Pourquoi les gens rentrent-ils en politique ? Quelle démarche pousse un individu à payer pour faire partie d’un organisme qui va en plus lui demander un investissement personnel non négligeable et lui colle une étiquette perçue négativement par la majorité des gens ?
Pourtant, la plupart des membres de partis politiques que j’ai rencontrés n’y étaient que pour des raisons soit personnelles (ambition, intérêt, carrière), soit psychologiques (besoin d’exister, de s’occuper, de « tenir son rang », de faire partie d’un groupe alors qu’on a été rejeté dans son enfance…), soit par continuation d’une tradition familiale (on s’inscrit chez les jeunes sarkozystes ou les pro-Royal un peu comme on irait au catéchisme étant jeune, souvent poussé par ses parents et sans trop bien savoir pourquoi).
Ce phénomène n’est pas différent à gauche ou à droite. Même combat du côté des extrêmes (à gauche comme à droite). Les activistes pseudo-révolutionnaires ou néo-fascistes que j’ai pu croiser se complaisaient quasi-systématiquement dans un discours d’embrigadement simpliste et idiot qui les rassurait et comblait un besoin impérieux d’être utile, sauf pour les plus malins qui se construisaient une « carrière » politique en utilisant des causes « vendeuses » comme marchepied vers une forme même modeste de pouvoir et de célébrité.
J’ai bien sûr rencontré aussi des personnes bien intentionnées, voulant agir dans le sens du bien commun. Certaines étaient tout en bas de la « hiérarchie du parti », leur action positive sur le terrain étant en général utilisée par d’autres pour cautionner le parti et les causes qu’il disait défendre, d’autres étaient dégoutés du jeu politique au point d’avoir baissé les bras et de ne plus vouloir entendre parler des partis, voire ne même plus voter pour les plus déçus.
D’autres ont monté leur association pour remplir une mission plus modeste, mais plus maitrisable, à l’échelle locale ou sur un projet précis.
Si l’échantillon des quelques dizaines d’individus que j’ai pu rencontrer est représentatif, comment échapper à cette perversion de la démocratie, qui peuple d’arrivistes ou de névrosés (parfois les deux) les arcanes du pouvoir ?
Mes grands-parents disaient que les grands hommes ne se révèlent qu’en situation de crise, car alors les autres disparaissent. Faut-il vraiment un cataclysme ou une guerre pour retrouver des dirigeants dignes de ce nom ? Vladimir Volkov analysait la situation dans « Pourquoi je suis moyennement démocrate » en disant que le système démocratique –même s’il est le meilleur des systèmes que nous connaissons à ce jour- avait prouvé depuis longtemps qu’il n’était pas parfait et nous exhortait à continuer à chercher une autre forme de gouvernement qui serait sans doute elle aussi imparfaite, mais plus efficace que la démocratie.
La politique étant aujourd’hui un grand jeu de communication, l’Internet a commencé à changer les choses. En permettant aux citoyens de se regrouper, il permet de créer des contre-pouvoirs et de se défaire des « modèles de pensée » que nous servent les grands partis depuis toujours.
Alors si au lieu d’alimenter la bagarre entre partis et ainsi de continuer à cautionner le système actuel, nous cherchions par exemple à constituer des comités de réflexion indépendants par thème, qui se changeraient en groupes de pression indépendants des partis car en tant que non-partis, nous n’aurions rien à attendre comme gratification personnelle ?
Je ne sais si c’est une bonne idée, mais je cherche, car la situation actuelle ne me convient pas et me parait bloquée.