Les pirates à l’honneur
Le hackaton organisé à Bordeaux qui va se dérouler fin mars, confirme l’institutionnalisation de ces pratiques originellement transgressives et toujours illégales dans leurs applications effectives. Sa charte indique que "tout individu a le droit de pirater dans un environnement sûr et tranquille" !
Sous couvert de chercher les failles informatiques, matérielles ou humaines, il est toujours question, notamment, de violer les sécurités technologiques (https://www.igen.fr/iphone/2017/08/un-arsenal-de-materiel-pour-hacker-les-iphone-100918), de dupliquer ou de parasiter des réseaux, systèmes et machines. Cela fait belle lurette que les entreprises ont recours à ces petits génies en herbe pour améliorer leurs protections, en instrumentalisant ces talents afin de rendre plus performants leurs process parfaitement capitalistes. Il est toutefois plus récent de voir des institutions relevant du politique (https://enseirb-matmeca.bordeaux-inp.fr/fr) ou du religieux (https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Pape/hackers-Vatican-2018-03-11-1200919831) couronner le règne de cette frange de pirates plus ludiques et conventionnels, qui à tout moment, peuvent et savent comment faire chanter les concernés pour justement faire valoir leurs capacités d’intrusions technologiques. Il est assez savoureux de constater que c’est dans la région d’Alain Juppé, lui-même victime de hackers et autres trublions du net, qui avaient d’ailleurs sérieusement altéré sa campagne (à tel point qu’il avait envisagé de porter plainte le 7 juin 2016) aux dernières primaires de la droite, que s’organise un tel rassemblement :
Il est par ailleurs notable de constater que sur des réseaux professionnels comme LinkedIn, de nombreux étudiants à la recherche d’un stage, d’un CDI ou autres opportunités (https://www.linkedin.com/in/michel-vann/), dont certains sont spécialisés dans la violation des données personnelles, mettent en avant leur participation à ce type de rassemblement, la confusion des genres étant liée à ces activités.
Derrière l’aspect bon enfant de ces rassemblements, c’est une vision de transparence totalisante, d’anonymat impersonnel, de standardisation normative soumise au règne des algorithmes, qui s’avance en toute « innocence », sur fond d’utopie New Age parfaitement décalée par rapport aux enjeux violents du monde contemporain.
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