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Accueil du site > Tribune Libre > Les plaies non guéries de la France (1)

Les plaies non guéries de la France (1)

On parle toujours des plaies d’Égypte. Mais la France a aussi les siennes. Des plaies ouvertes, jamais guéries depuis trente ans. A force, la situation empire et dégénère. Jusqu’où ? Telle est la question fondamentale dont l’avenir de la France dépend, toujours dans l’attente d’une réponse claire et rapide et à la hauteur du défi. Passage en revue de ces plaies. 1ere partie : trente ans de crise, la croissance : toujours un vain mot !

Première plaie : la stabilité économique qui frappe la France depuis trente ans. Notre âge ! Trente ans de crise, à peine entrecoupée d’éphémères périodes de croissance. Depuis trente ans, toujours les mêmes titres ou sujet dans les médias : un État surendetté (la dette en vingt ans est passée de 20% du PIB à plus de 65% !), des dépenses publiques en augmentation (en quinze ans, elles sont passées de 47% à 54% du PIB !), des prélèvements fiscaux toujours plus lourds (rappelons que les Français travaillent plus de six mois pour l’État !), un chômage significatif (plus de 10%, contre 6,7% dans le reste des pays de l’OCDE !), une fonction publique disproportionnée (un quart des actifs travaille directement ou indirectement), une bureaucratie pesante et irréformable, un État omniprésent mais inefficient ... bref, rien ne change en France dans un environnement international, pourtant, en pleine évolution.

La réalité économique de la France : trente ans de crise ! La croissance n’est toujours qu’un mot. Une croissance toujours bloquée sur le petit braquet : entre 1,2 et 3% dans le meilleur des cas. Sur disons 10 mois consécutifs au plus ! Alors que les États-Unis, par exemple, ont affiché plus de 3% sur 10 ans ! Des chiffres « ridicules », qui n’empêchent nullement nos responsables politiques de se vanter, et d’affirmer sans scrupules que la France est sur la bonne voie ! Avant de s’embourber aussi rapidement. Quand finira cette sombre réalité ? Ainsi que cette constante langue de bois !

Les raisons de cette stagnation

Comment expliquer cette stagnation inhérente à la France parmi les grandes nations développées ? Inutile de sortir des grandes écoles pour la comprendre. Trois principales raisons :

D’abord, le poids excessif des forces de régression, à l’instar des syndicats ou des corporatismes qui, en dépit de leur très faible représentativité, exercent une influence importante sur les décisions politiques et dans la gestion des grands dossiers nationaux, des dossiers la plupart du temps capitaux pour le devenir de la France. En général, ces forces jouent contre les intérêts de la France et de la grande majorité des Français. Elles défendent essentiellement leur pré carré, qu’elles appellent "acquis" mais qui sont, en fait, des avantages qui n’ont plus lieu d’être. D’où blocage. D’où aussi le retard pris par la France dans ses réformes indispensables. D’où enfin une division inacceptable entre un secteur public à l’arrière, bien à l’abri des secousses issues de la nouvelle compétitivité internationale, et un secteur privé sans filet, qui affronte de face ce nouvel environnement devenu hyper concurrentiel, en raison de l’émergence de nouvelles nations dans le concert des économies développées. Autrement dit, la mondialisation ! Une véritable injustice. En effet, cette différence de situation crée des distorsions de salaires, donc de pouvoir d’achat, donc de qualité de vie. Nous avons bien une France partagée en deux mondes du travail parallèles. La solution n’est pas d’éliminer ces forces. Mais une réforme s’impose pour revoir leur rôle. Et leur place. Il en est de même pour la gêne occasionnée par leurs actions abusives pour les usagers. Car en la matière, la coupe est pleine. Preuve en est, l’exaspération des Français face aux grèves à répétition. Une France qui en bloque une autre est un « luxe », que notre pays ne peut plus se permettre.

Ensuite, vient le volontarisme à la petite semaine de nos hommes politiques. Ces derniers ont les yeux en permanence braqués sur les sondages d’opinion. D’où le fait que, pour satisfaire le plus grand nombre, rares sont ceux qui abordent franchement les enjeux d’aujourd’hui, qui façonneront le visage de la France de demain. Rares sont ceux qui osent prendre à bout de bras les réformes nécessaires qui s’imposent à la France. Une vision sur le long terme fait défaut. On gère cahin-caha, souvent en fonction des urgences du moment. Très peu d’anticipation. Seulement de la gestion. Nos hommes politiques gardent trop la tête dans le guidon du présent. Ils devraient la relever plus souvent, pour se projeter dans l’avenir, s’interroger sur le futur, celui, en l’occurrence, de leurs petits-enfants, qu’ils sont en train de dessiner. Un malheureux brouillon jusqu’à présent ! A croire que cette fameuse solidarité intergénérationnelle, un principe clé, pourtant, de notre système social, ne s’applique pas à eux.

Enfin, le non -ou très faible- renouvellement de la classe politique conduit fatalement à une répétition des erreurs du passé. Autrement dit, à une fossilisation de nos politiques. Comme le disait le scientifique Albert Einstein : « Ce n’est pas avec ceux qui ont créé les problèmes qu’on les résout ». Voilà probablement une des explications de la stabilité endémique de la France. Car, depuis trente ans, à peu de chose près, à chaque élection, on reprend les mêmes. Deux présidents en 25 ans, alors que les États-Unis en ont connu 4, et la Grande-Bretagne 5 premiers ministres ! Et, plus généralement, toutes les démocraties occidentales connaissent un « turnover » plus régulier. L’extrême longévité politique de nos responsables est bien une exception française. L’âge ne fait absolument rien à l’affaire. Ce n’est d’ailleurs pas le sujet. Le problème est qu’on est en droit de douter de la capacité d’innovation et de prise de risque quand on retrouve les mêmes têtes depuis si longtemps. La parité est une solution, mais loin d’être la panacée. Dans ces conditions, l’enlisement va de soi. C’est précisément où en est la France. Bizarre, non ?

Les racines du mal économique sont bien humaines, et non structurelles ou institutionnelles, contrairement à ce qu’on a l’habitude de nous présenter. Un non sens total ! En effet, n’oublions pas que les structures, tout comme les institutions, sont le produit de l’imagination et de l’action de l’homme. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, seul l’homme est en mesure d’en juger, et a le pouvoir d’en changer. D’où cette seule mise en accusation des hommes en charge de la conduite des affaires de la Nation. Car notre réalité économique découle directement et exclusivement de leur action. Certes, il existe les facteurs exogènes. Mais ils influent à la marge. Les invoquer, c’est encore une façon de se dédouaner.




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11 réactions à cet article    


  • philippe montagne (---.---.171.175) 2 décembre 2005 03:45

    il a raison ! un pays qui reussit depend de la qualite et la motivation de ses dirigeants...mais d’un autre cote, chaque pays a les dirigeants qu’il merite.volontarisme et culture s’equilibrent a un certain niveau et pour un certain temps, jusqu’a ce que lames de fonds socio-economiques ou facteurs exterieurs forcent au changement.

    et que voyons-nous en france ?

    #un peuple qui a tourne le dos instinctivement a l’epoque moderne,un peuple qui a peur.regardez les reactions initiales a la concurrence [=mondialisation sauvage],le walkman ou l’internet [=createur d’alienation sociale voire de cancer..]

    un peuple prompt a descendre dans la rue pour defendre des concepts vides de sens tel que « la defense du pouvoir d’achat »,mais incapable de penser a y aller pour protester contre pillage de nos impots pour rembourser les defaillances de notre caste de grandes ecoles a la tete du credit lyonnais,de la sncf,de l’edf,de la secu etc..

    un peuple tres celte se laissant endormir par la magie du verbe et des symboles [l’egalite,la fraternite,la protection sociale,le systeme scolaire que le monde nous envie...],mais qui ne voie pas la realite d’une societe a 2 vitesses ou seuls les fonctionnaires profitent a plein de ces privileges, de banlieues pourries inimaginables dans tout autre pays de l’ocde, de classes a 35 eleves alors que l’education nationale compte plus d’un million de fonctionnaires...

    # des dirigeants hauts fonctionnaires a qui l’on demande de relancer la france. eux !! les instigateurs et les premiers profiteurs de la formidable derive etatique francaise. au nom de quoi, auraient-ils l’idee,la volonte de scier la branche sur laquelle ils sont confortablement assis ?

    regardez un villepin qui evoque les mythes du passe napoleonien et gaullien,et qui n’a d’autre idee pour relancer l’emploi, que la bonne vieille methode de l’emploi fictif, subventionne ou public.

    regardez ces presidents de regions ou de conseils generaux qui augmentent les impots au detriment de leur economie et se construisent des palais et des appareils d’etats miniatures, en s’etonnant comme des marie-antoinettes de voir bruler les banlieues.

    la france est une nation qui a ete cree par un etat,et non pas secretee par un peuple.l’etat fait partie, plus que dans tout autre pays, de notre culture. en ce sens, nous en aurons toujours besoin, mais pas d’un etat gras et inneficace.

    # oui,donc,un equilibre national a un certain niveau...aucun espoir a entretenir de ce cote la.

    # le changement viendra donc de bouleversements economiques et de facteurs exterieurs. revons a la faillite de l’etat et aux reformes alors inevitables ! revons a la globalisation et la rejuvenation d’une france dont les entreprises et leurs hommes affronteront la concurrence sans peur aucune !

    mais quand ??


    • (---.---.126.31) 2 décembre 2005 07:59

      Excellent article ! Des hommes politiques qui pensent à court terme, qui fuient les difficultés, et qui s’inclinent systématiquement face aux groupes de pression (que les revendications ou exigences soient légitimes ou pas). Pour nos chers dirigeants politiques, leurs propres intérêts passent avant ceux de la France.


      • Didier Vincent Didier 4 décembre 2005 17:58

        Dommage, l’analyse s’arrête en chemin !

        Au passage, je signale que la dette du Japon correspond à 170% de son PIB si mes sources sont bonnes ! Le Japon est il en faillite ? J’ajoute aussi que sur 100 de PIB, les Français en épargne environ 15, ce qui relativise la dette - pour mémoire, taux d’épargne aux USA = 0. Passons, on fait dire ce qu’on veut aux chiffres.

        La question des blocages, des peurs comme dit dans un commentaire est plus fondamentale. A t-on réfléchi sur le pourquoi de ces peurs ? Bien ou mal, les Français sont devenus peureux, alors pourquoi ? Il doit bien y avoir une raison non ? La réponse n’est pas économique.


        • www.jean-brice.fr (---.---.159.19) 25 février 2006 10:06

          La France a besoin d’un renouvellement de sa classe dirigeante : ce ne pourra se faire que si une AUTRE POLITIQUE est proposée. Or celle-ci existe, mais est refusée DEPUIS TRENTE ANS par la classe actuelle...


          • machinchose (---.---.129.40) 25 février 2006 11:08

            AH AH AH AH ! mon dieu que de caricature ! et le patronnat français qui doit être un des plus archaique du monde ? on le renouvelle aussi ? ceci dit le renouvellement politique s’impose en effet mais il n’a pas l’air prioritaire.


            • wil (---.---.176.42) 25 février 2006 11:14

              Une réthorique anti-fonctionnaire et syndicat habituelle de la propagande des medias dominants,de l’ auto-flagellation,. Non ca ne suffit pas pour faire un article intéressant... Malgé tout je suis d’accord sur le non-renouvellement néfaste de notre classe politique.


              • nervotrepka (---.---.15.242) 22 octobre 2006 15:33

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              • kolyma (---.---.15.242) 22 octobre 2006 15:34

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              • medved (---.---.15.242) 22 octobre 2006 15:35

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              • timoshka (---.---.15.242) 22 octobre 2006 15:36

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              • babnik (---.---.15.242) 22 octobre 2006 15:37

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