Les personnes atteintes de démence sénile peuvent-elles avoir une vie sexuelle ?
Hier, un jury de l'Iowa a déclaré un homme non-coupable d’abus sexuel sur sa femme atteinte de la maladie d'Alzheimer. Il était accusé d’avoir eu des relations sexuelles avec elle dans un établissement de soins alors que les membres du personnel lui avaient dit qu'elle n’était pas en mesure de donner son consentement.
En date du 22 avril 2015, le New-York Times expose un cas inhabituel : M. Rayhons, 78, agriculteur et ancien élu républicain de l'État, a été confronté à une accusation de crime qui aurait pu lui coûter 10 ans de prison pour avoir eu une relation amoureuse avec son épouse.
La question était de savoir si les personnes atteintes de démence sont en mesure de faire connaître leur souhait d’intimité.
M. Rayhons a affirmé que son épouse, Donna Rayhons, continuait à désirer et même initier des rapports sexuels, mais que lors de la nuit incriminée, le 23 mai 2014, il avait seulement tiré un rideau autour de son lit dans une chambre partagée : "Nous n’avons pas fait ce genre de choses ce jour-là." Il a déclaré au procureur : « J’ai toujours pensé que si quelqu'un demande quelque chose, l’autre personne doit avoir la capacité de consentir (ou refuser) « .
Après le verdict, M. Rayhons était en pleurs.
Le couple s’était rencontré dans leur chorale de l'église. Ils étaient veufs l’un et l’autre et s’étaient mariés en 2007. Selon le témoignage au procès, ils étaient attentionnés l’un pour l’autre : M. Rayhons avait même appris l'apiculture qui est le passe-temps de sa femme, et elle l'accompagnait jusqu'au lieu de réunion quand il siégeait en tant qu’élu.
En fait, l’origine de l’affaire semble due à la tension entre M. Rayhons et les deux filles de sa femme qui avaient décidé de la placer dans un établissement spécialisé . Les responsables de cette maison avaient dit à M. Rayhons qu'il pourrait emmener sa femme à l'église le dimanche, mais qu’il devait s’en tenir à cette sortie. Les membres du personnel ont témoigné qu'elle était toujours heureuse de voir son mari.
Le seul témoin de la scène incriminée était une colocataire agée de 86 ans, Mme Polly Schoneman, qui était de l'autre côté du rideau et qui avait dit aux membres du personnel qu'elle avait entendu des bruits qui l’avaient mise mal à l'aise. Mme Schoneman a témoigné qu'elle n’était pas certaine que les bruits étaient d’origine sexuelle.
Mme Rayhons avait été emmené à l'hôpital, et examiné pour agression sexuelle. Aucun signe de blessure ou de preuve de rapports sexuels n’avait été décelé. Les taches sur la literie de Mme Rayhons correspondaient bien au sperme de son mari, mais un technicien de police scientifique a déclaré que l'âge des taches n'avait pu être déterminé.
Mis à part le fait que la promiscuité dans ces établissements et le renouvellement de la literie laissent à désirer, ce jugement est important s’il peut « faire jurisprudence » en France où l’allongement de l’espérance de vie est synonyme d’augmentation de ce genre de situations.
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