Les pauvres se cachent pour mourir
Les chiffres sont éloquents, la pauvreté frappe des milliards d’êtres humains et est la cause directe et indirecte de la mort de plusieurs dizaines de millions d’entre eux chaque année. Naturellement et un peu honteusement, la crise économique et les difficultés quotidiennes masquent un peu plus une réalité qui n’est pas bien reluisante. Il existe toutefois des motifs d’espoir et le travail acharné des ONG et de toutes les bonnes volontés finira par porter ses fruits.
Pendant que la France est, à l’image de beaucoup de pays européens, sévèrement touchée par la crise, les pays les plus pauvres n’en finissent pas de se débattre avec la misère extrême. Pauvreté, conditions sanitaires inexistantes ou déplorables (2,5 milliards d’individus concernés), absence d’accès à l’eau potable pour 800 millions de personnes, système éducatif déficient, les motifs d’inquiétudes sont légion et font craindre le pire alors que les pays développés regardent à deux fois avant de donner une enveloppe d’aide humanitaire.
Ce lundi 15 juillet a toutefois vu une bonne nouvelle puisque François Hollande a annoncé que la contribution française au fonds mondial de lutte contre le sida serait de 1,08 milliard d’euros pour les trois prochaines années. Ce geste important rappelle qu’une lutte mondiale efficace contre la pauvreté associe des politiques actives de la part des États à des initiatives d’ONG et de particuliers.
Chaque acteur joue un rôle crucial dans la lutte contre la pauvreté et c’est le message que s’acharne à répéter Convergences, la première plateforme de réflexion en Europe qui vise à rassembler secteurs public et privé. Convergences organise d’ailleurs un Forum mondial du 17 au 19 septembre 2013 ouvert à tous et qui est l’occasion de mettre en perspective de bons chiffres avec d’autres parfois malheureusement hallucinants, mais c’est aussi une opportunité de travailler à un monde meilleur.
La pauvreté tue ? Oui encore aujourd’hui !
Certains risquent d’être surpris, mais la pauvreté tue. Les caméras ne sont pas constamment braquées sur un phénomène peu spectaculaire, mais qui emporte chaque année des millions d’êtres humains sur les rives du Styx. La mort de dizaines de travailleurs dans des usines mal famées du Bangladesh attire les journalistes quelques jours. Même chose pour une catastrophe naturelle. Oui, mais après ? Oui, mais avant ?
Parle-t-on des 91 millions de personnes poussées dans la pauvreté en raison de la crise économique ? Non ! Il faut des images-chocs que seules les catastrophes et les guerres sont en mesure d’assurer à coup sûr.
Le constat est le même quand la situation globale s’améliore. Alors qu’en 2010, le 1er Objectif du Millénaire pour le Développement a été atteint avec la réduction de moitié du nombre d’individus dont le revenu journalier est inférieur à 1,25 dollar, peu d’articles sont venus saluer cette victoire certes incomplète, mais ô combien importante.
Notre système d’informations veut du « show », de la théâtralisation à outrance pour intéresser un spectateur-consommateur. La plupart des journalistes ne prennent pas le temps d’expliquer les choses et font appel à l’émotion plutôt qu’à la raison. Pendant ce temps, la pauvreté frappe encore et toujours, mais chut… !!! On reparlera de ce problème lorsqu’une occasion se présentera.
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