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Accueil du site > Tribune Libre > Les sondages, ce miroir aux alouettes

Les sondages, ce miroir aux alouettes

A l’instar du proverbe « les promesses n’engagent que ceux qui y croient », on serait tenté d’employer la même expression à propos des instituts de sondages qui, jour après jour, ne cessent de nous siffler dans les oreilles des chiffres dont on peut se demander s’ils n’ont pas été pondus par quelques illuminés sur leur trône au réveil (mais si, vous savez, après le café-clope)...

Je me suis donc amusé, à partir de chiffres présentés sur le site Sondages en France, à relever les opinions favorables et défavorables des principaux présumés candidats aux élections présidentielles de 2012, selon différents instituts de sondages (on pourrait allonger la liste, mais pour la démonstration cela devrait suffire). Afin d’y voir plus clair j’ai dressé cette liste sous forme de tableau.
 
  Avis Favorables
  Avis défavorables
- + dif moy   - + dif moy
Martine Aubry 41d 62a 21 51,5   37a 53f 16 45
François Bayrou 25d 53a 28 39   52c 66f 14 59
Olivier Besancenot
28d 53a 25 40,5   43a 65f 22 54
Marie-George Buffet 18d 51a 33 34,5   37a 46c 9 41,5
Daniel Cohn-Bendit 26d 53b 27 39,5   33b 59f 26 46
Dominique de Villepin 30d 55a 25 42,5   42a 60f 18 51
Marine Le Pen 18d 28a 10 23   69a 77f 8 73
Jean-Luc Mélenchon 20f 35b 15 27,5   32c 65f 33 48,5
Ségolène Royal 31d 38a 7 34,5   61ab 65f 4 63
Nicolas Sarkozy 26d 39a 13 32,5   61a 71d 10 66
Dominique Strauss-Kahn 43d 72a 29 57,5   22a 43f 21 32,5
 
 
Légende :
"-" : note la plus basse obtenue par un institut de sondage
"+" : note la plus élevée obtenue par un institut de sondage
"dif" : différentiel entre la note la plus élevée et la plus basse
"moy" : moyenne des deux notes
a : Ifop/Paris Match
b : OpinionWay/Metro/Krief Group
c : ViaVoice/Libération
d : TNS Sofres/Logica/Le Figaro Magazine
e : Ipsos/le Point
f : BVA/Orange, l’Express et France Inter
g : LH2/nouvelObs.com
h : CSA/Le Parisien et Aujourd’hui en France
 
 
Voyons ce que pouvons-nous tirer de tout cela à présent. Tout d’abord je constate que ce sont souvent les mêmes instituts de sondages qui ont tendance à surcoter ou "sous-coter" un candidat. Sur les onze candidats proposés, on peut en effet remarquer que TNS Sofres obtient dix fois la note la plus basse sur les avis favorables, alors que l’Ifop obtient neuf fois la note la plus élevée. Concernant les avis défavorables, c’est encore l’Ifop qui se place devant les autres en nous révélant à huit reprises des chiffres au plus bas, et BVA qui, par neuf fois, propose des statistiques élevées. Sur huit instituts cités, seuls trois semblent être de très mauvais élèves : Ifop, BVA et TNS Sofres. En effet, comment ne pas douter de leur compétences devant tant de différences face à leurs confrères ?

A présent je vais évoquer le différentiel qui existe entre un institut de sondage et un autre. On peut considérer que si l’ensemble des instituts obtiennent des différences minimes dans leurs résultats, que ceux-ci peuvent s’avérer plus ou moins exacts. A contrario un différentiel élevé ne peut relever que de la pure spéculation quant à l’interprétation des chiffres. Nous pouvons relever, par exemple, que les chiffres concernant Ségolène Royal(dif. favorables 7 / dif. défavorables 4), Marine Le Pen(10/8) ou Nicolas Sarkozy(13/10) présentent peu de différences d’un institut à l’autre. On peut supposer, de fait, que ceux-ci sont proches de la réalité. A l’inverse, Marie-George Buffet(dif. favorables 33), Dominique Strauss-Kahn(29) et François Bayrou(28) ont de tels différentiels sur leurs avis favorables qu’il nous est permis de douter sérieusement de l’efficacité des sondages les concernant. Il en est de même à propos de Jean-Luc Mélenchon(dif. défavorables 33), Daniel Cohn-Bendit(26) ou Olivier Besancenot(22) sur leurs avis défavorables.

Alors, les sondages, nouveau miroir aux alouettes ? Je n’en avais jamais vraiment douté, mais à présent que j’ai décortiqué un peu les chiffres, j’en suis pleinement convaincu. Je ne nierai pas que ma synthèse est un peu légère, mais elle n’est pas plus folle que les chiffres qu’on essaie de nous faire avaler. Pour le reste, je vous laisse en tirer vos propres conclusions.

Pour terminer, j’ajoute une précision : j’ai relevé les chiffres, présentés dans le tableau, en date du 19 juillet 2010, il se peut donc qu’au moment où sera publié cet article les chiffres aient changés. Vous savez ce que c’est avec les sondages, c’est comme à la météo, ils annoncent des pluies pour le lendemain, et au final c’est un grand soleil qui domine ! Tenez, par exemple, je ne suis pas un fervent admirateur de Nicolas Sarkozy, mais allez savoir si demain je ne vais pas me lever du bon pied et voir en cet homme l’incarnation de la Providence... J’ai bien le droit de changer d’avis comme les sondages ou la météo, non ?

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9 réactions à cet article    


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 21 juillet 2010 14:26

    Bonjour, et beau travail, C’est ce que vous vous êtes appliqué ( amusé ) à reproduire, la répercussion de chiffres sur les supports parallèles. C’est d’ailleurs de cette façon que peuvent devenir flagrants les écarts. Vous dites : " je ne suis pas un fervent admirateur de Nicolas Sarkozy, mais allez savoir si demain je ne vais pas me lever du bon pied et voir en cet homme l’incarnation de la Providence... « C’est un point de vue. On avait tous le sentiment que le système capitaliste nécessitait une refonte en profondeur et certains ont cru que cet homme y contribuerait ne serait-ce que par sa promesse d’une » République irréprochable ". Quelques jours après le pilonnage de cette affirmation sur les organes médiatiques aux ordres du pouvoir en campagne, la publication d’un sondage aurait affiché deux tiers de votes favorables. C’est par ce mode de communication que s’est échafaudé la construction de ce mythe qui s’est révélé désastreux. D’où l’intérêt de vite fait donner du poids et de la consistance aux sondages sur le net auquel près de quarante millions de français sont raccordés.

    Le système informatique bancaire de distributeur par carte est irréprochable. N’est ce donc pas par ce moyen que la République devrait passer au mode numérique pour afficher un tel qualificatif ?

    Nos gouvernants n’ont pas vu venir le numérique ni pressenti à quel point cet organe extraordinaire leur nuirait au bout du compte. Pourquoi, mais parce que l’outil est irréprochable et dit la vérité bien plus que les paroles qui sont des promesses sans lendemain, et le papier dont on peut aussi douter de la représentation. C’est lui qui a fait calancher la grippe, et depuis tout semble devoir à terme se gripper dans les rouages des affaires de l’État. 

    Prenez le cas du vote électronique, c’est, exploité en parallèle au vote papier qu’il assure son irréprochabilité. Il devrait en être de même avec le sondage de rue et internet. J’aborde en ce sens dans ce texte : http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/votez-pour-l-ineluctable-vote-69391 mais depuis, un autre est arrivé qui est encore plus révélateur de la tendance actuelle et de l’état d’esprit des citoyens : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-elus-c-est-depasse-on-peut-78489?debut_forums=100#forum2620499

    Bon courage à vous et continuez sur cette voie. Cordialement, L.S.


    • Kaoteknik Kaoteknik 21 juillet 2010 19:02

      Bonjour Lisa SION 2.

      Je tiens à vous préciser que la phrase concernant mes humeurs du jour et Nicolas Sarkozy est teintée d’ironie. Je n’ai jamais aimé cet homme pour sa façon de faire de la politique et moins encore pour ses idéologies. Je n’ai pas voté pour lui en 2007 et je doute fort de me lever un jour et avoir une « révélation » à son sujet. Donc, lorsque vous dites qu’ "On avait tous le sentiment que le système capitaliste nécessitait une refonte en profondeur et certains ont cru que cet homme y contribuerait", il me semble que vous prenez une certaine liberté avec l’opinion des français.

      Pour rappel, la France compte 44,5 millions d’électeurs et en 2007 l’abstention était de 16,03% au second tour (16,22% au premier). Nicolas Sarkozy a été élu avec 53,06% des voix. Combien cela représente-il de français ? Le calcul est simple :

      - 16,03% d’abstention sur 44,5 millions d’électeurs, il nous reste 37,36665 millions de votants (7,13335 millions d’abstentionnistes).
      - Ajoutons à cela les votes blancs. Je ne suis pas parvenu à trouver les chiffres officiels à ce sujet, mais il est admit que le vote blanc représente de 2 à 5% des votants. Admettons, si nous faisons la balance, qu’il y ait eu 3,5% de votes blancs.
      - Ce qui porte le nombre de voix effectives pour Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy réunis à 36,05881725 millions.
      - Avec 53,06% des suffrages à son crédit, Nicolas Sarkozy a donc rassemblé environ 19,13 millions de français.
      - Sur 44,5 millions d’électeurs, cela représente un score réel de 42,98 %, soit plus de 10 points de moins que les chiffres annoncés.
      - Que fait-on des 57,02% d’avis défavorables ? On s’assoie dessus, bien-sûr.

      Donc non, nous n’avons pas tous cru en sa bonne foi, loin s’en faut.

      En ce qui concerne le vote électronique, mon opinion est ferme : j’y suis parfaitement opposé, pour la simple et bonne raison que les données recueillies pourraient facilement être falsifiées. Tout informaticien compétent vous le dira, mais je ne doute pas que vous le sachiez déjà.

      En tout cas merci pour vos encouragements, bien cordialement.


    • Lisa SION 2 Lisa SION 2 21 juillet 2010 19:58

      Je me permet d’insister ;

      quand je dis " On avait tous le sentiment que le système capitaliste nécessitait une refonte en profondeur et certains ont cru que cet homme y contribuerait " je précise que l’on a tous envie que cela change et que ceux qui ont voté pour lui y ont cru.

      D’accord le vote électronique tel qu’il est pratiqué dans les quelques communes ump est cause de fraude possible et c’est peut-être la raison de son élection, mais généralisé comme je l’explique dans le lien vers mon article, sur le modèle bancaire, interdit le doute et comptabilise aussi le blanc.

      Vous auriez intérêt à y croire et anticiper ce mouvement puisqu’il est inéluctable et arrivera immanquablement. l’anticiper et être à l’origine de son mécanisme garantit d’être moteur et plus victime comme aujourd’hui. S’il l’on veut que ça change, prenons les choses en main dès maintenant.


    • Kaoteknik Kaoteknik 21 juillet 2010 20:07

      Vous avez raison d’insister, ma première lecture de votre phrase n’était pas des plus juste. Votre propos est en effet plus nuancé et m’oblige à faire un mea culpa. :)

      A propos du vote électronique, j’espère sincèrement que le temps vous donnera raison, mais mon esprit refuse encore catégoriquement de croire en l’honnêteté des politiciens qui nous gouvernent.


    • SALOMON2345 22 juillet 2010 11:41

      Attention en manipulant abstentions + votants !

      Souvent, on oublie que les pourcentages obtenus dans un sens comme dans l’autre, doivent statistiquement et mathématiquement s’étendre à l’ensemble du corps électoral et qu’en conséquence, il me semble hasardeux - en séparant votes et abstentions - de prétendre - suivant son opinion - qu’en cas de vote absolu à 100% des inscrits, le score en aurait été différent...voire la victoire changée !

      L’opinion fait foi à un sondage portant sur un millier de personnes et l’on remettrait en cause (pour raison d’abstention) un vote portant sur des millions de votes exprimés : cela m’interpelle, même si comme vous je souhaiterai relativiser la victoire qui me déplut tant, au soir de ce 6 mai 2007 mais 53%, hélas, seront toujours 53%...il faut savoir perdre, bien qu’aujourd’hui cela fasse très mal !


    • YVAN BACHAUD 21 juillet 2010 15:41

      Bonjour,
      Si vous voulez distribuer des bons points aux sondeurs c’est pas difficile du tout.
      Il suffit de prendre les chiffres annoncés au dernier sondage possible juste AVANT les grandes élections.
      Présidentielles 2002 et 2007 ;
      Législatives, Européennes.
      Nous verrons alors sans discussion possible ceux qui ont été les meilleurs et les mauvais.

      Les sondages donnent une idée de la situation a l’instant « t » mais cela peut changer avec l’avancement de la campagne.
      EXEMPLE pour le TCE les premiers sondages étaient vers 60% de OUI puis cela a baissé et le vote= 45% de OUI.
      Prenez cet exemple connu de tous..LES CHIFFRES LE VENDREDI SOIR DOIVENT SE TROUVER FACILEMENT.
      Cordialement.


      • Kaoteknik Kaoteknik 21 juillet 2010 19:08

        Vous avez raison en effet, confronter les chiffres réels des dernières élections (présidentielles, législatives, cantonales ou autres) avec les sondages qui les ont précédés serait sans doute la meilleure façon de déterminer quels instituts sont sérieux ou pas. Encore que... Un institut peut viser juste un jour, et se tromper le lendemain.

        J’imagine qu’il y a un petit travail de recherche à faire, ce que j’effectuerai peut-être une autre fois.

        Merci en tout cas d’avoir relevé ce fait.

        Cordialement.


      • Cyrille K 21 juillet 2010 23:15

        Bonjour, je suis le créateur du site Sondages en France et je vous remercie d’avoir cité mon site et d’avoir utilisé ces données pour en faire une analyse. C’est bien pour ça que je les compile et les met sur mon site, pour que chacun puisse les voir et faire son propre jugement.

        Cependant, je crois que tu fais une petite erreur dans ton analyse : on ne peut pas comparer aussi simplement les chiffres de tous les instituts de sondage pour différentes raisons, la plus importante et de loin étant qu’ils ne posent pas tous la même question !

        Ainsi, Ipsos demande si on a un jugement favorable ou défavorable sur l’action de un tel ou une telle, Ifop demande si on a une bonne ou une mauvaise opinion de la personne, OpinionWay demande si on est satisfait ou mécontent de l’action, BVA si on veut que cette personne ait d’avantage d’influence dans la vie politique, Viavoice si on a une opinion positive ou négative de la personne, et TNS Sofres si on souhaite que cette personne joue un rôle important àl’avenir.

        Toutes ces différences dans les questions induisent forcément des différences dans les réponses. En effet, ce n’est pas la même chose que d’exprimer la sympathie pour une personne politique, se déclarer content de son action et souhaiter qu’elle ait plus d’influence dans l’avenir. Par exemple, d’après Ifop, 77% des gens ont une opinion positive de Jacques Chirac, ce qui est la plus grosse popularité de tout le paysage politique, mais croit-on réellement qu’autant voudraient le voir revenir au pouvoir, ou se déclareraient satisfaits de ce qu’il a fait ?

        Prenons Marie-Georges Buffet, qui a le plus gros différentiel de favorables dans ton analyse (33). La différence vient du fait que lorsqu’on demande aux gens qu’est-ce qu’ils pensent de la personne (Ifop ou ViaVoice), ils sont 40%, 51% àémettre un jugement positif, ce qui signifie qu’elle a une cote de sympathie relativement bonne sur sa personnalité (par rapport àla moyenne des politiciens). Par contre, seuls 18% disent souhaiter qu’elle ait un rôle plus important dans les années àvenir. Les gens font donc la différence entre la sympathie qu’ils peuvent éprouver pour quelqu’un, et le fait qu’ils partagent leur orientation politique.

        Bien sà»r, cela n’explique pas toutes les différences, par exemple celles entre Ifop et Viavoice, qui ont des questions assez ressemblantes, mais divergent quand même de 11% pour M-G Buffet.

        Voilà, je vais mettre un petit message d’avertissement dans mes pages sur les popularité, pour éviter que d’autres fassent la confusion. Merci encore de ton intérêt pour mon site ! smiley


        • Kaoteknik Kaoteknik 22 juillet 2010 00:29

          Bonsoir Cyrille K,

          merci à vous pour l’excellent travail de récolte d’information que vous faites, c’est très instructif.

          Comme vous me le faites remarquer, il y a effectivement des nuances (pour ne pas dire des différences) notables entre « être satisfait de la politique d’untel », « avoir une bonne image de tel autre » ou encore savoir si « on souhaite qu’un homme(ou une femme) politique joue un rôle important à l’avenir ».

          Ces différences m’ont échappées à la lecture de votre site, et je vous prie de m’en excuser. Ce qui, du même coup, rend mon analyse totalement obsolète. Fort heureusement j’avais pris soin de préciser dans mon article que « ma synthèse [était] un peu légère », ce qui sous-entendais qu’il ne fallait pas tenir pour absolument vrai tout ce que je pouvais écrire. En tout cas votre intervention est plus que bienvenue et m’encourage à revoir ma copie pour un article futur plus consistant.

          Pour ce qui est de nommer votre site, il est bien naturel, lorsqu’on rédige un article, de citer les sources auxquelles on fait référence. « Il faut rendre à César ce qui lui appartient ». C’est moi qui vous remercie, une fois encore, de nous fournir autant de données, lesquelles peuvent permettre de se forger une opinion (quand bien même, en l’état, la mienne est tronquée, ce que je vais tenter de corriger). En attendant votre site figure désormais dans ma liste de « favoris ». smiley

          Pour terminer, je vois que « tu » me tutoies, ce qui ne me dérange pas le moins du monde, en fait. Seulement c’est un usage peu commun sur le site AgoraVox. Mais qu’il en soit ainsi, j’emploierai désormais le même ton à ton égard à l’avenir, ce qui, je l’espère, nous donnera l’occasion de débattre amicalement. En réalité j’aimerai même que nous puissions rester en contact. Pour me joindre c’est simple, il suffit de s’inscrire sur le forum que j’anime (un forum très peu actif en fait, car je n’aime pas trop en faire de publicité en général), dans lequel je sévis sous le pseudonyme d’admin.

          Au plaisir d’une prochaine conversation.

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