Les révisions d’Abbas à la conférence de Ramallah
L’ironie du sort, lors de la récente réunion des chefs des factions palestiniennes à Ramallah et à Beyrouth, a été que l’accord établissant les relations entre les EAU et Israël a uni des partis que personne n’est parvenu à réconcilier.
Je ne vois pas la raison de tout ce brouillard. Tout cela aurait pu se terminer par une déclaration de décision souveraine des EAU concernant une affaire des EAU. Rien à faire avec le sort de la cause palestinienne. Celle-ci a été abandonnée par ses ayant-droits depuis qu’ils ont signé les accords d’Oslo en 1993.
Mais les palabres sont courantes chez les soi-disant porte-parole de la cause et du peuple palestinien. Les affaires étaient bonnes à une époque où ils avaient la possibilité de jeter le discrédit sur l’arabisme des autres pays. Peut-être que maintenant les affaires ont trouvé un nouveau marché à la conférence Ramallah/Beyrouth.
La conférence s’est réunie spécifiquement pour attaquer la décision des Émirats de tisser des liens avec Israël, et s’en prendre aux pays du CCG, dans l’intérêt et pour satisfaire les Iraniens qui ont financé cette activité.
La conférence a été organisée dans le but de faire du négoce sur l’une des plus justes causes humanitaires, qui a besoin de sincérité et de justice aux mains de ses propriétaires et des élites qui s’y rattachent.
Lors de cette conférence désastreuse sur la cause palestinienne, le président Mahmoud Abbas, parrain des accords d’Oslo, est tombé dans un piège tendu par l’Iran et ses agents, les organisations et factions palestiniennes et autres. Il s’est rendu à la conférence pour rencontrer le chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh. Il a renoncé à la langue du dialogue et a renoué avec la « résistance. »
Une fois de plus, Abbas prouve que son expérience politique est superficielle. Il tombe dans un piège naïf pour apparaître, tout comme les dirigeants du Hamas et d’autres, comme un grand défenseur des droits du peuple palestinien. Il est traîné dans le piège d’attaquer les EAU et leurs leaders, malgré sa conscience de l’ampleur du soutien que le pays apporte toujours au peuple palestinien et à l’Autorité palestinienne.
Abbas sait très bien aussi que les EAU sont un état de tolérance et de paix ; ils ne peuvent pas « brandir un poignard » devant un pays frère, comme Abbas le dit dans son discours. Le ton de ce discours, pense-t-il, lui fait honneur aux yeux de son peuple.
Le peuple certes connaît les faits. Il sait très bien qui est réellement à ses côtés tout au long de l’histoire, et qui trafique de la cause et n’investit en rien pour la résoudre ou même l’élucider.Comme Comme on l’a déjà dit, Abbas ne comprend pas que les EAU ne sont pas allés parler au nom des Palestiniens.
Ils n’auraient jamais voulu exercer une tutelle sur les Palestiniens ou sur d’autres. Il n’est pas non plus dans les règles de la morale de ses dirigeants et de son peuple de réclamer ou s’attribuer du mérite.
Mais Abbas sait que c’est lui et ses congénères trafiquants de cause qui ont amené les Palestiniens à l’impasse. Il sait aussi que cette résistance est mensongère. Elle n’apportera pas la sécurité, la stabilité et la paix. On le sait par expérience, et on sait qu’elle n’apportera que davantage de millions des mollahs iraniens aux dirigeants palestiniens.
Abou Mazen n’a pas osé annoncer un retrait des accords d’Oslo. Une telle reconnaissance exigeait des concessions personnelles qu’il n’a pas voulu faire. Il est l’architecte et le parrain de l’accord. Déclarer l’échec exige, par respect, renoncer à l’action politique. Mais l’homme insiste à rester sur le devant de la scène palestinienne, que ce soit sous la bannière des accords d’Oslo ou sous celle de la résistance.
Je ne sais pas si les concessions qu’il a fait gratuitement lors de cette conférence sont une sorte de révision de son histoire politique ou le prolongement d’une série de graves erreurs qu’il a commises au détriment de la cause et du peuple palestinien ces derniers temps.
Malgré mon scepticisme sur les motifs de son discours à cette conférence et ma certitude qu’il a perdu la boussole de la conscience politique, Mahmoud Abbas, en revenant parler de l’efficacité de la résistance et reconnaître la justesse de la ligne de conduite du Hamas, n’a pas fait de cadeau gratuit à l’Iran et ses mandataires.
Demain, à la première divergence entre ceux-ci, la liste des bénéficiaires défilera à la surface des événements. La conférence de Ramallah/Beyrouth n’est rien d’autre qu’un coup de théâtre passager où les mollahs, Nasrallah et Haniyeh ont voulu réorganiser la scène de la résistance en faveur de leur misérable axe.
Ils ne donneront jamais à Abbas et à d’autres comme lui la chance de profiter de cette misérable publicité, qui reflète l’influence politique dont jouit le Hezbollah dans les cercles officiels libanais pour que Haniyeh aille à Beyrouth, rencontre Nasrallah et parle de la résistance dont les activités sont interdites au Liban depuis 1982.
La conférence de Ramallah/Beyrouth a révélé la dépendance de ces mandataires aux mollahs iraniens, malgré les vaines prétentions de loyauté envers le Liban et la Palestine, à qui se sont ralliés Abbas et ses camarades. Ces derniers ont voulu se mettre dans les bras des mollahs pour sauver leurs chaises vides et leurs postes de direction. Mais ils ont été déçus. Leurs rêves se sont effondrés. Ils ont perdu tout le respect et la crédibilité qui leur restaient au vu de tout le monde.
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