Les Verts auraient-ils compris qu’ils ne font pas d’écologie ?
Les Verts français sont dans la tourmente. Le parti part en morceaux et s’embrase autour de questions de personnes (comme d’habitude), mais aussi d’idées politiques (ce qui est bien plus rare). La course aux maroquins a assez duré semblent dire certains hauts responsables d’Europe Ecologie les Verts qui ouvrent enfin les yeux sur la réalité de leur parti. Force d’appoint au PS, les Verts ne défendent l’écologie que par intermittence et sans jamais prendre le risque de perdre leurs hochets donnés par le pouvoir socialiste. Les choses seraient-elles en train de changer ?
L’ultimatum au Gouvernement lancé par Pascal Durand, le secrétaire national d’EELV, a été à l’origine d’un séisme politique dont les secousses vont se faire sentir pendant de longues semaines encore. Excédé par un exécutif qui n’a que faire de la transition énergétique et de l’écologie en général, le patron des Verts a jeté un froid au sein de la majorité. Le résultat est sans appel puisqu’il a été lâché par la nomenklatura « écolo » et annonce ne pas vouloir se représenter à la tête du parti.
Cécile Duflot ministre et marionnettiste
Comme au Parti socialiste, le secrétaire national des Verts n’est qu’un valet dont le seul objectif est de ne pas faire d’ombre à ceux qui l’ont placé à ce poste structurant pour un mouvement politique. Si le socialiste Harlem Désir est et restera un bon petit soldat sans idée, Pascal Durand est fait d’un tout autre bois. Ce dernier a des convictions et n’a plus d’appétit pour avaler des couleuvres et s’asseoir sur ses principes et idéaux. Une attitude qui tranche avec celle qui manœuvre en coulisse la joyeuse bande des Verts, Cécile Duflot.
L’ambitieuse ministre du Logement a compris qu’en politique, monter les marches quatre par quatre peut se faire à condition de ne pas faire de tort à plus fort que soi. Quelques déclarations énergiques viennent sauver les apparences, mais les faits sont têtus. L’écologie est un outil aux ambitions politiques personnelles et non pas un objectif noble à défendre. Trois ministres qui se succèdent à la tête du ministère de l’Ecologie au cours de la première année de mandat de Hollande ? Pas de quoi émouvoir Cécile Duflot… Un débat sur la transition énergétique aux résultats risibles ? Toujours pas de problème… Un nucléaire sanctuarisé ? Rien à signaler…
L’attrait d’un ministère (pas celui de l’Ecologie bien évidemment) est trop fort et Duflot préfère trahir la cause écologiste (l’a-t-elle un jour épousée ?) plutôt que de sortir de la lumière des projecteurs. Pascal Durand l’a compris, Noël Mamère aussi semble-t-il même si son départ du parti peut aussi être compris comme un autre épisode de la guerre des chefs dont EELV est spécialiste. Cohn-Bendit partage le « ras-le-bol » de Mamère, mais se sont surtout les militants et les sympathisants de la cause écologiste qui sont impatients de revenir aux vrais problèmes.
Les questions qui fâchent sont passées sous silence et il est temps que des responsables politiques respectent enfin leurs idéaux et les combats qui les ont fait venir à la politique.
20 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON