Les valises de Polichinelle
Elle refont surface régulièrement, mais jamais par Hasard. La droite accuse la gauche et vice versa, ou mieux, on dénonce l'ex petit camarade qui a volé ses billes.
Aujourd"hui, c'est le passeur africain qui parle. Complot, délation, témoignages fracassants... La république prend feu. Demandez le programme !
Tout comme les dessous de la franc-maçonnerie ou le jeu du "Qui baise qui ?" les fonds secrets font toujours un joli ramdam médiatique... Pour nous rappeler brillamment que "c'est possible", "ca existe depuis toujours", "il y a des gens qui ont vu des gens...' et se terminer par le sempiternel "Mais il n'y a pas de preuves !".
Ajoutons-y les déclarations intangibles et solennelles des hommes politiques et le risque de "salir" la république (au cas où elle ne saurait pas le faire toute seule) et nous avons à peu près le contenu des gros titres pendant quelques jours.
Le temps qu'un autre gros titre chasse l'autre. Il suffira que machin ait entendu un SDF qui accuse la patronne du FMI d'attouchement, ou qu'un chef d'état pète pendant une déclaration officielle, et ce sera reparti pour un nouveau tour.
Des certitudes
Une chose est sûre ; on ne saura jamais démêler le vrai du faux et ce pour une bonne raison que le premier quidam venu peut comprendre seul : si l'on fait transiter des fonds obscurs et secrets en liquide dans des valises, c'est précisément pour qu'il n'y ait ni traces, ni preuves donc on pourra toujours démentir en cas de confessions intempestives.
Les experts magouillologues sont formels (et moi avec eux) : c'est une pratique qui existe de longue date et qui a des liens avec "l'institutionnel" . Qu'on se souvienne des fonds secrets de Matignon officiellement officieux, votés par le par le parlement mais dont l'utilisation ne fut jamais réellement dévoilée jusqu'à ce que Jospin les supprime.
Avec les déclarations chiffrées de Bourgi on va pouvoir en construire des analyses à deux balles :
- Il roule pour Sarko afin d'abattre Villepin qui serait un possible candidat piqueur de voix (le chirac de Giscard) . Mais ca pourrait être dangereux, voire suicidaire ....
- En dénonçant, Bourgi se dénonce lui-même, car figurez vous que cette pratique est interdite. Il tombe sous le coup de la loi ( Ahh bon !).
- C'est un repenti qui veut libérer sa conscience ( y'a du boulot !).
L'ex chef du FN a, comme à l'accoutumée, tenu à montrer sa différence. Bourgi est un malade mental : ça en dit long sur la psychologie des passeurs de fric. Mieux ! Si c'est lui qui a porté les valises, il a du garder l'argent pour lui. Là il touche à un point intéressant. Il est bien possible que les exécuteurs de basses oeuvres se rémunèrent directement dans la cagnotte qu'il transportent et sans que cela laisse plus de traces... Je me demande si Le Pen n'en saurait pas plus qu'il n'en dit.
Chers amis citoyens pauvres, quand on viendra vous parler de civisme, dites vous que vous avez encore du chemin à faire avant de comprendre la raison d'état !
Il y a peu de risque que des politiques plongent dans cette affaire. Le délateur, lui a intérêt à surveiller ses soutiens politiques et préparer sa retraite... En Afrique, il a l'air d'apprécier le climat.
2 réactions à cet article
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Du lourd qui ne pèse pas lourd.
Je me souviens d’un livre qui avait fait du bruit à l’époque. « B comme Barbouses ». Les crapuleries du parti gaulliste étaient décrites par le menu. C’était du lourd.
Apparemment, rien n’a vraiment changé depuis. Ce ne sont plus des fonds clandestins (dont une partie était détournée par les organisateurs) pour préparer un coup d’état en cas de victoire législative du Parti Communiste, mais de l’argent destiné à enrichir des fripouilles. Ces dernières peuvent alors conquérir le pouvoir par la corruption des élites qui, et c’est révélateur de l’état de notre société, ne semble demander que cela.
La France est mise en coupe réglée depuis les privatisations massives sous Balladur/Sarkozy et suivants et les truands se partagent le gâteau.
Ne votez plus pour vos ennemis.
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« B comme Barbouze » (1975) de Patrice Chairoff traite de cette « France parallèle » exécutrices de basses oeuvres : faux-suicides, vrais assassinats, hol d’up télécommandés... il est plus axé sur une armée de tueurs à gages à la solde de l’état.
Bourgi pratique plutôt les mondanités et porte costards cravattes.
Toutes ces révélations ne semble pas ébranler la conscience des politiques, sauf que
Chairoff, ancien agent lui-même, a tiré quatre années de placards, qui ne doivent pas être sans lien avec le fait qu’il ait rompu la loi du silence. Quelle représailles attendent Bourgi ?
A suivre
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