Les mercenaires et la fin de Kadhafi, ou l’art de tondre le mouton
Ah, ça devient intéressant. Figurez-vous que certains journalistes se sont contentés d'aller prendre en photo ce qui restait du consulat américain à Benghazi. Et d'autres y sont entrés et ont fouiné un peu partout. Comme tout était ouvert et les armoires à l'air libre, certains ont eu la curiosité de se baisser et de ramasser les papiers qui trainaient ici et là. Et ce qu'ils ont découvert, eh bien, ça vaut son pesant de mouron, figurez vous !!! A ciel ouvert, laissés à la vue de tous, des documents dont certains signés de la main de l'ambassadeur décédé.... et parmi ceux-ci, le contrat liant l'ambassade US avec ses protecteurs. Pas n'importe lesquels, à vrai dire : ceux d'une société anglaise de mercenaires, Blue Mountain Group, très liée au MI6 anglais et aux SAS, composés d'anciens de Operatives Outcomes (ça nous ramène direct en Afrique du Sud et j'en ai déjà parlé ici !), dont pas mal avaient été aperçus juste avant la chute de Kadhafi (en train de protéger Kadhafi !). Mais aussi d'autres, de sociétés anglaises, telle Control Risks, ainsi qu'une canadienne (Garda)... et -surprise- une française : Gallice Sécurity, à la tête de laquelle on trouve "un ancien cadre du Service Action de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure" ; autrement dit une société d'ex-barbouzes, reconvertie dans le mercenariat, et qui a comme associé l'ancien patron du GIGN ! Aujourd'hui où traînent les rumeurs sur la fin tragique de Kadhafi, on commence à voir un peu mieux qui se trouvait déjà sur place à ce moment-là... grâce aux documents retrouvés à moitié calcinés sur place !
Blue Mountain est en fait une des toutes premiers parmi les premiers groupes de sécurité qui se sont déplacés en Libye après le renversement et l'assassinat de Mouammar Kadhafi l'année dernière. Cette découverts n'est pas vraiment pour plaire aux Etats-Unis, soi-disant vaccinés contre les dérives de Blackwater, car de trouver une agence de mercenaires si proche des services secrets anglais n'est pas vraiment une bonne nouvelle pour l'intégrité des informations au sein de l'ambassade US : Romeney va sauter sur l'occasion pour le faire remarquer à Obama (si tant est que ce sous-Bush ait une once de sens politique, ce qui n'est pas assuré). Ce n'était pas vraiment une découverte, à vrai dire. L'agence UPI dans un texte aujourd'hui prophétique avait évoqué le rôle de ses mercemaires dès le 9 décembre 2011, avec un article intitulé "Security firms hustle in lawless Libya : Western mercenaries are moving in to fill the security vacuum in oil-rich Libya". Dès la fin de la dictature de Kadhafi, en effet, le problème de la protection des puits de pétrole s'était tout de suite posé : en première ligne étaient donc arrivés les anglais, les américains... et les français, avec l'incontournable Total. Alors que des guerres intestines entre milices rivales en Libye d'après-guerre faisaient encore rage, et que le gouvernement intérimaire avait du mal à former une armée nationale, les mercenaires occidentaux étaient en effet arrivés au bon moment pour combler le vide sécuritaire dans le Nord, riche en pétrole, de la Libye juste libérée. "En tête du peloton on trouvait le groupe britannique Blue Mountain", notait dans l'article UPI, précisant que la firme était sur place dans le pays depuis plusieurs mois déjà, et qu'elle avait reçu des certificats d'autorisation (ou de "non-objection", plutôt selon la dénomination officielle !) des nouvelles autorités libyennes pour continuer leur travail. Toujours selon UPI, il n' avait pas sur place d'entreprises américaines de sécurité et de mercenaires, mais en revanche il y avait au moins plusieurs autres entreprises britanniques, telle Control Risks, ainsi que Eclipse Group, Olive Group et même AKE, fondée en 1991 par Andrew Kain, un ancien du Special Air Services Regiment anglais, auquel on peut ajouter le groupe canadien "Garda... et la firme française "Gallice Security" notait UPI. Les anglais avaient râflé la part du lion depuis longtemps, déjà !
Gallice Security, arrivée sur le tard, donc, subrepticiement et discrètement, firme dirigée par un colonel, Frédéric Gallois, tout simplement l'ancien patron du GIGN de 2002 à 2007 (remplacé par le général Thierry Orosco) et par Luc Vaireaux, ancien de la DGSE... avec son collègue Gilles Sacaze, et Gilles Maréchal, tous trois comme par hasard anciens du Service Action de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure !DGSE). Bref, un beau nid d'anciennes barbouzes reconverties dans "l'intelligence économique", le doux euphémisme qui signifie espionnage. En cherchant rapidement, on retrouve facilement un cliché qui va faire faire des gorges chaudes, avec ce qu'on vient d'enttendre récemment : celui d'un Sarkozy encore ministre de l'intérieur (plutôt mal fagotté, période Cécilia) serrant la paluche au fringuant officier Frédéric Gallois. Dans le même site présentant la rencontre, on trouvait également la photo du site d'entraînement des équipes de Gallice : c'est à Marqueglise, situé à peine à 50 km de Paris (près de Compiègne). Au plus proche du pouvoir décsionnaire politique central, on ne sait jamais ! Une proximité réelle : un document de l'INA du 20 janvier 2007 montre une deuxième fois le colonel Gallois en compagnie des autorités françaises, avec Michèle Alliot Marie, à Satory, lors d'une cérémonie en hommage à un membre du GIGN tué par un forcené à Gensac-sur-Garonne. L'hommage au maréchal des logis chef du GIGN décédé auquel avait participé Sarkozy s'étant tenu... à Toulouse.
Gallois, ayant laissé son uniforme du GIGN est devenu un excellent VIP du mercenariat : pour vendre ses services anti-pirates, il était venu devant les caméras défendre l'idée de mercenaires français pour protéger les bateaux français, et non d'avoir recours à des sociétés étrangères. Des affaires florissantes, que celles touchant à la sécurité maritime, tant les tarifs sont faramineux (50 000 dollars la protection d'un seul pétrolier) mais une société qui intrigue, comme ici lors de son débarquement à Madagascar en 2011, les journalistes du coin ayant ressorti les documents sur son débarquement précédent en Irak : "une quarantaine d’hommes d’affaires français et autant de journalistes étaient à bord du premier vol direct Paris‐Bagdad depuis 1990 pour un séjour éclair dans une capitale en reconstruction, où la sécurité est devenue un véritable fonds de commerce. Des affaires, c’est vrai, il y en a beaucoup à faire en Irak. Le chaos est une aubaine pour les sociétés de sécurité. Le britannique G4S a remporté le juteux marché de l’aéroport de Bagdad. C’est son personnel qui, à l’entrée, effectue les contrôles. Quatre au total jusqu’à l’embarquement, avec fouille au corps à chaque étape". On l'a vu pendant des années et je lai relaté ici : le dépeçage irakien comme afghan a permis à des entreprises de devenir très florissantes, telle Blackwater, dont les coups fourrés et les assassinats déguisés ont ponctué tout le temps de l'occupation américaine de l'Irak ou de l'Afghanistan : le mouton afghan ou irakien a été complètement tondu. Et même plusieurs fois ! Pour ce qui est des entreprises visiteuses françaises amenées en délégation, il y avait de tout :"Le 31 octobre, une quarantaine d’hommes d’affaires français – des groupes Thales, Lafarge, Renault Trucks, Sanofi… – ont débarqué dans ce décor comme figé trente ans en arrière. Ils avaient voyagé à bord du premier vol direct Paris-Bagdad depuis 1990. Après un an de tractations avec les autorités irakiennes, la compagnie française Aigle Azur a rouvert la ligne, accessible au grand public à partir de janvier prochain à raison de deux liaisons hebdomadaires. Compte tenu de l’insécurité, elle devra supporter des coûts supplémentaires, de 100 à 150 euros par passager". On notera avec ironie au passage la présence de Sanofi, qui supprime à tour de bras des emplois en France et va démarcher le marché irakien... la quête du mouton à tondre étant sans fin dès qu'on recherche en priorité les profits !
Des firmes françaises qui débarquent bien tard au milieu d'un marché déjà bien encombré : "cherchant à se faire une place dans un secteur jusqu’alors dominé par les entreprises anglo‐ saxonnes, le français Gallice Security a, quant à lui, décroché la sécurisation du ministère irakien des Affaires étrangères, avec 500 000 dollars (350 000 euros) à la clé. Mais, pour l’heure, il veille sur les invités d’Aigle Azur. Son fondateur, Frédéric Gallois, ancien colonel du GIGN – unité d’élite de la gendarmerie française –, les attend à l’aéroport. Visage émacié, crâne rasé, ce grand bonhomme discret n’a pas le look du barbouze. En guise d’uniforme, il porte un blazer à boutons dorés sur un pantalon anthracite. « La sûreté, c’est l’affaire de tous, assène‐t‐il aux journalistes. C’est aussi votre responsabilité. » M. Gallois leur explique le dispositif de sécurité, identique à celui qu’il réserve à sa clientèle d’affaires venue prospecter en Irak. Premier prix pour une journée de prise en charge 1 000 dollars par personne". Pas donnée, la protection en Irak... mais juteux pour les entreprises privées. Spéculer sur la peur, profiter de la guerre : en cela, les firmes hexagonales ne sont en rien différentes des anglo-saxonnes, à un détail près ; selon une loi adoptée à l’unanimité par l’Assemblée Nationale le 3 avril 2003, elles n'ont pas le droit de proposer des mercenaires. Alors elles détournent la législation, en s'associant à d'autres, ou en rebaptisant leurs services.
"Douze véhicules blindés attendent les insolites voyageurs, dont deux « au cas où ». Une voiture « d’ouverture de route pour les check‐points », ainsi que deux autres mises à disposition par l’État irakien les escorteront. Interdiction de changer de véhicule. Dans l’avion, chacun a reçu une petite étiquette : « La voiture blindée “n” vous est attribuée pour toute la journée"... et en effet, car en Irak Gallice se retrouve bien implanté au point de créer sa filiale irakienne, "Gallice Iraq Services". Une société présentée sur un site en anglo-saxon uniquement, tenant à préciser qu'elle est formée "d'anciens des forces spéciales et des unités de contre-terrorisme". Le 30 septembre 2009, Gallice annonçait la signature d'un contrat mirobolant à 500 000 dollars pour la protection du ministère irakien des Affaires Etrangères près de la "Green Zone". Pour l'instant, Gallice devait se contenter de protéger surtout les patrons français désireux de faire des affaires en Irak (avec la vague d'attentats actuels, c'est loin d'êtrre gagné) : "Une autre tâche importante sera d'assurer la protection des homme d'affaires français qui visitent Bagdad", une fonction obligatoire, car selon un des membres de Gallice, "toutes les sociétés anglo-saxonnes ont des contacts avec la CIA ou le MI6, et cela signifie qu' il y a des problèmes pour garder des réunions d'affaires françaises confidentielles car les hommes d'affaires français jusqu'ici devaient souvent être protégés par des membres des SAS britanniques. Et le travail restera toujours extrêmement dangereux tout cela parce que les Français n'ont pas accès aux renseignements de première main au sujet des attaques imminentes et d'autres menaces. C'est pourquoi d'ailleurs Total maintient son contrat avec la société britannique Control Risk". Etrangement, dans une autre interview, Gallois affirmera que sa présence en Irak, avec un "Joint Venture" avec une société locale était un "investissement" de 500 000 dolllars !!! Le fameux "Joint Venture" était en fait une association avec une milice tribale sahwa anti Al-Qaida, celle des Abou Rish, très certainement la plus infiltrée par la CIA ! Entr barbouzes... vous allez me dire, on tisse des liens. En Irak, le concurrent français de Gallice est Geos, créée par Stéphane Gérardin, encore un ancien du service action de la DGSE, lui aussi, est présidée par le général Jean Heinrich, ancien patron de la DRM (Direction du renseignement militaire) : toutes les entreprises de sécurité de ce genre sont des émanations d'anciens membres des services secrets ! Avec Geos, on tombe également comme "expert" sur Louis Caprioli, plusieurs fois pourtant pris en défaut d'analyse comme avec l'affaire Germaneau.
Un Delamotte très remonté après l'affaire des otages d'Areva et les critiques de la presse en vers des sociétés concurrentes : "J'ai vu des dossiers dans lesquels certaines de ces sociétés proposaient, par exemple, des exfiltrations à base de "poser d'assaut". Elles oubliaient le fait qu'il faut non seulement un avion adapté (c'est le plus facile à trouver) mais aussi un équipage formé (c'est plus délicat), avoir un plan de vol et surtout avoir sécurisé la piste sur laquelle se fait le poser... Cette sécurisation est une véritable opération militaire qu'aucun des acteurs français n'est actuellement en mesure de mener. Ce n'est pas un problème de savoir-faire mais de capacité opérationnelle. Autrement dit, la proposition reposait sur le fait que son auteur n'aurait jamais à la mettre en œuvre. Une escroquerie intellectuelle vendue à prix d'or. Ce genre de pratique est relativement fréquent". Une escroquerie et une impossibilité juridique, avec l'interdiction d'utiliser des mercenaires... selon la loi de 2003 ! Celle signée par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales". Delamotte citant quelle entreprise se cachait derrière les ouvriers d'Areva enlevés : "En l'occurrence, on parle d'Areva (sans doute plusieurs inconnues à elle seule tant les intervenants sont nerveux et parfois contradictoires), l'Etat du Niger, le prestataire (EPEE) et l'Etat français. Pour mémoire, le prestataire n'est pas une SMP mais une société de conseil. Dès lors, il a une obligation de moyens et un devoir d'alerte. In fine, c'est à l'Etat du Niger d'assurer la sécurité des gens sur son territoire. Même si Areva l'avait souhaité, Niamey n'aurait jamais accepté de voir des "mercenaires" déployés sur son territoire pour protéger les personnels ou les mines. Ni des soldats français. Un garde armé devant la maison aurait il été en position de tenir tête à une petite dizaine d'hommes déterminés ou aurait il été la première des victimes ? " Epée, en cheville directe donc avec "L'Etat Français" dénonçait Delamotte !
Un Delamotte visiblement excédé, qui balançait ce jour-là tous azimuts : "sécuriser un grand projet du type des mines d'Arlit est un métier à part entière. Les cabinets français aptes à fournir une telle prestation se comptent sur les doigts d'une main, pas plus. Ceux qui critiquent sont le plus souvent des experts en chambre. Ils ont des avis d'autant plus tranchés qu'ils n'ont pas été confrontés à ce type de problématique, au moins dans le privé. Ce n'est pas leur faire offense que de le dire. Je connais mes concurrents, j'ai souvent du respect pour ce qu'ils ont fait sous le drapeau – dans les forces spéciales ou au GIGN - ce n'est pas pour autant qu'ils sont les plus adaptés pour gérer les compromis d'un projet industriel. Je me souviens de cet acteur respecté qui avait rendu un plan de sécurité parfait, sauf qu'il ne prenait pas en compte le fait que le site devait accueillir une forme de public : les clients ! De même pour cet audit mené par deux fonctionnaires à la demande d'un grand groupe français implanté en Afrique du Sud : le rapport prévoyait tous les cas de figure exception faite qu'installer le dispositif recommandé "tuait" la rentabilité de la filiale pour plusieurs années. Une solution sans compromis avec le risque mais rejetée sans hésitation en raison de son cout". Des français implantés en Afrique du Sud ? Voilà qui n'est pas nouveau et nous ramène historiquement à Dulcie September ! Avec comme suspect principal pour l'affaire Richard Rouget, un ancien dirigeant du GUD et un ancien militaire, lié à l'ineffable Bob Denard. Au Niger, on a retrouvé fin 2011 les mêmes tentations d'infiltration de groupes de preneurs d'otages, avec l'arrestation de deux vieux briscards des coups tordus.
Je les avais repérés un ici-même : "en novembre 2011, un autre événement ravivera l'idée de manœuvres de l'ombre menées dans la région directement par le trio désormais habituel Guéant-Sarkozy-Squarcini : "un Français, négociateur dans la libération des otages enlevés en septembre 2010 par Aqmi dans le nord du Niger, a été blessé ce mercredi 23 novembre 2011, dans le nord du Mali. Selon les informations recueillies par RFI, cet homme aurait été légèrement blessé à l’épaule par des hommes armés dans la région de Gao. Il était accompagné d’un élu régional malien. Le Français blessé ce mercredi 23 novembre 2011 dans le nord du Mali n’est pas un inconnu en Afrique. Colonel de l’armée française, âgé de la soixantaine, il a été durant les années 2000, conseiller militaire du président tchadien Idriss Deby." Visiblement, les journalistes savent déjà plein de choses mais n'osent pas dire le nom de l'individu.C'est en fait Jean-Marc Gadoullet, un vieux de la vieille des services secrets, ancien de la DGSE ; section fort de Noisy à Romainville (dont fera partie le Le « 11e choc » qui interviendra à Ouvéa le 5 mai 1988). Lui aussi c'est un ancien du Service Action !.
Gadoulet, l'envoyé direct de Squarcini et Sarkozy pour aller négocier avec les islamaistes : "un personnage qui réussit des "coups", donc, mais dont les méthodes douteuses sont sérieusement mises en cause : "mais l’homme ne fait pas l’unanimité. Selon des témoignages recueillis, ses méthodes de négociation, suscitent la méfiance, tant chez ses partenaires touaregs que du côté de certains ravisseurs : la rançon farfelue de 90 millions d’euros demandée par Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) serait l’une de ses inventions (nota : elle est réapparue récemment, le tarif étant désomais de 100 millions !!!). Dans un article de l’hebdomadaire français Paris Match, il est présenté comme un émissaire trouble et ripou. Le colonel reconverti se dirigeait une nouvelle fois vers les ravisseurs des Français ce mercredi. Afin de brouiller les pistes, il est entré dans le pays par le désert malien. Son véhicule évitait les barrages officiels. C’est en voulant le contraindre à s’arrêter qu’un groupe d’hommes armés a tiré sur la voiture. L’homme a été blessé légèrement à l’épaule et il a été rapatrié par avion sanitaire en France, le jour même. Le véhicule transportait-il d’importantes sommes d’argent ? La réponse viendra peut-être un jour". Comme viendra un jour l'explication de la remise de la légion d'honneur par Nicolas Sarkozy à Jean-Marc Gadoullet, le 5 juillet 2008 (il l'avait déjà été en 2000), on suppose... car cet émissaire c'est bien lui, en effet."
Un système qui va loin, très loin avais-je précisé : "un Gadoullet qui pourrait expliquer autre chose, tiens, au passage. Libération a en effet rappelé que lors des négociations, Areva aurait versé de l'argent, pour la libération des otages. Beaucoup d'argent : 12 millions d'euros. Le hic, c'est que les otages n'ont pas été libérés (sauf trois) et qu'on ne sait pas exactement ce qu'il est devenu de l'entièreté de l'argent versé : "L’émissaire touareg envoyé pour récupérer ces otages jugés sans valeur est stoppé à Gao par une autre filière qui apparaît soudain sur le devant de la scène et dont Gadoullet aurait été l’un des maîtres d’œuvre. C’est du moins ce que pensent aujourd’hui nombre d’acteurs impliqués dans les négociations. Lesquels affirment aussi que le second réseau a, lui, monnayé la libération des trois otages, qui aura finalement lieu le 24 février. A quel prix ? Du côté d’Aqmi, la somme qui aurait été demandée est estimée à 2 millions d’euros. Mais des anciens d’Areva affirment que l’entreprise aurait versé 12 millions d’euros. Si ce scénario se révèle exact, que sont devenus les 10 millions de différence ?" De l'argent d'une rançon d'otages du Sahel qui aurait disparu ? Dans quelles poches ??? C'est encore plus fort que le système Bettencourt, cette filière !" A bien regarder le mouton, finalement, on le tond partout dans le monde !!!
Comme au Niger, il y avait donc bien des mercenaires français en Libye, avant même la mort de Kadhafi. Et comme il y en a toujours aujourd'hui même en Irak. En Libye, on s'en était déjà un peu aperçu le 13 mai 2011 avec le décès de Pierre Marziali le PDG de Secopex une "société privée spécialisée dans la sécurité employant d'anciens soldats", créée en 2003 et basée à Carcassonne, décédé brutalement en Libye. Marziali était lui aussi un ex-militaire, ancien sous-officier parachutiste du 3e RPIMa de Carcassonne ! "Fin avril, Maghreb Confidentiel affirmait que Secopex travaillait sur un projet d’implantation d’un bureau à Benghazi, la capitale des insurgés libyens. En 2008, Pierre Marziali avait indiqué à l’AFP que la société avait conclu un contrat avec les autorités somaliennes pour lutter contre la piraterie maritime, avec notamment la création « d’une unité de garde-côtes » et « la formation de la garde présidentielles ». Toutefois aucune activité concrète ne semble en avoir découlé précise l’AFP. Plusieurs sources indiquent que d’anciens militaires français - Pierre Marziali était également un ancien de la grande Muette- travaillent à Benghazi comme employés de sociétés privées de sécurité. Cette activité est en plein développement, dans le sillage des opérations militaires des pays occidentaux menées notamment en Irak et en Afghanistan". A noter qu'en mai 2011 Tripoli n'est pas encore tombé, et que le dictateur ne sera tué que le 20 octobre 2011. Autrement dit, des mercenaires français étaient bien présents avant la chute du dictateur en Libye. Fait notable, selon le journal l'indépendant, et "selon les sources spécialisées dans les milieux de sécurité privée, les activités de la société ont à plusieurs reprises suscité l'intérêt des services de renseignement français, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et la Direction de la protection de la sécurité de la Défense (DPSD)." Des mercenaires privés suivis de près par la DCRI, dont le responsable n'était que le grand ami de Nicolas Sarkozy ! Or, il y avait un hic à ses activités, comme on l'a signalé à plusieurs reprises : la fameuse loi française de 2003 qui empêche toujours le recours des mercenaires français à l'étranger. En somme, les équipiers de Marziali avaient tout intérêt à se faire discrets, leur petit commerce étant totalement illicite en France...
Les français avaient-ils néanmoins installé un embryon de groupe de mercenaires discrètement en Libye, au quel cas les rumeurs sur la fin de Kadhafi prennent une autre coloration, c'est plus que probable (ils étaient alors juridiquement hors-la-loi en France), comme l'indique Paris-Match reprenant Jean Guisnel, spécialiste des questions militaires et de renseignement au Point.fr qui "indique également qu’un bureau local de la société aurait été ouvert, il y a peu de temps, par Pierre Martinet, un ex-agent de la DGSE (services secrets français). Toujours selon les informations du Point.fr, messieurs Marziali et Martinet auraient dû avoir rendez-vous, hier, avec les dirigeants du Conseil national de transition libyen, à Benghazi. Et Jean Guisnel de préciser que si les circonstances de la mort du PDG de Secopex restent « imprécises », il « s'agirait d'une "prise de bec" qui aurait mal tournée lors d'un contrôle à un check-point »". Un ancien de la DGSE, encore un de plus, travaillant la main dans la main avec le CNT parti alors tous deux à la chasse au Kadhafi ? Martinet, qui s'était retrouvé au milieu de l'imbroglio du décès accidentel de Marziali, expliquera que ce dernier et lui-même avaient été l'objet d'une confusion, et qu'ils avaient été pris pour des mercenaires à la solde de Kadhafi, ajoutant à la fin que "j’ai appris qu’une société française était également sur place, Risk and Co, mais je n’en sais pas plus". Risk and Co, dirigée par Bruno Delamotte et Béatrice Bacconnet, décorée de la légion d'honneur le 31 décembre 2009.
Dans une interview, Delamotte citant encore trois autres entreprises françaises de sécurité : Épée, Amarante, et Anticip Consultants. Epée, dirigée par irigée par le colonel Jacques Hogard, un colonel du 2e régiment de parachutistes de la Légion qui s'occupait de la protection des employés d'Areva au Niger (avec le succès qu'on a vu !), Amarante est dirigée par Alexandre Hollander, lui aussi ancien officier supérieur des forces spéciales et ancien officier de renseignement également. La firme s'occupe plutôt de la protection d'Ariane 5 en Guyane.
De toutes celles citées, il n'en reste donc qu'une seule, de société barbouzarde à l'inventaire des possibles participantes à l'élimination discrète du dictateur lybien. Secopex, qui a perdu son patron et ne semble plus après avoir concrétisé des affaires sur place s'était retrouvée hors-jeu trop tôt. Seule Gallice, donc, par ses liens connus avec Nicolas Sarkozy en personne peut répondre à la candidature recherchée qui reste, on le précise, toute virtuelle. Faire "traiter" le sujet par une entreprise privée ne présente que des avantages à une intervention des services secrets (en cas de problème ou d'arrestation par exemple, comme celle des gens de la Secopex, sur laquelle les médias n'ont quasiment rien dit). En prime, sur place, beaucoup se connaissaient : le convoi de Kadhafi était composé de mercenaires sud-africains recrutés par une firme anglaise (Hart, pour ne pas la citer, voir l'épisode l'expliquant en bas de l'article). Des mercenaires qui avaient été visiblement trahis, et dont on s'efforcera au maximum de cacher leur participation, en rapatriant au plus vite les plus grands brûlés vers des hôpitaux londoniens comme j'avais pu l'expliquer en détail ici-même. Un "privé" s'était-il glissé dans la meute des excités qui ont lynché Kadhafi au sortir du trou à rats où il s'était réfugié ?
Très certainement, mais j'aurai tendance à penser que l'assassin du dictateur est plutôt un envoyé anglais, le gouvernement de Tony Blair, qui avait quitté le pouvoir entretemps, ayant autant bénéficié de largesses que celui de Nicolas Sarkozy. Il n'y a pas que cela comme charges contre "Tony" : le 21 avril 2012, bien après la mort du colonel, le Daily Mail faisait de terribles révélations.
Des révélations qui montraient une collaboration étroite en 2006 entre services secrets Lybiens et anglais : "selon le journal, le MI5 a trahi les ennemis du colonel Kadhafi réfugiés en Grande-Bretagne dans une opération secrète conjointe avec des espions libyens travaillant sur le sol britannique, selon les documents retrouvés. Des agents secrets de Kadhafi ont été aidés par le MI5 par de l'aide en secret, via des téléphones mobiles sécurisés tet ne luxueuse maison en sécurité dans le quartier de Knightsbridge à Londres. Des révélations extraordinaires sorties de centaines de documents secrets découverts dans les archives des maîtres espions libyens après que le régime de Kadhafi ait été renversé - avec l'aide de militaires britanniques - l'année dernière. Étonnamment, ils révèlent des tactiques d'intimidation et de coercition - et exposent les craintes des agents britanniques visés que leur action pourrait être rapportée par la presse au Royaume-Uni." Deux personnes avaient été attendues en Angleterre en le 9 août 2006 : le colonel Najmuddin Ajeli et Ahmed Abdanabi, reçus en plein Londres à 700 m à peine de Harrods, précise le document : les envoyés de Kadhafi qui seront chouchoutés. "Le lendemain, Août 10, 2006, l'opération conjointe entre l'Organisation et le MI5 dictateur libyen Mouammar Kadhafi sécurité extérieure allait commencer" ajoute-t-il. Cela semblait continuer une collaboration débutée en 2004 pour arranger le transfert â avion de la CIA ("extraordinary rendition") de l'ancien opposant à Kadhafi Abdel Hakim Belhadj, de Bangkok à Tripoli, où il avait été torturé dès sa descente d'avion. Mr Belhadj avait été intercepté à Bangkok en transit de Malaisie jusque Londres, à qui il avait demandé l'asile politique C'est le MI6 qui lui avait promis un visa, délivré par la CIA, mais au lieu de l'obtenir il a été conduit directement en Libye, à la demande express de Kadhafi. Le MI6 et le MI6 avaient pris un énorme risque à travailler avec les agents secrets de Kadhafi : il ne fallait surtout pas en révéler toutes les modalités : dans les motifs d'assassiner ou non Kadhafi, les manigances du gouvernement de Tony Blair valent largement le versement d'une somme d'argent pour aider à se faire élire ! Car leur divulgation aurait été tout aussi dévastatrice ! Dévastatrice au point d'en arriver à tenter de soudoyer Belhadj : " le 11 avril 2012 : Le MI6, les services de renseignement britanniques, a offert 1 million de livres (1,2 million d'euros) de compensations à Abdelhakim Belhadj pour éviter d'avoir à s'expliquer devant une cour sur le rôle joué par le Royaume-Uni dans la remise en 2004 aux autorités libyennes du dissident islamiste libyen. Les avocats de ce dernier accusent Londres de complicité de torture" indique Slate. La honte complète : Tripoli se retrouve aujiurd'hui avec un supporter d'Al-Qaida comme chef militaire, et pour le faire taire, on lui propose un véritable pont d'or !
Les échanges entre services secrets lybiens et anglais ayant un maître d'œuvre anglais. "Le personnage-clé et secret derrière la coopération entre les agences d'espionnage occidentales et le régime de Kadhafi - et le seul officier de renseignement jusqu'à présent identifiés dans les documents découverts à Tripoli - est Sir Mark Allen, ancien directeur du MI6 et la lutte contre le terrorisme. Un véritable expert du Moyen-Orient - il a écrit un livre intitulé "La fauconnerie en Arabie", Allen a quitté le MI6 en 2004 dans le sillage de la ligne sur le dossier irakien d'armes de destriuction massives pour rejoindre BP, pour lesquels il a aidé à organiser les lucratifs contrats de gaz en Libye. Allen a été la force motrice derrière les négociations secrètes et délicates qui ont conduit Kadhafi à abandonner son programme nucléaire et d'armes chimiques. Les négociations, qui ont débuté à la même époque que l'invasion de l'Irak ont abouti à un déjeuner de célébration présidée par Allen dans le Travellers Club dans le Pall Mall, à Londres, en Décembre 2003. Le chef de la délégation libyenne était Moussa Koussa, chef de l'agence de renseignements de Kadhafi. Koussa, qui devint plus tard ministre des Affaires étrangères de la Libye, a fait défection avec l'aide du MI6 peu de temps après que le mouvement anti-Kadhafi ait éclaté ce printemps. Allen a également développé une relation étroite avec Kadhafi, son fils Saif al-Islam, qui a été envoyé personnellement par Kadhafi pour les contacts avec le MI6 et a ensuite étudié à la London School of Economics. Avec la Justice d'alors, Jack Straw et Allen ont joué un rôle dans l'organisation d'un accord de transfert de prisonniers vers la Libye, qui a facilité la libération du condamné pour l'attentat de Lockerbie, Abdelbaset al-Megrahi" Ecrit le Mail.. tout s'éclaire soudainement : la défection de Moussa Koussa, et de retrouver Abdel Hakim Belhadj libéré comme un des leaders militaires du CNT. Torturé ainsi que sa femme enceinte de 4 mois par la CIA, à Tripoli même, conjointement avec le MI6 !
On a retrouvé depuis dans les documents épars des administrations libyennes une lettre plus que compromettante, en date du 18 mars 2004, signée de Mark Allen saluant Moussa Koussa pour avoir bien "réceptionné" Abdel Hakim Belhadj !!! Deux semaines plus tard, Tony Blair se rendait à Tripoli sous la tente du dictateur pour officialiser le retour sur la scène mondiale de Kadhafi, présenté blanc comme neige désormais. Blair après son retrait de 2007 sera vu plusieurs fois en Libye, faisant du lobbying pour la Banque JP Morgan. Non, Nicolas Sarkozy n'est pas le seul sur la liste de ceux ayant eu besoin d'attraper un Kadhafi plutôt mort que vif !
En tout cas, au vu des vidéos des derniers instants du dictateur, il a un visage, celui qui l'a tué froidement : c'est fort probablement notre homme en bleu, au teint fort basané, le seul des présents au lynchage à garder son calme pour approcher Kadhafi et lui loger trois balles dans le corps avec son pistolet russe Makarov réglementaire dans l'armée lybienne : deux dans l'abdomen et une dans la tête. Afin qu'il ne parle pas. Son fils Mouatassim, arrêté vivant, lui aussi, subissant le même sort.
relire ceci :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-mirage-perdu-de-sarkozy-ou-la-90373
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-terribles-revelations-sur-la-103400
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/sarkozy-finalement-grille-par-90315
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/kadhafi-et-ses-mercenaires-sud-103072
http://mobile.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-mort-de-kadhafi-les-incoh-102964
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/libye-deux-lynchages-qui-n-102859
sur les renditions flights
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/de-victor-jara-a-guantanamo-la-57910
sur Blackwater :
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/les-nouveaux-missionnaires-de-32942
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/de-victor-jara-a-guantanamo-la-66105
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/l-eau-noire-qui-attend-obama-en-50101
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/l-eau-noire-qui-attend-obama-en-50099
documentaire sur les sociétés privées en Somalie :
1) http://www.youtube.com/watch?v=EDxDAHX78h0&feature=relmfu
2) ttp ://www.youtube.com/watch ?v=WK1lv1Bdgso&feature=relmfu
3) http://www.youtube.com/watch?v=zSdFf_E0evM
à noter que pour lutter contre la piraterie, un "expert" de première avait remis un rapport sur la nécessité de la protection des navires nommé... Jack Lang !
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