• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Les médias seront-ils demain en liberté surveillée ?

Les médias seront-ils demain en liberté surveillée ?

De tout temps, les gouvernements ont redouté les informations diffusées par les médias et les réactions de ces derniers à l’égard de leur politique.

De tout temps, les gouvernements ont redouté les informations diffusées par les médias et les réactions de ces derniers à l’égard de leur politique.

Théophraste Renaudot, présenté en France par les plus respectables institutions professionnelles comme le père du premier journal français La Gazette de France (1631), n’a été , en fait , qu’un propagandiste financé par le père Joseph, éminence grise du cardinal de Richelieu, au nom du roi Louis XIII.

Ce type de presse-là fut toujours de tout repos pour le souverain.

On a également constaté depuis, à travers le monde, que moins un gouvernement respectait les impératifs de la démocratie, plus il imposait son contrôle aux médias, qualifiés d’empêcheurs de danser en rond.

De nos jours, l’idée même que - grâce à Internet - les citoyens vont pouvoir, en toute liberté, échanger, répandre leurs idées et leurs réflexions à travers le monde est devenue proprement insupportable à de nombreux hommes politiques.

Ils se croyaient investis du pouvoir suprême d’imposer aux peuples leur façon de concevoir la société et le monde. Il fut une époque où les machines à polycopier étaient interdites . Leur possession clandestine pouvait conduire directement en prison, ou pire.

Une technologie révolutionnaire venue des Etats-Unis leur apporte un démenti cinglant.

Or, cette liberté est aujourd’hui menacée par des mesures législatives actuellement en discussion au Parlement français. Si elles sont finalement adoptées, elles frapperont durement , assure-t-on, les contrevenants.

Quand le président François Mitterrand a commis l’erreur de faire établir des écoutes téléphoniques, la France presque tout entière a hurlé et crié au viol de l’intimité des citoyens.

Un système de cellules est établi pour "prendre en flagrant délit" les échanges sur Internet des contrevenants éventuels à cette nouvelle loi. Personne ne pense que dans ces conditions, il n’y aura plus aucun garde-fou pour dissuader un gouvernement et ses sbires - quel qu’il soit et quelle que soit l’époque - d’aller fouiller, à leur insu, dans la vie privée et les ordinateurs de millions de Français .

Se refusant à croire à une telle perspective - mais n’étant pas sûr de l’avenir -, on attend maintenant un démenti et un engagement ferme des plus hautes instances de l’Etat, garantissant aux citoyens que jamais, dans ce domaine, la liberté d’expression et d’information ne sera violée.

Bertrand C. Bellaigue


Moyenne des avis sur cet article :  4.48/5   (62 votes)




Réagissez à l'article

7 réactions à cet article    


  • PJ-BR (---.---.220.140) 21 mars 2006 15:41

    @Demian

    Comprendriez vous enfin (cf. vos commentaires sur AgoraVox : DADVSI Code : l’arbre qui cache la forêt des traités OMPI en gestation) que la DADSVI va bien au-delà des droits d’auteurs ?
    Le lobby des majors impose des solutions dangereuses pour la liberté d’expression.
    Je persiste donc à penser que les artistes qui les soutiennent sont en bien mauvaise compagnie.


  • lulu07 (---.---.37.118) 22 mars 2006 15:02

    Je suis moi aussi heureux Demian que vos propos sur le fond de ce genre de loi et sur ce qui peut en découler ne soient, pas forcément dans mon sens comme je m’excrimais à le dire sur d’autres sujets, mais qu’ils soient à propos (or pour le coup nous avons le même avis). Cette loi a dépassé depuis le début la question du droit d’auteur et se veut l’avènement d’un contrôle de tous, sur tout, dont le ministre de « la culture » a déjà parlé. (cf une interview de Libération reprise en partie sur un autre article d’Agoravox)


  • PJ-BR (---.---.220.140) 21 mars 2006 15:45

    Cet article remet bien en prspective l’interview de RDDV pour Libération

    En particulier le dernier paragraphe où il dit « je compte bien, par exemple, m’attaquer un jour au problème de la presse et de l’Internet ».

    Ce qui n’est pas rassurant pour les media type AgoraVox et donc l’expression directe des citoyens.


    • Yaarg (---.---.30.251) 21 mars 2006 22:07

      Je crois normal et légitime de s’inquiéter et de rester vigilant devant les velléités dirigistes des hommes de pouvoir vis-à-vis de toutes le formes d’expression libre.

      Néanmoins je ne me fais aucun souci : la planète internet n’a aucune frontière (même la Chine ne peut empêcher que l’information passe).

      Aussi, si demain Agoravox venait à être « interdit » (ce qui me paraît totalement improbable) qu’est-ce qui nous empêche de transférer la réalité physique d’Agoravox, c’est-à-dire le serveur, l’ordinateur et les disques durs où Agoravox est stocké n’importe où dans le monde, avec des miroirs. Car la force d’internet c’est que dès qu’une information y est introduite, elle se multiplie.

      Internet c’est comme la boîte de Pandore, maintenant qu’elle est ouverte, comment voulez-vous la fermer ? Supprimer l’ADSL ? Il restera toujours le bon vieux modem... Les listes de diffusion, etc.


      • lulu07 (---.---.37.118) 22 mars 2006 14:47

        Le problème qui pourrait se poser à Agoravox, si l’avenir venait à un contrôle arbitraire du net, tel qu’il existe dans les autres médias (télévision, radio, presse) est l’auto-censure pour rester dans le politiquement correct et nos commentaires seraient filtrés de la sorte....


        • Yuca de Taillefer (---.---.185.2) 22 mars 2006 15:00

          Le vrai problème est là : c’est quand la démocratie devient de la démocratie-dry ou light, de même les médias devenant du média-dry, allégé ou light : quand le faux semblant cache les réalités d’une société et du fonctionnement de la société dite « d’en haut ». Ce probleme est au niveau national mais se retrouve également au niveau local et régional.


          • alone (---.---.30.197) 23 mars 2006 19:52

            Il faut sans doute être vigilant, mais comment empêcher le passage d’informations provenant de la mouvance « citoyennne », il y a toujours une solution pour contourner un éventuel filtrage, exemple les pays qui cherchent à se démocratiser, là bas dans l’Est. D’autre part ne soyons pas naïf, depuis bien longtemps, les grandes oreilles existent, tout peut être retrouvé, dans du vocal, fax, courrier électronique etc.. même les pigeons voyageurs qui furent stratégiques ! A.L

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès