Les racines de l’Union Européenne
Il était une fois dans une contrée lointaine, deux royaumes qui se faisaient la guerre depuis des siècles, et des siècles. Après une dernière guerre horrible faisant des millions de morts, et des destructions inimaginables, un preux chevalier du nom de Sir Robert Schuman décida un jour qu'il était temps que cela cesse ! Il fallait rendre la "Guerre non seulement impensable, mais matériellement impossible !" C'est donc dans un élan de paix et d'amour que nos deux royaumes s'entendirent, et invitèrent leurs voisins dans ce que l'on appela par la suite :
La "Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier"

Je me souviens de mes leçons d'Histoire sur la Seconde Guerre Mondiale. Cet évènement de notre histoire me semblait lointain, et très étrange. Je n'arrêtais pas de poser des questions à ma professeur à cette époque :
_ "Je ne comprends pas, vous venez de nous dire que la France, et l'Angleterre ont déclaré la guerre à l'Allemagne suite à l'invasion de la Pologne ? Pourquoi n'ont-ils pas aussi déclaré la Guerre à l'URSS qui a fait exactement pareil ?
Généralement ça la fesait sourire, et elle me répondait toujours avec un argument qui me fesait poser encore plus de questions.
Puis vient le moment de la défaite allemande, du partage en quatre zones, de la Guerre Froide. Là bon le scénario se tient, on a des alliés qui ont peur de l'ours russe, et qui sont prêts à tout pour s'en protéger.
Puis vient l'étude de l'économie allemande d'après guerre : le miracle allemand. Et là bien sûr :
"Je ne comprends pas, vous venez de nous dire que les nazis étaient battus, qu'Hitler avait pratiqué une politique de terre brulée, que les alliés avaient déversé des tonnes de bombes, qu'il y avait même plus une goutte d'essence pour les tracteurs, et dès 1948 l'économie de la RFA, une moitié d'Allemagne, est meilleure que celle de la France voire du Royaume Uni ?"
Et là elle me répondait : "C'est le plan Marshall, mon enfant"
Bon pourquoi pas, Après je fouille, et je découvre les usines bunkers, les mines de sel et toute une industrie préservée des bombes. Ca semble cohérent. Surtout que de l'autre coté du rideau, la RDA à la même époque patine car Staline a confisqué les usines pour "réparations de guerre". Pourquoi pas ? Je me dis.
Et là normalement on débouche sur la CECA. Le mythe veut que l'embryon de l'Union Européenne fut créé pour empêcher une nouvelle guerre en Europe. Deux guerres mondiales en même pas une génération d'homme, ça doit fatiguer. Mais là où je ne comprennais plus, c'est pourquoi avoir mis autant d'énegie à créer une Europe économique, et non politique. L'acier, et le charbon seraient le nerf de la Guerre. Mais que vient faire l'Italie, les Pays bas, et la Belgique dans tout ça ? Sans compter que la France vient de perdre quelques millions, d'hommes, de femmes, et d'enfants, a eu la honte de son histoire dans une blitzkrieg, a subi la honte de l'occupation et de Vichy, la honte du STO. Je dis chapeau bas au peuple français. Quel humanisme ! En deux ans tout est oublié, là où pour la première guerre mondiale, en vingt ans c'était pas passé.
Généralement quand on aborde ce sujet on a pas le temps de se poser des questions, car l'Union Européenne va se construire vite. Un traité de Rome par ci, un traité de Maastricht par là, une pointe de traité de Nice, et une cerise sur le gateau, le traité de Lisbonne. Et l'Europe est là. Durant sa construction quelque chose me choque quand même. La candidature à rallonge de la Turquie, le refus de la candidature du Maroc, et de tous pays maghrébins, où contenant une pointe d'Islam. Là où la Moldavie a toutes ses chances, un pays musulman peut aller se faire voir chez les Grecs ! Enfin non même pas là-bas quand on regarde bien...
Bon tout est quand même bien huilé, et en ne se posant pas trop de questions, tout va bien !
Le problème c'est que l'histoire officielle ne parle pas de nombreux faits, et de nombreux personnages qui ont participé à la construction de notre Union Européenne. Que les nazis n'ont pas juste rangé leur uniforme au placard, en se réveillant d'une longue hypnose provoquée par Hitler. Nos livres d'Histoire parlent de dénazification visant à détruire tout ce qui se rapporte de près ou de loin au nazisme. Des drapeaux brulés, quelques procès, une centaine de condamnations, et l'Europe est propre. Ils sont forts ces américains !
Aujourd'hui pour moi cette version ne me suffit plus, l'opérations paperclip est un exemple des mensonges que l'on nous donne.
I. Quand les nazis pensèrent à l'après guerre
Ce raport décrit la réunion de représentants de l'industrie allemande, d'officiels SS, et de l'armée à l'hotel Maison Rouge à Strasbourg, le 10 Aout 1944.
Il serait le fait d'un agent français y ayant assisté, la fiabilité de cet agent est évoqué dès les premières lignes. Il est décrit comme un spécialiste du problème allemand dès 1916, avoir été l'un des rares officiels français à avoir voyagé en Allemagne en 1944, et avoir des contacts très proches avec les industriels allemands. La réunion traite de plusieurs points :
Le SS obergruppenfuhrer Dr Scheid devant le fait accompli de la future défaite allemande veut préparer l'après guerre. Il évoque avec les industriels son plan. Tout d'abord la création de sociétés écrans dans des pays étrangers, et l'achat en masse d'obligations étrangères. Des entreprises américaines ayant préservé les intérets allemands sont citées en exemple. Deuxièmement, les industriels allemands doivent soutenir le "maquis nazi", et créer des bureaux de développement d'armes dissiminés partout dans le monde, sans connexion les uns avec les autres et connu seulement des chefs nazis. Ces bureaux devront remettre leurs résultats lorsque les chefs nazis pourront sortir de la clandestinité et rétablir l'unité allemande. Troisièmement, l'exportation massive de capitaux vers des pays neutres. Des banques Suisses sont évoquées : Basler Handelsbank, Schweizerische Kreditanstalt de Zurich. Et d'autres sans les nommer qui pour 5% de commissions sont prêtes à servir de couverture ou si vous préférez à blanchir l'argent nazi. Le rapport conclut sur le fait que le parti nazi a conscience que ses hauts responsables seront jugés et condamnés pour crime de guerre. Qu'en conséquence ce sont des personnalités "plus propres" de l'industrie qui les remplaceront aux postes clés.
L'objectif est donc de préserver les capitaux allemands pour permettre très rapidemend la reconstruction économique du pays. D'intégrer la future économie allemande à d'autres pays. Il faut également marquer une rupture de façade avec le parti nazi pour blanchir le futur régime. L'instauration de la nouvelle europe sera donc le fait des industriels.
L'authenticité de ce document est difficile à prouver avec mes moyens. Ce serait le rapport EW-Pa 128 déclassifié. Tout d'abord les différents protagonistes mentionnés semblent tous inexistants. Le pivot de cette conspiration serait un certain SS Obergruppenfuhrer (général) Dr. Scheid. En consultant la liste des généraux SS, il n'apparait nulle part. Il est encore plus difficile de trouver un nom réel dans la liste des représentants des différentes industries, ou même dans les noms des agents du service de renseignements.
De plus la seule évocation de ce rapport est le fait du journaliste et écrivain, Adam Lebor, qui l'utilisa pour un livre, "The Budapest Protocol", et dans un article paru dans le daily mail le 09 Mai 2009. Dans cet article le journaliste ne nous explique pas comment il a retrouvé ces trois pages, juste qu'il les a tenus en main, et s'en être inspiré.
Cependant, en grattant un peu. Le format semble cohérent. En consultant les archives du Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force (SHAEF). Service de renseignements dont sortirait le rapport. Il existe effectivement des archives de la division G-2. Division qui traitait entre autre de "political intelligence", et de la "Swiss Aid" durant la période 1944 - 1945. On trouve également un hotel maison rouge à Strasbourg.
Des faits historiques vont également dans le sens du rapport. John J. McCloy : président de la Banque mondiale, de la Chase Manhattan Bank, président de la fondation Ford, administrateur de la fondation Rockfeller, président du council on foreign relations, conseiller sous Kennedy, Johnson, Nixon, Carter, Reagan, et surtout Haut commissaire de la zone occupée américaine de 1949 à 1952. En occupant cette fonction, il mena une campagne de pardon incluant quasiment tous les noms des industriels cités dans le rapport : Friedrich Flick, Alfried Krupp, IG Farben, ... Juste avant la création de la CECA.
Je pense donc que ce rapport contient des noms falsifiés mais doit évoquer une réunion réelle. En fouillant plus, soit dans les archives, soit en contactant le journaliste. Il doit être possible d'en vérifier l'authenticité. Les différents éléments que je vais vous décrire par la suite me donnent à penser qu'il y a un fond de vérité.
II. Quand les nazis construisirent l'Europe
On a donc dès 1944 des industriels nazis qui préparent l'après guerre, qui évoquent le retour du Reich, et qui passent par des sociétés écrans, et des banques suisses pour fuiter des capitaux, et qui blanchiront leur image après guerre. Le futur empire allemand ne sera plus militaire mais économique aux mains des industriels.
Le prince Bernhard des Pays Bas,
sa biographie officielle, nous renseigne sur les vices et surtout les vertus de notre regretté prince. Ambitieux, démocrate, bon père de famille, récompensé pour sa loyauté durant la guerre envers la couronne britannique du rang de chevalier commandeur. L'homme parfait.
Cependant en 1976 il toucha un pot de vin de 1,1 Millions de dollars de Lockheed pour influencer le gouvernement allemand d'acheter des armes du groupe. En 1988, il est accusé de financer un groupe paramilitaire en Afrique à travers le projet Lock. En 1995, un secret bien caché est révélé par des journalistes, le prince était un ancien adhérent du NSDAP, erreur de jeunesse selon sa biographie officielle.
Bref, un personnage intéressant ce prince, mais sa contribution à l'humanité ne s'arrête pas là. Surtout dans le cas qui nous intéresse. Il est également cofondateur du groupe de Bilderberg, avec des gens comme David Rockefeller.
Qu'est-ce qu'est le groupe Bilderberg ?
Ce groupe créé en 1952 dont le nom vient du charmant petit hotel des pays-bas où se réunissent ses participants a pour vocation officielle de construire l'unité occidentale contre l'union soviétique. Il fut présidé jusqu'en 1976 par le Prince, jusqu'au scandale Lockheed. Pour y entrer il faut y être invité, et le groupe réunit des personnalités de l'industrie, des banques, du journalisme, de la politique. Aucune information ne fuite de Bilderberg, les caméras, micros, papiers sont interdits. Il est donc impossible de savoir ce qu'y passe. Jusqu'à ce qu'un site bien connu dont le fondateur a été persécuté, Wikileaks, révèle un rapport daté de 1955 :
The Bilderberg Meetings Report
Ce rapport, datant du 23-25 Septembre 1955, du groupe de Bilderberg mentionne une réunion avec plusieurs hautes personnalités du bloc de l'ouest discutant d'un agenda pour la création de l'union européenne, et d'une monnaie unique.
Les représentants de cette réunion évoquent entre autre les limites de la CECA, et de la lenteur d'une intégration d'un secteur économique à l'autre. Leur conclusion est donc qu'il faut créer le plus rapidement possible un espace économique commun. Les représentants allemands sont les premiers à évoquer cette idée pour permettre à leur pays d'avoir une chance face au commonwealth anglais, et l'empire coloniale français. Les représentants américains soutiennent cette idée. Coincidence, ou agenda, en tous les cas deux ans plus tard la Communauté Economique Européenne est créée.
Bien, on a un ancien nazi qui s'est donné une image de démocrate, ça nous rappelle quelque chose, non ? On a aussi un groupe réunissant des industriels, et des banquiers qui parlent d'Europe. Je sens que mon article va exciter les partisans de la théorie du complot. Pourtant ces éléments ne sont que des faits historiques, que l'on peut trouver n'importe où. Par exemple sur la reconstruction allemande d'après guerre, et d'un personnage clé, j'ai nommé M. Hermann Josef Abs.
Que dire de l'homme ? Sa carrière avant 1933 est celle d'un jeune étudiant en banque. Il gravit petit à petit les échelons, étudie les langues. Jusqu'en 1937 où il devient membre du conseil d'administration de la Deutsche Bank. Sa biographie dit qu'il n'a jamais adhéré au parti nazi. Ce qui doit expliquer qu'il participa à l'aryanisation des banques juives lors de l'annexion de l'Autriche, et de la Tchécoslovaquie. Il fut aussi conseiller auprès d'IG farben, compagnie qui produisit le zyklon B. Hermann Josef Abs était le banquier des nazis ni plus ni moins.
Mais là où on commence à se poser des questions c'est après la guerre. Malgré son influence durant la guerre, il va être en charge de la reconstruction de l'économie allemande, puis de l'aide marshall. Il y réussit très bien. Et en 1949 il devient conseiller économique du chancelier Konrad Adenauer, durant cette période la RFA se rapproche du bloc de l'Ouest, et intègre la CECA. Mais sa contribution à l'humanité ne s'arrête pas là. En 1957, la même année de la CEE, il retourne à la Deutsche Bank où il participe à la réussite du nouveau modèle de la banque allemande. Et en plus on le retrouve dans la Ligue Européenne de Coopération Economique. Organisation qui se veut indépendante, mais qui exerce une pression "intellectuelle" sur les décideurs pour l'intégration économique européenne. Intéressant.
Un conseiller de l'ombre d'un des premiers chancelier allemand d'après guerre qui exerce une pression intellectuelle pour la création d'un espace économique. C'est marrant mais ça ressemble au plan du red house report d'utiliser des personnaliités, et d'intégrer l'économie allemande à d'autres pays. Bon je ne fais pas de raccourci mais tous ces éléments mis bout à bout posent question.
Un prince, un banquier, des nazis on comprend mieux pourquoi Adam Labor en a fait un roman. Mais quand la réalité dépasse la fiction on devient perplexe. Le groupe Bilderberg n'est pas une fiction, l'ère Adenauer, et le miracle allemand sont des faits historiques. La création de l'union européenne peut être défini comme une idée pacifiste, mais elle fut surtout et avant tout une idée allemande, et française. Et ce même aujourd'hui, ce n'est pas à Londres que va se décider le sort de la Grèce mais à Paris, et à Berlin.
Et durant mes recherches j'ai vu que des présidents, et industriels français faisaient partis du groupe de Bilderberg. Et que ce n'est pas une société secrète découverte comme par magie. La presse en a parlé, surtout en 1976 après le scandale du prince Bernhard avec Lockheed. Le président Valérie Giscard d'Estaing a du reporter une réunion de Bilderberg à Londres à cause d'un article paru le 13 Avril 1977 dans le canard enchainé. Voici un lien pour ceux qui veulent faire la recherche.
III. Quand les nazis pensèrent l'Europe
On voit qu'il y a une continuité des agents économiques nazis après la guerre. On les retrouve dans des gouvernements, et des organisations pro-européennes. Certains sont jugés mais ont des peines de quelques années de prison voire obtiennent un pardon. Certains écrivains vont plus loin, tel que Rodney Atkinson, dans Europe's full circle et voient une similitude entre les institutions européennes, et les idées économiques nazis. Effectivement la banque centrale européenne, un espace économique européen, le fédéralisme étaient prévus par Hitler pour admnistrer l'Europe. La collaboration des pays occupés en étaient d'ailleurs facilités. Durant la guerre, en France, en Autriche, au Pays-Bas, les gouvernements adhéraient à cette idée de reich européen.
En 1943, Heinrich Hunke, conseiller économique au ministère allemand, écrivait dans "La question fondamentale - L'Europe - un concept géographique ou une réalité politique" :
"[...]De nos jours le fuhrer [...] a indiqué qu'il n'y a pas de définition géographique de l'europe, mais seulement une définition "par le peuple, et la culture". Pour lui l'europe va aussi loin que s'étend le mode de vie de l'occident. A l'intérieur de cette union européenne ce qui est décisif est la manière de travailler ensemble et le mode de vie instauré par cette union."
On voit que cette définition peut nous être appliqués aujourd'hui. Mais cela ne s'arrête pas là, je peux vous citer Walther Funk :
"Les économies nationales traditionnelles sont mortes… le destin de ces économies sera l’économie Européenne. Le destin et l’extension de la coopération Européenne, dépend d’un nouveau plan pour l’unité économique"
Gustav Koenig :
« nous avons une réelle tâche : l’émergence d’une communauté européenne… et je suis convaincu que cet effort perdurera même après la fin de la guerre »
Hegel Theodor Haering, Goebbels, Ribbentrop, parlent également des mêmes idées européennes que l'on retrouve dans nos manuels d'éducation civique.
Le régime nazi a apporté des réflexions larges, et profondes pour la construction de l'union européenne. Après guerre, de nombreux politiciens collabos, voire anciens nazis s'en sont servis pour construire notre Union. Je ne dis pas qu'il n'y avait pas de démocrates dans cette construction ni que l'idée de l'Union Européenne émergea comme par magie dans un hotel de Strasbourg. Simplement que l'influence du nazisme ne s'arrêta pas avec la guerre. Qu'il n'y eut pas seulement des ingénieurs, et des techniciens nazis qui continuèrent à sévir. Des politiciens, des industriels, et des économistes en firent tout autant. Et qu'il faut rester critique vis à vis de politiciens qui aujourd'hui veulent nous imposer un fédéralisme européen en nous menaçant avec la dette. Je terminerai cet article par la citation du Dr Michael Pinto-Duschinsky, un conseiller de l’ancien parti ouvrier juif :
« Pour de nombreuses personnalités du monde industriel proche du régime Nazi, l’Europe est devenue une sorte de couverture pour la poursuite des intérêts nationaux allemands après la défaite d’Hitler… La continuité entre l’économie de l’Allemagne et les économies européennes de l’après-guerre est frappante. Certaines des grandes figures de l’économie nazie sont devenues les principaux batisseurs de l’Union européenne. »
35 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON