que vous allez arrêter de nous faire chier chaque samedi, bande de trous du cul ! »
Le peuple et les médias ? Oui ! Tous ceux qui "n’en sont pas" savent qui fait partie du peuple et ce qu'est le peuple car ce peuple, il est tous ceux avec lesquels, vous les médias, hommes et femmes confondus, vous ne souhaiteriez pour rien au monde être attablés et ce sous aucun prétexte, lors de vos repas de fin de semaine, le vendredi soir ou le samedi soir par exemple car, vous tous n’avez qu’un rêve, qu’une ambition : vous retrouver dans un 200m2 au centre de Paris, chez vous, attablés avec un député qui a 30 ans de carrière politique derrière lui ou elle, un chef d’entreprise high-tech, un artiste d’art contemporain escroc mais très tendance et un directeur de rédaction ou d’un service politique d’une chaîne d’info pour votre avancement même et surtout à reculons moralement mais certainement pas entourés d'un smicard, d'un chômeur et d'un locataire d'HLM !...
Pour vous, homme de médias, à propos de la même tablée, toujours à l'occasion de ce samedi-soir, même lieu, mêmes convives donc, on peut sans difficulté vous imaginez en compagnie d'une épouse de 20 ans votre cadette parce que le "pouvoir" et l'argent ça sert à ça...
Pour vous, femme de médias, hôtesse recalée du mannequinat, journaliste en deux temps, trois mouvements et une claque au cul - « Allez ma fille, t’en sais assez maintenant, va tapiner pour ton patron et l’Elysée ! », ce sera en compagnie d'un mari de vingt ans votre aîné parce qu’à cet âge, on est installé et qu’il ne peut rien lui arriver de fâcheux, et quand il lui arrivera quelque chose, c’est tout bon pour la veuve bientôt joyeuse qui vous serez car c’est vous qui passerez chez le notaire pour ramasser et encaisser le chèque.
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Alors, hommes et femmes des médias, êtes-vous toujours le peuple ? Etes-vous toujours ce peuple ? Si oui, qui parviendrez-vous à convaincre ? Car, à chaque fois que vous pensez à lui, avouez donc que vous en avez des sueurs froides ! Et si d’aventure ou par malheur, vous en venez, reconnaissez sans plus tarder que vous tous préféreriez plutôt mourir que d’y retourner même sous la contrainte d'une arme pointée sur la tempe !
C'est dire... c'est tout dire !
1 – Parti qui néanmoins pourra nous être utile lorsqu’il sera question de provoquer une crise de régime (réforme complète de toute l’architecture institutionnelle de notre République et de cette démocratie non-représentative) et pas simplement une crise politique que l’alliance à venir « LREM – LR » croira pouvoir résoudre en un tour de main, à la grande satisfaction des satisfaits d’aujourd’hui qui souhaitent le rester demain.
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Pour prolonger, cliquez : Les Gilets jaunes - dossier
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