« Les souriants »
Voici un nouveau métier que je propose à l’attention de tout ce qui est humain sur cette terre.
Soulignons tout d’abord deux évidences :
-Nous sommes très nombreux.
-La création de machines et de robots nous libère, et c’est heureux, de tâches pénibles. On peut aller beaucoup plus loin d’ailleurs et imaginer que toutes les charges ennuyeuses et épuisantes soient désormais du ressort des robots.
Mais que faire de l’humanité restante ?
C’est là que ma proposition tombe à pic.
Imaginons que nous soyons sept milliards d’êtres humains.
Admettons que trois milliards et demi d’entre nous travaillent en tant que décorateurs, jardiniers, artistes, inventeurs, brodeurs, chanteurs, génies, cuisiniers et que sais-je encore. (Puisque les tâches pénibles sont assumées par des robots.)
Que faire des trois milliards et demi restants ?
Je propose qu’ils deviennent des souriants.
Les « souriants » seraient une armée de la paix qui aurait pour mission de sourire aux autres hommes et de les aider à mieux vivre.
Car c’est difficile de vivre quand même. Même quand on a des sous, un toit et de la nourriture dans son frigo. On est perdu un peu dans ce grand monde, on n’y comprend rien et parfois, quand on aime, on n’est pas aimé et parfois on ne sait pas quoi faire et parfois on est malade.
Voilà à quoi servirait un souriant.
Chacun aurait son souriant. Pas toujours le même. La monotonie est toujours ennuyeuse. Ou toujours le même si on le souhaite.
Un « souriant » ce serait quelqu’un qui arriverait chez vous en souriant et qui, quel que soit le problème qui vous préoccupe, vous aiderait à le résoudre.
Ce serait quelqu’un avec qui parler, réfléchir, rire, imaginer, concevoir des solutions.
On ne serait jamais seul ou désespéré. En cas de problème on téléphonerait à la ligne :« Un souriant, s’il vous plaît ».
Et aussitôt quelqu’un viendrait.
Il aurait un beau sourire, des yeux brillants d’humanité. Il pourrait répondre à tous les petits drames de la vie. Il connaîtrait des tas de gens partout pour nous aider à régler nos problèmes. Il aurait sur lui une bouteille de bon vin ou de bon jus de légumes. Et on parlerait de tout en buvant un coup tout en souriant. Tout serait plus facile.
Qui serait un souriant ?
Je propose qu’on alterne.
Que les souriants d’une année deviennent les hommes à problème de l’autre et que chacun connaisse la joie de sourire et de voir sur le visage de l’autre naître un sourire miroir.
Ça ne coûterait pas cher. Tout le monde mangerait et dormirait sobrement. On construirait les maisons sous des forêts pour qu’elles n’abîment pas le paysage. Les voyages seraient gratuits et tout le monde se comprendrait.
Car ce qu’il y a de bien avec les « souriants », c’est que le sourire est universel.
(J’ai eu l’idée d’écrire ceci car ce matin j’ai rencontré un médecin avec un sourire merveilleux. Et qui m’a dit, en souriant, que je n’avais pas besoin d’être opérée encore pour mon genou. Et ensuite, dans un magasin j’ai parlé à des gens que je ne connaissais pas en souriant. Et ils m’ont souri. Et c’était bon. Tout simplement.)
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