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Les USA et l’OTAN poussent-ils vers un 2ème Hiroshima en Ukraine ? Si tel est le destin, l’Occident sera sommé de régler la guerre à Gaza

 Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, suite à la révolution de Maïdan en Ukraine qui a conduit à la destitution du président Viktor Ianoukovitch et son exil en Russie, une guerre sporadique a opposé les séparatistes pro-russes à l’armée régulière d’Ukraine. Ce conflit a duré dans la région du Donbass jusqu’à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022.
 

 Pour appeler « opération militaire spéciale », le choix du nom par la Russie a tout son sens. Il repose sur le décalage entre la puissance de l’armée russe et celle de l’armée ukrainienne ; de plus, la Russie est classée au rang de grande puissance nucléaire dans le monde, alors que l’Ukraine n’a pas l’envergure d’une grande puissance militaire comme la Russie, et n’est pas une puissance nucléaire.
 

 Et on constate aujourd’hui, le paradoxe de cette guerre ; chaque camp croit qu’il est dans son droit dans cette guerre ; les Russes dans leur droit d’envahir, les Ukrainiens dans leur droit de repousser l’invasion russe. Si la Russie a opté pour envahir l’Ukraine, et lancé son « opération militaire spéciale », c’est aussi parce qu’il y a des causes « humaines » mais aussi des causes « géostratégiques », celles-ci sont essentielles et en rapport à son statut d’une des plus grandes puissances nucléaires du monde.
 

 L’Alliance atlantique a voulu étendre sa sphère d’influence jusqu’aux frontières de la Russie, et elle s’est étendue à la plupart des pays de l’ex-aire d’influence de l’Union soviétique devenue, après son éclatement, la Fédération de Russie.
 

 Fortement convaincu dans son droit, et surtout que la plupart des pays de l’ex-aire soviétique ont rejoint l’Union européenne et l’OTAN, la Russie n’a trouvé rien trouvé à redire compte tenu de vagues promesses qu’on lui a faites durant la période difficile qui a suivi la fin de l’URSS, en décembre 1991. Quant aux États-Unis et l’Europe, s'affermissant et se renforçant au fur et à mesure des intégrations des pays de l’Europe de l’est à l’Union européenne et à l’OTAN, ils n’ont pas pris en compte les avertissements russes ; ils ont continué leur extension à l’est de l’Europe. Leurs succès successifs en Europe centrale et orientale les ont poussé dans cette voie jusqu’à ce que vient le tour de l’Ukraine d’intégrer l’aire occidentale.
 

 Globalement, le peuple ukrainien a opté pour l’Occident, mais les peuples russophones des régions de l’est de l’Ukraine, d’origine ruse, ont refusé leur intégration à l’Union européenne et à l’OTAN ; ils ont préféré se séparer de l’Ukraine et fonder des États indépendants. Après plusieurs années de crises et de lutte, ils ont, par référendums, en 2022, rejoint la Russie. Leur rattachement à la Russie leur permettant de se protéger de la mainmise du pouvoir central de Kiev. Une situation qui s’est transformée en guerre.
 

 En plus des causes « humaines » qui ont provoqué le conflit, il y a les autres causes que l’on a définies comme essentielles. En effet, elles ont trait au statut de la Russie dans son rang de puissance nucléaire mondiale ; elles revêtent un caractère géostratégique et toucher à ce caractère constitue pour la Russie, au cas où l’Ukraine rejoindrait l’OTAN, un « péril existentiel ». Et c’est ce que l’Occident vise, et c’est ce qui explique que la guerre était inévitable.
 

 D’autant plus que tout ce qui peut toucher la Russie influera sur la Chine ; ce qui explique la solidarité entre ces deux grands pays d’Asie qui s’érigent en puissances adverses menaçant le leadership et l’hégémonie de l’Occident sur le monde.
 

 En fait, dans cette nouvelle phase de l’histoire, un processus historique naturel est en marche dans le monde. Qu’aujourd’hui, la Russie envahisse l’Ukraine est une donnée qui entre dans la marche de l’histoire de l’humanité. L’invasion de l’Ukraine a été un concours de circonstances historiques. Ne prenant que l’arme nucléaire découverte qui a été découverte en 1945, si on suit les événements historiques qui ont suivi depuis la fin de Deuxième Guerre mondiale, on constaterait que l’invasion de l’Ukraine en 2022 n’a pas surgi ex nihilo, mais que des causes précises l’ont fait surgir.
 

 Dire que c’est le président Vladimir Poutine qui a déclenché l’invasion de l’Ukraine, c’est méconnaître les forces de l’histoire. Le président russe Poutine n’est qu’un homme, il ne peut déclencher l’invasion de l’Ukraine que si tous les éléments du processus historique sont propices et commandent cette invasion. En clair, le président russe n’a fait que déclencher ce qui était en puissance dans l’histoire. Si, par exemple, l’arme nucléaire n’avait pas existé, il n’y aurait pas eu d’invasion, ni d’opération militaire spéciale (SVO), ni révolution Maïdan, ni crise au Donbass.
 

 Ne perdons pas de vue que l’arme nucléaire a permis 79 ans de paix entre les puissances ; sans l’arme nucléaire, les guerres entre les grandes puissances n’auraient pas cessé. C’est dire l’importance de la nouvelle ère qui s’est mis en place depuis 1945, l’« ère nucléaire », et qui ne permet, entre les deux camps opposés du monde, que des guerres par procuration.
 

 Ce que l’arme nucléaire « garantit », malgré les menaces proférées par la Russie de recourir à l’arme nucléaire, il ne peut y avoir de guerre nucléaire entre les puissances. Et ce, pour la simple raison ce que toutes les puissances auraient à perdre. En un rien de temps, si une guerre nucléaire s’est généralisée, ce n’est pas 70 ou 80 millions d’êtres humains qui ont été tués au cours de la Deuxième Guerre mondiale, mais 1 ou 2 milliards d’êtres humains qui disparaîtront de la surface de la Terre ; en quelques heures, au plus tard en quelques jours, et non en six ans comme cela s’est passé entre 1939-1945. Plus de capitales, plus de mégapoles occidentales, russes, chinoises, indiennes, pakistanaises, coréennes, israéliennes…
 

 Aussi l’Occident « aide l’Ukraine » mais tout en mesurant ses actes ; ne pas aller au suicide planétaire pour l’Ukraine. Et dans toutes les décisions prises en Europe, en cas de menace de guerre nucléaire, et donc dans l’Alliance atlantique, le dernier mot reviendra aux États-Unis et non aux pays d’Europe parce qu’ils sont la seule puissance nucléaire mondiale pratiquement à parité avec la puissance nucléaire de la Russie.
 

 Si l’Occident, sur le plan historique, a toujours mené des guerres au Vietnam, en Corée, en Irak, en Syrie, en Afghanistan, la liste est longue, pour ses visées de domination, la situation aujourd’hui est différente. Précisément, par cette situation différente, on se pose la question : « Qu’est-ce qui pourrait advenir de la guerre en Ukraine ? En 2024 ou en 2025 ? Deux ans et bientôt 6 mois, depuis le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, la guerre en Ukraine est dans l’impasse. On ne voit toujours pas d’issue à la guerre, appelée à durer. Quant aux menaces de recours à l’arme nucléaire par la Russie, elles ne portent plus.
 

 Dans cette guerre, les États-Unis et l’Europe ne peuvent se permettre de laisser la Russie gagner ; il en va de même pour la Russie ; les enjeux qui les opposent sont d’ordre planétaire. Posons la question : « Que craint la Russie au point qu’elle ait envahi l’Ukraine ? » Certes, l’objectif était de venir en aide aux populations russophones d’origine russe dans la région du Donbass. Mais alors pourquoi le gouvernement russe par la voix du président Vladimir Poutine parle de « péril existentiel » qui ne peut être motivé que par l’annexion des quatre régions ukrainiennes annexées. Il existe forcément un autre péril encore plus grand au point que gouvernement russe a évoqué un « péril existentiel » pour la Russie et qui, s’il le faut, légitime le recours aux armes nucléaires pour la survie de la Russie.
 

 Pour comprendre, rappelons la situation de la Russie, en 1991. Après la dissolution de l’Union soviétique, l’Ukraine hérita de vastes stocks d'armes nucléaires, la plaçant au troisième rang des puissances nucléaires mondiales en nombre d'ogives. L'Ukraine avait conservé environ un tiers de l'arsenal nucléaire soviétique, ainsi que l'organisation de sa conception et de sa production. En 1994, l'Ukraine, par des arrangements financiers, a accepté de se séparer de ces armes et d'adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Le 5 décembre 1994, elle signe les mémorandums de Budapest par lequel elle accepte de se défaire de l'énorme stock d'armes nucléaires, le désarmement étant financé par le gouvernement des États-Unis dans le cadre de l’accord Cooperative Threat Reduction Program.
 

 Les mémorandums de Budapest sont signés par l'Ukraine ainsi que la Biélorussie et le Kazakhstan qui détiennent aussi un stock d’armes nucléaires de l’ex-URSS. Ces accords sont paraphés par les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie qui accordent des garanties d’intégrité territoriale et de sécurité pour chacune de ces trois anciennes républiques socialistes soviétiques, en échange de leur ratification du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). En 2009, les États-Unis et la Russie confirment de nouveau la validité de ces trois mémorandums.
 

 Le mémorandum stipule que la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni s'engagent, en contrepartie de l'adhésion de l'Ukraine (ou de la Biélorussie, ou du Kazakhstan) au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et de l'achèvement du transfert de son arsenal nucléaire à la Russie, à :

  1. Respecter l'indépendance et la souveraineté ukrainienne dans ses frontières actuelles.
  2. S'abstenir de toute menace ou usage de la force contre l'Ukraine, si ce n'est en défense légitime ou d'une autre manière conforme aux dispositions de la Charte des Nations Unies.
  3. S'abstenir d'utiliser la pression économique sur l'Ukraine en vue d'influencer sa politique.
  4. Demander l'aval du Conseil de sécurité des Nations unies si des armes nucléaires sont utilisées contre l'Ukraine.
  5. S'abstenir d'utiliser des armes nucléaires contre l'Ukraine.
  6. Consulter les autres parties prenantes si des questions se posent au sujet de ces engagements.

 
Lors de la crise de Crimée de 2014, l'Ukraine, se référant à ce mémorandum, a rappelé la Russie qu'elle s'est engagée à respecter les frontières ukrainiennes, ainsi qu’aux autres signataires qu'ils en sont garants. L'interprétation qui a touché l’alinéa 2 et 6 du mémorandum par la Russie donne une justification à une intervention du fait que des populations majoritaires dans les régions de l’est de l’Ukraine ont rejeté le projet d’intégration du gouvernement central à l’Occident et que cela relevait de leur aspiration légitime à leurs droits politiques.
 

 Ce qui a amené la Russie à être solidaire avec les populations russophones de l’est de l’Ukraine, d’ethnie russe, et explique son intervention en février 2022. En vérité, à cette population russophone s’est greffée la place de la Russie sur le plan de l’équilibre géostratégique mondial. Une Ukraine qui projette d’être intégrée à l’Union européenne et à l’OTAN, et cherche à reprendre les territoires annexées avec le soutien de l’Occident, si elle réussissait, constituerait non seulement une défaite pour la Russie mais aussi la remise en question de sa place dans l’équilibre de puissance mondiale. Et c’est ce que le président russe a voulu signifier en évoquant un « péril existentiel » et le recours à l’arme nucléaire. 
 

Pour avoir une vision précise de ce qui va se passer dans les temps à venir, compte tenu de l’impasse dans la guerre en cours en Ukraine qui évolue très peu, donnons un exemple de fin de guerre.
 

 La guerre se poursuit mais sans grand changement, hormis quelques villages conquis par l’armée russe. La résistance de l’armée ukrainienne tient, et toujours pas d’évolution ; des négociations sont menées par le pouvoir central de Kiev, mais la position de la Russie reste inchangée. Tout dialogue de paix doit passer par la situation de fait de la guerre, et sur la base des quatre régions annexées (Lougansk, Donetsk, Kherson et Zaporijjia).
 

Comme il l’a défini lors d’un discours prononcé le 14 juin 2024, le président russe Vladimir Poutine a présenté ses conditions pour la mise en place d’un cessez-le-feu en Ukraine : le retrait de l’armée ukrainienne des quatre régions le plus touchées par le conflit, dans l’est du pays, ainsi que l’abandon de sa candidature en vue d’accéder à l’OTAN.

- La demande russe concerne les oblasts ukrainiens de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson.

 - « Garantir pleinement les droits, libertés et intérêts des citoyens russophones en Ukraine et reconnaître de nouvelles réalités territoriales : le statut des républiques populaires de Crimée, Sébastopol, Donetsk et Louhansk et les régions de Kherson et de Zaporijjia en tant que sujets de la Fédération de Russie ».
 

 Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a immédiatement publié un communiqué portant sur la déclaration de Poutine. En voici les principaux points :

- Les ultimatums de Poutine ne sont pas nouveaux, et ont déjà été entendus à de nombreuses reprises.

- Les déclarations de Poutine sont manipulatrices et visent à tromper la communauté internationale et à diviser l’unité mondiale autour de la Charte de l’ONU.

- Poutine essaie de se présenter comme un artisan de la paix, alors qu’il est le provocateur de la plus grande agression armée en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale et qu’il souhaite qu’elle se poursuive. L’Ukraine, quant à elle, veut y mettre un terme.

- Une coalition internationale est nécessaire pour contraindre la Russie à de véritables négociations, c’est pourquoi il est important qu’un maximum de pays participe au Sommet mondial pour la paix.
 

 Aux réponses du gouvernement ukrainien, il est clair que ni le pouvoir de Kiev ni les États-Unis ni les pays européens n’accepteraient les conditions de la Russie, car ce serait reconnaître implicitement leur défaite et pour quel but ces efforts de guerre et cette aide massive occidentale, depuis plus de deux ans et elle doit continuer, et qui doit à la fin se terminer par la victoire de la Russie ? Elles seraient sans sens ; ce serait la Russie qui l’aura emporté dans ce bras de fer sur l’Ukraine entre l’Occident et la Russie.
 

Si nous suivons bien l’évolution des événements qui marquent la guerre en Ukraine, il ne ressort rien de positif tant les positions des deux camps sont très éloignés ; chaque camp ne donne aucune impression qu’il va dialoguer et essayer de négocier la fin de la guerre. C’est compréhensible tant pour la Russie qui reste ferme sur ses positions que le pouvoir de Kiev qui s’est trop engagé comme l’Occident pour reculer. En clair, aucun camp ne reculera.
 

Donc la diplomatie est au point mort ; elle ne pourra pas concilier les positions pour essayer de trouver un compromis. Les deux camps visent la victoire du fait que les enjeux sont d’ordre planétaire ; si l’Ukraine et l’Occident viennent à perdre, ce sera un véritable désastre pour tout l’Occident, et même le doute pèsera sur l’OTAN qui n’a pas apporté ce qu’il a promis à l’Ukraine ni une sécurité réelle pour les membres des pays de l’ex-aire d’influence de l’Union soviétique, i.e. les pays d’Europe centrale et orientale (PECO).
 

A notre sens, l’Ukraine aura des difficultés pour ainsi dire insurmontables pour repousser les forces russes et libérer les régions annexées au moins pour deux raisons. D’abord, la puissance de l’armée ukrainienne ne peut se comparer à l’armée russe, une des plus puissantes au monde, et ce malgré l’aide occidentale. La deuxième raison, ce sont les populations des régions annexées qui, par référendums, ont décidé de se séparer de l’Ukraine et rejoindre la Russie.
 

Combien même la guerre se poursuit, elle sera une guerre d’usure. Il viendra un moment où l’Ukraine atteindra une limite naturelle dans ses efforts de guerre où elle sera obligée de « dialoguer » avec la Russie pour mettre fin à la guerre. Comme dans toutes les guerres passées. L’Allemagne a été obligée, en 1918, de demander un armistice du fait de l’apparition de troubles dans l’armée allemande dus au sentiment de défaite des troupes.
 

Et c’est cette situation qui va devenir extrêmement dangereuse ; et l’Ukraine n’acceptera pas la défaite ni d’ailleurs l’Occident qui a tout à perdre. Quelle sera alors la réponse du pouvoir ukrainien ?
 

Postulons qu’au cours de cette guerre, avec le risque de la défaite, l’Ukraine poursuit un programme nucléaire secret pour se doter de l’arme nucléaire, comme a fait Israël dans son programme nucléaire secret pour s’immuniser des guerres avec les pays arabes. Postulons que l’Occident pour éviter une défaite aide l’Ukraine dans son programme nucléaire. On peut même dire que cette situation de l’après-guerre est déjà anticipée par l’Occident et que la crise russo-ukrainienne même si un cessez-le-feu est décrété avec la Russie ; la fin de la guerre ne sera qu’une pause.
 

Postulons que l’Ukraine réussisse son programme nucléaire secret, et qu’elle fasse un essai nucléaire souterrain réussi, que peut faire la Russie ? Elle n’a aucun moyen pour s’opposer ; l’Ukraine, avant même de procéder à son essai nucléaire, s’est déjà doté d’un arsenal de bombes nucléaires, dès lors elle est déjà « immunisé » face à la Russie.
 

En effet, cette nouvelle situation de l’Ukraine nous fait rappeler la Corée du Nord avec les États-Unis. Après avoir procédé à un essai thermonucléaire et, avec des essais concluants de missiles balistiques de portée de plus de 10 000 km, pour la première fois en 2017, pouvant atteindre les États-Unis, la Corée du Nord a mis en danger la première puissance du monde.
 

La crise nord-coréenne avec les États-Unis a pris des proportions telles qu’elle a fait courir un risque de guerre nucléaire entre les deux pays. Ce n’est qu’à la suite des rencontres des deux présidents américain et nord-coréen, en 2018, que la crise a été réglée. Ce qui s’est passé pour la Corée du Nord pourrait se passer pour l’Ukraine. La Russie aura alors à sa frontière sa « Corée du Nord » qui pourra menacer de guerre nucléaire Moscou.
 

L’Ukraine se trouvera alors dans la même posture que la Corée du Nord ; la Russie sera obligée de dialoguer comme l’a fait le président Donald Trump avec son homologue nord-coréen Kim Jong-un. Une rencontre à terme entre les deux présidents russe et ukrainien.
 

Et, aujourd’hui, la guerre en Ukraine n’est pas terminée. Il est clair que la Russie comme l’Occident ont anticipé sur la fin de la guerre et ce qui pourrait survenir. On comprend dès lors l’enjeu que constitue l’Ukraine pour la Russie à ses frontières ; une Ukraine autopilotée par l’Occident, qui serait dotée d’armes nucléaires, ne peut que constituer un « péril existentiel », provoquant un danger permanent compte tenu de l’hostilité de l’Occident qui cherche à dominer et Ukraine qui lui emboîte le pas.
 

Tant que la guerre avantage la Russie, l’Ukraine et l’Occident n’arrivant pas à faire reculer la Russie, la situation de guerre va forcément perdurer ; elle ne se règlera pas ; mais, avec l’usure et l’aide occidentale qui ne tarit pas, la guerre qui se poursuit, mais dans l’impasse, il peut arriver qu’une situation de cobelligérance avec l’Occident devient de plus en plus visible, la Russie, comprenant que, même si elle sortait victorieuse de la guerre, la situation ne sera pas apaisée pour autant ; le conflit pourrait avoir une autre dimension, beaucoup plus périlleux pour la Russie.
 

Comme l’a déclaré Pavlo Rizanenko, en 2014, alors membre du parlement ukrainien : « À l'avenir, peu importe manière dont la situation se résout en Crimée, nous avons besoin d'une Ukraine bien plus forte. Si vous avez des armes nucléaires, les gens ne vous envahissent pas. »
 

Et c’est dans cette fenêtre d’opportunité que lui offre la guerre, anticipant la fin de la guerre, que la Russie, dans ses options retenues, pourrait être amenée à utiliser pour la première fois l’arme nucléaire contre l’Ukraine ; certes, cela relèvera de circonstances exceptionnelles, mais l’objectif est de mettre définitivement fin au « péril existentiel » qui viendrait à peser sur la Russie si cette guerre n’y mettrait pas fin, si même la victoire contre l’Ukraine et l’Occident n’y mettrait pas fin.
 

Si la Russie utiliserait une arme tactique de faible puissance nucléaire contre l’Ukraine, que pourrait faire l’Occident ? Il est évident que ni les États-Unis ni l’Europe ne vont se lancer dans des représailles contre la Russie ; le risque de Troisième guerre mondiale est omniprésent. Donc la seule réponse des États-Unis est de pousser à la fin de la guerre. Il n’y a pas d’alternative. Certes, la Russie sera condamnée par le monde entier ; mais anticipant, par l’emploi de l’arme nucléaire, la Russie aura obligé le gouvernement ukrainien et l’Occident à mettre fin à la guerre, mais aussi à montrer qu’un éventuel programme nucléaire ukrainien pour contrer la Russie ne servirait ni l’Ukraine ni l’Occident.
 

L’Ukraine non seulement ne pourra pas intégrer l’OTAN mais les pays d’Europe, en particulier les PECO commenceront à douter de la puissance de l’Alliance atlantique. Assure-t-elle réellement la sécurité à ses membres et à ceux qui veulent s’engager ?
 

Il n’y a pas de réponse. Une seule vérité, c’est que la « ligne rouge existentielle à ne pas franchir », brandie par Moscou, était réelle. L’Occident n’en a pas tenu compte ; il en aura subi les conséquences. Quant à la Russie, en provoquant un 2ème Hiroshima en Ukraine, l’objectif aura été de supprimer le talon d’Achille qu’était l’Ukraine dans son rang de première puissance mondiale (par le nombre d’ogives nucléaires).
 

 Comme l’a été le Talon d’Achille du Japon pour les États-Unis, en 1945, et qui l’ont supprimé par deux fois ; Hiroshima est bombardée le 6 août 1945, Nagasaki le 9 août.
 

Les conséquences qui surviendraient seraient considérables. L’Alliance atlantique perdra de sa puissance surtout en termes de rhétorique de guerre ; Occident s’affaiblirait ; la realpolitik reprendra ses droits. Désormais, l’Occident et l’OTAN chercheront à stabiliser la situation avec la Russie.
 

La situation de guerre et l’après-guerre à Gaza, en Cisjordanie et au Nord d’Israël va évoluer considérablement. Elle le sera par les conséquences de la guerre en Ukraine et l’affaiblissement de l’Occident en Europe qui aura suivi. Les États-Unis et les pays d’Europe seront obligés de revoir leur aide militaire à Israël.
 

La guerre est au dixième mois à Gaza et Nord d’Israël, et toujours pas d’issue. Il est évident que les conséquences de la guerre en Ukraine et l’emploi d’armes nucléaires auront des retentissements dans toute la région du Proche et Moyen-Orient ; c’est très possible que les pays de cette région chercheront à développer des armes nucléaires pour s’immuniser contre Israël qui est déjà doté.
 

La fin de la guerre en Ukraine et la pression des États-Unis vont mettre fin définitivement à la guerre à Gaza, en Cisjordanie et au Nord d’Israël, en frontière avec le Liban. Si telle est la destinée du monde, elle aura au moins mis les points sur les i à l’Occident qui, malgré tous les échecs dans ces guerres passées, n’en continue pas moins de menacer le monde. Et toujours le même objectif, « chercher à dominer le monde ». Reste que toute domination ne s’opère qu’un temps. L’histoire témoigne des dominations passées ; elles n’ont duré qu’un temps dans l’histoire. L’humanité avance et ne peut être « domestiquée » par quelque puissance, c’est le sens même du progrès du monde humain.

 

Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale
Relations internationales et Prospective

 


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29 réactions à cet article    


  • raymond 16 juillet 2024 16:30

    Je ne vois pas le rapport Ukraine/Gaza....


    • Julian Dalrimple-sikes Géronimo howakhan 16 juillet 2024 17:13

      @raymond

      Salut, certains le voient parfaitement....si je puis me permettre cette remarque .


    • Et hop ! Et hop ! 21 juillet 2024 14:01

      @raymond

      Le rapport, c’est que Zélinski, Victoria Nulland et Netanyaou sont des lointains cousins.


    • Julian Dalrimple-sikes Géronimo howakhan 16 juillet 2024 16:32

      Salut, évidemment ils poussent en essayant de créer comme toujours un faux prétexte, faux attentat enfin etc pour ça

      pour ensuite dire nous sommes les gens bons, aux cornichons bien sur, facile mais vraie.la base de nos relations à tous étant la guerre, moi contre les autres moi, ce sera donc un chef d’œuvre .

      pour un humain suicidaire, qui refuse et hait la vie car l’Univers sussure tu es né tu vas mourir.

      or ce qui nous reste de psyché cerveau ne sait plus vivre cela car on a nous même détruit les capacités qui le peuvent..combien avons nous encore en marche ? peut être maxi 5% et ces 5% ne sont pas aptes à ce que la vie est, donne, ne donne pas.

      etc bien sur..

      merci de l’article...


      • Hamed 17 juillet 2024 00:28

        @Géronimo howakhan

        Merci Géronimo, toujours éclairé sur le sens de la vie.


      • JPCiron JPCiron 16 juillet 2024 18:03

        l’Occident sera sommé de régler la guerre à Gaza>

        Mais, l’Occident a, depuis un siècle, les idées claires sur le comment régler les problèmes en Palestine . C’est de notoriété publique.

        Il faut du temps pour bien pourrir la situation et lasser les opinions internaionales.

        Au final, c’est la colonisation totale de la Palestine (+ certaines autres zones ’’stratégiques’’ aux dépends des Etats voisins). C’est-à-dire le transfert à l’étranger de ceux qui ne supportent pas de rester sous domination-contrôle israélien. Pour les autres, la soumission silencieuse et respectueuse.





        • Krokodilo Krokodilo 16 juillet 2024 23:23

          Intéressant, mais vous êtes trop gentil avec les USA d’appeler le Maïdan une « révolution » alors même que jamais le soutien américain et leur financement d’un coup d’Etat n’avaient été aussi documentés, et par leurs propres responsables, aussi gaffeurs que sûrs de leur impunité. Après ce renversement d’un gouvernement légitime, la Russie n’avait plus à respecter le mémorandum de Budapest outre la base légale invoquée de protection des populations menacées. Le nucléaire tactique serait une grave erreur politique pour Poutine, car la plupart des Russes considèrent Odessa et Kiev comme des villes russes ce serait comme saccager son propre passé historique et les gens qui y habitent.


          • Hamed 17 juillet 2024 00:34

            @Krokodilo

            "Le nucléaire tactique serait une grave erreur politique pour Poutine, car la plupart des Russes considèrent Odessa et Kiev comme des villes russes— ce serait comme saccager son propre passé historique et les gens qui y habitent."

            Pourquoi alors les populations d’Odessa et Kiev ne s’unissent pas et demandent la paix avec la Russie, voire même choisissent d’être rattachées à la Russie. La guerre n’aura alors pas raison d’être.


          • Krokodilo Krokodilo 17 juillet 2024 13:42

            @Hamed J’ai dit que les Russes considèrent Kiev comme leur passé historique, pas que la majorité des habitants souhaitaient le rattachement. Par contre, un référendum à Odessa sous contrôle international pourrait faire partie des négociations, et l’accès à la mer noire pour Kiev est très important. Ne pas oublier non plus que le gouvernement actuel est davantage une dictature qu’une démocratie (interdiction des partis d’opposition, censure de tout ce qui est russophone livres, enseignement, statues, noms de rues, un président dont le mandat est fini), que la conscription musclée rencontre de plus en plus d’opposition, et que dans ces conditions de quasi loi martiale, on se tait devant les rares journalistes occidentaux qui plus est à visage découvert. Pour que les populations « choisissent d’être rattachées à la Russie », encore faudrait-il qu’on leur en laisse le choix.


          • Hamed 17 juillet 2024 22:16

            @Krokodilo

            Merci pour l’éclairage


          • microf 17 juillet 2024 14:53

            Il ya une vidéo á youtube malheureusement que je n´avais pas sauvegardé á

            l´époque. Dans cette vidéo, oú on voit et entend le Président Poutine dire ceci « la Russie est comme une poule qui pour avaler un tas de graines, les avalent une par une plouc plouc plouc jusqu´á la dernière graine »

            Lorsque je vois aujourd´hui comment le Président Poutine agit en allant de pays en pays sceller les Alliances avec son pays, il fait ce qu´il a dit dans la vidéo.

            Le Président Poutine ayant constaté la mauvaise foi des dirigeants occidentaux qui veulent détruire son pays la Russie, va de pays en pays sceller des Alliances qui affaiblissent l´Occident, et, á un certain temps, cet Occident sera obligé de négocier avec ce bloc multipolaire s´il veut encore jouer un rôle dans les affaires du monde.

            Que l´Occident le veuille ou pas, il est déjá vaincu, ce n´est maintenant plus que question de temps cela durera pour que cet Occident jette l´éponge.

            Souhaitons que ce temps de capitulation de l´Occident soit bientôt, oú cet Occident faisant comme l´Angleterre á la fin de la seconde guerre mondiale, l´Angleterre de première puissance, laissa cette place aux Usa et á la Russie, pour rester toujours dans le concert des grandes Nations.


            • Mustik 18 juillet 2024 08:44

              Grand Bravo pour le travail !

              C’est utile pour les Archives mais, hélas toutes les vérités prouvées et cumulées ne changeront pas la face de la géopolitique aux mains des psychopathes depuis la nuit des temps.

              Peter Dale Scott insiste sur la fabrication de la guerre indispensable à l’hégémonisme US, ne serait que pour avoir la main sur toutes les ressources.

              Les media du Courant Principal nous bassinent [ Bassines smiley ] avec la Démocratie, tout en oubliant que Ie Président Ukranien Viktor Ianoukovitch avait été élu démocratiquement avant de s’enfuir devant les menaces de mort sur sa famille lors du merdier Maïdan où la C I A serait impliquée...

              Rappel pour les sceptiques : la C I A avait fait à peu près le même sketch au Président Allende qui avait pourtant été ré-élu après avoir remis en jeu son Mandat après 18 mois de Présidence ( un vrai plébicite ) malgré la fameuse grève des Camionneurs soudoyés par les US...

              il semblerait que les Argentins aient été plus clairvoyants que l’Européen de la rue.


              • Mustik 18 juillet 2024 08:46

                @Mustik
                Excuses :
                Pas Argentins : CHILIENS


              • Eric F Eric F 18 juillet 2024 18:26

                ’’Postulons qu’au cours de cette guerre, avec le risque de la défaite, l’Ukraine poursuit un programme nucléaire secret pour se doter de l’arme nucléaire’’

                Non, les USA y feraient obstacle, ils font tout pour éviter une extension du conflit, et une prolifération nucléaire hors de leur contrôle.

                Dans ce conflit, la Russie évoque périodiquement l’arme nucléaire ’’au cas où’’, or on sait que pour tout tir il y aura une escalade de riposte. Elle est de toute façon proche d’avoir atteint son objectif territorial, et passer alors à une phase diplomatique (avec le futur président étasunien).


                • Hamed 19 juillet 2024 00:45

                  @Eric F

                  Non, au cas où il y a un tir russe, il n’y a pas et il n’y aura pas de riposte nucléaire de l’Occident.

                  On ne fait pas joujou avec les armes nucléaires ; le risque est que Paris, Moscou, Londres, Washington dis paraissent en fumée.

                  Pour ne prendre que les capitales, la Russie perd Moscou, donc une, l’Occident, trois. C’est inégal, l’Occident n’est pas fou de se suicider pour l’Ukraine alors qu’il n’est pas directement dans les combats.


                • Eric F Eric F 19 juillet 2024 09:36

                  @Hamed
                  Les évocations d’usage de l’arme nucléaire par les gouvernants russes ne précisent pas quel pays serait la cible, ils affirment que leur adversaire est l’OTAN. D’où le déclenchement de riposte s’il y a tir sur un pays de l’OTAN.
                  Le terrain ukrainien ne sera de toute façon pas bombardé par Moscou, il y a des populations russophones même dans les régions où elles sont minoritaires.


                • Hamed 19 juillet 2024 11:53

                  @Eric F

                  Il faut comprendre l’intérêt russe où frapper. Quel sens sur un pays OTAN ? Aucun.

                  Les pays d’OTAN ne sont pas en guerre.

                  Vous Eric, vous vous battez contre quelqu’un et celui-ci est aidé indirectement par d’autres. Et vous avez le moyen de mettre votre adversaire KO.

                  La logique, vous le mettez KO définitivement et c’est terminé même s’il y a quelques victimes collatérales. Et l’affaire est finie. Vous êtes vainqueur. Les autres ne peuvent plus rien, leur copain est « fini », pas mort, mais « fini », il ne représente plus un intérêt.


                • Et hop ! Et hop ! 21 juillet 2024 14:40

                  @Hamed : «  Les pays d’OTAN ne sont pas en guerre. » ( contre la Russie)

                  Formellement non, mais il y a eu de multiples déclarations de dirigeants US, allemands (Mekel) et français (Hollande) disant qu’ils voulaient avec l’OTAN développer l’armée ukrainienne pour attaquer à la Russie.
                  Et c’est bien ce qui se fait depuis, l’OTAN arme, finance, recrute, entraîne, encadre, commande l’armée ukrainienne qui est devenue une armée supplétive de l’OTAN.

                  L’OTAN est en guerre contre la Russie, le motif de l’intervention de la Russie est que l’OTAN était en train d’annexer l’Ukraine depuis le coup d’état américain du Maïdan pour installer des bases militaires à 500 km de Moscou, sous prétexte que l’Ukraine est un État souverain.

                  Est-ce que le Mexique est un État souverain qui pourrait autoriser l’installation de bases russes et chinoises à la frontière américaine ?

                   La seule chose qui est sûre, c’est que, si la Russie utilise des missiles nucléaires, la cible ne sera pas en Ukraine qui est historiquement un pays russe, peuplé en grande partie de Russes.

                  Ils ne bombarderont pas non plus des villes européennes parce que, contrairement aux USA et à Israël, ils respectent les lois fondamentales de la guerre (conventions de La Haye et de Genève) qui qualifient de crime de guerre le fait de cibler les populations civiles.

                  La seule question qui se pose est : quelles seront les 3 premières cibles ? Pour ce que j’en sais, ils ont des missiles conventionnels hypersoniques qui sont capables de détruire complètement des porte-avions US, des bases US de l’OTAN, et même le Pentagone. Il n’ont pas besoin d’avoir recours à des charges atomiques, ils en parlent pour dissuader.


                • chantecler chantecler 19 juillet 2024 16:43

                  Hamed, vous racontez des sornettes avec votre « Russie qui a envahi l’Ukraine » sans parler des causes , de ce qui s’est passé avant sous la poigne de l’Occident US en tête qui voulaient en découdre .

                  Vous évoquez par contre la « géopolitique » qui expliquerait tout , mais pas des appétits pour détruire la Russie  !

                  Ce que j’appellerais la russophobie et la tentation prédatrice ..

                  Ni des appels de Moscou à traiter le problème par des négociations et via l’ONU .

                  Et s’il y a un rapport avec Gaza j’y vois un refus d’entendre raison, de conserver le cap de la colonisation et de la violence sans fin entamés depuis 50 ans .

                  Bref vous reprenez délibérément les éléments de langage des médias et des dirigeants occidentaux bellicistes depuis plus de deux ans et couvrant leur allié fasciste .

                  A moins que vous appréciez les croix gammés, les fanatiques et les horreurs de l’ex Allemagne nazie .


                  • Hamed 20 juillet 2024 00:19

                    @chantecler

                    Vous n’avez rien compris au texte. Désolé de vous le dire.


                  • chantecler chantecler 20 juillet 2024 02:07

                    @Hamed
                    J’ai tout de même compris que selon vous « otan n’est pas en guerre » contre la Russie , sauf qu’il arme et finance l’Ukraine , envoie des « conseillers » et des troupes , avec les US et l’UK, et que l’Allemagne par exemple tient un discours russophobe via ses médias (ex : arte) depuis des années... .
                    Sans parler de ses réactions très modérées quand on lui fait exploser ses (nos) gazoducs dans la Baltique .
                    Désolé à mon tour de vous contredire !
                    Cela dit cher Hamed , je vous salue .


                  • Et hop ! Et hop ! 21 juillet 2024 14:50

                    @chantecler

                    Vous avez raison, du point de vue du droit international et de la Charte de l’ONU, toutes les sanctions décidées par les USA contre la Russie sont incontestablement des actes de guerre, aurant que des bombardements, il n’y a que l’ONU qui puisse décréter des sanctions.

                    La destruction par les USA du gazoduc Nord Stream est aussi un acte de guerre, non seulement contre la Russie, mais contre les autres États qui avaient contribué à sa contruction et qui en sont propriétaires : l’Allemagne et la France.


                  • titi titi 21 juillet 2024 18:02

                    @chantecler

                    " otan n’est pas en guerre »

                    "

                    L’otan fournit des armes, comme jadis l’URSS fournissaient des armes à la Corée du Nord, au VietNam, au FLN, à l’Egypte de Nasser.

                    Pour autant l’URSS était elle en guerre ? Non.

                    L’OTAN n’est pas plus en guerre aujourd’hui que l’URSS ne l’était hier.
                    Alors même qu’elle fournissait armes, instructeurs, et mêmes pilotes dans les conflits du siècle dernier.

                    J’ajoute que je ne vois pas trop comment l’OTAN pourrait être en guerre alors que la Russie ne l’est pas.
                    Il s’agit d’une opération militaire spéciale : pas d’une guerre.
                    C’est Poutine qui le dit.


                  • Et hop ! Et hop ! 24 juillet 2024 17:42

                    @titi

                    Pendant la WW2, tous les pays alliés étaient en guerre contre l’Allemagne, il y en avait une soixantaine, la Nouvelle Zélande, l’Australie, l’Afrique du Sud, le Mexique, le Brésil, le Vénezuéla, l’Argentine, le Chili, le Canada, Terre-Neuve, l’Ethiopie, le Kenia, le Soudan, le Nigeria, la Mongolie, l’Islande, le Groenland, Cuba, l’Égypte, le Libéria, le Panama, le Paraguay, le Pérou, le Salvador, le Népal, etc... !!! pour ne citer que des pays qui n’avaient aucun eu différend particulier avec l’Allemagne.

                    Ce qui fait entrer en guerre contre un pays, c’est soit une déclaration de guerre, ptédédée en principe d’un ultimatum exposant le but de guerre  ce que les gouvernement américains ne font plus soit des voies de fait, considérées par le droit international comme des actes de guerre.
                    Or toutes les sanctions américaines et la destruction du Nord-Stream sont des actes de guerre contre la Russie. Le fait comme la France d’envoyer sur le champ de bataille des canons ou des missiles et ensuite des artilleurs pour les servir et viser l’armée russe, c’est participer militairement aux combats, c’est donc bien un acte de guerre.

                    Les guerres de Corée et du Vietnam étaient une même guerre entre l’empire anglo-américain et les pays communiste sur des théatres locaux où elle prenait la forme d’une guerre civile pour aboutir à faire avancer leurs frontières impériales, et à la partition des pays.
                    Les USA envoyaient des troupes sans avoir déclaré la guerre à la Corée et au Vietnam, mais de là à dire qu’ils n’étaient pas en guerre contre ces pays qu’ils écrasaient sous les bombes et le défoliant. Je pense que la Chine aussi envoyait des troupes, mais il n’y avait pas des avions et des navires chinois ou russes qui bombardaient ces pays. On ne peut pas dire qu’ils étaient en guerre contre la Corée et le Vietnam, mais ils étaient en guerre contre les USA et leur armée.


                  • Et hop ! Et hop ! 24 juillet 2024 17:55

                    @titi

                    Ce qui fait qu’un pays est en guerre contre un autre, c’est soit une déclaration de guerre précédée d’un ultimatum où sont exposés des griefs, ce que ne font plus les USA, soit des actes qui sont considérés comme des actes de guerre par le droit international, notamment la Charte de l’ONU. Or les sanctions prises contre la Russie et l’attentat pour détruite le Nord Stram sont des actes de guerre, le Russie pourrait les considérer comme tels. L’envoi par la France et ensuite d’artilleurs sur le chemp de bataille pour servir les pièces et bombarder l’armée russe est aussi un acte de guerre, quelles que soient les dénégations de Macron.

                    Les guerres de Corée et du Vietnam étaient une seule guerre entre l’Empire Anglo-Américain et les pays communistes, ce n’était pas des guerres civiles dans ces pays qui avaient le malheur que la frontière entre les deux blocs passent chez eux. Donc la Chine et l’URSS étaient bien belligérants, même si il n’avaient pas comme les Américains des navires et des avions qui écrasaient ces pays sous les bombes et les défoliants. 


                  • Et hop ! Et hop ! 24 juillet 2024 18:05

                    @Et hop !

                    Edit : " L’envoi par la France de canons et ensuite d’artilleurs sur le chemp de bataille pour servir les pièces et bombarder l’armée russe est aussi un acte de guerre, quelles que soient les dénégations de Macron.


                  • titi titi 21 juillet 2024 19:19

                    @L’auteur

                    La menace d’une frappe nucléaire a été évoquée par les russes dès le début du conflit, lorsqu’il est apparu évident que Kiyv ne serait pas prise en trois jours.

                    Xi et Modi ont tout de suite répondu que c’était une très mauvaise idée.

                    Etant donnée la dépendance à la Chine et à l’Inde dans laquelle est actuellement la Russie, suite aux géniales décisions de Poutine, nul doute que les bons conseils de Xi et Modi seront suivis.


                    • Hamed 21 juillet 2024 22:42

                      @titi

                      Merci titi pour l’éclairage


                    • Et hop ! Et hop ! 24 juillet 2024 18:03

                      @titi

                      Évoquer l’usage de la force nucléaire, c’est utiliser son rôle de dissuasion pour les opinions publiques ennemies, donc c’est de bonne guerre.

                      La doctrine russe ne prévoit pas leur utilisation comme armes tactiques ou offensives, d’autant plus que l’Ukraine se trouve à 500 km de Moscou et qu’elle est peuplée de russes, donc ils seraient les premiers à en subir les dommages, et ça n’en ferait aucun aux Américains. 

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