Les milliardaires qui s’bécotent sur les yachts publics
… n’ont pas des p’tites gueules biens sympathiques ! Notre planète compte 2781 milliardaires possédant 14.200 milliards, soit les PIB de la France, de l’Inde, de l’Allemagne et de l’Angleterre réunis… Leur patrimoine augmente chaque année en moyenne de 4 à 9%. N’oublions pas les 59,4 millions de millionnaires, dont 245.000 d’entre eux ont plus de 50 millions de fortunes. Tout ce petit monde, avec femmes et enfants, ne représente à la louche que 0,75 à 1% de l’humanité, et pourtant ils ont produit autant de gaz polluants que les 5 milliards de personnes les plus pauvres. Les jets privés qui sillonnent la planète pour un oui, pour un non, les concentrations de yachts sur les cotes ensoleillées, les villas gigantesques en bord de mer bouffeuses de bétons et d’énergies, les piscines pleines à ras bord, les parcours de golf arrosés en permanence, les bagnoles à V12 et le tourisme spatial en tites balades capricieuses dans l’espace ne sont que les quelques avatars capricieux des ultra-riches. L’ONG Oxfam confirme que ces 1% très riches émettent autant de CO2 que les deux tiers de l’humanité. Cette coterie est LA Grande consommatrice de produits de luxe, et ils/elles sont les piliers de cette industrie de 1500 milliards annuels. Imaginez ? Ce que nous pourrions faire de biens avec une telle somme, en écoles, en hôpitaux et en éradications contre les famines. Les sacs à main à 3000 balles et + de toutes ces rombières improductives ont le sang des pauvres sur leurs rabats en croco, siglés Vuitton, Gucci et autres inutilités estampillées.
Voilà, c’était un tour d’horizon de la planète gros pognon, et certains vont encore dire ; un autre article pondu par un jaloux frustré, ce à quoi je réponds : que ces quelques personnes soient riches à ne plus savoir comment dépenser leur fric est anecdotique, j’aurais même tendance à avoir un peu pitié d’eux dans leur entre-soi, leurs frayeurs d’être kidnappés ou détroussés, et en les voyant garer leur Royce devant un palace monégasque, un larbin ouvrant la portière à une Bimbo blondissante qui montre ses fesses afin d’être shootée par les paparazzis et qui s’engouffre avec son vieux plein aux As dans le palace. C'est des scénettes fugaces que nous avons tous entraperçues et qui montrent l’éphémère des choses, ce n’est que 15 secondes de « gloire », ces quelques instants de « célébrité » qui consacrent le dieu fric. Donc, que ce soit sur leurs bateaux de luxe, avions de luxe, bagnoles de luxe, poules de luxe, je m’en contre-tape les rouflaquettes. Par contre, ce qui me chiffonne, c’est leur pouvoir de peser sur les pouvoirs qui régissent nos sociétés, et ce pouvoir est devenu une nuisance, qui influe sur les lois sociétales et sociales et mettent en péril tout le système dit démocratique, voilà où je voulais en venir : ces quelques-uns de très haut qui agissent si fortement sur la vie de la majorité des très bas.
L’impôt, leur furoncle : cette caste a réussi l’exploit de ce que le travail soit plus taxé que le capital. Macron, leur bienfaiteur, a créé la flat taxe. Le taux global est de 30 %, incluant 12,8 % au titre de l’impôt sur le revenu et 17,2 % au titre des prélèvements sociaux.[i] Voilà, 30% contre si vous êtes salarié 43% maxi, avec cependant pour les riches la possibilité de payer un conseiller fiscal, en général un ancien du fisc qui réussira à trouver les niches qui feront qu’en pourcentage les 30% soient taillés en pièce, alors que le salarié, même gâté, aura ses fiches de paye. Et par-dessus ça, il y a leurs entreprises qui sont accueillies à bras ouverts dans les nombreux paradis fiscaux européens. Tous ces avantages ont été conquis à coups de millions donnés aux agences de conseils, aux lobbyistes qui agissent en coulisses et se débrouillent à écrire et à faire voter les lois qui vont dans le bon sens. Plus d’ISF, impôts sur le capital adoucis et presque rien sur l’investissement dans l’art. Quant aux fondations, elles servent à limiter la casse et même à gagner de l’argent. On leur doit aussi, l’élection des « leaders » tout à leurs bottes, Macron et ses clones, essaimés sur la planète, agissant de concert afin de servir leurs maitres de l’argent remontant les horloges. Tout le système est verrouillé et les hommes de main sont en place. Il n’est donc pas surprenant d’avoir à supporter la suave arrogance d’un Arnault, la triste détermination à modeler notre société d’un Bolloré, la cuistrerie d’un Drahi, la fausse bonhomie d’un Niel, et tant d’autres, les Gates, Bezos et Musk qui nous polluent la vie et détruisent patiemment ce que nos prédécesseurs avaient construit : une tentative d’égalité sociale qui a plus ou moins fonctionnée pendant les 40 années suivant la Seconde Guerre mondiale. De nos jours, le pacte social est enterré, et nous n’avons plus qu’à être nostalgiques de la vie qu'ont eu la génération des boomers et que nous ne reverrons jamais.
Et sans les riches ? Lors d'un meeting à Paris, la secrétaire générale des Verts, Marine Tondelier, a déclaré vouloir une France « sans milliardaires ». Plongeons-nous dans l'histoire. Le ressentiment contre les riches est d'abord passé par le marxisme et ses variantes socialistes et communistes. Puis il s'est incarné dans les fascismes, avant de finir dans les populismes tout récemment. Au point que cette détestation des « goinfres » se partage de nos jours équitablement entre l'extrême gauche et l'extrême droite. Aujourd'hui, ce sont les inégalités de contraintes et d'accès qui fâchent le plus : l'idée qu'il existe deux mondes, deux médecines, deux éducations, une forme de deux poids, deux mesures… Les riches peuvent voyager quand les règles sanitaires l'interdisent en prenant un jet. « Ils peuvent se chauffer comme ils le souhaitent, quand les logements sociaux sont priés de régler leur chauffage à 19° ». « Ils peuvent polluer alors que les Français sont sommés de faire un tri sélectif »… Ils doivent rouler en voitures Éco machin, alors qu’une Lamborghini à roues libres. L'écologie trouve une nouvelle légitimité dans l'inégale distribution de la contrainte. Cet argument revivifie la thématique de la lutte des classes, sous une lumière verte parfumée au gaz carbonique. Donc, Marine Tondelier à vouloir faire des ultra-riches un tout en oubliant le principe de base de nos démocraties : un individu est jugé à la mesure de ses actes et non en fonction d'un supposé statut social.[ii] L’expérience l’a prouvé, tous les pays qui se sont débarrassés des très riches, l’URSS, Cuba ne sont pas devenus des paradis terrestres, quant à d’autres points sur la planète dans lesquelles les fortunés sont partis à cause de troubles tels le Venezuela, le Liban, l’Iran, la Grèce, etc, n’ont pas vu le revenu par habitant évoluer, mais plonger. Qu’en est-il de la France ? Avec ses 53 milliardaires qui pour la plupart vivent avec un pied en dehors de l’hexagone. Tous ces ultra-riches, et aisés constatent que le pays fonctionne de manière chaotique, que plus rien ne va correctement : les hôpitaux, les écoles et universités, la sécurité, l’immigration, que la voix de la France ne compte plus, et que les élites politiques inefficaces sont corrompues jusqu’à l’os. Tout cela crée un climat auquel ceux qui possèdent beaucoup ont envie de vivre dans un contexte plus paisible, d’où risques de départs massifs de ces classes non laborieuses, mais investisseuses, comme en Angleterre qui a perdu 15.000 de ses fortunés l’an passée. Dire que ces classes émigrent pour la fiscalité est une erreur, elles partent, car nos pays européens et particulièrement la France ont perdu leur attractivité et leur qualité de vie, et sont devenus les colonisés des U.S au point qu’il est bien mieux d’aller vivre à Miami, qu’à Nice ou Saint-Raphaël. L'immense béance des inégalités sociales nécessite une politique qui soutienne les pauvres et non détruise de la valeur. Dans cette action, la coopération des milliardaires est nécessaire. Beaucoup y consentiront, car c’est une question de survie, à moins de vivre dans un bunker trente mètres sous terre. La résistance des autres, voire leurs abus, ne doit pas être le prétexte à des surenchères démagogiques, mais à une poigne sévère des autorités élues qui les mettront dans le droit chemin de l’intérêt commun de gré ou de force... Pour qu’un pays fonctionne, il faut que la classe riche partage, paie sont éco et reste raisonnablement à l’aise, et ainsi, la masse laborieuse peut avoir de quoi vivre décemment de son travail. Ce n’est absolument pas le cas, le gouffre s’est creusé ces trente dernières années et il continue de s’approfondir, tant et si bien que l’on peut dire qu’il y a trois humanités qui ne cohabitent même plus : la classe de ceux qui possèdent trop - la classe de ceux qui la servent et la classe qui n’a rien. Le pont entre la classe un et trois est la deux, tout est bien verrouillé, ceux d’en haut vont à Davos, ceux du milieu les accompagnent pour les servir, les protéger et ceux d’en bas battent le pavé pendant les manifs et supportent les coups de matraques et les tirs de flashballs… Voilà le monde dans lequel nous vivons, survivons… Tel quel !
Un joli proverbe : « Quand je dis que ma richesse est intérieure, je voulais dire que mon argent est dans mon coffre. »[iii]
Cet article s’est inspiré grandement de la vidéo : « Les riches fuient MASSIVEMENT l'Europe », réalisée par MONEYRADAR, avec la voix-off délicieuse et malicieuse d'Eléonore Bianchi.
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