Les sites de rencontre : un vrai tue-l’amour ?
Dans le dernier numéro de « Marianne », Carine Keyvan et Christine Lambert enquêtent sur Meetic et les sites communautaires. Leur conclusion est ferme, reproduite en couverture : « Les sites de rencontre : un vrai tue-l’amour. » Rude condamnation ! Qu’en penser ?
Je dois commencer par un aveu : Je ne peux dire à quel point j’ai joui en lisant cet article. Quel pied ! J’avais vingt ans de moins ! Je me suis retrouvée dans la peau du prof qui corrige une copie désordonnée, foisonnant de facilités, de citations pompeuses, de jargon, de suffisance. (Non que ce soit un plaisir mais les racines du passé sont toujours un plaisir.)
Je propose mes commentaires en essayant d’être à la hauteur d’une prof chérie qui faisait des numéros d’ironie en rendant nos copies. Je crois qu’un des souvenirs les plus fous de ma vie scolaire est l’instant où cette femme entrait, un paquet sous le bras, et flottant sur la chamade de nos cœurs, survolait les généralités avant d’en venir à ces instants de cruauté délicieuse : « Nous avons parmi nous une brillante spécialiste de la philosophie moderne, mademoiselle Machin qui écrit :... » Tout le monde riait. Melle Machin était pourpre. Mais l’ironie, la véritable ironie repose toujours sur une complicité affectueuse.
Je ne pourrai pas atteindre ce niveau.
Mesdemoiselles Keyvan et Lambert, ma première remarque portera sur l’illustration de votre article.
En couverture, le titre est posé au bas d’une photo qui représente une femme sexy chic, genre pub Dior, allongée dans les bras d‘un robot androïde. Quel rapport avec le sujet ? Est-ce que cela veut dire que les sites sont des tue-l’amour parce que les femmes, très belles, très « sex and the city », ne tombent que sur des mecs en plastique ? Pourquoi est-ce l’homme qui est en plastique ? Que fait la ligue des droits de l’Homme ? Donc, photo mode, à côté de la plaque.
Ma seconde remarque portera sur la facilité, la familiarité du titre.
« Les sites de rencontre sont un vrai tue-l’amour ».
Il y a tant de tue-l’amour, mon dieu ! C’est si fragile l’amour ! Et le quotidien, et les habitudes, et le boulot, et l’argent, et la misère, et les guerres, et les religions, et les chiens possessifs, et les voisines ! Et maintenant les sites !
Si je peux me permettre une petite parenthèse, le plus grand tue-l’amour est l’Amour.
Tant de chansons, tant de romans, tant de films, tant de sérénades et tout à coup, avec peu de moyens, il faut inventer sa super production et être au niveau de la rencontre de la princesse de Clèves et du duc de Nemours. (Pour ceux qui l’ignorent, je pense à notre président, Nemours arrive dans une salle de bal ; une rangée de chaises l’empêche de rejoindre les danseurs ; et soudain, en collant Henri II et petite culotte bouffante, il saute par-dessus ces chaises et se retrouve auprès de la princesse de Clèves pour toujours inscrite dans son cœur et dans le nôtre….)
He oui, l’amour est une construction mentale qui a des fragilités de chihuahua.
Mais les sites de rencontre, dernier avatar de notre civilisation, le tuent.
Bien.
Deux pages plus loin nous apprenons cependant que trente millions d’inscrits sont sur ces sites. (Certains internautes, les coquins, étant inscrits sur plusieurs sites à la fois.)
Entre douze et trente millions de Français sont donc nuit et jour sur des sites qui tuent l’amour ! C’est un génocide ! Mais quel crétins ces trente millions de Français !
Quels sont les sites qui les dégoûtent ainsi définitivement de l’amour ? Des noms ! Hé bien tous.
Meetic, bien sûr, mais aussi tous les petits « nouveaux », ces fameux sites communautaires où les musulmans, les juifs, les végétariens, les riches, les partouzeurs, essaient de se rencontrer en étant sûrs de leurs affinités fondamentales.
Il est vrai que ce désir de se retrouver entre soi est une nouveauté et que jamais, autrefois, les riches ne recherchaient les riches, les hindous les hindoues, les bourgeois les bourgeoises et les drapiers les drapières.
Donc cette nouveauté, « qui se ressemble s’assemble » est un tue-l’amour… récent.
Bon. C’est la thèse.
Je ferai à ce sujet une remarque à nos demoiselles qui serait de respecter l’ordre traditionnel thèse-antithèse. J’extirpe du méli-mélo de leur article une souhaitable construction :
1-Thèse : oui, les sites fleurissent et se diversifient. Ils sont de plus en plus recherchés et reconnus dans la société. Même un ministre, Hervé Novelli, évoque le mariage de sa fille grâce à « Meetic », mais…
2-Antithèse : certains (autrefois dans les antithèses ont disait « certains ») pensent que ce sont des tue-l’amour et non pas « Ce sont des tue-l’amour. » Pourquoi ?
Mais enfin bref….
J’aimerais ensuite vous poser une question :
Quel est le sujet ? Les sites communautaires ou tous les sites ?
Vous passez des uns aux autres alors que de toute évidence ce sont les sites communautaires que vous voulez montrer du doigt car ils trahissent un désir de repliement que vous souhaitez fustiger.
En fait le but de votre article, dans une optique de gauche catho, est de dire que celui qui va sur ces sites communautaires est puni puisqu’il ne rencontre pas l’amour, son péché étant de vouloir rester entre potes. Seule l’ouverture sur autrui, et la différence permettant le bonheur.
Admettons. Même si le côté idéologique de cette thèse qui fait avancer exemples et contre-exemples à hue et à dia, ne peut que gêner l’adhésion. On sent où l’on veut nous conduire.
Malheureusement les auteurs que vous choisissez pour vous aider à étayer ce propos ne vont pas vous faciliter la tâche.
Ne pouvant citer Nietzsche et Hegel à propos des sites de rencontre, vous vous en tenez aux livres récents parus sur le sujet. Hélas….
Vous appelez à la barre des témoins le psychiatre Serge Tisseron (Psychiatre, voilà un nom qui depuis le livre d’Onfray, commence à faire lever des yeux de chien craintif. A juste titre, à mon avis, en ce cas particulier… )
Tisseron écrit donc :
« Internet est une machine à entrer en contact avec des gens qui vivent à l’autre bout de la planète, des personnes qui ont des centres d’intérêt à mille lieues des nôtres, et pourtant la plupart des internautes l’utilisent pour rencontrer leurs semblables ! »
Ah ! Le goût du paradoxe !
Je signale tout de même que sur Meetic, quand je fais une recherche, je ne dépasse pas, vu le prix de l’essence, cinquante kilomètres, que je sélectionne, comme autrefois sur mes albums Panini, une photo avant tout sympa, et que je ne m’intéresse absolument pas à mon semblable, du moins en matière d’âge.
Donc cette affirmation est discutable.
Autre philosophe cité : Jean-Paul Kaufmann.
« L’internaute (caché derrière son écran) croit pouvoir prendre sans être pris ; c’est le rêve consommatoire des temps modernes ! »
Et allons-y pour le jargon !
Par ailleurs, rien ne m’exaspère autant que ces gens qui attribuent à notre époque des caractéristiques de toutes les époques. On dirait qu’ils sont nés ce matin. Toute l’histoire du monde leur échappe. Etre caché derrière un écran n’existait pas du temps des moucharabiehs, des masques, du carnaval et de notre bon Cyrano de Bergerac ! Les ruses de l’amour viennent de naître sur internet ! Quant à dire que cette traque virtuelle est le rêve consommatoire des temps modernes (Ah ! Cette formule ; « les temps modernes » !), cela me paraît douteux. Quelqu’un qui paie trente euros par mois ou plus n’a pas pour rêve consommatoire de ne pas être pris ! (Pris par les qualités de l’autre s’entend !)
On doute dès ces premières citations de l’intérêt de la pensée de M. Kaufmann mais c’est tout de même lui qui est choisi par nos deux demoiselles pour conclure leur enquête. M Kaufmann pose un théorème. Ceux qui s’inscrivent sur des sites communautaires, en fait, ne veulent rien changer à leur vie. ( ????) Vont-ils donc être heureux ? Non ! (On le sait, dans les journaux, il n’y a que le malheur qui se vend !) Pourquoi ?
« Parce que l’amour est un tourment !
Révélation. Et la vie est un tourment, et les autres sont un tourment, (l’enfer même).
Mais laissons M. Kaufmann expliquer le sens de « tourment » tel qu’il l’entend.
« A la base, il y a toujours une part d’abandon de soi, de son ancienne vie. Cela peut être violent d’un point de vue identitaire, mais parce qu’on aime, on l’accepte. Or, aujourd’hui, l’homme vit dans la peur de se perdre et dans la peur de l’autre…
Les grands mots sont lâchés. « Violent, peur », rentrez les moutons ! Il est vrai qu’autrefois, personne n’avait peur, surtout pas de l’autre au coin du bois.
Mais si l’on peut mettre le mot « peur « dans un article on est sauvé. C’est chic et profond.
Et si l’on peut ajouter « identitaire » surtout depuis le débat sur l’identité nationale, alors bingo !
Et nous en arrivons enfin à la fève cachée sous la croute, à la finalité de toute cette démonstration.
« Le succès des sites de rencontre communautaires, c’est terrible ! C’est la manifestation flagrante des replis identitaires de l’époque ! »
Je ne féliciterai pas Melles Keyvan et Lambert qui, choisissant un sujet, torturent les preuves pour leur faire dire ce qu’elles veulent, confondent les affirmations et les arguments, disent tout et son contraire.
Leur conclusion qui sert de chapeau à l’article est également à noter :
« Les cœurs solitaires se tournent de plus en plus vers des sites communautaires où l’on drague entre soi. Pour le pire et pour le pire. »
Pour le pire et pour le pire… Rien que ça…Pauvre de nous…Il est dommage que Dante n’ait pas trouvé cette formule. Il l’aurait mise au fronton de son Enfer. « Vous qui entrez ici, vous y entrez pour le pire et pour le pire ! »
Tout ça parce qu’on est végétarien et qu’on veut rencontrer une fille qui aime les légumes !
Mon dernier reproche portera sur le ton de l’ensemble.
Condescendant.
Quels ploucs ces internautes, bornés dans des recherches absurdes, limités « par leurs attentes égoïstes » Quelle pauvre fille cette Eliane qui se fait tuer l’amour par Meetic ! « En se remettant machinalement du gloss sur les lèvres ( !), Eliane se souvient avec tristesse du mois de septembre dernier quand, après un an de sevrage-meetic, elle a réactivé son compte… »
Pauvre Eliane ! (J’espère qu’elle change de prénom quand elle prend un pseudo, genre « Liane sauvage », beaucoup mieux).
Sans vouloir proposer un « corrigé », pas même un « article », terme sérieux que je révère, je veux bien donner mon avis, sous la forme d’ un « papier de charme ». Il en intéressera peut-être certains. Je veux penser à ces solitaires soupirants qui, à l’aube de l’été, hésitent à s’abandonner à la vulgarité de cette situation : « Etre sur Meetic et consorts. »
Car soyons clairs, même si Gaza était en paix, même si les Américains allaient sur Mars main dans la main avec les Iraniens, même si l’Afghanistan ne produisait plus que des tapis, il faudrait tout de même s’intéresser aux histoires d’amour qui parfois dégénèrent. (Pour ne citer que l’enlèvement des Sabine, les Montaigu et Capulet.)
Reposons donc la fameuse question : Les sites de rencontre sont-ils un tue-l’amour ?
Les sites de rencontre sont des sites de rencontre. On s’y rencontre. Pour un verre, pour un film, pour un repas, pour de l’amitié, pour du sexe, pour de l’amour. Cette dernière carte, l’atout suprême, n’étant pas abattue lors de toutes les parties.
Ces sites sont des tue-solitude. Même les bergers sous les étoiles, grâce à internet everywhere, peuvent papoter avec des femmes-fantômes. Même les femmes, accablées par boulot et enfants, peuvent animer leurs soirées de soupirs et de flirts.
Les sites de rencontres sont une des grandes, des immenses réussites d’internet. Ils brassent, quoi qu’en disant nos auteurs, tous les milieux et tous les âges. La vie s’en charge souvent mais, dans ce contexte, que de rencontres improbables qui se réalisent !
Certes ce ne sont pas des mondes faciles.
Dès que vous écrivez le mot « amour », sachez que vous entrez dans la galaxie des météores, des étoiles filantes, du noir absolu, des explosions sidérales.
Consultez la carte du Tendre et pénétrez-vous de sa vérité. En cherchant « Joli cœur », « texto galant » « Tchat coquin » vous rencontrerez aussi le lac d’indifférence et la mer des naufrages.
C’est un jeu pour adulte. Il faut une armure de chevalier, une foi à la Don Quichotte,
Mais que de récompenses !
Une seconde jeunesse, pour commencer.
Nous avons presque tous, perdus dans les timidités de l’adolescence, accablés de devoirs et d’études, vite mariés, parents consciencieux, abandonné les rêveries amoureuses aux films et aux romans. Et voici que ces délicieuses gamineries sont de retour.
Je me souviens, à seize ans, lorsque j’étais en colonie de filles, de ces garçons qui, la nuit, envoyaient de petits graviers sur nos fenêtres pour que nous venions bavarder avec eux.
Retour sur image.
Sur la fenêtre de mon clavier, viennent pianoter les dernières trouvailles de ma chasse au trésor.
Un internaute, sur ces sites, est comme un pêcheur qui laisse traîner ses lignes, comme un chercheur d’or qui, à mi-cuisse dans l’eau fraîche, secoue le gravier pour en extraire les pépites.
L’excitation est identique. La difficulté aussi grande. La patience aussi nécessaire. Les préliminaires charmants.
Les pirates de l’amour s’abordent par visites, par flashes. (Je m’amuse beaucoup de la formule de Meetic que l’on trouve sur sa boîte mail : « Un membre a flashé sur votre profil. » Je la trouve très…Enfin…Bon…Bref…)
On va bavarder au coin d’un tchat comme autrefois au coin d’une rue, dans l’entrée d’un immeuble. Ah ! La télé a beaucoup perdu avec les sites de rencontre ! C’est le triomphe de l’inconnu sur le trop connu, de l’histoire à inventer sur le scénario cousu main. Les premières rencontres sur un tchat ont le charme de ces bonbons que l’on déplie dans l’obscurité d’un cinéma et qui crissent.
On s’écrit aussi. Il n’y a pas que des illettrés dans ce monde là. Il y a aussi des artistes, des poètes, des musiciens, des mathématiciens, des philosophes. Pas que des crétins. Pas de serial killer. Les seuls gigolos que j’ai rencontrés ne me l’ont jamais dit.
Comme dans la vie, sur les sites, il y a de merveilleux hommes pauvres. Très intelligents. Très beaux. Très doux. Avec qui l’on parle de la vie et du silence des nuits entières.
Il y a donc des hommes…
« Tant qu’il y aura des hommes » est mon film préféré.
Dans la vie comme sur les sites, ils sont les seules créatures vivantes dont le regard fait vivre.
Et il y en a tant sur ces sites !
Dans la vie, nous sommes comme ces habitants de Tahiti qui partaient, explorateurs, sur le Pacifique pour découvrir l’île de Pâques. Les rencontres étaient rares. Sur un site, on navigue dans la baie de Hong Kong avec des myriades de jonques et de sampans aux voiles multicolores.
Attention aux pirates, aux coquins, aux petits menteurs ! Mais les hommes et les femmes n’ont pas attendu internet pour mentir sur leur âge et leur situation sociale. Ce sont des coquetteries préliminaires. Des ponts fragiles au-dessus des rivières chaotiques de leurs vies. On le leur pardonne. Il est difficile de dire : « Voilà, je suis vieux, je suis pauvre et j’ai du ventre. Voulez-vous m’aimer ? » Dans un monde où les hommes politiques mentent sur leurs intentions, à chacun d’ouvrir l’œil et de se méfier. Les plus grands bandits ne sont pas sur Meetic.
Le temps n’est même plus où l’on croyait que leur clientèle n’était composée que de ratés, de tarés, de mochetés, et de psychopathes.
Je pense en souriant à ma fille qui, lors de mes premiers rendez-vous, me demandait toutes les coordonnées de « ce type », nom, téléphone, pseudo et prévenait la police et les pompiers pour éviter tout danger. « Et que font ses parents ? »
Non. Je n’ai rencontré que des gens normaux. C’est-à-dire des hommes confrontés à cette difficulté commune qui est de chercher quelqu’un qui nous aime.
Sommes-nous aimables ? (Ce qui signifie, étymologiquement : digne d’être aimé.)
Lorsque nous sommes petits, une des phrases qui marque notre entrée dans le monde des adultes est : « Maman ! Regarde ! », quand nous voulons faire admirer une roulade ou un plongeon. Cela signifie-t-il, déjà, que nous ne sommes plus regardés ? Nous les petits bijoux qui brillaient au fond de leur berceau, attention et passion de toute la famille, avons-nous déjà déçu ? « Regarde-moi, maman ! »
Lors des multiples rencontres que suscitent ces sites, nous sommes à nouveau regardés. Nous voyons à nouveau dans l’œil de l’autre cette lumière qui signifie : « Tu me plais. »
« J’ai l’âge de plaire. » Voici le seul âge qu’il importe d’avoir car il est une forme d’éternité.
Pour conclure sur le sujet en imitant le style de madame de Sévigné, je dirai que l’année que j’ai passée à pianoter sur ces sites a été la plus inattendue, la plus charmante, la plus surprenante, la plus riche, la plus drôle, la plus folle, la plus extravagante, la plus nécessaire, la plus enrichissante, la plus douce, la plus drue, la plus crue, la plus nourrissante, la plus fascinante, de toutes les années de ma vie. La plus embellissante aussi.
Un des avantages de ces sites, c’est qu’ils nous poussent à nous soigner. Nous surveillons notre ligne, nous faisons du sport, ce qui réduit les frais de sécurité sociale. Quelqu’un qui veut plaire est moins malade que quelqu’un qui va chez le psychiatre. Je pense que l’inscription aux sites doit être remboursée par la sécu.
Et les chagrins d’amour ?
Ne soyons pas douillets.
Les samouraïs, chaque jour, se disaient : « Voilà le jour où je vais mourir. » Et ils l’affrontaient le visage clair. Il faut avoir la même âme samouraï quand on se lance dans le monde des émotions, des sentiments, du sexe et de la soie. Il faut se dire : « Toute histoire qui commence est déjà finie. La seule question est : « Quand ? » Et s’avancer vers la mort de ce qui est à naître avec sérénité.
Non, à mon humble avis, les sites de rencontre ne sont par des tue-l’amour.
Ils sont au contraire des écoles de vie, des écoles d’humanité, des écoles d’amour.
Car toute rencontre est une école .
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