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Les mystères du somnambulisme

Malgré l’abondance des études sur le sommeil réalisées de nos jours, beaucoup de comportements somnambuliques demeurent inexpliqués. Si certains peuvent prêter à sourire, d’autres, en revanche, sont assez troublants… voire terrifiants.

Le somnambulisme c’est quoi ?

Médicalement parlant, le somnambulisme est une pathologie du sommeil d’origine neurologique, qui provoque un état d’automatisme ambulatoire durant la nuit, pendant le sommeil lent profond. Cet éveil inconscient et neurovégétatif peut durer 10 à 30 minutes, et même parfois beaucoup plus. En général, il débute chez l’enfant de 7 à 12 ans et disparaît après la puberté. Cependant, il demeure présent chez beaucoup d’adultes : de 10 % à 20 % (plus de 40% en Suède !).

Comme son origine latine l’indique, le somnambule se « promène en dormant », dans une sorte de rêve éveillé. Des études ont détecté une régulation anormale des ondes courtes chez les personnes victimes de cette pathologie. Cette dérégulation entraîne un arrêt temporaire de la paralysie musculaire pendant le sommeil. De plus, un chercheur a également isolé un gêne (HLA DQB*05) qui serait spécifique à la plupart des somnambules.

On distingue trois types de somnambulisme :

► Le somnambulisme simple : la personne peut exécuter des gestes ordonnés, s’asseoir sur son lit et déambuler dans sa maison. Cela ne dure en général qu’une dizaine de minutes durant lesquelles le somnambule a les yeux grands ouverts, peut parler, éviter des meubles, monter ou descendre un escalier, répondre à des questions…etc. Fait marquant : il est en général très irritable et se montrera vite agacé s’il est sollicité. A la fin de cette phase, le somnambule retourne spontanément dans son lit.

► Le somnambulisme à risque : forme plus accentuée que le somnambulisme simple. Elle dépasse les 10 minutes et est plus fréquente (2 à 3 fois par semaine). Dans ces conditions, les gestes du somnambule sont plus élaborés et plus dangereux. Il peut conduire sa voiture, utiliser un couteau, se défenestrer, et est plus agressif. Avec ses gestes maladroits, il peut faire du mal à son entourage comme à lui-même.

► Le somnambulisme dissociatif : dans ce cas, le somnambule est dans un état d’excitation et de terreur (peut-être lié au stress qu’il peut subir dans sa vie quotidienne). Inconscient dans ce monde mais parfaitement conscient dans l’univers parallèle qu’il s’invente, ses propos sont à la fois cohérents pour lui mais complètement incompréhensibles pour les autres. Son activité cérébrale est importante et ses activités sont plus intenses et dangereuses. Si on le réveille, se croyant menacé, son agressivité augmente. Ce type de somnambulisme est plus rare (10% des personnes somnambules) mais aucun traitement n’existe à l’heure actuelle.

La médecine étant loin d’être infaillible et sans cesse réactualisée, beaucoup de comportements restent inexpliqués.

Étrangetés et cas insolites du somnambulisme

Dans les cas les plus basiques, la personne se contente de faire des gestes, de parler (somniloquie), de se promener, voire d’uriner dans un lieu inapproprié (énurésie, surtout chez l’enfant), puis de retourner se coucher sans garder aucun souvenir de ses activités nocturnes.
Dans d’autres cas, le somnambulisme est plus évolué. Certaines personnes peuvent effectuer un tas d’activités très complexes, qui, pour la plupart, paraîtraient normales si ces dernières n’étaient pas… profondément endormies !

- Reece Klaudit, en visite chez ses parents en Floride, est parti se coucher après avoir regardé à la télévision un film sur le naufrage d’un bateau. Durant son sommeil, Reece s’est levé pour se jeter du 6ème étage, persuadé qu’il se trouvait à bord du bateau. Lorsqu’il s’est réveillé, il était allongé sur le macadam avec l’arcade en sang et un orteil cassé.

- Pendant la nuit, un rugbyman s’est fracturé l’épaule en faisant un placage à son armoire.

- Nancy Jordan, du Delaware, a pris plus de 80 kilos en quelques années. Son problème : durant son sommeil, elle se lève pour manger… sans en avoir conscience le moins du monde. Ses plats peuvent être très cohérents (un plat de pâtes à la sauce tomate) comme complètement farfelus : du beurre tartiné sur du fromage. A son réveil, son lit est rempli de restes.

- D’autres personnes mangent pendant leur sommeil. D’après les observations faites en Angleterre, certains ont avalé de l’ammoniac, des cigarettes, des éponges, du savon, des montres, de la nourriture pour chat, et même un sandwich au poli de chaussure !

- Plus incroyable encore, un maître d’hôtel, visiblement passionné par son travail, a monté durant son sommeil une table pour 14 invités !

- En 1998 en Floride, James Currens est parti se coucher en laissant sa femme devant la télévision. Quand cette dernière est entrée dans la chambre, son mari n’était plus dans son lit. Et pour cause : la police l’a retrouvé un peu plus tard, dans l’étang qui bordait son jardin, entouré d’une dizaine d’alligators qu’il chassait avec sa canne. Le pire, et vous devez vous en douter, est que James était toujours endormi !

- Toujours aux Etats-Unis, un jeune garçon a, durant son sommeil, grimpé dans un train qui l’a conduit à 160 km de chez lui.

- A Manchester cette fois, une jeune fille endormie est montée sur une grue de chantier de 40 mètres de haut pour se coucher à son extrémité.

- A Londres, un homme somnambule s’est levé, entièrement nu qu’il était, pour tondre sa pelouse. Quand sa femme l’a surpris, réveillée par le bruit, elle a débranché la tondeuse et son mari est parti illico se recoucher. Le lendemain matin, ne voulant pas croire ce qui s’était passé pendant qu’il dormait, l’homme a été obligé de se rendre à l’évidence devant les traces d’herbe qu’il avait sous ses pieds.

- Souvent, les somnambules dissipés laissent des dégâts sur leur passage. Il y a quelques années, un hôtel de Sydney a refusé de recevoir un congrès de somnambules à cause des dégradations subies l’année passée.

Et ce ne sont que des exemples parmi tant d’autres : conduire une voiture, faire du cheval, marcher sur l’autoroute, se jeter d’un véhicule en marche, diriger un orchestre imaginaire, aller à la chasse, au magasin, et même concocter une bombe artisanale !

Des comportements inquiétants

D’autres comportements, en revanche, sont beaucoup plus graves. Dans le monde, on recense plus de 60 meurtres commis par des personnes endormies.

- Dans les années 1880, Robert Landrou, un détective français résidant au Havre, enquête sur un meurtre commis sur la plage. Un touriste parisien, Henri Monnet, a été abattu d’une balle à bout pourtant. Après quelques jours d’enquête, Landrou rend son verdict : c’est lui l’auteur de cet assassinat ! N’ayant aucun souvenir de cette tragique histoire mais se sachant somnambule, Landrou juge, au vu des traces laissées sur le sable, qu’il a dû tuer cet homme durant son sommeil. Des tests menés dans les jours suivants ont révélé l’intense activité de somnambulisme du détective pendant ses nuits.

- A Toronto, un homme a conduit sa voiture sur 30 km en pleine nuit pour aller tuer sa belle-mère, le tout durant son sommeil.

- En 2003 à Manchester, Jules Law bat son père à mort pendant qu’il dort.

- Rêvant d’un cambriolage, une jeune fille de 16 ans tue son père et son frère durant la nuit.

D’autres ont, toujours pendant leur sommeil, lancé leur enfant par la fenêtre ou encore étranglé un de leurs proches. La justice a, au fil des années, été obligée de prendre en compte ce genre d’homicides somnambulesques. Après enquêtes, la plupart de ces personnes ont été acquittées, n’étant pas responsables de leurs actes… pendant qu’elles sont endormies !

Si ces comportements meurtriers ont de quoi inquiéter, d’autres encore se révèlent comme assez terrifiants :

- Alan Wheatley, Britannique installé avec sa femme dans une banlieue paisible, se bat durant son sommeil contre des forces invisibles. Sur des enregistrements vidéo, on le voit frapper dans le vide, crier des insultes, et même remonter les rideaux qu’il vient de casser avec une habileté incroyable (qui plus est dans le noir total !).

- Simon Hall, résidant à York, souffre du même problème. Pendant qu’il sommeille, il se met à s’agiter, à frapper dans les murs et sur son oreiller, et parfois à pousser des cris terrifiants. Souvent, il croit voir des milliers d’insectes envahir sa chambre.

- Hugh Mallon, sénior américain, a une appréhension à chaque fois qu’il va se coucher. Durant son sommeil, il voit des démons autour de lui, se met à hurler de terreur et à se défendre. Des enregistrements sont également là pour illustrer cette situation étrange. Durant ses péripéties nocturnes, il a déjà frappé son épouse par mégarde.

- Alex Brownsell, autre Britannique (c’est en Grande-Bretagne qu’il existe le plus grand nombre de spécialistes du sommeil), se lève pendant la nuit et parle à des enfants qu’elle est la seule à voir.

- Certaines personnes souffrent aussi de ce qu’on appelle « paralysie nocturne ». Katy Haley, personne parmi tant d’autres à en être atteinte, se réveille au milieu de la nuit, terrorisée par une présence maléfique qui rôde autour d’elle. Incapable de bouger mais parfaitement consciente durant plusieurs minutes, elle observe cette ombre menaçante qui va, selon elle, jusqu’à lui grimper dessus lentement pour l’étrangler. Au réveil, les séquelles d’une strangulation se feraient toujours sentir.

Devant l’incapacité de la médecine à expliquer ces phénomènes, beaucoup trouvent dans certaines activités somnambuliques (violences, langage insultant, vision de démons…) une explication surnaturelle (possession, présence d’esprits maléfiques…).

Quoi qu’il en soit, au regard de ces nombreux cas (présents entre autres dans ce documentaire), qu’ils soient plutôt drôles ou plutôt angoissants, le somnambulisme n’a sans doute pas fini d’inquiéter et reste encore aujourd’hui, pour le commun des mortels, un mystère des plus complet. La croyance populaire (en partie vraie) ne veut-elle pas qu’il soit dangereux de réveiller un somnambule ?

Christopher Lings ( Enquête & Débat )


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2 réactions à cet article    


  • ZEN ZEN 31 octobre 2011 12:13

    Vous avez dit cendres de mulot ?smiley
    ça me rapelle quelqu’un...


    • ZEN ZEN 31 octobre 2011 12:17

      Le bon Dr Freud a apporté sa modeste contribution à l’élucidation de ce phénomène

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Jean Lannes

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