Les scandales sexuels de nos politiques – De Castorama à D.S.K

Mais quelle est l’origine de la folle malédiction frappant nos hommes politiques ? Cela fait maintenant plusieurs années que l’immaculée et vertueuse moralité du monde politique se voit régulièrement entachée par des affaires à caractère sexuel, toutes aussi glauques qu’elles ne sont surprenantes pour le grand public que nous sommes. Alors qu’un énième fait divers à caractère sexuel, vient une nouvelle fois d’ébranler (sans jeux de mots) ces dernières semaines l’opinion publique française. En la personne du désormais ancien vice-président du modem, Robert Rochefort. Interpellé par un vigile du magasin Castorama de Vélizy-Villacoublay alors qu’il se masturbait entre les marteaux et les tournevis, en observant deux adolescentes âgées de 14 et 17 ans, faisant leurs emplettes ! Arrêté et mis en garde à vue par les services de police, il reconnaîtra les faits avant de se rétracter. Libéré dans le cadre du plaider coupable, il sera sommé par F.Bayrou président du modem, de démissionner de son poste de vice-président du parti. Les faits ô combien ubuesques de cette affaire, favorisant effectivement au demeurant la dimension humoristique que l’on pourra potentiellement lui donner ! N’enlève en réalité en rien à l’inquiétante gravité des faits reprochés et ne font que mettre à nouveau en lumière une abyssale et véritable zone d’ombre. L’étrangeté des scandales sexuels frappant une partie de nos élites politiques ! Je souhaiterais donc tenter au sein de cette article, d’étayer un questionnement relatif à ce phénomène devenu aussi fréquent, qu’il n’est inquiétant et en quelque sorte représentatif de la problématique de crise morale à déviance misogyne et perverse rencontrée par le monde politique dans sa plus grande globalité.

Harcèlement et réflexologie…

C’est en mai 2011 qu’éclatera le scandale impliquant le député maire de Draveil alors secrétaire d’état à la fonction publique. Accusé par deux ex-employés municipales de viols et d’agressions sexuelles, sous couvert de la pratique de la réflexologie et de massages thérapeutiques des pieds. L’une des plaignantes déclarera publiquement ; « Monsieur Tron a remonté ma jupe et a passé la main dans ma culotte. Je n'avais aucune réaction, tétanisée par le fait que je ne m'attendais pas à ça ». G.Tron sera alors mis en examen pour viol en réunion en juin 2011 et démissionnera dans la foulée de ses fonctions gouvernementales. Il bénéficiera d’un non-lieu en décembre 2013. En décembre 2014, la cour d’appel de Paris décidera de renvoyer l’affaire devant les assises et confirmera cette décision en avril 2015. Le procès aux assises de G.Tron devrait avoir lieu prochainement.

La sinistre affaire Baupin !

Les faits reprochés à Monsieur Baupin, ex - député EELV et vice-président de l’Assemblé Nationale au moment de l’explosion de cette sombre affaire, se seraient déroulé entre 1997 et 2014. Ainsi des dizaines de femmes, certaines publiquement témoigneront et porteront des accusations d’harcèlement et d’agression sexuels à son encontre. A la suite de cette affaire, Monsieur Baupin démissionnera de ces fonctions à l’Assemblé Nationale à la demande de Claude Bartolone.

Le ministre et la culotte ...

C’est au cœur de l’ouvrage « L’Elysée Off (Fayard) » des journalistes Stéphanie Marteau et Aziz Zemouri qu’éclatera ce scandale impliquant un ministre en fonction, Michel Sapin ministre des finances. L’ouvrage rapportant en ces lignes un épisode se déroulant au Forum économique de Davos, lors duquel le ministre aurait fait claquer l’élastique de la culotte d’une journaliste, alors qu’elle se penchait devant lui. Dans un premier temps le service de communication du ministre parlera de « blague potache », avant de démentir fermement les faits. Le ministre ayant déclaré,  se réserver le droit d’engager toute action nécessaire afin de faire respecter la réalité des faits.

Un élu FN retrouvé mort d’asphyxie à son domicile, à la suite de pratiques sexuelles sadomasochistes !

C’est le 2 septembre dernier, que Dominique Ghys adjoint au maire FN en charge des sports de Mantes-La-Ville et alors âgé de 63 ans fut retrouvé sans vie à son domicile, menotté et habillé d’un collier de chien rattaché à une laisse. Sa dépouille gisant au milieu d’objets attestant des pratiques sexuelles sadomasochistes. L’élu défunt souffrant d’antécédents cardiaques n’aurait, d’après l’autopsie, pas supporté cette séance visiblement trop mouvementée !

Une affaire révélatrice…

Et comment ne pas évoquer l’affaire la plus médiatique de toutes, digne des plus grandes réalisations hollywoodiennes ! L’affaire DSK … Au-delà des faits reprochés à Dominique Strauss Khan que tout à chacun connait. Cette affaire aura eu le mérite de mettre en lumière le rapport ô combien étrange, d’une partie de la classe politique française, avec ce que l’on pourrait qualifier de morale d’ordre sexuel. Ainsi, Jack Lang déclarera publiquement à l’occasion de cette affaire, « Il n’y’a tout de même pas mort d’hommes ». Jean François Khan parlera lui de droit de cuissage sur les domestiques !

Ces propos aussi infamants d’absurdités puissent ils paraître, ne faisant finalement dire publiquement à une minorité ce que beaucoup plus nombreux pensent à huis clos. Ne sembleraient être, que la pathétique incarnation de la misogynie pathologiquement chronique, gangrénant une importante partie de la classe politique masculine française, depuis les balbutiements de l’histoire de son monde.

Ont-ils tous les mains sales ?

Face à l’incommensurable gravité de certains faits relatés ci-dessus, il pourrait paraître à présent presque logique, qu’une vulgaire « main au c** » aussi choquante soit-elle pour la victime, paraisse à ces messieurs somme toute assez dérisoire. Et c’est d’ailleurs peut-être là, l’explication de cette misogynie faisant partie du patrimoine génétique de la classe politique française. L’atrocité des méfaits cachés de certains, permettant à d’autres de relativiser, légitimer et minimiser la gravité morale des leurs. Ce qui laisserait la place à une sorte de chantage à l’horreur morale entre certaines personnalités politiques et de fait favoriserait la propagation de telles dérives. Il est d’ailleurs parfois incommensurablement délicat pour le grand public, de distinguer le vrai du faux et l’authentique coupable de la victime d’un coup monté.

Car à la lecture du macabre recensement de ces nombreux scandales et en partant du principe que ces affaires ne sont forcément que la partie visible de l’iceberg. N’ayant de plus, finalement cité qu’une infime partie des scandales ayant publiquement éclaté ces dernières années (affaire Éric Raoult, affaire du Coral, affaire Balkany etc.…). Et une fois ces scandales sexuels additionnés aux nombreuses autres affaires d’ordre politique se retrouvant devant les tribunaux français, et entachant également de fait l’honneur de la république. Nous sommes en droit et avons même le devoir de nous poser la question suivante ; Peut-on réellement continuer à voter pour des gens potentiellement malsains, se cachant derrière les masques de personnalités respectables, prônant la morale et se gargarisant de principes faussement vertueux, à la lueur des profondes eaux troubles du monde occulte qui semble être le leur et dans lesquelles ils nagent tous ?

Car même s’il est important de rappeler que tous les hommes ayant des responsabilités politiques et ayant fait de la politique un métier, ne se masturbent pas tous les mercredis chez Castorama, et que certains d’entre eux ont encore un casier judiciaire vierge ; Il est également primordial de rappeler que l’omerta peut être brisée et que le silence face à des faits si graves, ne peut être assimilé par les observateurs que nous sommes, à autre chose que de la culpabilité.

FM