Les médias font vivre le FN
Soirée électorale sans grand intérêt si ce n’est ce que nous avait indiqué le premier tour, une abstention significative, un vote blanc et nul non révélateur pour ceux qui au lendemain des régionales espéraient un rassemblement politique des votes blancs.
Quelques chiffres des votes blancs ou nul pour les cantonales sur le premier tour depuis 2001, 614 499 ; 2004, 526 532 ; 2008, 55 938 ; 2001, 278 463.
C’est au premier tour, que les électeurs expriment leurs préférences, et ce sont seulement ces résultats qui sont indicatifs de la progression des partis.
c’est dans ce premier tour que chacun peut trouver un représentant à sa convenance, et choisit donc son affinité ou son désintérêts.
Le deuxième tour est celui de l’élimination, le choix du moindre mal pour ceux qui en sont exclus, l’on comprend parfaitement que s’ils se prononcent pour un des deux candidats resté en lice, ce n’est pas parce qu’ils s’en sentent partisan, mais seulement proche par grande famille ou par opposant.
C’est donc à tort qu’au deuxième tour l’on attribue les votes exprimés envers un candidat à son parti.
L’on ne peut donc tirer du deuxième tour la représentativité d’un parti en fonction de la représentation nationale du vote des électeurs. Les classer dans un des deux partis restés en lice nous conduit à cette bipolarisation fausse, et induit en erreur.
Par contre l’on peut en retirer toutes significations sur les alliances entre les uns et les autres, et les tendances des différentes régions ou département, bref tout le travail d’analyse des reports.
Loin de l’immédiateté j’ai comparé les résultats des cantonales depuis 2001, car c’est dans la durée que l’on apprécie la valeur d’un parti.
Durant toute cette élection il n’a été de cesse de parler de la progression du FN nouveau tiré par sa nouvelle présidente.
Effet médiatique par excellence, mais réalité d’une tendance de pensée d’extrême droite semble à celle qui caractérisait le FN chez les électeurs de l’UMP, ce qui m’avait fait écrire dans mon dernier article qu’il en était le dindon de la farce.
Une analyse de tendance se doit de tenir compte des votes exprimés au premier tour, l’on ne peut donc tirer du deuxième une quelconque progression d’un des deux partis restant en lice, ce deuxième tour n’étant fait que pour attribuer les sièges.
Et c’est de cela dont nous entretiennent les médias, alors que les résultats comparés depuis 2001 sur les grands partis et le FN qui fait la une depuis quelques semaines disent autre chose.
2001 2004 2008 2010
Votant. 13 889 701 12 816 940 13 889 701 9 439 097
Abstention. 7 519 012 7 237 016 7 519 012 11 856 841
Socialiste. 2 706 319 3 226 000 3 565 597 2 284 967
UMP. 1 529 072 2 574 000 3 143 259 1 554 744
FN. 1 208 948 1 490 000 644 239 1 379 902
Ces quelques chiffres en disent plus long que tous les discours médiatiques.
L’on y voit une stabilité du FN, et un électorat qui l’avait abandonné pour l’UMP en 2008 dans la suite de l’élection présidentielle de 2007 qui les avait courtisait, et une mobilisation certaine malgré une abstention élevée, ce qui a fait le jeu de sa présence dans beaucoup de duel du deuxième tour et non pas dû à une forte poussée de son électorat comme cela se rapporte.
L’échec de l’UMP est patent, tandis que le PS retrouve un score de 2001.
S’il n’y a pas de progression du FN l’on peut dire que le retour de ses électeurs au bercail a été moins érodé par l’abstention que les autres partis.
Il n’y a donc pas lieu de privilégier les thèmes qui leur sont chers, puisqu’il n’y a guère plus 1 500 000 de citoyens qui y sont sensibles alors que 11 856 841 ne les considèrent pas plus crédibles que les autres.
Alors du deuxième tour il ne peut en être retiré que la satisfaction politicienne de la langue de bois et les sempiternels bavardages et extrapolation qui nourrissent le vide de la pensé politique.
Une fois de plus l’UMP pense que les abstentionnistes sont obnubilés par le débat sur la laïcité ou la place de l’islam et la sécurité, s’en est ahurissant, ils reçoivent après les régionales une deuxième gifle et nous ressortent le même discours d’après les régionales, ce discours qu’ils ont appliqués et qui est la cause de leur nouvel échec ; docteur c’est quoi une obsession ?
Il serait temps que la droite social démocrate retrouve de la voix et des voix.
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