Les Salariés doivent retrouver les chemins du syndicalisme ou devenir des singes nus
Il y a très longtemps de cela, nous allons dire à partir de 1989, lorsque le mur de Berlin dans sa chute annoncée, celle de l’ex URSS et celle du communisme, j’interrogeais un ami du PS qui tenait comme il était d’usage à l’époque une réunion de son courant. Je lui demandais en substance devant les événements qui s’étaient déroulés qu’envisageait de faire le PS pour compenser le rapport de force établi par le communisme que nous avions combattu dans son totalitarisme, mais que nous utilisions pour le bénéfice des peurs qu’il engendrait chez les capitalistes. Un jeu subtil des rapports de forces que connaissent tous les acteurs sociaux politiques. En s’effondrant, le communisme laissait un vide politique qui était à combler. Sa réponse fut ce que développe le parti actuellement soit la reconnaissance de la loi du marché et la social-démocratie. Nous étions au lendemain du renouvellement du mandat de Mitterrand et le PS était devenu ce parti attrape mouches que j’ai fini par quitter car il n’avait plus de projet socialisant, autre que gérer le capitalisme.
Alors si à l’époque je me fis houspiller pour mon arrogance, force est de constater depuis lors qu’une bonne partie des adhérents du communisme ont rejoint les rangs du FN ou l’abstention. C’est ce que nous constations dans les analyse des différents scrutins avec les aléas des circonstances électorales et de leur nature, dont la dernière vint de confirmer que ce vide idéologique, cette absence de projet ou d’espérance dans un avenir meilleur n’a ni été comblé par l’ajustement social démocrate du PS, ni par l’espérance Européenne, encore moins par le capitalisme qui fort de toute opposition n’en finit plus de réclamer un retour au 19 siècle.
Dans le domaine syndical qui était le mien je disais que cet événements de 1989 pour lequel nous avions toujours combattu et dont le syndicalisme dut vivre nombre de scission, était une opportunité de redonner au syndicalisme en voie de régression un nouvel élan pour sortir le monde du travail du leurre que l’état peu savoir mieux qu’eux ce dont ils ont besoin. Nous avions assisté à l’élection Mitterrandienne sur des promesses électorales qui se sont substituées à la capacité de mobilisation syndicale, un signe avéré de sa faiblesse, doublé d’un intérêt politique d’alors du PC et de sa CGT.
J’en disais donc que 1989 représentait une possibilité de renouer avec une CGT historique réunifiée, dans le monde d’aujourd’hui. Nous étions au lendemain d’un remplacement houleux de Bergeron à la Cgt-fo, dont Blondel nourrissait quelques craintes qui se sont avérées fausses et La Cgt de son côté faisait le ménage et se séparait de tous les staliniens.
Nous n’étions pas dans le creux de la vague pour qu’une telle éventualité puisse trouver un écho, car nous le savons même devant un désastre nous espérons encore et toujours, quitte à ce que cette espérance devienne un suicide dont l’on rappellera l’existence de ses martyres, mais quid de l’efficacité dont c’est l’objet.
Aujourd’hui le syndicalisme est moribond. Il ne tient que par la volonté de l’état et du patronna qui ont besoin d’interlocuteurs pour faire avaliser leurs accords comme un consensus du monde du travail, alors que la politique conventionnelle est morte depuis longtemps. La plupart des accords furent du donnant donnant, ou comme aujourd’hui avec l’accord sur l’emploi un marché de dupe que n’ont pas signé la CGT et la CGT-FO qui, si le communisme les divisa, ont une conception du syndicalisme identique puisqu’ils possèdent les mêmes statuts. Je m’abstiendrais de faire un commentaire sur la CFDT il serait désagréable.
C’est peut-être les circonstances qui réaliseront cette nécessité de retrouver un syndicalisme fort, mais pour cela il lui faut un électrochoc qui éveille des espérances.
Le PS, j’avoue que çà m’étrangle d’utiliser toujours ce sigle pour désigner un parti qui n’y appartient plus, le PS donc est en train de leur en fournir l’opportunité. Je ne sais pas jusqu'à quand ils vont oser encore se dire socialiste, mais pour l’instant nous allons le voir avec la transposition de cet accord sur l’emploi dans la loi, comme l’éventualité d’une désindexation des retraites. Nous continuerons vers une régression qui est en route depuis fort longtemps, dont les ajustements se font au détriment du monde du travail salarié et c’est problématique dans une société qui n’a plus les moyens de financer des orientations économiques, car elle ne dispose plus du pouvoir d’émettre de la monnaie, alors que ceux qui la possèdent ne visent pas à l’intérêt général, et que les charges et les salaires qui sont en permanence attaqués constituent LE CHIFFRES D’AFFAIRES DES ENTREPRISES.
L’on comprend facilement alors que réduire l’un ou l’autre réduit de fait la pérennité des entreprises et c’est dans cette logique que le PS poursuit le chemin de ses prédécesseurs, avec un handicap supplémentaire, c’est d’avoir signé l’accord de la règle d’or, qui si le gouvernement s’y tient, va nous asphyxier.
Les Salariés doivent retrouver les chemins du syndicalisme ; il n’est pas parfait comme tout le reste il n’est composé que d’hommes perfectibles, mais malgré ses faiblesses, c’est lui qui nous a porté ou nous sommes.
Les Salariés l’ont abandonné avec leurs raisons que je n’ai pas à juger, aujourd’hui leur démontre qu’ils ont eu tort. S’ils continuent à faire confiance exclusivement en des partis sans se donner les moyens d’un contre poids ou pouvoir, ils finiront comme un singe NU.
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